Forum des journalistes des pays musulmans contre l’extrémisme : «Fermez les chaînes de propagande !»

C’est en présence des journalistes d’une vingtaine de pays, que s’est ouvert ce mardi à Moscou, en Russie, le Forum des journalistes des pays musulmans contre l'extrémisme, organisé par le groupe de vision stratégique et le ministère des Affaires étrangères russe et auquel Algeriepatriotique a été convié. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhail Bogdanov, qui a donné le coup d’envoi de cet événement, a insisté sur le timing de ce rendez-vous qui coïncide avec les derniers événements vécus par la Russie, à savoir l’avion abattu par la Turquie ainsi que les attentats de Paris, avant d’ajouter que «le monde va mal». L’invitation a été lancée à des journalistes d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, d’Egypte, d’l’Iran, d’Afghanistan, des Emirats arabes unis, du Koweït, du Liban, du Pakistan, du Soudan, de Russie, etc., pour débattre sur l’importance du rôle des médias des pays musulmans dans la lutte contre le terrorisme qui frappe le Moyen-Orient, mais aussi la région de l’Afrique du Nord et du Sahel.
Ne pas servir de relais médiatique aux groupes terroristes
Le modérateur de ce forum, Veniamin Popov, ancien ambassadeur de Russie en Egypte, a d’emblée mis en relief l’escalade de la violence des «islamistes radicaux», à savoir Daech, pour chercher à comprendre ce phénomène qui prend de l’ampleur, mais aussi le rôle des médias quant au traitement de l’information, tout en les appelant à ne pas être le relais de ces groupes terroristes. «Le Russie doit s’adapter à cette situation pour le bien du monde, mais il faut que tous y mettent du leur pour combattre le terrorisme qui n’a pas de frontières ni de pays, et qui peut surgir à n’importe quel moment, dans n’importe quel lieu. La preuve en est que la Russie a été touchée de plein fouet avec ses avions qui ont été ciblés en Egypte et en Syrie», a déclaré Popov, avant de céder la parole au représentant du Tatarstan qui a évoqué «une dégradation de la situation au Moyen-Orient qui nous impose de débattre de la situation avec les journalistes qui ont les moyens de combattre le terrorisme ainsi que les hommes de religion.» Le professeur russe Vitaliy Vyacheslavovich Naumkin, membre correspondant de l'Académie des sciences, directeur de l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences, et président de la faculté World Politics à l’université d'Etat de Moscou, a exprimé sa «tristesse» sur ce qui se passe en Syrie, en Afrique et les attentats de Paris, comparant cette situation à une «guerre mondiale».
Pour des solutions concrètes
Les représentants des différents médias, dont des présentateurs de la télévision russe, se sont succédé pour évoquer le rôle des médias dans la lutte contre le terrorisme. Certains sont allés jusqu’à demander la fermeture de certaines chaînes propagandistes qui font le jeu de Daech, d’Al-Qaïda, d’Al-Nosra, etc., mais aussi de certains radios et autres sites électroniques. Les réseaux sociaux n’ont pas été en reste, puisqu’ils sont accusés de faire l’apologie du terrorisme. «Certains candidats au djihad sont recrutés grâce aux réseaux sociaux. Il faut avoir le courage de les fermer !», a déclaré le responsable d’un journal, avant de revenir sur le rôle des médias et des limites qui devraient être fixées dans le traitement de l’information sécuritaire. «Je trouve scandaleux que la Télévision officielle tunisienne montre les images des soldats tués dans une attaque au mont Chaâmbi. Les terroristes arrivent à leurs fins, ils sèment la terreur (…)», a dénoncé Abdelhafidh Harguem, ancien directeur de la Radio- Télévision tunisienne et actuel coordinateur général de la revue Leaders Arabiya. Après ces différentes interventions, le modérateur a proposé aux représentants des médias d’organiser un second forum pour proposer des solutions concrètes. Les participants ont aussi appelé à la création d’une Ligue des journalistes contre l’extrémisme islamiste en intégrant des médias de l’Europe de l’Ouest et des autres régions du monde, pour constituer une force de proposition.
De notre envoyé spécial à Moscou,
Réda B.

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