Crise : l’incapacité des politiques économiques

Par Abderrahmane Mebtoul – D’une manière générale, les thérapeutiques sur les perspectives de sortie de la crise sont contradictoires entre les partisans de l’orthodoxie monétaire et les partisans de la relance par le déficit budgétaire. Ainsi, la grande majorité des économistes s’accorde aujourd’hui sur la nécessité d’asseoir la macroéconomie sur des fondements microéconomiques. «Les économistes sont mal armés pour analyser le systémique et les phénomènes d’anticipation collective qui provoquent une crise», reconnaît Patrick Artus, directeur des études économiques de Natixis.

Encore que la crise a modifié les comportements par une prise de conscience que la boîte à outils doit changer, que les modèles mathématiques ne permettent pas de prévoir les crises, les économistes devant avoir une approche pluridisciplinaire et travailler plus avec les sociologues et les spécialistes de l’opinion. Pour l’Américain Paul Krugman, néo-keynésien prix Nobel d’économie, «les gouvernants et les économistes sont désemparés faute d’un nouveau modèle tenant compte de la complexité du monde actuel». Ces conflits des doctrines ayant des impacts sur les politiques économiques sont résumés par Nouriel Roubini, professeur d’économie à l’université de New York, qui redoute qu’un retour prématuré à la discipline budgétaire n’étouffe la reprise économique qui s’amorce, le problème des dettes publiques excessives n’étant pas la solution.

Il part d’une analyse poussée des différentes doctrines économiques entre les «keynésiens», les «marxistes», les «néo-libéraux», mettant en relief une profonde divergence de la théorie économique face à la crise, interprétant chacune les événements économiques d’après sa conception de l’homme et du monde et de conclure, je le cite : «Seule une méthode globale permet de comprendre la crise. Il nous faut déposer notre idéologie au vestiaire et considérer le problème calmement. Les crises peuvent prendre des formes très diverses et ce qui est adéquat dans une situation déterminée peut ne pas fonctionner dans une autre.» Pour preuve de cette mésentente entre les économistes, des propositions qui ne s’attaquent pas à l’essentiel lors des différentes réunions du G20. Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz estime que ces actions ne sont qu’une solution à court terme, les comparant à «une transfusion sanguine massive à une personne souffrant d’une grave hémorragie interne». 

Comme le note avec pertinence l’économiste Jean Marc Vittori dans les Echos, «la dette fait des trous partout, dans les comptes des entreprises, des particuliers, des Etats. Nous nous comportons comme un malade qui sortirait de l’hôpital juste après avoir réchappé d’un infarctus, sans avoir changé ni son régime alimentaire ni son mode de vie, sans même avoir fait les examens nécessaires pour vérifier qu’il ne court plus de risque à court terme. Nous n’avons pas tiré les leçons de la crise. Au risque de subir très vite un choc encore plus grand».

Urgence de nouvelles institutions et d’une nouvelle régulation mondiale

L’émergence d’une économie et d’une société mondialisées et la fin de la guerre froide depuis la désintégration de l’empire soviétique remettent en cause la capacité des Etats-nations à faire face à ces bouleversements. Les gouvernements à travers les Etats-nations – et la crise actuelle en est la démonstration –, sont désormais dans l’impossibilité de remplir leurs missions du fait de la complexification des sociétés modernes, de l’apparition de sous-systèmes fragmentés, de l’incertitude liée à l’avenir et de la crise de la représentation politique, d’où l’exigence de s’intégrer davantage dans un ensemble plus vaste pour pouvoir répondre aux nouvelles préoccupations planétaires.

Se pose donc cette question : les institutions internationales telles que le FMI ou la Banque mondiale, les organisations multilatérales telles que l’OCDE et les organisations à vocation universelle comme les Nations unies et ses organes subsidiaires (Unesco, FAO…) peuvent-elles servir de régulation mondiale ? En l’absence d’institutions internationales réformées tenant compte des nouvelles mutations mondiales et notamment des pays émergents, capables de prendre le relais de la souveraineté étatique défaillante, le risque est que le seul régulateur social demeure les forces du marché à l’origine d’ailleurs la crise mondiale actuelle. Ce qui explique la position officielle de la majorité des pays de l’Afrique, demandant l’élargissement du G20 (ce continent étant représenté uniquement par l’Afrique du Sud) et au niveau des instances onusiennes pour une meilleure démocratisation du système des Nations unies, en réclamant deux sièges permanents avec droit de veto au sein du Conseil de sécurité. 

