Classement des plus grandes firmes pétrolières : Sonatrach chute à la 28e place

Sonatrach avait réussi à se maintenir pendant de longues années à la 12e place. New Press

Après avoir réussi à se maintenir, pendant de longues années, à la 12e place des compagnies pétrolières les plus performantes dans le monde, et à rester leader incontesté et incontestables en Afrique, la société pétrolière algérienne se voit cette année brusquement rétrograder à la 28e place, selon le dernier classement diffusé par le site américain spécialisé World Atlas. Ce classement publie une liste de 46 pays avec leurs revenus respectifs. En première position vient, sans surprise, le géant saoudien Aramco qui, en dépit de la grave crise induite par le choc pétrolier qui l’astreint à une restructuration drastique et même à ouvrir son capital aux sociétés étrangères, a pu sauvegarder son leadership mondial, avec 478 milliards de dollars de revenu pour l’année 2015. Le revenu de Sontarach est estimé pour la même année à 76,16 milliards de dollars. Selon des statistique officielles algériennes, les revenus pétroliers ont chuté de près de 40% au premier trimestre 2016 par rapport à la même période de l’an dernier. Cette baisse est le résultat logique de la chute continue du prix du baril depuis deux ans.

L’Algérie a élaboré son budget 2016 sur la base d’un baril à 45 dollars et une baisse de 50% des revenus pétroliers. Résultat de cette nouvelle situation : la compagnie nationale d’hydrocarbures a décidé de dépenser moins dans l’exploration et plus dans le raffinage et la pétrochimie. Ce qui a dû déteindre sur sa capacité de production et, donc, sur le volume de ses exportations.

Dans ce nouveau classement de World Atlas, les deuxième, troisième et quatrième places reviennent aux trois firmes chinoises Sinopec, China National Petroleum Corporation et PtetroChina avec respectivement 455, 428 et 367 milliards de dollars de revenus, suivies de la compagnie américaine Exxon Mobil avec un revenu de 269 milliards de dollars. Ce qui démontre la bonne santé de l’économie chinoise qui consomme 11% de production pétrolière mondiale estimée à 30 milliards de barils/an. La firme koweitienne Kuwait Petroleum Corporation occupe la 7e place avec un revenu avoisinant 252 milliards de dollars, suivie de BP (Grande-Bretagne), Total (France), Lukoil (Russie) et ENI (Italie).

Pour rappel, Sonatrach a occupé le rang de la plus grande entreprise du continent africain avec 67,8 milliards de dollars de revenus en 2013, selon un classement qui concerne 500 premières entreprises africaines.

R. Mahmoudi

Comment (5)

    Abdoun
    21 novembre 2016 - 9 h 15 min

    Ce classement est intéressant
    Ce classement est intéressant car il permet de situer les positions des uns et des autres. Sauf qu’il est parfaitement impropre et faux de dire que Sonatrach a chuté de la 12ème à la 28ème place. Sonatrach est classée chaque années parmi le Top 15 des compagnies pétrolières, selon le « Petroleum Intelligence Weekly », qui se base sur une série de critères, qui lui sont propres et qui sont les mêmes chaque année. Le classement cité ici prend en compte d’autres critères, qui font que Sonatrach n’est pas au même niveau que celui du PIW. Sur d’autres critères, Sontarach pourrait ne même pas apparaître ou apparaître parmi le TOP’5. Une règle très simple doit pourtant prévaloir : on ne compare que des données comparables.

    laloose
    20 novembre 2016 - 22 h 52 min

    ah le baril à 140 si a
    ah le baril à 140 si a pouvait le refaire ! ça me rappelle la cigale et la fourmi , la cigale a tout flambé sans se soucier des lendemains qui déchantent , quant à la fourmi on l’a perdu de vue …

