Sarkozy aux harkis : «Si je suis élu président, j’ouvrirai les archives de la guerre d’Algérie»

Nicolas Sarkozy avec des membres de la communauté harkie. D. R.

Le candidat favori à la primaire de la droite française, en prévision de la présidentielle de 2017, a promis aux harkis une «ouverture plus grande des archives» concernant la guerre d’Algérie. Lors d’une rencontre à Perpignan, dans le sud de la France, avec ces anciens combattants dans les rangs de l’armée française qui ont retourné leurs armes contre leurs frères algériens durant la guerre de Libération nationale, l’ancien président français est revenu sur son thème de prédilection, puisé dans le discours de l’extrême droite. «Ceux qui ne comprennent pas que notre République s’incarne dans son passé, ses symboles et ses légendes, ne comprennent pas la France», a-t-il lancé en clamant de nouveau sa fierté d’«appartenir» aux «ancêtres gaulois», aux «rois de France» et à «Napoléon». Il invite ainsi les harkis à le suivre dans son reniement de ses origines juives hongro-grecques et à l’aliénation de l’histoire de ses propres aïeux.

La question des harkis est perçue par tous les candidats à la présidentielle comme un enjeu de taille. Cette frange, ni tout à fait française ni réellement algérienne, est ballottée d’un camp [politique] à l’autre, droite et gauche multipliant les promesses de réhabilitation et les «excuses de la République» qui l’a abandonnée à son sort et ne lui a pas su gré d’avoir combattu aux côtés de la France coloniale contre les «fellagas» dans les maquis algériens.

L’Algérie n’a pas cessé de revendiquer les archives détenues par la France. Cinq ans après l’indépendance, les responsables politiques de l’époque avaient demandé à leurs homologues français l’application des mesures adoptées lors de la table ronde sur les archives tenues à Varsovie en 1963. Mais les autorités françaises n’avaient pas respecté leurs engagements. Au début des années 1980, un groupe de travail commun se réunit à quatre reprises entre janvier 1980 et juin 1982, mais le président socialiste François Mitterrand, très impliqué dans les crimes contre l’humanité commis durant l’occupation, mit fin à toute négociation sur les archives avec la partie algérienne.

En juin dernier, l’ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, a remis au directeur des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, vingt-deux volumes de copies de documents diplomatiques français couvrant la période de 1954 à 1962. Ces doubles «se rapportent aux développements de la politique étrangère de la France à cette époque», avait-on indiqué. «Cette remise s’inscrit dans le cadre du dialogue apaisé et confiant engagé avec l’Algérie sur la question des archives, dialogue initié à la suite de la visite d’Etat du président François Hollande en Algérie en décembre 2012», avait souligné un communiqué de l’ambassade de France, en précisant qu’un groupe de travail bilatéral avait été mis en place pour étudier cette question sensible.

Karim Bouali

 

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