La grande arnaque de la Zone arabe de libre-échange

L’Algérie perd au change dans ses échanges commerciaux avec les pays arabes. Le déficit de la balance commerciale algérienne avec les pays arabes se creuse davantage, mettant en péril l’outil de production nationale. Selon les derniers chiffres rendus publics aujourd’hui par l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), la balance commerciale de l’Algérie avec la Grande Zone arabe de libre-échange (Gzale) affiche un déficit de 56 millions de dollars au 1er semestre 2015. Ce déficit enregistré sur la période janvier-juin 2015 est essentiellement dû à la chute des prix du pétrole qui constituait le gros des exportations algériennes vers la Gzale. L’Algérie exporte, en effet, 1,2 milliard de dollars en hydrocarbures. En revanche, les exportations hors hydrocarbures ont reculé de 31%. Elles s’élèvent à 82,8 millions de dollars. Cette baisse des exportations hors hydrocarbures s’explique principalement par le recul des exportations de sucre à 33 millions de dollars contre 77 millions de dollars (-57%). Représentant près de 60% des exportations HH vers la Gzale, les produits agricoles et agroalimentaires ont reculé à 49 millions de dollars (-45%), sachant que le sucre en représente 70%. Depuis sa création, la Gzale n’a jamais profité à l’Algérie. Si les produits de tout genre en provenance des pays arabes rentrent sur le marché algérien, les industriels algériens, notamment de l’agroalimentaire, rencontrent toutes les difficultés du monde pour écouler leurs produits dans la Gzale, censée pourtant constituer un espace de promotion de la production arabe. Mais l’Algérie, comme dans ses échanges avec d’autres pays, ne tire pas profit de sa présence dans la Gzale qui profite à la production de pays arabes, pas forcément de meilleure qualité. L’Algérie importe, en effet, des pays de la Gzale des matières plastiques, du ciment, des médicaments, des charpentes métalliques et des fils de cuivre. Algex relève dans son analyse que la Jordanie perd un peu de son monopole pour les médicaments au profit de l'Arabie Saoudite avec une part de 62% pour le premier pays et de 25% pour le second. Aussi, les principaux fournisseurs de l’Algérie au sein de la Gzale ont été l’Arabie Saoudite (24%), l’Egypte (19,6%), la Tunisie (18%), les Emirats arabes unis (12%) et le Maroc (9,3%). Le pire pour l’outil de production nationale, c’est que la Gzale prévoit une suppression totale des droits de douane entre les pays signataires de l'accord, visant à dynamiser et à contribuer à l'augmentation des échanges commerciaux interarabes. Autrement dit, les produits issus de ces pays arabes vont être commercialisés en Algérie, avec des prix concurrentiels alors que les produits algériens peinent à se frayer une place dans cette zone, non pas qu’ils sont de moindre qualité, mais ils sont souvent frappés de taxes et de blocages parfois bureaucratiques. D’ailleurs, de nombreux opérateurs économiques algériens se plaignent de cette zone qui n’est libre que dans un seul sens.
Rafik Meddour

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