Pourquoi la Foire de la production nationale a changé de nom

Inauguration de la Foire de la production algérienne par Sellal. New Press

Alors qu’elle était à l’origine appelée «Foire de la production nationale», il y a une insistance évidente chez les organisateurs de cet événement, qui en est à sa 25e édition, à la désigner sous l’intitulé de «Foire de la production algérienne» (FPA). Ce changement, qui paraît anodin, dans la caractérisation de la production exposée à cette foire qui passe de «nationale» à «algérienne» exprime-t-il au fond le virage à 180 degrés que veut opérer le gouvernement et qui vise à abandonner sa perception traditionnelle de l’économie, dans la perspective d’une ouverture sur l’international, dont le premier signal fut le récent Forum d’investissements et d’affaires africain d’Alger ? C’est l’impression que laissent les paroles prononcées par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, mercredi à l’occasion de l’inauguration de la 25e FPA (participation de 420 exposants dont 135 entreprises publiques et plus de 280 sociétés privées).

Abdelmalek Sellal a suggéré aux opérateurs économiques algériens de tourner leurs regards vers l’Afrique, plus précisément vers les marchés africains, pour y exporter leur production. Cet objectif rejoint la préoccupation majeure du gouvernement, qui est la diversification de l’économie algérienne, pour la libérer de la dépendance à l’égard du marché mondial des hydrocarbures. Cela suppose une production de qualité qui répond aux standards internationaux et supporte la concurrence. Le défi réaffirmé par le Premier ministre est très volontariste : «Rejoindre le rang des pays émergents au cours de la troisième année du nouveau modèle économique, soit à partir de 2019.» Le tournant devrait être déjà pris en 2017 qui, selon l’avertissement lancé par Abdelmalek Sellal, sera «notre dernière chance».

La conjoncture lui donne raison. Les deux indicateurs les plus significatifs que guettent les observateurs économiques algériens – le prix du baril de pétrole et la balance commerciale – ne présentent toujours pas les signaux franchement positifs attendus. L’Algérie a enregistré durant les onze premiers mois de 2016 un déficit commercial de 17,2 milliards de dollars, contre 15,39 milliards de dollars à la même période de 2015, selon le bilan du Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis), relevant des Douanes algériennes. Certes, les importations ont baissé de 11,34% par rapport à la même période de l’année précédente, mais les recettes des exportations ont connu une baisse plus forte (20,22%) à cause de la chute vertigineuse des prix du pétrole (moins de 55 dollars le baril actuellement, avec un niveau le plus bas le 20 janvier dernier à 27 dollars).

Abdelmalek Sellal a annoncé la poursuite de la réduction du quota d’importation des véhicules neufs au cours des prochaines années. La réduction des importations pourrait concerner d’autres produits pour agir sur les factures devises. Quant à la production algérienne, elle repose sur l’encouragement à l’investissement qui vient d’être renforcé par une nouvelle loi d’orientation sur le développement des petites et moyennes entreprises (PME), prévoyant plusieurs mesures de soutien en faveur de cette catégorie d’entreprises.

Houari Achouri

Comment (5)

    MELLO
    24 décembre 2016 - 19 h 01 min

    Où est l’autorité de l’Etat,
    Où est l’autorité de l’Etat, se demandent les plus crédules d’entre nous ? L’autorité de l’Etat…incarnée par une galerie de dirigeants en farniente prolongé à Club des pins ? Superbe galerie de cires costumées se cachant sous le masque de l’inutilité. La rue présidant aux destinées de l’Algérie ? On aura tout vu. A l’origine de ce discours, on trouve les barons du régime qui refusent de lâcher le pouvoir au détriment d’autres barons tout aussi illégitimes qui veulent le conquérir en totalité, à la faveur de la conjoncture internationale. Et, qu’il se soit rencontré, par des temps calmes, chez un peuple pacifique, aimable et tolérant, des femmes et des hommes pour réveiller les vieilles haines de races, ce serait un sujet d’étonnement, si l’on ne savait d’où venaient ces « medahates », ces « chouffates » qui ont vagabondé durant des années à travers tous les partis politiques et si l’on ne reconnaissait en eux des chargés de mission d’un DRS, menacé dans son existence. On suppose que le rôle d’un gouvernement est de façonner le récit de la société, de ses contradictions et de ses problèmes ; or un tel récit n’existe pas et n’a jamais existé en Algérie. Et ce pour la bonne raison que, les responsables politiques ont érigé la ruse, la « hachoua » et la paresse intellectuelle en marque de fabrique. Jamais n’a été pensé un modèle de fonctionnement viable pour le pays.

    Bison
    24 décembre 2016 - 15 h 23 min

    On va commencer par exporter
    On va commencer par exporter Rahman rabbi! « Dommage » que les canadiens nous ont devancé en trouvant, nous dit on, un vaccin efficace !mais RHB peut faire toujours faire valoir son côté naturel, Bio!

    Karamazov
    24 décembre 2016 - 10 h 29 min

    Waouw! Quel courage il a le
    Waouw! Quel courage il a le Machin! C’en est fini pour Israël ! … Comme avec les résolutions 42 et 242!

    Mouloud
    23 décembre 2016 - 20 h 30 min

    Il est temps de changer notre
    Il est temps de changer notre logiciel politique et économique en allant chercher la croissance dans nos espaces géostratégiques de prédilections: Afrique, Méditerranée, Moyen Orient et Pays Musulmans. Ouvrir notre pays à l’investissement, aider les créateurs de richesses en leurs facilitant l’exportation par des incitations fiscales et des procédures moins contraignantes, faire acquérir la culture Entrepreneuriale et Intrapreunariale aux Algériens, débureaucratiser l’Administration, motiver l’informel afin de l’ intégrer dans l’économie formelle (Banques Islamiques, Banques orienter Business, dématérialiser les payements, mettre en place les contrôles,…), se fixer des objectifs Economiques ambitieux, mettre les bonnes personnes à la bonne place (entreprises publics, privés, Minsitères, ambassadeurs, Consulats,…), faire émerger les jeunes et les femmes, reformer l’école, inculquer les cultures du travail et du résultat, mettre un mode de gouvernance moderne adapté au 21 siècle en transparence et une communication moderne, etc Tout un programme dont un Président et un Premier Ministre devrait s’approprier et mettre en place!!!! Allez Monsieur Sellal, du courage, du volontatrisme et de l’ambition pour notre beau pays et notre peuple qui le mérite. AlgérieDebout

    Echiboukh
    23 décembre 2016 - 20 h 27 min

    Au delà du changement de
    Au delà du changement de dénomination, ce qu’il faut constater est le faible professionnalisme des exposants qui semblent manquer de conviction …Mis à part le stand de la DFM (ANP) qui expose ses réalisations techniques et industrielles militaires avec des possibles applications civiles, pour le reste , c’est tristounet avec un relent des années 90, mis à part quelques marques désormais établies sur le marché.
    Et; ô comble de l’inconscience; on trouve des exposants, « fabricants » de produits naturels qui osent encore, après le scandale RHB, mentionner sur les produits proposés leurs effets contre plusieurs maladies. Au vu et au su de milliers de visiteurs!

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