Interview – Bertrand Badie : «Les puissances ont toujours regardé la diplomatie algérienne de manière suspicieuse»

Le politologue Bertrand Badie. D. R.

Le politologue français Bertrand Badie reproche, dans cet entretien, aux puissances occidentales de n’avoir pas réussi véritablement à se construire de vrais partenaires diplomatiques dans les pays du Sud. Pour lui, le monde vit aujourd’hui la réaction très forte aux humiliations subies par la majorité de la population mondiale dès le XIXe siècle. Interview.

Algeriepatriotique : Votre dernier livre Nous ne sommes plus seuls au monde est un appel à la diplomatie occidentale, en particulier celle de la France, de cesser d’exclure tous ceux qui contestent sa vision. Pensez-vous que ceci est réalisable dans un contexte où cette même diplomatie est tenue pour responsable du chaos qui caractérise plusieurs pays ?

Bertrand Badie : C’est en tout cas indispensable pour faire revivre la diplomatie à l’échelle mondiale. En fait, depuis la chute du mur de Berlin et la fin de la bipolarité, la diplomatie s’est rétractée sur les puissances occidentales qui dialoguent entre elles et n’ont pas réussi véritablement à se construire de vrais partenaires diplomatiques dans les pays du Sud et même auprès de l’ancienne Union soviétique. Nous sommes dans un jeu international bloqué parce que, paradoxalement, jamais la diplomatie n’a aussi peu fonctionné. Tout le monde était étonné des résultats des négociations sur le nucléaire iranien le 14 juillet 2015. Parce que c’était la première négociation politique qui a véritablement abouti à un résultat depuis 1989. Donc, on est tout à fait à côté de la réalité. L’essentiel des grandes questions internationales trouve ses racines dans les pays du Sud et les exclure ou ne les traiter qu’à travers les sanctions, exclusion ou punition constituent un non-sens dont nous payons le prix de façon très élevée dans la gestion du Moyen-Orient ou du Sahel.

Vous avez qualifié la politique extérieure de la France de «diplomatie anachronique de champ de bataille». Comment expliquez-vous cette dérive atlantiste de la politique extérieure de la France depuis Sarkozy à Hollande ?

C’est effectivement une énigme. Parce que la France a renforcé son orientation atlantique au moment même où le conflit Est-Ouest venait de disparaître, en tout cas, sous sa forme classique. Il peut paraître tout à fait paradoxal de réintégrer le commandement militaire de l’Otan au moment même ou il y a plus face au monde occidental un camp soviétique. Comment expliquer cette contradiction ? Je crois qu’il y a trois orientations pour la rendre intelligible. Première orientation de nature idéologique. C’est-à-dire qu’on a avec Nicolas Sarkozy comme avec François Hollande un personnel politique qui n’appartient plus à la génération de la Guerre froide et qui est assez fortement marqué par les modèles néoconservateurs nés aux Etats-Unis. Deuxième orientation : la France a perdu une part des ressources qui faisait autre fois sa puissance. D’abord, du fait de l’élargissement de l’Europe aux pays de l’Est. Ce qui fait que la France peut difficilement exercer son leadership diplomatique sur l’Europe, alors que, jusqu’à 2004, elle y parvenait parfaitement. Ensuite, parce que la France est en perte d’influence auprès des pays du Sud notamment dans le monde arabe et aussi, d’un certain point de vue, dans le monde africain. Son poids étant par ailleurs assez faible en Asie. Tout cela fait que, paradoxalement, au moment où il fallait se mondialiser, la France s’est rétractée sur l’espace européen et donc sur la ligne atlantique traditionnelle. Puis, la troisième orientation, c’est que nous sommes, aujourd’hui, dans un système international extrêmement fluide où il est très difficile de concevoir non seulement des alliances, mais même des leaderships comme c’était le cas du temps de la Guerre froide et, de manière étrange et réelle, la France semble souffrir de cette perte du leadership américain sur le monde et tente de le rééquilibrer en renforçant les logiques atlantistes.

L’Occident est à l’origine du déclenchement des guerres, de la propagation du terrorisme et des recompositions territoriales que vivent le Sahel et le Moyen-Orient, en particulier. N’est-ce pas contradictoire quand vous dites que «les puissants ne décident plus ni des frontières ni des conflits» et qu’ils «ne font que réagir ou tenter de contenir» ?

