Louisa Hanoune dénonce les «pressions inhumaines» d’un groupe mafieux contre son parti

La secrétaire générale du Parti des travailleurs a vivement dénoncé, lors de la réunion du bureau politique de son parti, l’opération de déstabilisation visant sa formation politique. Louisa Hanoune n’a pas lésiné sur les mots pour condamner les «manœuvres» d’«un groupe d’individus mafieux», étranger au parti, qui cherche à faire plier le PT qui «tient tête à l’oligarchie qui veut se substituer à l’Etat». D’un ton acéré, Louisa Hanoune attaque ainsi de manière virulente ceux qui «sont derrière cette opération». «Nous faisons face à des méthodes semblables à celles utilisées par la mafia italienne. Je peux même dire sans exagération que les agissements de ce groupe d’individus et leurs méthodes sont comparables au complot bleu (bleuite) mené durant la guerre de Libération par les services secrets de l’armée coloniale contre les éléments de l’ALN», fustige-t-elle, faisant état de «pressions inhumaines exercées contre trois cadres du parti qui sont également des responsables syndicats au sein de l’UGTA». Louisa Hanoune parle également de «menaces de mort» la visant personnellement. La pasionaria du PT met en garde ainsi les commanditaires de ces «actes d’intimidation», assurant que rien ne va entamer sa volonté politique de poursuivre le combat contre les «pilleurs des richesses de la nation» qu’elle désigne par le mot «oligarques». Louisa Hanoune a vivement fustigé, dans ce sillage, l’attitude du président de l’APN, qui a permis à «un individu de créer un groupe parlementaire au nom du PT d’où il a été exclu». La SG du PT rappelle que le règlement de l’APN interdit l’existence de deux groupes parlementaires pour un seul parti. Pour elle, c’est la preuve que les «oligarques» prennent le contrôle du Parlement. Allusion faite bien entendu aux agissements de Baha Eddine Tliba, vice-président de l’APN, qui a, selon elle, tout orchestré pour permettre au député exclu du PT, Salim Labatcha, d’avoir un bureau, une voiture, un téléphone portable et d’autres privilèges de chef d’un groupe parlementaire. Louisa Hanoune assure qu’elle ne déposera pas les armes et que son parti ne se laissera pas faire. La SG du PT dit qu’elle poursuivra son offensive sur le terrain, malgré les menaces et les tentatives d’agressions par des «bandes de voyous à la solde de la mafia qui veulent accaparer tous les leviers de pouvoir». Louisa Hanoune est revenue sur le projet de la révision de la Constitution qui sera soumis au vote du Parlement mercredi prochain en indiquant que son parti va voter contre ce texte de loi pour «rester fidèle à ses principes». «Nous avons certes participé aux consultations relatives à cette révision. Nous avons apporté des propositions. Mais au PT, la forme aussi compte. Et nous nous sommes toujours battus pour que les changements constitutionnels passent par la voie référendaire, car nous estimons que le dernier mot doit toujours revenir au peuple, seul apte à décider de ce que doit contenir la loi fondamentale du pays. Or, la voie choisie pour faire passer ce projet de révision constitutionnelle est le Parlement», a souligné Mme Hanoune qui, par ailleurs, soutient l’article 51 de ce projet de révision de la Constitution qui exige le renoncement à toute autre nationalité qu’algérienne pour toute personne désireuse d’occuper de hautes fonctions au sein de l’Etat. Il est à souligner qu’en fin 2015, Salim Labatcha, député du PT et président de la Fédération de l’agroalimentaire au sein de l’UGTA, avait annoncé un «mouvement de redressement contre la première responsable de ce parti». Salim Labatcha avait affirmé qu’il bénéficiait du soutien de personnalités «influentes» au sein du pouvoir.
Sonia Baker
 

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