L’actuelle crise financière est, me semble-t-il, une crise de confiance, une crise de régulation, mais aussi une crise morale due à l’opacité des flux financiers. Cette régulation mondiale est rendue d’autant plus urgente avec cette financiarisation accrue, car il s’échange chaque jour des milliers de milliards de dollars de devises sur les marchés des changes, trois fois plus qu’il y a une décennie, selon l’enquête triennale publiée par la Banque des règlements internationaux. Nous assistons à l’entrée du dollar australien, le won coréen, la lire turque, la roupie indienne, ces monnaies qui progressent, au détriment du billet vert et l’introduction du yuan chinois sur ce marché dans un proche avenir devrait entraîner de profonds bouleversements.

Aussi, selon la BIRD, si le marché des changes a été relativement préservé dans la crise récente, il pourrait en être tout autrement dans les prochaines années, les régulateurs financiers devant mieux surveiller les «non-banques», les «hedge funds» et autres acteurs de plus en plus actifs sur les marchés des changes, la supervision financière britannique ayant révélé sa profonde inefficacité. L’objectif stratégique est de repenser tout le système des relations économiques internationales et notamment le système financier mondial issu de Breeton Woods en 1945 en intégrant le défi écologique.

A. M.

Comment (16)

    Anonymous
    16 septembre 2016 - 20 h 22 min

    L’état bureaucratique lourd
    L’état bureaucratique lourd doit se désengager de la gestion des wilayas , pour mauvaise rentabilité des projets
    Economiques, et par manque de planification, et de maturation de ces projets (très faibles rentabilités)
    (taux d’amortissement trop faible, et trop lent, pour récupérer l’argent investi)
    (vers les besoins administratifs-bureaucratiques-paperasses, fonction publique improductives,
    Et non rentables
    Que la production de biens matériels: formations techniques, agriculture, élevages,peches, industries,PME )
    Des dizaines de milliards jetés dans la construction de tribunaux d’arbitrages,
    Et autres édifices – musées somptieux, …..mais combien onéreux
    (climatiseurs, micros, voitures, téléphones, marbre, décors, boiserie, meubles et bureaux rutilants, gardiens,….)
    Mais aussi graçe à l’intervention de certains entrepreneurs,
    et certaines complicités dans la gestion des investissements dans les wilayas
    pour influer (détourner les projets vers l’administratif, la fonction publique, les infrastructures…..) sur les projets

    Le socialisme d’état administratif-bureaucratique, de tout les malheurs, et de tout les échecs

    kamal
    16 septembre 2016 - 11 h 32 min

    intellectuellement parlant,
    intellectuellement parlant, rien n interdit les reflexions sur la regulation de l economie mondialisee . mais encore faudrait il s interesser aux tares de notre economie…absence de libertes, controle politique,allocation budgetaire qui se fait au detriment du savoir, condition sine qua non a tt devoleppement. bref les sujets que l auteur n a jamais evoques.