A l’origine des conflits que vous désignez au Moyen-Orient ou au Sahel, on trouve des crises profondes qui affectent les Etats, les nations et les sociétés de ces pays. Donc, l’essentiel des dynamiques de déstabilisation que l’on trouve aussi bien en Mésopotamie que tout le long du Sahel est à chercher dans les crises sociales, c’est-à-dire dans l’effondrement des Etats, dans le déchirement du contrat social, dans l’affaiblissement des nations et ceci est très net, par exemple, en Irak et en Syrie. Ce ne sont pas tant des Etats ni des puissances qui sont à l’origine de ces guerres, mais se sont des logiques de décomposition qui viennent les expliquer.

Pour vous, ce serait une erreur de confondre la mondialisation et le système ultralibéral. Ne sont-ils pas étroitement liés ?

C’est justement la pensée unique que de dire qu’il n’y a pas d’autre façon de traiter la mondialisation que sur le mode ultralibéral. Avec la disparition de l’URSS, ceux qui contrôlent la pensée politique dans le monde et notamment dans le monde du Nord, viennent à dire que le libéralisme est l’idéologie gagnante, la seule adaptée à un monde dominé par la mondialisation, si bien que le marché devient dans la tête de la plupart des penseurs et des dirigeants, l’unique mécanisme régulateur de la vie internationale. Mais, tout d’abord, nous avons vu que cela ne fonctionnait pas ainsi. Nous avons vu combien les doctrines ultralibérales et le marché lui-même étaient incapables de faire face à des crises comme celle que nous avons connue en 2007-2008 et combien, au contraire, le défaut de régulation international était périlleux. D’autre part, personne n’a jamais démontré qu’il n’y avait pas d’autres façons de gérer la mondialisation. Cette dernière peut être conjuguée avec d’autres principes que j’appellerai la solidarité, la redistribution, la régulation. Pour cela, il faut aller plus en avant dans la définition du multilatéralisme pour que celui-ci soit plus égalitaire et plus juste, et qui ne soit pas confisqué par une minorité d’Etats et, à ce moment-là, nous pourrons faire face à la mondialisation avec des instruments qui ne sont pas forcément ceux du libéralisme traditionnel.

Dans votre livre Le temps des humiliés, vous écrivez que l’humiliation est devenu un principe dans les relations internationales. Pouvez-vous nous donner quelques exemples ? Quelles sont les conséquences de cette politique d’humiliation ?

Pour les exemples, c’est très simple. Nous vivons aujourd’hui la réaction très forte aux humiliations subies par la majorité de la population mondiale dès le XIXe siècle, qui a été soit purement colonisée par les puissances occidentales, soit sans être colonisée, dominée de différentes formes aussi humiliantes les unes que les autres. Je pense à la Chine au XIXe siècle ou à l’empire ottoman qui n’ont jamais été proprement colonisés, mais qui ont été dominés de toutes sortes de façons. Le poids de cette forme de domination et plus spécialement de la colonisation et de ses outrances, a créé dans les pays concernés une très forte culture d’humiliation face à une expérience historique qui reste encore des plus douloureuses. Nous vivons aujourd’hui le contrecoup de cette humiliation imposée aux autres peuples et qui est pérennisée sous différentes formes, notamment l’exclusion de ces pays du Sud des grands mécanismes de gouvernance mondiale, et je fais référence au G7 ou aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.

Evidemment, celui qui se sent exclu aujourd’hui, humilié et agressé hier, va avoir une diplomatie beaucoup plus réactive et déviante que coopérative. Lorsque vous ne laissez aucune chance aux humiliés ou dominés de participer à la gouvernance mondiale, vous avez tendance à le pousser vers la déviance, voire vers la violence. Et beaucoup de formes de violence terroriste, que l’on observe aujourd’hui, trouvent leur racine dans ces humiliations passées qui sont comme préservées et pérennisées par l’ordre international actuel.

Vous venez de parler d’une revanche des «humiliés» sur l’Occident. Est-ce la fin de l’hégémonie des Etats-Unis et de l’Europe sur le monde ?

