L’Etat algérien et la généralisation des subventions

Par Abderrahmane Mebtoul – L’Etat algérien a dépensé sans compter, a subventionné un grand nombre de produits de première nécessité, comme les céréales, l’eau et le lait, l’électricité et le carburant. En Algérie, de celui qui gagne le SNMG au chef d’entreprise national ou étranger, bénéficient des prix subventionnés, n’existant pas de système ciblé de subventions. La banque mondiale a noté, dans un rapport daté de 2012, que les montants des subventions sous forme de comptes spéciaux du Trésor, recensant sous différentes appellations, 14 fonds, allouées au soutien de services productifs, à l’accès à l’habitat et aux activités économiques étaient successivement de 40,83, 520,11 et 581,78 milliards de dinars, soit un total d’environ 1.143 milliards de dinars (équivalent à 16 milliards de dollars au cours de l’époque), représentant 14% du total des dépenses de l’Etat en dehors des dépenses de fonctionnement.

Pour la Banque mondiale, 277 milliards de dinars (pour les autorités algériennes, le montant est de 300) ont été réservés aux produits de large consommation (blé, lait en poudre, etc.), soit l’équivalent du quart des subventions accordées au budget d’équipement. A cela s’ajoutent les assainissements répétés aux entreprises publiques qui ont coûté au Trésor public plus de 60 milliards de dollars entre 1971 et 2015, les exonérations fiscales et de TVA accordées par les différents organismes d’investissement (Andi, Ansej) y compris pour les entreprises étrangères, dont il conviendrait de quantifier les résultats par rapport à ces avantages à coup de dizaines de milliards de dinars.

Le pouvoir algérien ne voulant pas de remous sociaux, les subventions jouent comme tampon social avec ce retour à l’inflation. Ainsi, les différentes lois de finances 2008-2016 ont proposé des mesures qui ont pour finalité de pérenniser la politique de l’Etat en matière de subvention des prix des produits de large consommation, encore que, selon bon nombre d’experts, l’impact est peu perceptible au niveau de la population et il n’est pas juste que tout le monde puisse bénéficier de certaines subventions, quelle que soit leur situation financière. Outre cette disparité dans l’octroi du soutien de l’Etat, il est signalé l’opacité dans la gestion de ces programmes. Ainsi se pose le problème de l’efficacité de toutes ces subventions sur le producteur local et sur le consommateur final, avec le processus inflationniste bien que compressé artificiellement par les subventions, du programme de relance économique basé sur la dépense publique donnant des taux artificiels de croissance et de chômage.

Les surcoûts avec parfois des abandons de projets, sont exorbitants, estimés entre 20 à 30% pour certains projets, étant des subventions indirectes supportées par le Trésor. Comme est posé l’efficacité du programme national du développement agricole (PNDA) qui a nécessité des dizaines de milliards de dollars (aucun bilan à ce jour) et de l’effacement de la dette des agriculteurs sur la production et la productivité agricole de l’Algérie.

Pour des subventions ciblées

Les subventions généralisées faussent l’allocation rationnelle des ressources rares et ne permettent pas d’avoir une transparence des comptes, fausse les normes de gestion élémentaires et les prévisions, tant au niveau micro que macroéconomique, aboutissant au niveau des agrégats globaux (PIB, revenu national) à une cacophonie additionnant des prix du marché et des prix administrés. Ils découragent, non ciblées, la production locale avec un gaspillage croissant des ressources financières du pays.

Comme se pose cette question stratégique : qu’en sera-t-il avec le dégrèvement tarifaire avec l’Europe horizon 2020 et son éventuelle adhésion à l’OMC où les produits énergétiques sont également concernés, notamment par la suppression de la dualité du prix du gaz ? Se pose cette question stratégique pour l’Algérie : peut-elle continuer à fonctionner sur la base de 70 dollars pour le budget de fonctionnement et 40-45 dollars pour le budget d’équipement en misant sur les infrastructures et une vision dépassée de l’ère matérielle des années 1970 alors que nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution économique tenant compte de la protection de l’environnement ? L’Etat pourrait ne pas avoir les moyens de continuer à subventionner certains produits alimentaires au cas où le baril descendrait sous 70 dollars.

