Huit associations algériennes dénigrent les autorités de leur pays à partir du Maroc

Manifestation d'activistes de la CNDDC dont Tahar Belabbas est membre. New Press

Huit associations algériennes dénoncent l’interdiction faite à Tahar Belabbas, membre du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC), de se rendre au Maroc. Elles sont libres de s’indigner d’une telle interdiction et il n’y aurait rien à redire si elles n’avaient pas lancé leur appel à partir de Tanger. C’est leur communiqué daté d’hier, 18 décembre, qui nous l’apprend. Ces huit associations algériennes ont émis leur protestation à partir de cette ville marocaine où elles se trouvaient, du 16 au 18 décembre 2016, pour une réunion du Forum social maghrébin sur les migrations. A partir du Maroc, qui est loin d’être un «terrain neutre» s’agissant de l’Algérie, ces associations interviennent sur des questions intérieures à notre pays et dénoncent «le pouvoir algérien [qui] continue de violer les textes et les traités internationaux, notamment l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme stipulant les garanties sur la liberté de circulation» et «les politiques menées de surveillance du territoire et de contrôle des populations par les interdictions d’expression, de rassemblement et d’association devenues monnaie courante, constante érigée en pratique de neutralisation des mouvements sociaux en Algérie».

Ce sont les termes du communiqué de ces associations. Elles auraient pu attendre jusqu’à aujourd’hui ou, au plus tard, demain, d’être rentrées au pays pour agiter le carillon. Quelle signification doit-on donner à cette légèreté qui consiste à produire un communiqué de dénonciation contre le «pouvoir algérien» dans une rencontre tenue à Tanger sur laquelle il est impensable que le Makhzen n’ait pas la haute main ? Dans ces conditions, quelle crédibilité accorder à leur protestation qui aurait eu un tout autre impact si les huit associations avaient eu la présence d’esprit de patienter un peu et d’écrire leur communiqué dans le pays.

Sous la pression d’une urgence indéchiffrable, elles ont choisi de faire dans la précipitation. Or, si on avait voulu prouver que le Maroc est bel et bien derrière l’agitation qui a lieu sporadiquement dans le sud du pays, comme le soupçonnent nombre d’observateurs, on n’aurait pas fait autrement. Quelle bêtise ! Il faut être aveugle pour ne pas voir, dans ce contexte précis, la campagne médiatique de désinformation et de subversion lancée par le Makhzen contre notre pays. Pour servir sa propagande hostile à l’Algérie, le Makhzen ne lésine sur aucun mensonge, le projet de gazoduc algéro-nigérian et le traitement des migrants africains en sont de parfaits exemples. Le choix de ces thèmes touchant notre continent n’est pas fortuit. Les manœuvres marocaines en Afrique sont marquées du sceau de l’échec. Le dernier en date est le fiasco de la tentative du Maroc de saboter le forum arabo-africain. Et la défaite la plus cuisante est l’humiliation qui a été infligée au royaume, obligé de reconnaître à la RASD la qualité de membre de l’Union africaine.

Pour le Makhzen, ces échecs ne sont pas liés à sa politique anachronique d’occupation coloniale du Sahara Occidental et à ses piètres diplomates, mais… à l’activité de la diplomatie algérienne. Au lieu d’accepter le processus qui doit conduire à l’autodétermination du peuple sahraoui et à l’indépendance du dernier territoire africain encore sous domination coloniale, le Makhzen s’en prend à l’Algérie, rendue responsable des déboires du Maroc en Afrique. D’où sa campagne médiatique tous azimuts contre l’Algérie, mais il est clair que ce qui manque au Makhzen, c’est de l’agitation dans notre pays et de préférence au Sud. Il n’a pas cessé d’agir dans ce sens, vainement, les faits têtus le démontrent.

Houari Achouri

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