Effectivement, nous assistons à la fin des hégémonies, mais ce n’est pas une fin conjoncturelle ni une fin liée à leur affaiblissement propre. C’est parce que la mondialisation se conjugue de plus en plus difficilement avec l’hégémonie. La mondialisation, c’est de l’ordre de la complexité ; c’est de l’ordre du grand nombre, de l’interdépendance. La mondialisation, c’est aussi l’importance et l’impact de plus en plus grands des sociétés sur le jeu international. Rien de tout cela ne peut être réglé et organisé selon les mécanismes hégémoniques traditionnels que nous avons vu fleurir au XIXe siècle et dans la plus grande partie du XXe. C’est bien l’hégémonie en soit qui se meurt. Effectivement – et vous avez raison de le dire –, cette agonie de l’hégémonie des vieilles puissances est perçue et vécue, notamment dans les catégories sociales les plus traditionnelles qui vivent dans ces pays comme une humiliation, et ceci nous le voyons à travers ceux qui soutiennent Donald Trump aux Etats-Unis ou ceux qui soutiennent le Front national ou Nicolas Sarkozy en France. Il y a de plus en plus un ressentiment à l’égard de ce nouveau monde des puissances émergentes et, d’une façon générale, ce monde global tel qu’il apparaît aujourd’hui. Cela peut être effectivement le début du cycle d’une nouvelle humiliation et dont ceux qui en sont victimes ne sont plus exactement les mêmes qu’autrefois.

Le dynamisme de la diplomatie algérienne dans la résolution des conflits et la lutte efficace de l’Algérie contre le terrorisme ne sont plus à prouver. L’Occident perçoit-il cela comme un avantage ou une menace ?

L’Algérie a eu traditionnellement cette diplomatie de révolte et de contestation à l’égard de l’ordre international. Il suffit de se rappeler de la Charte des 77 qui avait trouvé son origine à Alger. Il suffit de se rappeler ce qu’a été l’orientation diplomatique de Ben Bella, Boumediene et de ses successeurs, jusqu’à Abdelaziz Bouteflika aujourd’hui. L’Algérie s’est distinguée sur la scène internationale dans l’expression de cette contestation d’un ordre fermé et c’est effectivement ce que j’appelle dans mon livre, «la diplomatie contestataire», dont l’Algérie a été porteuse et qui fait, notamment, catalyser dans le mouvement des Non-alignés ou dans le Groupe des 77 et dont le nombre est appelé à augmenter. C’est une diplomatie qui a toujours été regardée de manière suspicieuse de la part des anciennes puissances. Et c’est intéressant, maintenant, de voir comme les choses vont évoluer, puisque nous avons l’impression que ces processus de remise en cause de l’ordre ancien tendent à s’accélérer. On le voit dans l’incapacité croissante des vieilles puissances de mettre fin aux conflits du Sud. La question qui se pose est : quelle sera pour demain le rôle d’un pays comme l’Algérie ?

Interview réalisée par Mohamed El-Ghazi

Comment (30)

    Anonymous
    5 novembre 2016 - 16 h 54 min

    Certains ministres et hommes
    Certains ministres et hommes politiques Algériens se sont fait humiliés dans certains aéroports européens, particulièrement en france, Cela dit tout Algériens est regardés de manière suspicieuse à l’étranger.
    La question à deux sous, A qui la faute ??!! A nous autres citoyens avec nos comportements divers et variés ou à notre élite politique ?!
    Salut

    Farid1
    4 novembre 2016 - 10 h 04 min

    C’est vrai que la diplomatie
    C’est vrai que la diplomatie algérienne est regardée de manière suspecte.., parcequ’elle est sage et simplement parce qu’elle ne sert pas les intérêts des va-t-en guerre..

    Slim
    4 novembre 2016 - 7 h 28 min

    Un Algerien peut Lui meme se
    Un Algerien peut Lui meme se rendre compte de la place de son pays Dans le monde a travers son passeport quand Il decide de voyager . On s apercoit vite du peu de prestige de Notre pays aux yeux des autres contrairement a ce que l on veut nous faire croite . Ceux qui nous regardent savent que nous ne dependons que du petrole pour exister et que Notre genie n a pas fait des preuves Sur le terrain . Un pays inovant qui agit Sur la scne mondiale economiquement, culturellement , sportivement , militairement ne peut pas être ignored par ces pairs . L ideologie a Elle seule ne fait pas le poids Dans les relations internationale . Vouloir moraliser les nations a l exterieur et faire tout le contraire chez soit ne sont pas les ingrediens pour un diplomacie sereine subtile et coherente .

