Maître Mokrane Aït Larbi : «Le jugement dans l’affaire du général Hassan est partial»

Dans une déclaration intitulée «De sa cellule de la prison militaire : le général Hassan réclame justice», l’un des avocats du général Hassan, le célèbre Maître Mokrane Aït Larbi, réagit aux derniers développements qu’a connus cette affaire qui défraye la chronique depuis quelques mois. Me Aït Labri commence par dénoncer une «campagne de dénigrement» dirigée contre le très haut gradé de l’armée. «Au moment où il est privé de la visite de ses avocats, le général Hassan fait l’objet d’une campagne de dénigrement et de fuites organisées. Ce n’est pas à moi de faire une mise au point sur des questions qui sortent du dossier mais j’invite ses détracteurs à un minimum de retenue», a-t-il écrit, avant de démentir toute existence parmi les chefs d’inculpation, la détention illégale d’armes, la création d’une organisation criminelle ou l’attaque terroriste de Tiguentourine. «Malgré l’insistance de plusieurs journalistes, mon refus de communiquer sur le fond de cette affaire est sans appel. Cette position n’a pas été dictée par la crainte de poursuites disciplinaires ou judiciaires, mais par des impératifs de sécurité des citoyens», a-t-il précisé. Mais la campagne dé dénigrement orchestrée par des médias interposés a poussé l’avocat Mokrane Aït Larbi à réagir pour y mettre un terme. «Toutefois, je me fais le devoir de préciser que, contrairement à ce qui a été dit, le dossier n’a évoqué à aucun moment, de l’ordre de poursuite au procès, “la détention illégale d’armes, la création d’une organisation criminelle ou l’attaque terroriste de Tiguentourine”. C’est un scénario hollywoodien.» Me Aït Larbi revient par la suite aux deux chefs d’inculpation qui ont valu au général Hassan une condamnation à 5 années de prison (peine maximale). «Sur le plan du droit, les faits reprochés au général Hassan ne résistent pas devant une analyse juridique impartiale. Il s’agit, pour rappel, de la “destruction de documents” et “infraction aux consignes”, faits prévus et punis par les articles 289 et 324 du Code de justice militaire», a insisté Me Aït Larbi. Concernant la première inculpation, à savoir «destruction de documents», il affirme qu’il s’agit de notes personnelles et le service ne s’est jamais plaint de la disparition de documents. Quoi qu’il en soit, la loi vise la destruction par «tout militaire ou tout individu embarqué» sur un bâtiment de marine ou sur un aéronef militaire. Ce qui n’est pas le cas. D’ailleurs, la loi ne peut pas prévoir 5 ans de prison pour avoir déchiré un papier «quelle que soit sa nature». Concernant l’infraction aux consignes, il explique qu’il s’agissait de «la gestion administrative et sécuritaire d’un dossier top secret», refusant ainsi d’en dire plus. «Deux questions se posent. La première : les consignes générales données à “la troupe” sont-elles applicables aux services spéciaux et à cette affaire ? La deuxième : le général Hassan a-t-il agi dans la gestion de ce dossier conformément aux consignes de sa hiérarchie ?» s’interroge cet avocat chevronné. Et la réponse à ces deux questions vient, selon lui, des déclarations publiques de Khaled Nezzar et Mohammed Mediene, dit Toufik, respectivement ancien ministre de la Défense nationale et ancien chef du DRS.
Pour le premier, les consignes générales données aux troupes ne s’appliquent pas aux services secrets. «Il est curieux d’exiger d’un chef des services de renseignement de respecter des consignes générales, alors que ses missions imposent que l’on s’affranchisse parfois de la contrainte imposée par les règles et la transparence», a souligné l’ancien ministre de la Défense. Pour la question relative à l’opération qui lui a valu «infractions aux consignes», l’ex-chef du DRS a affirmé que le général Hassan a traité ce dossier dans le respect des normes et en rendant compte aux moments opportuns». Me Aït Larbi appelle à éviter les amalgames en soulignant qu’il ne s’agit pas là du procès du «DRS ou des généraux».
Hani Abdi

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