L’instauration d’une chambre nationale de compensation indépendante, permettant des subventions ciblées, par un système de péréquation, suppose un Etat régulateur fort, mais fort par sa moralité, des compétences, la ressource humaine richesse pérenne, et la démocratisation des décisions. Cela implique forcément un réaménagement profond de la logique du pouvoir algérien reposant sur les forces sociales réformistes et non sur les rentiers qui tissent des relations dialectiques avec la sphère informelle spéculative, ne pouvant plus dépenser sans compter pour une paix sociale fictive grâce aux hydrocarbures qui s’épuiseront dans 15 à 20 ans, au moment où la population algérienne sera d’environ 50 millions d’habitants. Il s’agit impérativement de dépasser le statu quo actuel suicidaire et réorienter toute la politique économique pour l’émergence d’une économie hors hydrocarbures, et ce, pour le bien être de l’Algérie et des générations futures, mettant fin au cancer de l’économie de la rente qui se diffuse dans la société par des subventions généralisées et des versements de traitements sans contreparties productives ?

Face à la concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière, renforçant le sentiment d’une profonde injustice sociale, l’austérité n’étant pas partagée, la majorité des Algériens veulent tous et immédiatement leur part de rente, reflet du divorce entre l’Etat et le citoyen, quitte à conduire l’Algérie au suicide collectif.

A. B.

Comment (20)

    samir
    20 juin 2017 - 11 h 47 min

    ok pour la subvention ciblé
    ok pour la subvention ciblé ,même pour enlever la subvention a condition
    d’ouvrir la concurrence comme avec la téléphonie mobile.
    (exemple deux ou trois sociétés qui vendent de l’eau pas uniquement l’algérienne des eaux)
    concurrence = meilleure qualité de service, meilleurs prix pour les clients, pas de monopole . Meme chose avec l’Electricité !!
    le reste ne revient pas trop a l’Etat.
    Ce n’est pas l’alimentaire qui gonfle la facture d’importation: 4.5 milliard de dollars pour les produits alimentaires importés subventionnés (entre semoule et lait) sur 47 Milliards du total des importation, soit presque 10% .

    Anonymous
    14 novembre 2016 - 13 h 08 min

    Le civisme, la crédibilité ,
    Le civisme, la crédibilité , et la transparence de l’état, de ses institutions,
    Et surtout de ses fonctionnaires (les vrais acteurs de nos problèmes économiques, et financiers)
    – Une classe de bureaucrates bourgeois, et d’opportunistes ?!,….. –
    Pour rétablir la vérité dans les politiques des revenus, et des prix
    Les questions, où les problèmes d’éducation, de culture , et de civisme du citoyen algérien
    (Surtout pour les riches, et à hauts revenus, occultant leurs réels, et vrais revenus – plusieurs sources – )
    Restent, malheureusement, entièrement posées

    Une vraie, et juste politique fiscale, en Algérie, s’impose avec acuité

    ( Egaux devant les droits garantis = Egaux devant les impots, les taxes, et les charges fiscales

    Un slogan,, où une illusion pour demain ?,
    Prise de conscience, et luttes de classes pour leurs droits

    Anonymous
    11 novembre 2016 - 12 h 10 min

    ya si l’expert pourriez vous
    ya si l’expert pourriez vous nous dire combien d’algeriens vivent au dessous du seuil de pauvreté
    Allez plutot voir les corrompus et sab chekkara

    anonyme
    10 novembre 2016 - 19 h 57 min

    Mebtoul est un protégé de la
    Mebtoul est un protégé de la clique de Bouteflika c’est normal qu’il soit pour l’UMA, tout les membres de la clique sont pour.

      Thidhet
      12 novembre 2016 - 19 h 54 min

      Et encore, tu es gentil avec
      Et encore, tu es gentil avec lui.

    AMAR MOKHNACHE
    9 novembre 2016 - 6 h 40 min

    NOUS VOYONS CHAQUE MATIN DES
    NOUS VOYONS CHAQUE MATIN DES POVRES MALHEUREUX FAIRE INUTILEMENT LA CHAINE DEVANT DES EPICIERS POUR UN OU DEUX SACHETS DE LAIT ! il y toute une faune qui s engraisse sur cette histoire de lait ! la ou il y a la subvention il y a des vautours qui la sucent et qui empechent le secteur de s epanouir! depuis le plan quadriennal que des depenses faramineuses sont englouties on n arrive pas encore a creer une industrie laitiere cela veut dire que tous nos honrables dirigeants depuis cette date a ce jour ne font qu entretenir cette situation pour detourner les moyens et produire des DREBKI A LA SAUCE DU PNDA CA SUFFIT IL Y A LIEUX TOUT SIMPLEMENT DERELEVER LE SMIG A 35000DA ET LES HAUTS SALAIRES DES FONCTIONNAIRES A UN MAXIMUM DE 8 FOIS QUEL QUE SOIT LE GRADE EL LIBERER LES PRIX EN CEDANT LA PLACE A LA CONCURENCE LA VRAIE.. Y COMPRIS DANS LES RESSOURCES HUMAINES…