      saber saghlaoui
      4 novembre 2016 - 9 h 40 min

      Très juste si salim – merci
      Très juste si salim – merci

      Slim Two
      4 novembre 2016 - 10 h 41 min

      Slim, Entre l’avion de combat
      Slim, Entre l’avion de combat, furtif, que vient de dévoiler La Chine, qui passe inaperçu, et un « Généra » algérien, au ventre énorme, visible depuis Mars, ouallah je préfère l’avion chinois, DE COMBAT !
      Manque plus que ces généraux accouchent, ils concurrencent les Algériennes.
      Bref, yes, d’accord avec toi, on veut des Algériens capables de créer tout ce qui effraie un ennemi

        Slim
        4 novembre 2016 - 11 h 12 min

        Merci et tous mes egards a
        Merci et tous mes egards a vous et a Saber . Pour temperer Notre conversation je voudrai dire que l art de la diplomatie c EST de forcer l admiration de l autre tout en restant accecible . Il faut savoir convaincre sans manipulation et parfois obliger sans recour a la force. En bref Il faut savoir persuader l autre de la noblesse d une action et de son utilite .

    Anonymous
    3 novembre 2016 - 20 h 13 min

    Avons nous une diplomatie de
    Avons nous une diplomatie de révolte ou simplement des convictions et une capacité à mettre en œuvre nos idées sur un terrain diplomatique … Que je sache notre diplomatie ne contrevient pas aux normes internationales ??? Je trouve que cette thèse sert un peu trop l’idée qu’elle semble décrier … Nous sommes dans le concert des nations et avons une histoire et des convictions … Nous sommes en totale cohérence avec notre destin et avec le droit international … Nous ne sommes pas un petit pays et notre conscience de notre statut régional nous porte aussi … C’est suspect si l’on veut penser ou dire que c’est suspect … Il faudrait peut être donner un exemple ou deux d’une position, déclaration ou attitude suspecte … Non vraiment je ne comprends pas

      bouzegzi
      4 novembre 2016 - 9 h 49 min

      Vous ne comprendrez jamais
      Vous ne comprendrez jamais .parce que vous n’etre pas fait pour comprendre

    Anonymous
    3 novembre 2016 - 16 h 54 min

    « Nous ne sommes plus seuls au
    « Nous ne sommes plus seuls au monde »… C’est toute l’histoire DE TOUS LES MALHEURS de l’humanité « non grec », (Tu n’est pas Grec, tu es Barbare »… Un moment, les guéris d’Europe ont dénoncé « L’Europcentrisme », ils ont été jusqu’à se demander si Le Noir avait une âme, puis si les Zarabes avaient des couilles, ils réalisent, trop tard, qu’ils ont parfois une Diplomatie, et je vous le jure, ILS en sont encore à se demander si nous avons un père ET une mère, alors Israël mène la danse, Il nous a mis dans le même sac qu’eux, et le reste : Goyim, Goy… Ah! Oui, vous n’êtes plus seuls con au monde !

    Anonymous
    3 novembre 2016 - 15 h 57 min

    Vous savez quoi? Pourquoi pas
    Vous savez quoi? Pourquoi pas une conquête spatiale? L’Algérie enverrai des vaisseaux spatiaux vers Mars, depuis son sol elle s’y etablirai, elle enverrait des scientifiques, des machines , des robots, elle construirait des stations spatiales sur le sol martien. This a dream but …it’s possible.

