Mohamed Lamari, ce «dictateur romain»

Par Saadeddine Kouidri – Un dictateur était à l’origine ce grand magistrat que le Sénat de la République de Rome désignait pour six mois, le temps de circonscrire un danger éminent. On peut le comparer aujourd’hui à une sorte de magistrat avec carte-blanche de ses pairs ou à un général chef d’état-major d’un pays en danger. C’est ce qu’a été le général Mohamed Lamari, pendant les années 90, lorsque l’Algérie était plongée dans la guerre que lui livraient les terroristes et leurs commanditaires. Il faut peut-être rappeler qu’étymologiquement, le mot «dictateur» désigne celui qui parle, de préférence peu et bien et, dans ce cas, s’oppose naturellement aux dires répondus par les médias mainstream occidentaux. Le général, ce porte-flambeau des novembristes, disait fort justement : «Nous avons vaincu le terrorisme, mais l’intégrisme reste intact et cela relève du politique». On devine que l’intégrisme, ici, est l’islamisme politique, cette matrice du terrorisme.

Aujourd’hui, pour lutter contre ce dernier, on ne constitutionalise plus la dictature à la romaine qui a été dévoyée dans le temps. On constitutionnalise l’état d’urgence, non pas pour terrasser l’adversaire des peuples, mais pour faire taire la justice et confier de plus en plus de pouvoir à la police et à l’armée, dans le but de revenir sur les acquis des peuples arrachés aux lendemains des longues luttes, telles que les guerres contre les féodalités, contre le colonialisme, contre les fascismes dont le pouvoir d’Israël est le meilleur représentant.

Israël est l’exemple mondial de l’Etat sécurisé ; le «tout sécuritaire» dans le but est d’annihiler tout autre acte politique. Cette pratique dont le but d’abuser, d’asservir les peuples, ne date pas d’aujourd’hui, sauf que le peuple est invité plus que jamais à contribuer à sa perte, puisque ces restrictions sont «démocratiquement» votées par les Parlements ou par les citoyens pour restreindre leurs libertés.

Si hier, la République était adossée à l’esclavagisme, aujourd’hui, elle est adossée à l’indigénat. Si on peut bombarder des villes entières, c’est parce que ces villes sont peuplées d’«indigènes» comme à Gaza, Alep, Mossoul…

Ce n’est pas un hasard si les Occidentaux ont comme partenaires dans ces guerres les royaumes «arabo-musulmans» comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, les royaumes de Jordanie et du Maroc, et non les républiques, comme la Tunisie, la Libye, le Yémen, l’Algérie, l’Irak, l’Iran, même si cette dernière elle «islamique», car ce qui est visé ce n’est pas l’islam, mais les républiques.

Il faut se rappeler qu’au temps de la colonisation, la religion musulmane était un des outils d’asservissement du peuple aux mains de la France et ses bachaghas, ses «ouléma». Cette France qui avait fini par accepter, à quelques années seulement de l’indépendance l’Algérien comme un «Français musulman», mais jamais comme un «Français».

Les islamistes algériens ne voulaient, en fait, que rétablir un contre-projet national qui collait à la peau de beaucoup de nos concitoyens ayant une nostalgie du passé. Un passé que leur serinaient leurs aînés étrangers, sinon ennemis à la lutte de Libération nationale. Si l’armée française comptaient plus de 150 000 indigènes pendant la lutte de Libération nationale, ils étaient encore plus nombreux ceux qui bénéficiaient du statut de cette sorte d’«indigène à eux». Ils nourrissaient obligatoirement un ressentiment envers notre indépendance qui jusqu’aux massacres de nos populations des années 90, laissaient parfois percevoir leurs signatures à côté de celles de leurs semblables, les intégristes, les islamistes-terroristes, les ennemis de la nation.

Les harka, ces bourreaux, sont transformés jusqu’à récemment encore par le président français, en victimes. Comment, dans ce cas, parler d’histoire ? A mon humble avis, la meilleure réplique n’est pas dans une réponse, mais dans un inlassable questionnement comme : pourquoi la France a tué des millions d’Africains sans jamais reconnaître ses crimes ? Pourquoi le général De Gaulle n’a-t-il jamais été qualifié de chef terroriste puisqu’il était contre le gouvernement de son pays, qui avait jugé bon de collaborer avec Hitler ? Pourquoi la France torturait-elle les collabos au lendemain de la victoire de Staline sur Hitler ?

