Otan, monde arabe, Israël, Cuba : ce que l’élection de Donald Trump va changer

Trump veut couper les vivres à l'Otan et arrêter l'hégémonisme de ses prédécesseurs. D. R.

L’élection de Donald Trump va changer la face du monde. D’abord, dans sa dimension militaire. Il a montré son intention de remettre en question si ce n’est l’appartenance des Etats-Unis à l’Otan, l’Organisation du Traité de l’Atlantique-Nord, signé en 1945, du moins la forme de la participation de son pays à cette alliance militaire sur laquelle est bâtie la politique américaine de défense extérieure mais qui, selon lui, coûte trop cher aux Américains. «Les Européens pompent notre argent», a-t-il dit. Il ne fera intervenir son armée que si les intérêts américains sont en danger, donc plus d’article 5 du Traité de l’Otan, qui oblige les Etats-Unis à intervenir militairement si un pays membre de cette organisation est attaqué. Or, à quoi servirait l’Otan si on lui enlève son interventionnisme ? Cette position va pousser l’Union européenne à construire un projet de défense communautaire, d’où, comme conséquence inévitable, la disparition de l’Otan après une période de déliquescence et la construction d’une nouvelle relation des Etats-Unis avec le monde sans la prétention hégémonique américaine. Cela va commencer par le retrait des troupes américaines des terrains d’opération extérieures.

L’autre changement fondamental que va introduire Donald Trump est dans l’attitude à l’égard de la Russie. Donald Trump veut mettre fin réellement au climat de guerre froide et privilégier le dialogue et la négociation avec ce qui deviendra le partenaire russe et non pas l’ennemi. Les observateurs ont relevé le courant de sympathie entre le président Poutine et le nouveau locataire de la Maison-Blanche, qui est d’ailleurs plein d’éloges envers son homologue russe.

Autre bouleversement inévitable : l’élection de Trump va avoir un impact direct sur les élections de tous les autres pays occidentaux sans exception. On sait qu’il a soutenu le «oui» lors du référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne au sein de l’UE, estimant que celle-ci est «en train de s’écrouler car les peuples en ont assez». Dans le monde arabe, Trump va revoir les relations avec les monarchies du Golfe. Il avait déclaré qu’il assumerait l’accord préliminaire de Genève sur le programme nucléaire iranien signé le 24 novembre 2013, qui a abouti au Plan global d’action conjoint signé le 14 juillet 2015. Il avait protesté contre la guerre en Irak.

Dans ce contexte, les dirigeants israéliens se tiennent le ventre car ils sont convaincus que la nouvelle doctrine de défense extérieure américaine risque de sacrifier Israël. Concernant son voisin Cuba, il est favorable à l’amélioration de la normalisation des relations bilatérales, à la nécessité de poursuivre de manière progressive ce processus avec le gouvernement et le peuple cubains. Donald Trump a été présenté par Fidel Castro comme «le candidat le plus révolutionnaire que les Etats-Unis aient connu depuis plus d’un demi-siècle», dans une interview au Washington Post, dès le 31 mars 2016. Il avait rencontré Donald Trump à son domicile de La Havane. Pour Fidel Castro, Donald Trump serait prêt à initier un véritable partenariat avec Cuba et poursuivre la politique d’ouverture de Barack Obama vers ce pays. Les dirigeants des pays occidentaux accueillent très mal l’élection de Donald Trump. Leurs médias agitent dès maintenant le spectre d’une paralysie de la première puissance économique et militaire du monde.

Houari Achouri

Comment (75)

    Hamidoo
    10 novembre 2016 - 21 h 39 min

    De toute facon il sera pour
    De toute facon il sera pour tout le monde mieux qu obama parce qu il est franc.

    Kamel
    10 novembre 2016 - 15 h 03 min

    « Dans ce contexte, les
    « Dans ce contexte, les dirigeants israéliens se tiennent le ventre car ils sont convaincus que la nouvelle doctrine de défense extérieure américaine risque de sacrifier Israël. » peut on lire dans cet article !!!
    Surprenant discours, car tous les médias, de tous bords, relatent le contraire. Trump lui-même se positionne dans ses discours comme un ultra extrémiste, bien plus ultra encore que les extrémistes israéliens. Lui-même se positionne contre la création d’un état Palestinien et pour la continuation de la colonisation de la Cisjordanie.
    Je pense que les Palestiniens ont beaucoup de soucis à se faire avec ce personnage !!!

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.