    Un Etranger
    3 novembre 2016 - 15 h 42 min

    @AP

    @AP
    choississez mieux les personnes que vous interviewer !
    sinistre personnage que celui là …sitot l’irak evoqué il esquive magistralement en noyant l’interlocuteur dans un charabia

    Aicha Benguendouze
    3 novembre 2016 - 15 h 24 min

    Interview – Bertrand Badie :
    Interview – Bertrand Badie : «Les puissances ont toujours regardé la diplomatie algérienne de manière suspicieuse» L capitalisme est aux aboies avec toutes ses défaites. Les cataplasmes utilisés pour le sauve n ont rien donne comme résultats a tous les pays capitalistes. Les usines qui ferment,( 60.000 uniquement aux USA depuis 2004 d après le sénateur Démocrate Bernie Sanders ) l importation de l Asie bloque leurs exportations. De moins d argent dans les caisses publiques, le chômage et l accumulation du capital entre les mains de 1% de l population. N ayant pas le courage de faire leur Mea Culpa les pays capitalistes doivent trouver un bouc émissaire pour expliquer le marasme politique et socio économique dans lequel ils se trouvent actuellement. Ils ne perçoivent aucune porte de sortie pour leur avenir. Peut être une guerre nucléaire est envisagée comme seule solution comme le souhaite le candidat a la présidence des USA Donald Trump. Il aime la guerre mais aucun de ses enfants n ont jamais porté l uniforme de l armée américaine…. L Algérie a toute l Asie a ses cotés ainsi que la Russie. Toutes les critiques des pays capitalistes étrangers incluant la France qui coule également n affectent en rien le cheminement de l Algérie. La crainte des Algériens est le mauvais sort que ces pays pourraient réserver aux citoyens d origine algérienne dans leurs pays…Je ne vois aucune raison pour que l Algérie puisse s inquiéter de quoi que ce soit et de qui que ce soit incluant l France. I est certain que la France et l Algérie ont tout intérêt a faire oublier un peu l histoire coloniale et de coopérer dans tous les domaines incluant la protection des franco algériens en Europe. Si l France persévère dans son attitude coloniale en Afrique, elle sera perdante a long terme dans tout les domaines politico socio économiques sur ce continent.

    Anonymous
    3 novembre 2016 - 15 h 15 min

    Le MAE algérien fait tout ce
    Le MAE algérien fait tout ce qu’il peut pour donner une bonne image du pays,Le problème vient pas de lui c’est tout le gouvernement qui doit donner une bonne image hélas ce n’est le cas .Il suffit de demander à l’intérieur du pays et vous aurez l’image de l’extérieur.

    Anonymous
    3 novembre 2016 - 13 h 16 min

    l’essentiel des dynamiques de
    l’essentiel des dynamiques de déstabilisation que l’on trouve aussi bien en Mésopotamie que tout le long du Sahel est à chercher dans les crises sociales, c’est-à-dire dans l’effondrement des Etats, dans le déchirement du contrat social, dans l’affaiblissement des nations et ceci est très net, par exemple, en Irak et en Syrie…Ô my god, i’m so afraid for our country

    Erracham
    3 novembre 2016 - 12 h 14 min

    En diplomatie, l’atout le
    En diplomatie, l’atout le plus important pour moi, citoyen lambda, est la respectabilité. C’est celà qui force la considération des autres, qui conditionne leur capacité et leur disponibilité à nous écouter et à adopter notre point de vue? Sommes-nous à ce point exemplaires? Donnons-nous l’image d’un pays organisé, stable politiquement, respectueux de la légalité des urnes, prospère économiquement, chérissant une justice équitable et indépendante? Notre diplomatie bicéphale n’impressionne pas tellement les capitales occidentales surtout qu’elles savent qui tire les ficelles. Celui qui se prend pour Talleyrand est resté coincé avec une conception des relations internationales des années 70. Il n’a aucun crédit auprès de ses homologues, élus à la régulière, et qui n’ont pas tripatouillé leur Constitution. C’est le respect des institutions et des lois du pays qui détermine la respectabilité des diplomates, d’où l’efficacité de leurs actions et intermédiations sur la scène internationale. Sans légitimité de leur gouvernement, nos diplomates prêchent dans le désert; ils sont inaudibles.