    Les Cleptos
    8 novembre 2016 - 2 h 10 min

    Vous avez oublié comment
    Vous avez oublié comment certains salariés de l’état se font « subventionner » par le citoyen_pigeon, en somme comment l’état se sucre sur le dos du malheureux, vous devriez, vous qui êtes fort en recherches et calculs, nous pondre une étude sur le montant des mille et un détournements des fonctions attribuées aux véreux de l’état, du simple agent aux divers « chefs »… Les pattes graissées, etc. Les subventions valent d’abord ce que valent ceux qui dirigent, voilà pourquoi des dirigeants cleptomanes enfantent un peuple à dominante cleptomane

    Ain el Berda
    7 novembre 2016 - 19 h 10 min

    BRAVO RACHAM… SIMPLICITY AT
    BRAVO RACHAM… SIMPLICITY AT ITS BEST! CE SYSTEME POURRAIS F9NCTIONER CHEZ NOUS. OUI JE SECONDE CE SYSTEME…ALLEZ LES MRARKA ON VEUT CE SYSTEME… MRRCI RACHAM

    karimdjazairi
    7 novembre 2016 - 17 h 17 min

    Cela ne me choque pas que l
    Cela ne me choque pas que l Etat algérien subventionne un certain nombre de produits, il faudrait savoir, un coup, certains reprochent à ceux qui nous dirigent de s en mettre plein les poches, un autre coup, ils reprochent à ce meme Etat d etre généreux avec les algériens. Ils ont le droit aussi de profiter de la manne pétrolière.

    Préférerions nous que ce soit le FMI qui nous dicte de rendre misérable le peuple algérien ? !!!

    TheBraiN
    7 novembre 2016 - 14 h 33 min

    Parler de subventions
    Parler de subventions sélectives c’est-à-dire destinées aux plus pauvres est un non-sens !
    Sur quels critères peut-on dire que telle personne est pauvre ou telle autre riche sachant que l’Algérien moyen touche un salaire de 150 Dollars et roule avec un véhicule de 25 000 Dollars payé cash??
    Tous ces systèmes débiles de la carte de rationnement à la carte d’approvisionnement en carburant en passant par l’humiliante « carte de nécessiteux » ont prouvé leur défaillance partout ailleurs et ne devraient être envisagés qu’en cas de guerre durable !
    En Egypte , ils ont instauré la « carte de ravitaillement » permettant aux familles nécessiteuses de bénéficier de 3 Dollars de produits subventionnés par mois et par personne .
    Ils viennent de trouver 2 millions (je dis bien 2 millions) d’indus bénéficiaires entre doublons , morts et riches !
    La seule solution est d’aller progressivement vers la vérité des prix (qui ne veut pas forcément dire 250 dinars pour un litre d’essence) en y alliant des augmentations du SMIC et des transferts sociaux .
    C’est la seule solution applicable .

      Erracham
      7 novembre 2016 - 15 h 34 min

      Il existe pourtant un pays
      Il existe pourtant un pays qui réussit dans la mise en oeuvre des subventions ciblées. Aux USA, des Food Stamps sont remis mensuellement aux nécessiteux (ceux qui n’ont plus de travail, ceux dont les revenus sont inférieurs au salaire minimum) sur la base d’un modèle de consommation. Les revenus de ces bénéficiaires sont vérifiés périodiquement auprés du fisc pour s’assurer qu’ils n’ont pas évolué. Ceux qui réussissent à retrouver du travail avec un salaire conséquent en sont exclus bien sûr. Ceux qui trichent (la tentation est grande de garder ces avantages) remboursent l’intégralité des sommes indûment percues. Seuls les produits de première nécessité sont concernés par ce système.

        Ain el Berda
        7 novembre 2016 - 17 h 20 min

        YA RACHAM…JE TROUVE CE
        YA RACHAM…JE TROUVE CE SYSTEME EXCELLENT..LA QUESTION EST COMMENT LE METTRE EN PLACE CHEZ NOUS.

