Le PT commente les propos de Saïdani : «L’infamie se la dispute à la baltagua»
Le Parti des travailleurs (PT) a vivement dénoncé les graves propos d’Amar Saïdani, insultants envers l’Etat et la glorieuse Révolution. Dans un communiqué sanctionnant la réunion du secrétariat permanent de son bureau politique, le parti dirigé par Louisa Hanoune parle d’une «décadence politique qui a atteint son paroxysme». «L’infamie se la dispute à la baltagua, n’épargnant ni l’Etat, à travers des insanités et des contre-vérités à l’encontre de hauts responsables, ni même la glorieuse Révolution et ses acteurs, violemment offensés».
Pour cette formation, «cette dérive d’une extrême gravité, considérant l’identité de son auteur et sa fonction, établit que les dangers intérieurs sont désormais une menace directe contre la pérennité de l’Etat et l’intégrité de sa nation». Le PT interpelle à nouveau le président de la République en tant que responsable de la nation sur ces dérives graves. Le parti revient sur le projet de loi de finances pour 2017 et les menaces qu’il représente pour la stabilité sociale, le pouvoir d’achat des citoyens et la pérennité de l’Etat.
Pour le PT, les choix du gouvernement d’emprunter le chemin de l’austérité, totalement orienté vers les citoyens, sont dangereux pour le pays. «Les agressions brutales contre les travailleurs, la jeunesse, les larges couches populaires dans le cadre d’une politique d’austérité meurtrière, ciblant leur pouvoir d’achat (flambée des prix et dépréciation du dinar), leur acquis sociaux (retraite, gratuité des soins…) relèvent de la provocation.» Surtout que ces mesures interviennent «au moment où les scandales de la corruption font état de sommes colossales en dinars et en devises détournées à partir des fonds publics». Pour le PT, la politique socio-économique du gouvernement est invendable. « Si la majorité est accablée par l’austérité avec la hausse de la fiscalité, une minorité parmi les nouveaux riches ne paie même pas ses impôts qui s’élèvent à 9 981 milliards de dinar, ne rembourse pas ses crédits qui sont de l’ordre de 7 500 milliards de dinars avec la connivence de responsables», a relevé le parti dans le même communiqué, qualifiant la situation d’«intolérable».
Le PT dénonce la baisse des transferts sociaux de plus de 200 milliards de dinars et la réduction de 28% du budget d’équipement. Il craint que cela provoque un «ralentissement du développement local et national impactant négativement l’emploi et les services publics». Le PT poursuit en relevant l’impunité dont bénéficie une «minorité prédatrice» qui échappe à la hausse de la fiscalité. Il souligne que les collectivités locales sont déjà en majorité exsangues. Il atteste que ce projet de loi «pousse le pays vers la récession par le recul, déjà très important de la consommation des ménages» et va aggraver le fossé entre la majorité des citoyens et les institutions.
Pour le PT, le prix de référence de 50 dollars vise à institutionnaliser le déficit du Trésor qu’elles que soient les fluctuations du marché, pour en définitive, justifier les coupes sombres dans le budget de l’Etat et les mesures d’austérité mortelles pour la stabilité sociale et la production nationale». Cette formation considère que la cascade d’affaires liées à la corruption vient établir, une fois de plus, que cette gangrène est le produit de la nature du régime obsolète.
Sonia Baker
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