      TheBraiN
      3 novembre 2016 - 14 h 22 min

      Avec tous mes respects Il y a
      Avec tous mes respects Il y a des moments ou il faut arrêter de dire n’importe quoi !
      La « légitimité des gouvernements » est toute relative sachant que des présidents Américains ont accédé à la maison blanche par la fraude .
      Ça ce n’est pas moi qui le dit , ce sont les documents de Wikileaks !
      Le gouvernement Chinois est-il légitime selon les critères « occidentaux » hypocrites ?
      Et pourtant , les diplomates Chinois sont-ils inaudibles ?
      J’irai plus loin en disant que les diplomates Nord-Coréens sont plus respecté , écoutés et craints que leurs homologues Suisses .
      Le respect international ne s’arrache que par la force, sa force propre , pas par des ridicules jérémiades « démocratiques » .

        souk-ahras
        3 novembre 2016 - 17 h 08 min

        L’absence de légitimité est
        L’absence de légitimité est une forme d’apesanteur qui dérègle tous les comportements. Y compris ceux des cow-boys et autres croisés, qui usent et abusent de leur forces, certes colossales. L’histoire de l’humanité montre qu’en certain temps, qu’en certaine situation, on peut avoir besoin d’un plus petit que soi, son  »centre de gravité » se trouvant à proximité directe du point de  »chute ». Avoir la force est une très bonne chose, elle peut néanmoins se retourner contre soi.  »Oueld el’labba ghaleb wa maghloub » (le fils de la lionne, le roi lion, peut être vainqueur comme il peut être vaincu).

        Erracham
        4 novembre 2016 - 0 h 58 min

        Quand j’interviens dans un
        Quand j’interviens dans un débat, je m’abstiens de me présenter comme donneur de leçon, un trait caractéristique de l’Algérien (ana rabha). J’exprime un point de vue, le mien, je l’argumente et je le présente. On peut ne pas être en accord avec moi, je l’admets et je respecte ceux qui apportent la contradiction à la condition de rester dans les limites de la correction et de la décence. Les expressions du genre (arrèter de dire n’importe quoi, …, jérémiades) dénotent un esprit narcissique préjudiciable à un débat constructif. Cette attitude hautaine et arrogante dont se parent ceux qui se considèrent supérieurs aux autres est parfois risible. Revenons à la question de fond: Qu’est-ce qui fait la force et l’efficacité d’une diplomatie. Autrement dit, qu’est-ce qui pousserait deux parties en conflit à écouter et accepter les conseils d’un intermédiaire, un médiateur, si celui-ci n’a aucune crédibilité. Cette personne doit tirer sa force de la confiance qu’elle inspire, de son exemplarité, de sa probité morale, de son respect de la légalité dans son propre pays, à commencer par l’acte fondateur, la Constitution. Le représentant d’un pays qui tire sa « légimité » du trucage des urnes et des manipulations intempestives de sa Constitution n’est simplement pas écouté sur la scène internationale. Dans notre société, celui qu’on écoute n’est pas le brigand du quartier, mais le sage qui a su forcer le respect des autres. Ce sont les membres de la djemaaa, sages parmi les sages que l’on va consulter pour arbitrer des litiges. Vous aurez remarqué que je n’ai recouru ni à des propos désobligeants, ni aux insultes, ni aux anathèmes. J’ai simplement développé mon point de vue. J’apprécierai qu’on débate tout en restant poli et respectueux des autres.

          SAGHLAOUI
          5 novembre 2016 - 11 h 48 min

          merci beaucoup si ERRACHEM
          merci beaucoup si ERRACHEM cordiales salutations.Et à la prochaine

        LOL & LOL
        4 novembre 2016 - 9 h 57 min

        bien résumé , c’est ce que
        bien résumé , c’est ce que moi aussi je pense depuis que j’avais 20 ou 25 ans , et aujourd’hui à 60 ans rien n’a changé en moi : se faire respecter , cela s’arrache , et la garantie pour cela c’est d’etre militairement super puissant , comme posséder l’arme de dissuasion massive . /
        sans cela , il faut oublier la libérté de prendre des décisions souveraines !
        hélas dans la région dans laquelle nous vivons , elle est infestée de barbus écervelés pour la grande majorité d’un coté , de l’autre coté de technocrates et autres apparentés qui ont été eux méme formés dans des écoles où les « instituteurs du dimanche » sont encore trés loin d’etre considérés comme des profs…donc si vous voulez : un nul qui forme un nulard .!
        aujourd’hui le résultat : en 2016 nous n’avons pas été capables de penser à etre TOTALEMENT indépendants économiquement depuis 62 ! c’est à dire 50 ans de sommeil profond !
        voilà , et bon week end

          TheBraiN
          5 novembre 2016 - 13 h 35 min

          Absolument !

          Absolument !
          Il faut surtout être militairement fort et disposer d’armes dissuasives !