          Erracham
          7 novembre 2016 - 18 h 01 min

          A mon sens, le ministère du
          A mon sens, le ministère du travail et des affaires sociales doit constituer un fichier national sur la base des déclarations des employeurs publics et privés, identifiant les bas revenus (en-deçà d’un certain niveau de salaire). Un recoupement doit être fait avec l’administration des impôts pour confirmer un tel niveau de salaires. Ensuite sur la base des statistiques de l’ONS, on décidera d’un certain panier de produits de première nécessité à garantir aux citoyens concernés. Une comparaison entre salaire et besoins incompréssibles permet d’identifier le montant de l’aide à accorder à X ou à Y. Chaque citoyen méritant une aide se verra remettre par son organisme employeur un carnet de bons à échanger contre marchandises. Les bons sont à imprimer par un organisme d’état (la banque centrale?). Les marchands pourront plus tard échanger ces bons auprès de leur banque. Un service de contrôle et de suivi devra veiller au bon déroulement de l’opération et de repérer et sanctionner tout tricheur. Ainsi, seuls les vrais nécessiteux seront bénéficieront des programmes sociaux budgétés par l’état pour cette opération. C’est à ma connaissance comme çà que fonctionne le Food Stamps Program. De nombreux Algériens qui ont émigré en ont bénéficié jusqu’au jour où ils ont trouvé un job (donc un salaire) décent.

        TheBraiN
        8 novembre 2016 - 8 h 40 min

        1-Je ne pense pas qu’aux USA
        1-Je ne pense pas qu’aux USA un pauvre puisse s’acheter un 4*4 .
        2-Il n y a aucun moyen fiable de vérifier la véritable qualité de pauvre chez nous !
        Les milliardaires paient moins d’impôts que les fonctionnaires par exemple .
        Un autre exemple , 99 pour cent des commerçants Algériens sont officiellement pauvres de par le chiffre d’affaires et les bénéfices qu’ils déclarent .
        3-Les premiers à tricher seront les fonctionnaires censés contrôler le système des subventions .

          Erracham
          8 novembre 2016 - 13 h 15 min

          Je m’en tiens à la
          Je m’en tiens à la description que j’ai faite du Food Stamps Program aux USA parce que l’objet de notre discussion est de savoir s’il est possible de mettre en place des subventions ciblées. Il est vrai que ce système fonctionne bien là-bas parce que chaque Américain dispose dès sa naissance d’un identifiant ou matricule, le Social Security Number. A l’ère de l’informatique, il suffit de croiser différents fichiers en utilisant le SSN pour repérer les tricheurs. Ceci dit, il me semble difficile d’imaginer qu’un pauvre peut se payer une voiture du genre 4×4 en Algérie comme aux USA. Personnellement, je ne connais aucun « pauvre » en Algérie conduisant un tel véhicule. Les signes extérieurs de richesse trahissent les tricheurs. Par ailleurs, sous d’autres cieux, il est possible de « reconstituer » le CA des commerçants et l’administration fiscale a pour devoir de revoir leurs déclarations et gare à celui/celle qui aura menti. Nos services fiscaux seraient-ils à ce point ignorants et/ou incompétents? Leur efficacité dépendra de ce que leur hiérarchie décidera. Comme vous, je n’admets pas que des millionnaires paient moins d’impôts que des fonctionnaires. Il faut du courage politique pour en décider autrement, et celà est une denrée rare. Même le milliardaire Warren Buffet a dénoncé le fait que sa secrétaire paie plus d’impôts que lui. A-t-on pour autant modifier le code des impôts? Le fera-t-on au nom de la solidarité sociale (ce qui permettrait de financer les subventions ciblées)?  » When there is a will, there is a way » (vouloir, c’est pouvoir)! Dès lors que la volonté existe, je suis convaincu (parce que je suis un optimiste) qu’il est possible de mettre en place un programme de soutien aux bourses modestes en Algérie. Aujourd’hui, plus que par le passé, nous disposons de moyens sophistiqués pour identifier ceux qui ont réellement besoin d’aide. Je ne suis pas naïf pour ignorer que des tricheurs tenteront d’en profiter. Il appartiendra aux services compétents de l’Etat de les débusquer et de les sanctionner lourdement afin que nul ne soit tenté de recommencer. « A coeur vaillant, rien d’impossible. » Cordialement.

