Ould Khelifa et des ministres applaudissent un voyou qui insulte un moudjahid

Le président de l'APN était présent au show d'Amar Saïdani. New Press

L’Etat se désagrège. Le funeste spectacle auquel les Algériens ont eu droit hier, dans le sérail du FLN dévoyé, confirme l’état de déliquescence profond du champ politique national. Une désagrégation et une déliquescence qui se sont aggravées durant le quatrième mandat de Bouteflika. Face à un voyou qui a fait main basse sur un patrimoine historique appartenant à tous les Algériens, qui règne à la tête du plus vieux parti du pays en véritable parrain sicilien, des officiels se sont levés, soumis, apathiques, pour applaudir un orateur fruste et inculte crachant sur un moudjahid qui a eu à diriger un service de sécurité sensible durant vingt-cinq ans, jetant des accusations aussi gravissimes qu’invraisemblables à l’emporte-pièce. Le turpide Amar Saïdani a animé son show nauséabond sous les applaudissements du président de l’Assemblée populaire nationale, Larbi Ould Khelifa, troisième homme de l’Etat, et des membres du gouvernement, hauts fonctionnaires de la République, tous tenus par l’obligation de réserve.

Ce sont les fondements mêmes de l’Etat qui ont été bafoués, hier, à Sidi-Fredj, où s’est tenue la rencontre du FLN. Au-delà de l’invective et de l’infamie auxquelles Amar Saïdani s’est adonné sans vergogne, c’est la réputation même de l’Algérie et de ses institutions qui est malmenée. Empêtré dans l’affaire du détournement de l’argent de la Générale des concessions agricoles (GCA), démasqué par Algeriepatriotique qui a publié les statuts de sa société créée en France et ses biens immobiliers acquis dans ce pays qu’il feint de vilipender – lui, le Parisien –, ce chenapan s’est caché derrière le président Bouteflika à qui il a tissé des couronnes avant de lancer ses flèches vénéneuses en direction de l’ancien patron des services secrets algériens, par simple réflexe défensif. C’est que cette marionnette sait qu’elle ne doit son salut qu’au fil très fragile que les marionnettistes manipulent derrière le rideau pour s’emparer du castelet.

Amar Saïdani est un figurant dans un théâtre d’ombres. Ses gesticulations sont la preuve que quelque chose se trame dans le dos du président de la République. Quoi ? L’avenir nous le dira.

M. Aït Amara 

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