    CHAOUIdeBARBES
    16 septembre 2016 - 10 h 09 min

    Un tour chez les faux riches,
    Un tour chez les faux riches, Saidani, Sellal, Bouchareb et Cie !!!
    La crise en Algérie ? Quelle crise ? Pendant que les uns boivent la tasse jusqu’à la lie, les autres trinquent à coups de premiers crus classés. Alors que les turbulences des marchés financiers et du Pétrole font vaciller l’économie Algérienne et mondiale, les milliardaires n’ont jamais été aussi nombreux, et ce n’est pas, Mr Sellal, Rym, Saidani, sa fille, Bouchareb et j’en passe la revue des voleurs potentiels de leur propre peuple et de leur pays, qui recouvert au prix le plus élevé de nos Glorieux Martyres, « Allah Yarhamouhoumes bi-Rahmatih».
    Certains, pseudos Algériens, « Un ramassis de Marocains, Tunisiens et de Français », disposent de fortunes supérieures au PIB du pays et de certains Etats. De l’Art contemporain aux résidences de luxes au pays des ex-colonialistes sanguinaires à qui ils ne demandent pas de reconnaitre leur crime envers leur pays et leur peuple !
    Les Ultra- riches continuent de s’amuser avec de coûteux Joyaux. Sur les marinas, dans les foires d’art Européennes, dans les grands magasins en France et à l’Etranger, même les écuries, les champs de course, les châteaux en Sologne et les mas en Provence, pour comprendre comment et pourquoi ils dépensent l’argent volé à leur peuple. Par-delà les clichés, la réalité est souvent plus complexe et douloureuse pour la classe populaire !
    A travers leurs passions, les grandes fortunes mal acquises se font la guerre jusque dans leur vie privée. Achats de propriétés Parisienne pour des raisons fiscales, acquisition d’art pour échapper à l’ISF, (Impôts Sur les Fortunes), et passer à la postérité, propriétés entretenus grâce à des niches fiscales….. Ces « danseuses » sont-elles toujours sincères ? Quand les grandes fortunes ont déjà tout, à quoi rêvent-elles encore ? Quel est le revers de la médaille de monde de truands du Clan ?
    Bienvenue chez les Ultra-riches dépouilleurs de leur peuple et du leur pays qui à ses roses aux couleurs de nos Vaillants Martyrs, ROUGE SANG !!!
    Où les loisirs ne sont jamais désintéressés et les dépenses toujours des investissements optimisés par des armadas de conseillers fiscaux sionistes !
    Cordialement : Un Algérien et fier de son peuple celui qui subit, mais le réveille est pour bientôt, Inchallah !!!

    TheBraiN
    15 septembre 2016 - 8 h 50 min

    L’économie c’est d’abord …
    L’économie c’est d’abord ….les gens avec leur mentalités et leurs cultures !
    Les théories ……

    djemaa
    14 septembre 2016 - 21 h 53 min

    Comme si nous faisons partie
    Comme si nous faisons partie de ce monde en pleine mutation
    alors que nous importons tout pratiquement tout jusqu’à notre pitance
    Nous sommes hors circuit et toute notre survie dépend des cours du pétrole, on nous a rendu fainéants, mal éduqués, mal élevés etc

    Anonymous
    14 septembre 2016 - 14 h 13 min

    L’on sait qu’aux Etats Unis,
    L’on sait qu’aux Etats Unis, la Constitution a inscrit la Démocratie, la Liberté et le Respect des Droits de l’Homme parmi les principales Valeurs terminales auxquelles les éducateurs s’efforcent de faire adhérer tous les citoyens américains dès leur enfance.
    Mais l’on sait beaucoup moins que cette loi fondamentale s’inspira de …… celle d’un peuple indien vivant jusqu’à ce jour das la région de New York et de manière si profonde que le Président des Etats Unis Benjamin Franklin décidera de souscrire un Accord scellant le partage des mêmes valeurs entre deux peuples pour la postérité.
    Le même titre attribué aux deux Constituions ‘We the People » (Nous le Peuple), ainsi que la statue d’une Iroquoise qui trône au-dessus de la coupole de l’Acropole à Washington, sans oublier les pièces de 1 dollar américain portant en effigie la figure d’une Iroquoise jusqu’’en 1853 apparaissent ainsi comme des hommages vibrants rendus pour l’éternité à ce peuple « indifgène ».
    Voila, j’espère, de quoi débloquer mentalement ceux qui ne parviennent pas se défaire de l’idéologie maksiste pour entrer de plain pied dans l’ère de l’économie de marché concurrentielle, chère à mon ami Abderrahmane Mebtoul.