      Rak kbir
      3 novembre 2016 - 18 h 14 min

      Cher amis je ne veux pas
      Cher amis je ne veux pas entrer dans la discussion de ligitimité ou non, mais vous avez évoqué un point essentiel , les relations internationales!! Est ben mon frère là il’ n’a qu’une seule réglé est depuis des lustres, c’est la loi du plus fort, si je suis faible parraport à vous j’essaierai de me rapprocher de vous pour ne pas me nuire. Si on est égale on cherche une autre victime pour notre bonheur. Sachez bien mon frère que cette approche est quotidienne dans notre vie , dans milieu,. Dans notre travail…. Et même au niveau internationale.
      Pour ne pas dire que c’est un truc innée dans l’être humain. Merci

      SAGHLAOUI
      4 novembre 2016 - 9 h 57 min

      merci a vous si errachem.
      merci a vous si errachem. Mais à qui vous vous adressez !!!!!

    Nov. 54
    3 novembre 2016 - 11 h 05 min

    dans un ou deux siécles , on
    dans un ou deux siécles , on parlera EXACTEMENT de la méme maniére avec laquelle on parle aujourd’hui des invasions colonialistes qu’il y’a eu les deux derniers siécles , et on s’apercevra alors que bel et bien : les décideurs de la france , de l’angleterre , des usa …NE SONT QUE DES TERRORISTES costumés et en col blanc et siégeant dans des  » infrastructures » qu’ils ont eux méme appelé « institutions  » ( onu , otan …et autre conneries du méme genre !
    il est urgent de revoir LA BONNE DEFINITION DE TERRORISTE afin d’Y intégrer la notion de colonianiste !!!

    Mohamed El Maadi
    3 novembre 2016 - 10 h 29 min

    Un pays aujourd’hui pour
    Un pays aujourd’hui pour peser dans le monde doit se renforcer economiquement et militairement.
    C’est le defi qui attend l’Algérie dans les prochaines décennies sinon gare au annes troubles qui pourraient resurgir .

    Rascasse
    3 novembre 2016 - 9 h 58 min

    Une seule question : cette
    Une seule question : cette diplomatie brillante à l’extérieur nous ramène quoi sur le front intérieur ?? Je vous rappelle que un front intérieur fort est plus qu’urgent , de la stabilité intérieur dépend la diplomatie.

      Gaouar
      3 novembre 2016 - 11 h 07 min

      Renforcer l’intérieur est
      Renforcer l’intérieur est majeur, vital en fait. Ainsi l’extérieur s’empêchera de nous nuire. Le système éducatif lié aux besoins économiques de développement humain, social et industriel est la clé. Il faut un système éducatif performant et patriote. Ce n’est pas pour rien que les Frères musulmans égyptiens ont investi le champ éducatif au lendemain de notre indépendance. Des esprits véritablement formés sont des 3assas sans uniforme.

        Rascasse
        3 novembre 2016 - 15 h 17 min

        Absolument ;Éducation santé
        Absolument ;Éducation santé sport et la justice , la diplomatie n’est que la face immergée de la dictature camouflé( période post indépendance bien sur et non pas cette diplomatie de guerre de libération)

    TheBraiN
    3 novembre 2016 - 9 h 35 min

    La diplomatie Algérienne
    La diplomatie Algérienne échappe à l’emprise des lobbies Francophiles Algérois jusqu’à présent !
    Les positions du MAE Algérien ont toujours été honorables , certainement les plus dignes (dans la mesure du possible et en tenant compte des équilibres internationaux) du monde arabe .

    W19 - TP
    3 novembre 2016 - 9 h 33 min

    « Evidemment, celui qui se
    « Evidemment, celui qui se sent exclu aujourd’hui, humilié et agressé hier, va avoir une diplomatie beaucoup plus réactive et déviante que coopérative.  » DEVIANTE ? Qu’est ce qui est deviant : la diplomatie des pays humilies ou la politique de predation des etats ex-coloniaux. Meme monsieur Badie a une lecture archaique de ce qui se passe actuellement dans le monde. N’importe quoi. Ces pays n’ont pas de diplomatie deviante, ils font face a des diplomaties imperialistes dont le comportement economique et politique est tout sauf respectueux. ……………. Son prisme de lecture est dysfonctionnel.

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