Rabat refuse d’établir un visa au président du MAK : Ferhat Mehenni indésirable au Maroc

Ferhat Mehenni harangue des militants du MAK à Paris. D. R.

C’est le site du MAK qui rapporte l’information. Ferhat Mehenni n’a pas pu obtenir un visa pour se rendre au Maroc pour prendre part à un festival. Le site nous apprend également que le fondateur du mouvement séparatiste est détenteur d’un passeport de «réfugié politique» établi par les autorités françaises. Le refus du visa signifié par les autorités consulaires marocaines coïncide avec la visite, hier, d’une importante délégation marocaine, conduite par le ministre délégué aux Affaires étrangères, Nacer Bourita, porteur d’un message de Mohammed VI au président Bouteflika, et à laquelle a pris part le patron des services secrets marocains (DGED). Le site du MAK, qui s’en prend violemment au Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, relève une «contradiction» entre le soutien du Maroc au «Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie aux Nations unies» et ce refus qui empêche, ainsi, l’activiste algérien d’entrer au Maroc où il avait l’habitude d’être accueilli en grandes pompes par les mouvements berbéristes très actifs dans ce pays.

Que s’est-il passé pour que Rabat ne veuille plus de ce personnage controversé sur son territoire ? Le Maroc a, pourtant, de tout temps actionné ses relais en Algérie pour encourager l’agitation provoquée par Ferhat Mehenni et ses fidèles en Kabylie et à Ghardaïa. Mais il semble que le Makhzen a changé de cap et a décidé de se rapprocher de son voisin de l’Est dans la perspective d’un retour dans le concert africain à travers son adhésion à l’Union africaine.

En tournant le dos à Ferhat Mehenni, le Maroc veut ainsi éviter de fâcher les autorités algériennes, d’autant plus que des instructions fermes ont été données par le Premier ministre Abdelmalek Sellal aux walis et à la DGSN d’interdire toute activité de ce mouvement séparatiste, dont les manifestations ont, jusque-là, été tolérées. Il va de soi que la décision de Rabat marque un tournant dans les relations entre l’Algérie et le Maroc, car il est rare que le Makhzen fasse un geste d’apaisement, habitué qu’il est à privilégier l’escalade et à alimenter les tensions en multipliant les provocations. La «prise en charge» de la revendication du MAK par la diplomatie marocaine aux Nations unies en est une.

Karim Bouali

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