      Abou Stroff
      15 septembre 2016 - 10 h 06 min

      l’économie de marché
      l’économie de marché concurrentielle, chère à votre ami a. mebtoul (et à tous les idéologues du capitalisme) n’est qu’une fiction idéologique qui permet de construire des modèles (le modèle de la concurrence pure et parfaite) où tout le monde, il est beau, où tout le monde, il est gentil, où, concernant notre pays, tout le monde, il est musulman et où chacun maximise une chose indéfinie et indéfinissable appelée utilité et où enfin chacun reçoit sa part du gâteau en fonction de sa productivité marginale. en fait, il n’y a que les niais qui acceptent les élucubrations et les tautologies des idéologues du capitalisme. car, les faits sont têtus, la concurrence pure et parfaite débouche inéluctablement sur des situations d’oligopole (ou, à la limite de monopole) où les hypothèses de base de la concurrence pure et parfaite volent en éclat. moralité de l’histoire: l’économie néoclassique est tout à fait stérile quant il s’agit d’expliquer la dynamique du système qu’elle est supposée saisir.
      PS: commençons par reconnaitre d’abord que le système capitaliste est loin d’être dominant en algérie puisque c’est un système (le système rentier) basé sur la distribution de la rente et la prédation qui y domine. par conséquent, même les « outils » d’analyse de la soi disant sciences économique sont tout à fait inappropriés pour saisir la réalité algérienne. De tout manière, l’économie néoclassique croit que le système capitaliste est un système anhistorique et ne peut donc point comprendre la logique de fonctionnement du système rentier

    Anonymous
    14 septembre 2016 - 13 h 36 min

    La faillite historique du
    La faillite historique du communisme / socialisme bureaucratique d’état
    Support, et protecteur idéologique de l »état totalitaire,policier, tout sécuritaire, bureaucratique, fermé, rigide, et stagnante
    Gangréné et infesté par la corruption, et des élites aliénées aux puissants….., opportunistes, et corrompues

    Des réformes pacifiques, et responsables, de justice, de transparence, et de démocratie, en douceur, et par étapes, avec esprit de modération, de pragmatisme, et de sagesse
    Loin des surenchères démagogiques, et populistes, claniques-maffieux, militants, et partisans

    Les révolutions -bureaucratiques-sécuritaires- claniques, en Algérie
    Sont terminées par des échecs historiques
    Par des gaspillages énormes, des moyens,potentialités, de ressources, et du…..temps,….. (des ratés)
    (depuis 1962, les échecs recommencés, après l’éviction, et la marginalisation, par la force du G.P.R.A ,
    G.P.R.A pacifique, issu du peuple,démocratique, modéré, sage, légitime, et légal,
    Rassembleur démocratique de toutes les composantes du peuple algérien

    عيدكم مبارك و سعيد

    سلم وحدة تضامن الشعب الجزائري

    الله يرحم الشهداء و المجاهدين الحقيقيين و تحيا الجزائر الشهيدة و الصابرة

    lhadi
    14 septembre 2016 - 10 h 47 min

    Contre le « libéralisme
    Contre le « libéralisme bourgeois » et le « totalitarisme communiste », je prône pour une refondation du socialisme évitant une double impasse : celle d’un libéralisme économique trop confiant dans les vertus du marché et indifférent aux injustices, et celle d’un socialisme menacé de dérives autoritaires pour n’avoir pas intégré les acquis du libéralisme politique. Ce n’est qu’à la lumière de cette hostilité jamais éteinte que l’on peut saisir le sens du socialisme libéral. Car, loin d’être le fruit naturel de la doctrine libérale, celui-ci s’est imposé contre le libéralisme économique et son anti-socialisme doctrinal. Par conséquent, je prône pour le socialisme libéral, loin d’être une simple version ou interprétation du libéralisme classique, ouvre au-delà de sa diversité, une voie originale. Car le libéralisme, par son évolution interne, ne pouvait muter spontanément en socialisme libéral. Celui-ci n’a pu naitre que par l’intégration d’un triple héritage : celui du libéralisme politique – protection de la liberté individuelle, tolérance, distinction entre société civile et Etat, place du marché, etc. ; celui du républicanisme – recherche du bien commun, rôle du civisme, complémentarité entre liberté et égalité ; et enfin, indissociable du mouvement ouvrier, celui du socialisme – exigence de dépasser ou du moins de réguler collectivement le capitalisme selon un idéal de justice. Cette généalogie d’un domaine très peu exploré, invitera à réfléchir sur son actualité; Ainsi, les perspectives contemporaines confirmera que ce courant n’est pas une simple adaptation de la social-démocratie au capitalisme : renouant avec la tradition socialiste et républicaine, il vise à rendre effectives la citoyenneté et la solidarité, dans une relation critique aux principes du libéralisme économique. Le socialisme libéral invite en tout les cas à renouer avec un thème clé du libéralisme politique : la séparation des pouvoirs et la distinction des sphères d’activité dans une perspective qui reconnait les vertus potentielles de la conflictualité sociale. La thèse de Montesquieu selon laquelle tout pouvoir est porté à abuser de son pouvoir peut être actualisée pour lutter contre la corruption. Suite à la fin du communisme et aux changements économiques liés à la mondialisation libérale, je plaide pour cette troisième voie qui désigne souvent un libéralisme économique à sensibilité sociale, adapté au capitalisme actuel. Fraternellement lhadi ([email protected])