    Djamel Belaid
    7 novembre 2016 - 13 h 12 min

    Pourquoi ne pas faire comme
    Pourquoi ne pas faire comme en Egypte?

    EGYPTE, LE PAIN ACCESSIBLE PAR CARTE A PUCE
    BELAID Djamel (Ingénieur Agronome).
    En Egypte, depuis août 2014, le prix de la farine est libre. Cela s’est traduit par une augmentation du prix du pain. Pourtant nulle trace de révolte populaire. Comme expliquer qu’une telle réforme passe sans faire de vagues dans un pays où, comme en Algérie, le pain constitue un aliment de base ? Et si une telle réforme pouvait s’appliquer chez nous ?

    LE MIRACLE DE LA CARTE A PUCE :
    Cette libéralisation du prix du prix de la farine s’est accompagnée de l’attribution d’une carte à puce aux familles à revenu modeste. Elle est délivrée en fonction de critères sociaux et permet de délivrer à chaque membre d’une famille 5 pains par jour.

    Auparavant les pouvoirs publics subventionnaient directement la farine. Depuis 1980, les boulangers étaient tenus de vendre le pain à 5 piastres (moins d’un centime d’euros) avec un maximum de 20 pains par personne. Il s’agit de pains de 130 grammes de forme circulaire, des galettes. Devant les boulangeries, les files d’attente étaient interminables. Les trafics étaient nombreux. Certains boulangers revendaient la farine sur le marché informel.
    Mais depuis cette décision, plus de files d’attente devant les boulangeries. Chacun semble satisfait. Les ménages modestes arrivent à se procurer du pain au prix modique de 5 piastres contre 30 pour les consommateurs ne possédant pas le fameux sésame ou désirant acheter plus de 5 pains par personne.

    « Avant la mise en œuvre du système, certaines familles envoyaient plusieurs de leurs membres pour acheter pour une livre, des galettes de pain (plafond fixé par personne). Aujourd’hui, chaque membre de la famille peut se procurer en une seule fois la part de la famille pour trois jours », explique Ahmad Kamal, propriétaire d’une boulangerie dans le quartier d’Al-Khalifa au Caire (1).

    Pour chaque pain vendu à 5 piastres, le Ministère de l’Approvisionnement en reverse 25 au boulanger afin de couvrir le coût de production. Les boulangers peuvent dorénavant acheter la farine au prix du marché. Il y a une libéralisation du prix de la farine. Les quantités de farine pouvant être achetées par les boulangers ne sont plus rationnées. Chaque boulangerie est par ailleurs dotée de 2 lecteurs de carte à puce de marque SMART.

    UNE REFORME MUREMENT REFLECHIE :
    Ce projet a été longuement réfléchi par les autorités égyptiennes. Il avait été imaginé dès 2003. Et le président Mohamed Morsi avait même annoncé sa future mise en place avec seulement 3 galettes à prix subventionné par personne. Il faut dire que les dernières tentatives d’augmentation du prix du pain s’étaient soldées par des émeutes. En 1977, le président Sadate avait été obligé d’annuler une augmentation du prix du pain suite à de violentes émeutes. Et en 2011, lors de la révolution qui a entrainé la chute de Hosni Moubarak, les manifestants scandaient « Pain, liberté, justice sociale ». C’est dire si le sujet est sensible. L’utilisation de cartes à puces a d’abord était testée dans les villes de Port-Saïd et d’Ismaïlia dès janvier 2013 avant d’être élargie aux autres provinces.

    Maintenant que les derniers gouvernorats ont été concernés par la réforme, c’est 69 millions d’Egyptiens sur 86, soit 80% de la population, qui utilisent cette carte à puce. Résultats, dans les premières villes où la réforme a été lancée, les suventions ont été réduites de 30%. Quant au sac de farine de 50 kilo, il est passé de 16 livres Egyptiennes à 155 (1).

    La majorité des consommateurs sont satisfait et ne tarissent pas d’éloges quant à cette réforme décidée par Sissi.

    «Cela marche maintenant. Que Dieu bénisse Sissi » lance à l’envoyée spéciale du journal Le Monde (2) Zeinab une vielle dame en sortant d’une boulangerie du quartier pauvre d’Imbaba au Caire.

