Un activiste du MAK interpellé à Béjaïa : l’Etat prend-il enfin la menace au sérieux ?

Manifestation du mouvement autonomiste MAK à Tizi Ouzou. Photo d'archives/New Press

Un activiste du Mouvement autonomiste de Ferhat Mehenni a été interpellé puis relâché à Sidi-Aïch, dans la wilaya de Béjaïa, rapporte l’organe central de cette organisation dirigée à partir de Paris. Il s’agit du propriétaire d’un magasin de réparation de matériel électronique qui a été conduit dans les locaux de la police et «interrogé pendant deux heures» avant d’être relâché, rapporte ce média qui ajoute qu’un drapeau et des fanions lui ont été confisqués. L’activiste aurait «refusé» de monter dans la voiture de la police et se serait rendu au commissariat par ses propres moyens. Les autorités semblent ainsi avoir fait montre de souplesse dans le traitement de ce dossier.

Algeriepatriotique avait repris une information rapportée par le média saoudien Al-Arabiya, qui indiquait que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aurait «ordonné de mettre fin» aux activités du mouvement séparatiste dirigé par Ferhat Mehenni. Le chef de l’Exécutif aurait, ainsi, exigé que soient interdits de manifester les membres de cette organisation jusque-là tolérée par les pouvoirs publics, malgré la menace qu’elle constitue pour l’unité nationale.

Selon le correspondant d’Al-Arabiya à Alger, Abdelmalek Sellal aurait adressé une note aux walis concernés dans laquelle il relève que «tous les services de l’Etat, notamment les directeurs de la Sûreté nationale et des sûretés de wilaya, sont priés de se mobiliser pour affronter les actes de subversion et de violence» qui seraient commis par le MAK. Toujours selon le correspondant du site électronique de la chaîne de télévision saoudienne, le Premier ministre aurait exigé que soient fermés les locaux publics et privés qui «ouvriraient leurs portes» au MAK pour y organiser des activités et appeler les citoyens à adhérer à ce mouvement séparatiste. Abdelmalek Sellal aurait même ordonné d’interpeller les activistes du MAK «si cela s’avérait nécessaire» et de les traduire en justice.

Assiste-t-on au début d’application de cette instruction ? D’aucuns estiment, en tout cas, qu’il est grand temps de mettre fin aux agissements néfastes de Ferhat Mehenni qui vient de renouveler son allégeance au Makhzen après le «malentendu» sur le refus de visa qui lui a été opposé par un consulat marocain en France. Le chef de file du MAK devait se rendre à un festival dans ce pays, mais il n’a pas pu y assister, car, a-t-il expliqué, sa demande de visa n’avait pas été déposée à temps.

Karim Bouali

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