    Prolétaire
    14 septembre 2016 - 7 h 12 min

    Que la théorie marxiste ait
    Que la théorie marxiste ait été haïe, vilipendée, moquée, déclarée mille fois morte par la
    pensée bourgeoise, ses professeurs, ses prix Nobel, ses politiciens, ses journalistes n’est
    que parfaitement normal.
    Que la théorie marxiste ait été avilie, trahie, déformée, détournée par les courants
    réformistes, révisionnistes, staliniens, gauchistes, cela fait partie des phénomènes
    inévitables du cours historique de la lutte des classes et de la vie du prolétariat.
    Aujourd’hui, la crise systémique du mode de production capitaliste vient nous rappeler combien toutes les théories économiques bourgeoises (désignées sous le titre pompeux de « sciences économiques ») forgées depuis deux siècles n’ont jamais pu epargner la récurrence des récessions et des crises profondes. En effet, le capitalisme n’a jamais connu une période de prospérité permanente. Du reste, depuis plus d’un siècle, le capitalisme fonctionne sur le mode triptyque : crise/guerre/reconstruction. Au cours du 20 ème siècle, à deux reprises, pour résoudre à sa manière impérialiste les crises économiques, il a provoqué deux Boucheries mondiales. Avec comme conséquences les destructions gigantesques de millions d’infrastructures, et le massacre de millions de prolétaires (20 millions au cours de la première et 60 millions au cours de la seconde). Après une période de moins de 30 ans de reconstruction (les fameuses trente glorieuses ainsi nommées par les économistes bourgeois, mais permises grâce à une exploitation féroce des rares forces productives survivantes européennes et immigrées), le capitalisme est de nouveau entré en crise depuis le début des années soixante-dix. Et toutes les solutions réformistes tentées pour juguler ou inverser la tendance n’ont pas freiné l’accélération et l’approfondissement de la crise. Avec son lot de fermetures d’entreprises et le licenciement de millions de salariés. Sans rentrer dans une analyse marxiste détaillée de l’origine de la crise, il n’est pas inutile de rappeler quelques fondements explicatifs de cette crise. Le mode de production capitaliste repose sur l’extraction de la plus-value arrachée aux travailleurs, principale source d’accumulation. Mais sous l’effet conjugué de l’augmentation du capital constant de plus en plus performant et de la concurrence exacerbée, le profit moyen ne cesse de baisser.
    Enfin, le capitalisme porte en lui, depuis toujours, une sorte de maladie congénitale : il produit une toxine en abondance que son organisme n’arrive pas à éliminer, la surproduction. Il fabrique plus de marchandises que son marché ne peut en absorber.
    Pour accumuler, se développer, le Capital doit donc trouver des acheteurs autres que les ouvriers et les capitalistes. Autrement dit, il doit impérativement trouver des débouchés en-dehors de son système, sous peine de se retrouver avec des marchandises invendables sur les bras et qui viennent engorger le marché : c’est alors la “crise de surproduction” !

    Et pour pallier l’absence de solvabilité limitée par nature, le capitalisme s’est lancé depuis 40 ans dans une fuite en avant par le recours au crédit. Se traduisant par l’endettement colossal des ménages et des États.
    Pour prendre une image, la dette est au capitalisme ce que la morphine est au malade condamné. En y recourant, le souffrant surpasse momentanément ses crises, se calme et s’apaise. Mais peu à peu, la dépendance à ces doses quotidiennes augmente. Le produit, dans un premier temps salvateur, devient à son tour nocif… jusqu’à l’overdose !