    « ON NE SUBVENTIONNE PLUS LE PRODUIT, MAIS LES PERSONNES » :
    Cependant, il existe encore quelques dysfonctionnements. Al-Ahram relate « Nous sommes quatre dans la famille alors que trois seulement figurent sur la carte de subvention, ma fille de 8 ans n’est pas inscrite » explique Rawya mère au foyer. Mahmoud Sayed, responsable d’une famille de six personnes, réclame au moins 8 galettes par jour pour manger à sa faim. « Doit-on prendre le petit-déjeuner , le déjeuner ou le dîner ? » se demande-t-il ironniquement. En outre, le programme n’a pas prévu qu’un lot de 5 000 galettes par mois au prix subventionné et par boulangerie pour les personnes ne possèdant pas encore de carte. Mais la demande est supérieure à ce quota. Et des migrants tels ces ouvriers journaliers d’un autre gouvernerat venus travailler au Caire sont obligés d’acheter le pain au prix fort. « Les plus riches peuvent s’en sortir. Ils mangent de tout mais les familles nombreuses et les pauvres ne le pourront pas » lance Oum Shahd au journaliste d’ Al-Ahram.

    Pour Mahmoud Diab, porte-parole du Ministère égyptien de l’Approvisionnelment : « on ne subventionne plus le produit, mais les personnes ». Une maxime que les décideurs Algériens devraient considérer. L’étude du cas égyptien est à étudier. Rappelons que la dotation de cartes à puce a concerné 69 millions d’Egyptien. Il s’agit là d’un bel exploit.

    Par ailleurs, le montant des subventions économisé pourrait être affecté à la production. On peut imaginer ainsi une augmentation des prix à la production ou des subventions pour l’emploi de techniques plus modernes (irrigation d’appoint, semis-direct).

    NOTES :
    (1) « Pain : la rationalisation mal comprise ». Al-Ahram Hebdo en ligne. Marwa Hussein. 16.07.2014.
    (2) « En Egypte, la révolution silencieuse du pain ». Le Monde Economie. Moina Fauchier-Delavigne. 14.04.2015

      Ain el Berda
      7 novembre 2016 - 14 h 34 min

      YA SI JAMEL…MERCI POUR TA
      YA SI JAMEL…MERCI POUR TA CONTRIBUTION QUE JE TROUVE ENRICHANTE. MON PROBLEME N EST PAS CE QUE TU AVANCES MAIS POURQUOI, A CHAQUE FOIS QU ON VEUT RESOUDRE UN PROBLEME ON REGARDE CE QU A FAIT L EGYPTE OU UN AUTRE PAYS. POUR MOI IL FAUT METTRE PLACE UN SYSTEME QUI COMME TU L AS DIT ..LE CITOYEN RECOIT LA SUBVENTION PAS LE PRODUIT…ET CA C LA CLE DE LA SOLUTION. BRAVO L AMI

      TheBraiN
      7 novembre 2016 - 14 h 36 min

      1-L’Algérie n’est pas dans
      1-L’Algérie n’est pas dans une situation aussi dramatique que l’Egypte (60 milliards de dollars de déficit commercial/an).
      2-Le système de cette carte à puce pour le pain pose d’énormes problèmes avec le refus de la majorité des boulangeries de vendre le pain subventionné causant des queues quotidiennes interminables pour la masse des pauvres .
      3-La différence entre le coût réel du pain et le prix de vente actuel doit être comblée progressivement sans passer par des mesures humiliantes pour le peuple Algérien !