    Erracham
    20 novembre 2016 - 16 h 53 min

    Je serai toujours
    Je serai toujours reconnaissant à SH pour m’avoir pris en charge pendant mes études de doctorat à l’Université UC Berkeley en Californie. J’ai eu l’opportunité entre 1978 et 1980 de rencontrer des cadres de Bechtel , Inc de San Francisco qui me parlaient de l’énorme potentiel de SH en Afrique et dans le monde. Ils étaient au courant de l’effort que cette société consentait pour former des cadres de valeur pour prendre la relève et aider à son développement et celui du pays. A notre retour, nos conseils de diversification à l’étranger ont été ignorés et nous avons été confinés dans des taches administratives insignifiantes et, à la fin de nos contrats, nous avons décidé de prendre nos destins en mains. Nous sommes nombreux à avoir tenté notre chance ailleurs avec beaucoup de succès, Hamdoullah! Personne en Algérie n’a tenté de nous retenir (au contraire, on nous encourageait à partir). SH devrait figurer parmi les premières pétrolières du monde. La boulitique en a décidé autrement, Allah ghalleb! On récolte ce que l’on a semé. Question: qu’est devenu le Conseil Supérieur de l’énergie!

    Sonatrach, à l'image du pays !
    20 novembre 2016 - 11 h 00 min

    La Sonatrach est à l’image de
    La Sonatrach est à l’image de notre pays : bonne entreprise mais loin de sa puissance réelle ! Malheureusement, elle manque d’hommes visionnaires et sponsors pour une marche en avant ! La diversification des revenus pétroliers est largement insuffisante : développement de la pétrochimie, dévelopement des services à l’international , recherche & dév sur les nouvelles techniques d’exatraction et d’exploitation des hydrocarbures, prise de position dans les différents gisements à l’international notamment en Afrique, Amérique latine, Asie, partenariat stratégiques avec les exportateurs de pétrole actuels et les nouveau pays exportateurs du Sud ( Angola, Niger, Mauritanie, Nigéria, Vénezuela,Russie, etc …), développement des services de sécurisation des zones pétrolières, etc …. Tout cela fait défaut pour la Sonatrach qui se contente de vivre sur ces acquis avec le balai incessant de vautours dans sa direction ! Place aux idées et aux managers de notre temps aguerris à l’international et aux cultures mondiales !

    Rachid Zani
    20 novembre 2016 - 9 h 54 min

    L’Algérie a autrement autant
    L’Algérie a autrement autant d’énergie et de force dans ses rangs que le pétrole qui constitue son revenu principal, mais faute de matière première nécessaire ou du prix bas imposé par Wall Street ou la City, va bien falloir trouver autre chose sinon en créant le risque de mettre le feu aux poudres, si je puis me permettre ce vilain jeu de mots. Pour autant, Elle n’aura aucune peine à trouver des solutions de substitution si par une action évidente qu’il reste à faire, son peuple relève les manches et se met à l’oeuvre enfin, annihilant du coup la corruption en général. La liberté et l’indépendance ont été acquises au prix d’un lourd tribut consenti par le sacrifice de ses martyrs, alors avant d’être riche, faut-il encore bosser très dur et pérenniser son économie sans passer par la case tutelle** que son voisin par trop encombrant et possessif, continue de proposer et d’imposer.

    ** Les accords de Quincy en 1945, ont vu le roi Ibn Saoud, fondateur du royaume d’Arabie saoudite, et le président américain Franklin Roosevelt, scellé un pacte garantissant à la monarchie saoudienne une protection militaire en échange d’un accès au pétrole. Soit, mais 10 ans après, verra le traité d’organisation du Moyen-Orient, plus communément appelé pacte de Bagdad, signé le 24 février 1955 par l’Irak, la Turquie, le Pakistan, l’Iran et le Royaume-Uni. Protection ou tutelle visant à avoir le contrôle absolu sur les énergies fossilisées et sur l’islam en réalité, pour qu’un âge d’or bis ne revienne perturber les velléités d’une hégémonie à bout de souffle pour en reprendre les commandes du monde?

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