    Baisse tendancielle du taux de profit, surproduction, endettement abyssal, guerre économique entre les multiples capitalistes, chômage endémique : jamais le capitalisme n’a vécu une crise aussi grave depuis la fin de la seconde guerre.
    « Une épidémie qui, à toute autre époque, eût semblé une absurdité, s’abat sur la société, – l’épidémie de la surproduction. La société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée ; on dirait qu’une famine, une guerre d’extermination lui ont coupé tous ses moyens de subsistance ; l’industrie et le commerce semblent anéantis. Et pourquoi ? Parce que la société a trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d’industrie, trop de commerce » K.Marx.

    Notre époque a ainsi ouvert un nouveau chapitre au sein de l’histoire de la décadence du capitalisme qui a débuté en 1914 avec la Première Guerre mondiale. La capacité de la bourgeoisie à ralentir le développement de la crise par un recours de plus en plus massif au crédit a pris fin. Dorénavant, les secousses vont se succéder sans qu’il n’y ait entre elles ni répit ni véritable relance. La bourgeoisie sera incapable de trouver une solution réelle et durable à cette crise, non pas parce qu’elle serait devenue soudainement incompétente mais parce que c’est un problème qui n’a pas de solution. La crise du capitalisme ne peut pas être résolue par le capitalisme. Car, comme nous venons d’essayer de le démontrer, le problème, c’est le capitalisme, le système capitaliste comme un tout. Et ce système est aujourd’hui en faillite. Enfin, le capitalisme n’hésitera pas à se lancer dans une 3 ème guerre mondial, si les prolétaires ne se décident pas à se lancer à l’assaut pour abattre ce système. Pour instaurer une communauté humaine universelle débarrassée de la marchandise, du salariat, de l’argent, de l’Etat, des frontières…

    Anonymous
    14 septembre 2016 - 5 h 38 min

    Mr Mebtoul, un journaliste
    Mr Mebtoul, un journaliste est avant tout un instigateur. Il ne vous faut pas beaucoup avec les moyens numériques pour découvrir et informer sur la crise qu’elle est d’abord et avant tout dû à l’égarement de l’être humain. L’usure est la cause principale de la crise depuis la nuit des temps. L’être humain est non seulement amnésique du fait de ne plus parler de la crise de 1929 et toute les instancess que vous citer dans votre article sont la création de l’empire non pas au service de l’homme, mais pour asservir l’homme.quand on a abandonné la monnaie or et argent pour la remplacer avec des billets de Monopoly et le politiquard qui ferme les yeux devant la cupidité et la malhonnêteté de la finance mondial les peuples quant à eux subissent. Le dollars n’a de valeurs que ce qu’il va cherché en pétrole dans les quatres coins de la planète quitte à envahir des pays souvrains. Ou est donc l’ONU quand vous l’intégrer comme acteur pouvant changé le cours des choses breeton Wood fut la plus grosse arnaque du siècle, les instances financières tels que le FMI se comportent comme la mafia mais avec des lois. Donc mr Mebtoul mettez svp le doit sur la vraie cause et qui est le sionisme.

    Hamou
    13 septembre 2016 - 12 h 43 min

    @ Abou Stroff

    @ Abou Stroff
    Si vous pensez que l’analyse de « l »essence » (sic) du système capitaliste, ou d’un quelconque autre système social ou politique déterminé essentiellement par les interactions des millions agents sociaux qui le composent, permet de prédire ou d’anticiper son évolution, sa direction, ses crises ou son écroulement, alors je vous suggère de vous hâtez-vous de nous en faire profiter. L’humanité ent!ère vous sera redevable et le comité Nobel en prendra certainement note. Nul doute que ce comité vous inclura ipso facto dans sa short list des lauréats du prix d’économie 2017.

    Quant à écrire que le système capitalise n’a pas été analysé dans son « essence » (pour ce que cela veut dire), alors que ce système a été le centre d’intérêt des économistes, des politiques et des philosophes depuis les théoriciens du socialisme utopique jusqu’à ce jour en passant entre autres par Marx, Lénine, Gramsci, Polanyi, l’École de Francfort Keynes, Wallerstein, l’École de la dépendance ou Susan Strange ou et que de surcroit ce système a été à l’origine des grandes révolutions (russe, chinoise, etc.) qui ébranlèrent le monde, démontre que vous souffrez manifestement d’amnésie – pour être courtois.