    Ain el Berda
    7 novembre 2016 - 12 h 56 min

    YA SI MEBTOUL…LE PRIX DE
    YA SI MEBTOUL…LE PRIX DE PETROL VA STAGNER AUTOUR DES 50 USD PLUS OU MOINS QUELQUE DOLLARS… LA BARRE DES 70 USD SERA L EXCEPTION MAIS PAS UN PRIX SOUTENUE. LA RAISON EST TRES SIMPLE … DE NOUVEAU PLAYERS SUR LE MARCHE PETROLIER, LES STOCKS SONT A LEUR PLUS HAUT, LES PROBLEMES RELATIVE A L ENVIRONEMENT SE SONT ACCENTUER DONC DE NOUVELLE TECHNOLOGIE ONG FAIT LEUR ENTREE SUR LE MARCHE POUR REDUIRE LA CONSOMMATION..UN NOUVEAU PROBLEME RELATIVE AU PETROL SONT LES GAS NOCIF TEL QUE LES NOX …NITROGEN OXIDES QUI SONT A L ORIGINE DES PROBLEMES RESPIRATOIRE…EN ALLEMAGNE ILS PARLENT D ARRETER L UTILISATION DU MAZOUT POUR LES VOITURES …UNE TAXE SUPPLEMENTAIRE VA ETRE IMPOSER SUR LES VOITURES QUI UTILISE LE MAZOUT ETC…CECI POUR DECOURAGER L ACHAT DE CES VOITURES. CHEZ NOUS IL FAUT CAREMENT ARRETER LES SUBVENTION ET S ALIGNER SUR LES PRIX DU MARCHE POUR TOUT LES PRODUITS.
    POUR CE QUI LE CIBLAGE DES SUBVENTION A MON AVIS L UTILISATION DU MOT CIBLAGE N EST PAS APPROPRIER DANS CE CONTEXTE..S IL YA LIEU D AIDER LES CITOYENS NECESITEUX C TRES SIMPLE..IL FAUT FAIRE LA DEMANDE DANS UNE AGENCE GOUVERNEMENTAL DES AIDE AUX NECESSITEUX…C UN ORGANISME DE SECURITE SOCIAL COMME ON LE TROUVE DANS LES PAYS EUROPEEN ETC…MAIS LES PRIX NE DOIVENT EN AUCUN CAS ETRE SUBVENTIONER. CA CE SONT LES REGLES ECONOMIQUE ET FINANCIERE QUI DICTENT CA..MAIS NOS POLITIQUES UTILISENT LA SUBVENTION COMME LEVIER POLITIQUE AFIN DE TROUVER LA PAIX SOCIAL ET AFIN QUE TOUT LE MONDE BOTE FLN ET AFIN QUE LE MEME BREZIDENE RESTE 20 ANS AU KOURSI ETC… MAIS CA TU LE SAIS MR MEBTOUL.. LE POLITIQUE CHEZ NOUS N AS PAS LE COURAGE DE NOUS METTRE DEVANT NOS RESPONSABILTES ECONOMIQUE ET FINANCIERE…ET ON CONTINUERA A DELAPIDER JUSQUA UN JOUR ON DECOUVRE QUE NOUS SOMMES DANS UN TRES GRAND GOUFFRE, PLUS GRAND QUE CELUI DANS LEQUEL ON SE TROUVE, ET LA C LA PANIQUE ET TOUT LE MONDE..JE VEUX DIRE KE POLITIQUE SE REVEILLE ET ESSAYE DE REVOIR LES CHOSES D UN AUTRE ANGLE..MAIS JE VOUS DIT FRANCHEMENT CA N ARRIVERA JAMAIS CA… ON PEUT CONTINUER A SE POSER DES QUESTIONS ET ON SE COMPARE A D AUTRE ET ON SE DIRA QU ON EST MIEUX QUE CE PAYS ETC..LA MEME CHANSSON QUE DANS LE TEMPS DE BENBELLA ..LA MEME CHOSE …AUTOSATISFACTION POLITIQUE , ECONOMIQUE FINANCIERE CULTUREL ETC.. ENFIN TOUT VA BIEN MADAME LA MARQUISE… ON AURA JAMAIS UN SYSTEME DE SECURITE FIABLE QUI FONCTIONNE … DONC LES SUBVENTIONS VONT CONTINUER ET LE POLITIQUES VONT TAXER UN PEU PLUS LES RICHES …ET UN JOUR LES RICHES VONT DIRE ON A MARRE DE CE SYSTEME ….EN FIN DE COMPTE OUI IL FAUT ALIGNER NOS PRIX AU PRIX DU MARCHER MAIS AUSSI NOS FACTURE VONT AUGMENTER ET NOS COUTS OPERATIONEL VONT AUGMENTER ETC..QUE DEVIENDRA L INFLATION ET QUE SERA L IMPACT SUR LA VALEUR DA.? UN N9MBRE DE QUESTION A SE POSER! N EST CE PAS MR MEBTOUL…DANS UN SYSTEME AUSSI VIEUX QUE LE NOTRE ON VA SE DEMANDER BEAUCOUPS DE QUESTIONS! MAIS QUI VOTERA POUR NOUS SI ON FAISAIT CECI OU CELA….LA EST LA QUESTION…SALAM

    selecto
    7 novembre 2016 - 12 h 22 min

    Le « Maghrébin » ont a compris
    Le « Maghrébin » ont a compris le sens de ton article, toujours là pour défendre le point de vue de ce pouvoir vomi par le peuple et jamais un article sur les droits du peuple Sahraoui.

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