L’actrice Bahia Rachedi en pleurs : «Les Tunisiens nous ont humiliés à Carthage»

L'actrice Bahia Rachedi. D. R.

L’actrice algérienne Bahia Rachedi a paru affligée par l’accueil réservé à la délégation algérienne par les organisateurs des Journées cinématographiques de Carthage. Dans un entretien au quotidien arabophone El-Khabar, l’actrice a affirmé avoir regretté d’avoir participé à ce festival durant lequel les autorités tunisiennes ont complètement négligé leurs «hôtes» algériens et déroulé le tapis rouge aux acteurs et réalisateurs égyptiens et moyen-orientaux. La duplicité des autorités tunisiennes est un secret de Polichinelle, tant tout le monde sait à quel point les dirigeants politiques de la Tunisie post-Ben Ali font preuve d’une hypocrisie pharisaïque. Il en est ainsi des implorations soumises de ces mêmes dirigeants qui, faisant face à un gouffre financier depuis la «révolution des Jasmins», supplient l’Algérie de renflouer les caisses de ce pays exsangue pour éviter un soulèvement général qui emporterait tout sur son passage.

En effet, le million et demi de touristes algériens qui se sont rendus en Tunisie cet été ont remarqué l’état de délabrement avancé des structures hôtelières dans ce pays jusque-là réputé pour la qualité de son tourisme balnéaire. Les touristes algériens – qui se trimballaient pratiquement seuls dans les rues et sur les plages tunisiennes en l’absence des touristes européens qui ont fui ce pays livré au terrorisme – ont constaté de visu la grande misère qui a happé les habitants de ce petit pays qui vit quasi exclusivement du tourisme estival. La détérioration de la qualité des prestations hôtelières était due, en partie, au non-paiement des salaires des travailleurs de ce secteur névralgique qui faisaient pratiquement du bénévolat, dans l’hypothétique attente de leur paye.

Par ailleurs, les dernières informations inquiétantes sur la présence d’une base aérienne américaine sur le sol tunisien ont fini d’achever le peu de crédibilité dont pouvaient encore jouir les autorités tunisiennes, adossées au puissant voisin de l’Ouest pour affronter les groupes islamistes armés, en raison de l’inexpérience des services de sécurité tunisiens en matière de lutte antiterroriste et du manque effroyable de moyens adéquats pour affronter cette grande menace. Tunis a démenti l’existence d’une base de drones américains sur son sol mais son démenti a été accueilli avec un grand scepticisme par les observateurs qui connaissent la propension de Carthage (siège de la Présidence) aux marchandages et aux compromis en contrepartie d’argent sonnant et trébuchant.

Quoi qu’il en soit, l’humiliation vécue par nos représentants au Festival de Carthage n’est que la suite logique d’une série de mesures prises par Tunis à l’encontre des Algériens, dont la plus médiatisée fut l’imposition d’une taxe de 30 dinars tunisiens à nos concitoyens se rendant dans ce pays par route. Une taxe qui sera annulée in extrémis suite aux menaces de l’Algérie d’appliquer la réciprocité aux voyageurs tunisiens. Une mesure qui aurait mis le feu aux poudres à nos frontières est, les habitants tunisiens de cette région déshéritée se rendant souvent dans notre pays non pas pour y faire du tourisme mais pour s’approvisionner en produits de première nécessité soit inexistants, soit trop chers de l’autre côté de la frontière.

Le ministre de la Culture réagira-t-il à cette offense faite à nos représentants insultés à Tunis ?

Sarah L.

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