      Abou Stroff
      14 septembre 2016 - 10 h 52 min

      je ne comprends pas pourquoi
      je ne comprends pas pourquoi Ap ne publie pas ma réponse à l’internaute!
      l’internaute m’as interpelé et je m’estime en droit de lui répondre. par conséquent j’espère qu’AP publiera ma réponse.
      vous auriez dû me lire attentivement avant d’éructer autant d’inepties dans un paragraphe aussi court. lorsque j’écris « sciences économiques » je fais référence à l’économie néoclassique (l’économie vulgaire selon Marx ou l’idéologie des harmonies universelles selon Amin) ou si vous préférez, l’économie orthodoxe ou la « mainstream economics » pour les anglo-saxons. quant aux auteurs que vous énumérez, permettez moi, malgré la modestie qui m’étouffe, de vous indiquer que je les ai tous lus, sans exception.

    Anonymous
    13 septembre 2016 - 12 h 22 min

    « L’exploitation de l’homme
    « L’exploitation de l’homme par l’homme » voila qu’on déterre cette citation du philosophe Karl Marx qui a eu le don de nous faire fantasmer et dont le parti communiste soviétique avait tant usé et abusé ….
    Au lieu de parler d’ «exploitation», on ferait mieux de se souvenir qu’à sa création sur terre, l’homme chercha à survivre en se contentant des dons que la nature pouvait lui offrir et en s’abritant dans des grottes pour se protéger des bêtes sauvages.
    L’accroissement de la démographie aidant, l’homme découvrit qu’il disposait d’un mental qui lui permettrait d’améliorer sa qualité de vie. C’est ainsi qu’il comprit tous les avantages d’une bonne organisation impliquant la désignation d’un Chef, – ou d’un Manager, si vous permettez -, qui soit capable de faire agir d’autres hommes au mieux des intérêts de son groupe.
    Mais hélas le Chef nourrit aussi des travers qui le rongent et le dévoient plus ou moins de cette valeur terminale qu’est le développement économique et le bien être social se son groupe, selon le niveau de réactivité des hommes qui le composent.
    C’est pourquoi, nous devrions condamner non pas l’homme qui exploite d’autres hommes, – car il en aura toujours à des degrés divers -, mais plutôt faire bloc en vue d’éradiquer le système politique en place qui a porté cette exploitation à son paroxysme.

    Anonymous
    13 septembre 2016 - 11 h 49 min

    A Stroff

    A Stroff

    Pourquoi ne dite vous pas tout bonnement au MR Mebtoul de relire le CAPITAL DE K .Marx, ou encore celui toujours d’actualité de SAMIR AMIN sur l’ECHANGE INEGAL ?

    Abou Stroff
    13 septembre 2016 - 10 h 08 min

    viendrait il à l’esprit de l
    viendrait il à l’esprit de l’auguste expert l’idée que la « science économique » (dont, apparemment, il est un fervent adepte) n’est qu’une simple discours au service d’un système (c’est à dire le système capitaliste)? et qu’à ce titre, elle n’a qu »un seul objectif et un seul: présenter et conforter « l’idéologie des harmonies universelles » comme la SCIENCE, en faisant abstraction des contradictions palpables et quantifiables qui forment l’essence du système capitaliste, c’est à dire un système basé sur l’exploitation de l’homme par l’homme. en d’autres termes, n’est il pas temps de réaliser que la « science économique » (qui n’a, en fait de science que le nom) est constamment en retard d’une guerre parce qu »elle ne s’intéresse qu’aux apparences et évite d’analyser l’essence des choses et des phénomènes? moralité de l’histoire: en évitant de mettre en exergue et d’analyser l’essence du système capitaliste (et ses rapports d’exploitation), les « économistes » ne font que pratiquer un onanisme qui ne dit pas son nom. PS: quel qu’un (bernard marris?) n’a t il pas soutenu que: L’économiste est celui qui est toujours capable d’expliquer ex post pourquoi il s’est, une fois de plus, trompé.

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