Des milieux en France veulent pousser l’opération militaire au Mali vers l’Algérie

Le colonel J.-B. Despouys (à gauche). D. R.

Dans la saga des médias aux ordres qui s’acharnent à vouloir ternir l’image de l’Algérie, c’est au tour de RFI, la célèbre radio française, de commettre un article crapuleux. L’entretien réalisé avec le colonel Jean-Bruno Despouys, représentant du commandant de la force Barkhane au Mali, a été le prétexte de nouveaux reproches infondés contre notre pays. Le journaliste de RFI voulant à tout prix imputer le déficit de résultats militaires des forces françaises dans le Sahel au verrouillage du territoire algérien contre toute intrusion de soldats étrangers.

L’interview malicieuse, commandée ou non, s’additionne à l’article calomnieux sur le traitement des migrants par l’Algérie commis récemment par la correspondante de RFI à Alger. D’entrée, le journaliste feint de poser une question pour porter ses accusations contre l’Algérie : «Barkhane peut contrôler les frontières du Mali avec le Niger, avec le Burkina, avec la Mauritanie. Impossible en revanche de passer la frontière algérienne alors qu’on sait que c’est une zone refuge. Est-ce que cela aiderait ?» Le journaliste de RFI n’est apparemment pas au courant des succès quasi quotidiens des services de sécurité algériens qui livrent une guerre sans merci au terrorisme et autres criminels tout au long des frontières du pays, sur des milliers de kilomètres.

Plus grave encore, il considère l’Algérie comme «un refuge» pour terroristes, ce qui constitue un grossier mensonge qui déshonore son auteur. Une fausse vérité symétrique au reste de son énoncé qui attribue une efficience idéalisée aux opérations de Barkhane chez d’autres pays du Champ. Le plumitif de RFI écorche au passage la mémoire de toutes les victimes tombées dans les traquenards des multiples groupes de terroristes qui circulent et conservent une grande capacité de nuisance malgré le dispositif Barkhane.

Il y a quelques jours, au Burkina Faso, des militaires tombaient sous le feu d’une attaque, à quelques kilomètres du Mali voisin, avant-hier une ressortissante française était enlevée à Gao, des mouvements suspects et des accrochages sont signalés régulièrement du côté du Niger… Sans compter les attentats et embuscades contre la Minusma, devenus si courants qu’il arrive que la presse malienne les taise.

Les Algériens en général, et les autorités en particulier, pourront s’étonner que le colonel français interviewé n’ait pas corrigé le journaliste sur ses prémisses délibérément erronées. «Pour l’instant, en fait, le mandat de Barkhane est d’agir avec les pays du G5 Sahel, avec lesquels la coopération régionale fonctionne. La clé du succès est pour nous de permettre au Mali d’assurer la sécurité sur son territoire. L’effort en termes de coopération transfrontalière se fait avec les cinq pays du G5 Sahel, le Mali, le Niger…», répond l’officier français qui laisse entendre que l’Algérie ne coopérerait pas en matière de lutte antiterroriste. Ou qu’il faudrait qu’elle ouvre son territoire aux incursions de l’ex-armée coloniale, pour collaborer.

Pas un mot sur la bataille permanente et colossale, en amont, que mènent les troupes de l’ANP et les forces combinées. Rien au sujet de l’UFL, la coordination du renseignement entre les pays du Sahel, silence radio à propos du Cemoc, le commandement unifié des pays du Champ dont le siège est à Tamanrasset. Le colonel Jean-Bruno Despouys se permet même un «pour l’instant» qui signifierait qu’Alger devrait se résoudre tôt ou tard à s’en remettre au millier de soldats de Barkhane, perdus dans l’immensité de la bande sahélo-saharienne, pour assurer la sécurité chez nous.

La réponse fermée que le haut gradé français feint de marmonner en guise d’esquive de la question suivante et redondante, ne répare pas le lapsus. «Est-ce un handicap que l’Algérie n’en fasse pas partie (du G5 Sahel, ndlr) ?», insiste lourdement le journaliste. «Je ne vais pas répondre sur le sujet», rétorque, évasif, le responsable militaire français. En abusant de dérobades, équivalant à acquiescer si l’on ne dément pas, l’interviewé lance en réalité un message implicite aux autorités algériennes qui ne l’entendront malheureusement pas à cause d’un verrouillage si vigilant aux frontières que les inepties de RFI ne peuvent s’y introduire. Ni de jour par les ondes ni de nuit à dos de mulet ou de médias impénitents.

Maya Loucif

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