La députée «promotion Sarkozy» Rachida Dati vole au secours d’un Makhzen aux abois

Rachida Dati. D. R.

A l’instar de son gourou Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, l’ex-ministre de la Justice en France, s’investit dans une campagne de promotion de l’image du Maroc qui pue la corruption. «Grâce aux réformes profondes et audacieuses que mène son roi, inspiré par sa vision de notre avenir commun et animé d’une détermination sans faille, le Maroc est aujourd’hui le modèle de développement le plus en phase avec les valeurs et le projet portés par l’Union européenne.» Dans la bouche d’une enfant de l’immigration algéro-marocaine, cette réflexion dithyrambique aurait pu mériter des remerciements pour le mensonge utile et militant, n’était que cette diatribe de la «femme de loi» française écrase, par ces flatteries, le droit d’un peuple en lutte pour recouvrer son indépendance depuis plusieurs décennies.

D’aucuns auront noté que les déclarations de la beurette parvenue coïncident, comme par hasard, avec la diffusion médiatique de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) qui remet en question les échanges commerciaux entre l’UE et le Maroc en raison de la spoliation des ressources du peuple sahraoui par le Makhzen.

Les juristes du monde entier regretteront que le message publicitaire de l’ancienne garde des Sceaux du pays des droits de l’Homme veuille discuter une décision de justice. Pis encore, l’élue de France et de Navarre propose un deal à peine voilé : il serait «indispensable» de coopérer avec le Maroc parce que «le royaume peut être un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique, un partenaire efficace, en particulier dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation».

Rachida Dati ne manque pas de toupet en racontant de telles sornettes au chef de l’Exécutif européen dont l’accumulation de rapports sur l’activité terroriste des ressortissants marocains en Europe – et particulièrement en sa capitale belge – ont nécessité l’installation de nouvelles étagères dans son bureau. L’avocate honoraire du royaume pousse le ridicule à vouloir présenter un chimérique exemple marocain au détriment des pays voisins. «Dans le Maghreb comme dans le Machrek, le Maroc se démarque à la fois comme un pays stable mais aussi comme un partenaire fiable», se risque-t-elle d’affirmer à des responsables européens avertis qui n’ignorent pas les raisons du report du procès des malheureux prisonniers de Gdeim Izik devant les tribunaux du Makhzen au 23 janvier prochain.

Chantage, campagne médiatique calomnieuse, corruption de politiques et médias occidentaux, mise sous tutelle de son économie, bradage de son patrimoine foncier au profit d’étrangers, asservissement de son prolétariat au bénéfice des partenaires venus d’ailleurs, diplomatie maraboutique en Afrique et tant d’autres forfaitures font le rayonnement du Maroc sous le règne du roi Mohammed VI, qui ambitionne de rentrer par effraction dans l’Union africaine. En oubliant que son père Hassan II qualifiait l’OUA d’«organisation tam-tam» avec un mépris raciste emprunté à ses maîtres.

C’est ce royaume chérifien décadent que voudrait défendre une «Arabe de service» de la promotion Sarkozy qui déclare que le Maroc peut «maîtriser les flux migratoires toujours plus importants vers notre continent». Une offre de service honteuse qu’elle assume en reniant aussi ses racines, algériennes de par sa défunte mère. Il en est ainsi des traîtres et des renégats, la plus sale des besognes leur est confiée en fin de parcours dans une ultime humiliation dont ils ne sont jamais conscients, faute de dignité.

Maya Loucif

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