Quand François Hollande veut déculpabiliser le pouvoir et accuser les musulmans en ces termes : «Après, ce qui peut poser un problème, c’est si les musulmans ne dénoncent pas les actes de radicalisation, si les imams se comportent de manière antirépublicaine», il est bon, dans ce cas, de lui rappeler que ces imams sont formés par des antidémocrates notoires dans des instituts financées par l’Arabie Saoudite et le Qatar. Je peux citer les Instituts européens des sciences humaines (IESH) de Saint-Denis, de Wales et de Birmingham. Dans un rapport des Renseignements généraux, daté du 13 septembre 2007, il est rapporté que «pour commémorer sa dixième promotion d’étudiants, l’IESH de Saint-Léger-du-Fougeret à Saint-Denis avait compté, sur la présence du cheikh Youssef Al-Qaradawi, celui-ci ayant été présent en 1997, lors de la cérémonie de remise des diplômes à la première promotion. Mais le grand âge de la «plus prestigieuse» des autorités religieuses étrangères attendues en 2007 ne lui aura pas permis de faire le voyage depuis le Qatar».

Ce n’est donc pas en répondant à leurs accusations, mais en leur portant nos accusations légitimes que nous nous défendrons de leurs infamies, car, aujourd’hui, le pouvoir occidental n’est rien d’autre qu’un Daech blanc. Si leur Daech noir occupe encore Mossoul, Alep-Est est presque rasée à cause de leur soutien aux terroristes. Alep, d’où revient la Britannique Vanessa Beeley, photographe et journaliste d’investigation, rappelle dans son interview à Ron Paul de Liberty Report (que vous pouvez suivre et lire dans Algeriepatriotique), que la ville d’Alep est divisée en deux, en Alep-Est et Alep-Ouest, depuis l’invasion terroriste en 2012. On comprend que les Occidentaux d’une part et les Syriens et les Russes d’autre part, ne bombardent pas la même ville. Si les Etasuniens et leurs acolytes bombardent Alep-Ouest parce que ses habitants ont fait de la résistance, les Syriens et les Russes bombardent Alep-Est qui s’est alliée aux terroristes. La journaliste affirme : «La majorité des médias occidentaux décrivent sans réserve Alep comme une sorte de ville homogène. Ceci n’est pas vrai. Il s’agit là clairement de l’histoire de deux villes. Alep a été divisée par l’invasion terroriste en 2012. Alep a résisté (…) Et à cause de ce fait, l’invasion d’Alep en 2012 a infligé des actions punitives à Alep-Ouest puisqu’à Alep-Ouest, ils étaient responsable de la résistance (…) 600 000 civils ont fui Alep-Est vers Alep-Ouest, dès l’occupation de cette partie de la ville par les terroristes (…) Ce sont plus de sept millions de Syriens qui ont fui vers des zones contrôlées par le gouvernement».

Dans un tel cas, Poutine et Al-Assad ne semblent-ils pas comme deux «dictateurs romains» ?

S. K.

Comment (16)

    FAGUER
    23 octobre 2016 - 13 h 42 min

    Très bel article…J’aimerais
    Très bel article…J’aimerais, magner la langue Française comme vous !

    Amarius
    20 octobre 2016 - 7 h 38 min

    Ave Lamari ! Morituri te
    Ave Lamari ! Morituri te salutant.

      mamynedz
      21 octobre 2016 - 13 h 45 min

      j’apprécie la touche.

      j’apprécie la touche.
      Notre lamari national (que Dieu ait son âme, éteinte à biskra !) fût un symbôle et par la suite n’a pas eu de bol.

    AMAR MOKHNACHE
    19 octobre 2016 - 17 h 59 min

    DEPUIS 1962 A CE JOUR NOTRE
    DEPUIS 1962 A CE JOUR NOTRE SOCIETE N ARRIVE PAS A FAIRE SA MUE ET NE VEUT OU N ARRIVE PAS A TRACER SON AVENIR AVEC SES ATRIBUS CULTURELS ALGERIENS amazigh et musulmans..qu on le veuille ou pas ces dimensions font partie integrantes de notre ^patrimoine culturel et religieux et si on evoque l histoire recente du pays elle ne se conjugue que par des solutions securitaires aux problemes polititiques ou ideologiques… et identitaires …c est une histoire d hommes qui n ont pas laisse de places aux institutions pour orienter gerer et proteger la societe ! meme la loi fondamentale du pays est devenu une arme tantot pour bannir tantot pour ceder c est selon et c est surtout une affaire d hommes qui ne laisse pas de place ….
    la decennie noire s ecrira un jour ou l autre et tous ses acteurs se decouvriront par leurs oeuvres positives ou negatives c est la condition au pays pour faire son deuil…et comprendre ce qui lui est arrive…

    TheBraiN
    19 octobre 2016 - 13 h 40 min

    Etre dictateur n’est pas une
    Etre dictateur n’est pas une tare surtout lorsqu’on est éclairé !

