Retrait du livre de géographie : la presse israélienne accuse l’Algérie d’antisémitisme

La presse israélienne présente l'Algérie comme un véritable ennui pour Israël. D. R.

Les médias israéliens ont largement repris et commenté l’information relative au retrait immédiat du manuel de géographie de la première année moyenne, à cause d’une carte montrant l’Etat d’Israël. De Maariv à Haaretz, en passant par la chaîne de télévision satellitaire I24News, les médias israéliens ont traité le sujet en qualifiant l’Algérie de pays des plus antisémites.

En donnant sommairement l’information sur son site, I24News enchaîne en affirmant que «l’Algérie figure parmi les cinq pays les plus antisémites du monde», en soulignant que «la religion majoritaire en Algérie est l’islam sunnite et le pays se revendique profondément pro-palestinien comme la quasi-totalité des pays d’Afrique du Nord». Ce média évoque, en outre, l’affaire de l’équipe féminine paralympique algérienne de goalball qui n’a pas joué la semaine dernière à cause d’un vol raté, en considérant qu’elle l’a fait pour ne pas affronter l’équipe israélienne.

La presse israélienne présente ainsi l’Algérie, de par ses positions par rapport à la question palestinienne, comme un véritable ennui pour Israël. Sur le site Times of Israel, le journaliste Jacques Benillouche, installé en Israël depuis 2007, a écrit en août dernier qu’«Israël ne néglige donc pas la puissance de l’armée algérienne qui avait fait preuve d’une impressionnante logistique en étant capable, en 1973, d’amener sur le front, en quelques jours, une brigade qui avait freiné l’avancée de Tsahal. Il considère aujourd’hui l’Algérie comme une menace potentielle non négligeable, malgré les distances qui séparent les deux pays». Ce même journaliste, très introduit dans le milieu politique israélien, écrit aussi que l’Etat hébreu classe l’Algérie parmi les pays qui lui sont hostiles. Si, donc, selon lui, l’Algérie ne cherche pas la confrontation directe avec Israël, elle n’hésite pas à le faire diplomatiquement et à distance. C’est ainsi qu’elle a refusé de participer à la coalition saoudienne dans la guerre du Yémen et s’est opposée à la classification du Hezbollah comme organisation terroriste. Pour Israël, même les relations étroites qu’elle entretient avec l’Iran s’inscrivent dans cette «guerre à distance».

Ainsi, le refus de l’Algérie de normaliser avec Israël, alors que l’Egypte et d’autres pays arabes l’ont fait, semble déranger cet Etat colonisateur de la Palestine. Et ses médias n’hésitent pas à l’exprimer d’une manière ou d’une autre.

Sonia Baker

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