    nation
    19 octobre 2016 - 12 h 44 min

    Mohamed Lamari ( comme d’
    Mohamed Lamari ( comme d'(ailleurs ses compagnons generayx de l’ANP qui ont sauvé la république et la nations en 92 , des griffes de l’agression saoudienne du FIS avec la complicité des barbefelenes ) , ets un patriote et un nationaliste dont l’Histoire retiendra le nom .. un adlérien un vrai et un officier intégré intellectuellement et politiquement , un Homme d’Elite qui porte bien ses galons et son pantalon et qui n’a pas peur de la Vérité et qui ne fait aucun compromis avec la canaille fusse-t-il au nom de la religion .. c’est Un Djouad , dans la pure tradition algérienne , de ceux qui méprisent les charlatans et ne laissent jamais les affaires du peuples aux mains des sorciers , des fripons et des intrigants .. il y a cette tradition des Djouads ( les Hommes d’Elite , les Hommes d’Excellence ) en Algérie et elle est ancienne , mais qui se renouvelle parmi les générations .. le Wahabisme et le FLeN des corrompus tentent de la tuer parmi les élites mais elle restera éternellement .. comme la tradition de la chevalerie en Occident et celle des Samourais au Japon .. j’en cite quelques uns des plus notoires dans le 20 eme siècle dans le mouvement national : Lamine Debaghine , Ben Boulaid , Boudiaf , Abane Ramdane , Larbi BenMhidi , Didouche , les 6 HISTORIQUES , Zighout , Colonel Lotfi , Amirouche , Si Lhaoues , Boumediene ,Mostefa Lacheraf , les généraux nationalistes de l’ANP de 92 … Une mouche ne peut pas se poser sur de tels hommes , des Djouads ,ils ont cette Sobriété algérienne et cette intégrité absolue dans leurs personnes ,en plus d’être des patriotes et des nationalistes lucides et aguerris .. des hommes qui font l’Histoire et construisent et protègent des nations .. des Hommes d’Algérie … ceux dont les pères et les mères devaient être fiers de les avoir eus pour leur pays .. Dhnat !

    selecto
    19 octobre 2016 - 12 h 33 min

    Il était un patriote en
    Il était un patriote en première ligne il n’a pas déserté l’Algérie, il n’avait pas de biens volés cachés en France ou ailleurs, les Français et les Marocains le traitait de dictateur.

    Il était l’instructeur militaire de Mandela qui avait reçu sa formation à l’école des troupes spéciales de Biskra.

    Mandela avec le général Lamari:

    http://4.bp.blogspot.com/-AoIWqdu06Jk/Uq6JasSMByI/AAAAAAAAEHc/6K1g0evJyP4/s1600/f68013acc66cce7d5f74c870aa72ce43.jpg

      yuva amazigh
      19 octobre 2016 - 19 h 54 min

      Oui, le général LAMARI
      Oui, le général LAMARI mohamed était un grand patriote qui aime profondement son pays, il a défendu la république contre les zombies islamistes manipulés par les monarchie du golf notamment les wahabites,

        anonyme
        19 octobre 2016 - 22 h 11 min

        Oui et par le Maroc et la
        Oui et par le Maroc et la France aussi.

      Anonymous
      20 octobre 2016 - 14 h 31 min

      Pour les biens , vous n
      Pour les biens , vous n’avez qu’a lister ceux de ses enfants pour s’apercevoir qu’il a eu sa part du gateau algerie !

        anonyme
        21 octobre 2016 - 14 h 13 min

        Le chekkam toujours à l’affut
        Le chekkam toujours à l’affut des post de selecto pour le conterdire.

    algérie
    19 octobre 2016 - 11 h 24 min

    le wahabisme doctrine et
    le wahabisme doctrine et idéologie monarchiste, raciste et impériale alliée du sionisme , est l’ennemi numéro un des républiques , des peuples et de la nation algérienne .. elle doit être combattue à mort et elle le sera

    nasrallah
    19 octobre 2016 - 10 h 58 min

    detrompez vous, les 50 années
    detrompez vous, les 50 années à venir seront à connotation islamiste. Un votre neutre verra un raz de marrée de l’islamisme politique. et l’islam politique s’est adaptée hypocritement, ils sont à leur 2° ou 3° mandat, à la tête du gouvernement au Maorc, les bars, les maisons closes, les grands studios cinéma, etc. Rien n’a changé. L’islamisme politique doit faire son expérience comme le communisme, on en parlera dans 50 ans (nos enfants bien sûr).

      nasrallah
      19 octobre 2016 - 12 h 10 min

      PS/ Un vote au lieu de votre
      PS/ Un vote au lieu de votre (à lire)

    Mohamed El Maadi
    19 octobre 2016 - 10 h 53 min

    Mohamed Lamari Allah yarhamou
    Mohamed Lamari Allah yarhamou cela vous embete apparement de l’ecrire?

    Je prie AP de ne laisser aucun message odieux et insultants contre le General.

      nasrallah
      19 octobre 2016 - 12 h 09 min

      ce grand patriote a inscrit
      ce grand patriote a inscrit son nom en lettres d’or il a conduit des milliers d’autres patriotes à sauver l’algerie de la horde sauvage qui détruit le monde actuellement. Qu’il repose eternellement en paix

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