Donald Trump à Barack Obama et au patron de la CIA : «Je ne vous crois pas !»
Dans l’affaire des piratages informatiques, le nouveau président américain élu Donald Trump ne qualifie pas son prédécesseur de menteur, mais c’est tout comme. Dans tous les cas, il se dit refuser de croire que les services secrets russes aient pu s’ingérer à un moment ou à un autre dans la dernière présidentielle américaine. Pourquoi douter autant de son successeur ?
Donald Trump a déclaré samedi qu’il ne faisait tout simplement pas confiance au jugement de la CIA qui a eu de nombreuses fois par le passé à taper à côté sur de nombreux dossiers internationaux. «Je veux juste qu’ils en soient sûr, car c’est une accusation plutôt sérieuse, et je veux qu’ils en soient certains», a déclaré samedi à des journalistes Donald Trump qui se trouvait dans sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride. En guise d’argument, il a rappelé que les services de renseignement américains s’étaient trompés lorsqu’ils avaient affirmé que l’Irak était en possession d’armes de destruction massive, qualifiant cette intervention de «désastre, car ils avaient tort». C’est, rappelle-t-on, le prétexte qui avait conduit à l’intervention américaine en 2003.
Aussi, Trump a-t-il soutenu qu’il est «injuste» que les Etats-Unis accusent la Russie de piratage s’ils ont un quelconque doute à ce sujet. «Je sais beaucoup de choses concernant le piratage. Et le piratage est une chose très difficile à prouver. Donc cela pourrait être quelqu’un d’autre. Je sais également des choses que d’autres personnes ne savent pas, et donc ils ne peuvent pas être sûrs de ce qui se passe», a dit Trump. Interrogé sur ce qu’il sait sur le sujet que les autres ne savent pas, le président élu s’est contenté de répondre : «Vous le saurez mardi ou mercredi.»
Doanld Trump a également été interrogé sur la position qu’il adoptera en matière de cybersécurité après sa prise de fonction à la Maison-Blanche, le 20 janvier. «Si vous avez quelque chose d’important, écrivez-le et envoyez-le par courrier, comme on le faisait autrefois, parce que je vais vous le dire, aucun ordinateur n’est sûr. Je me moque de ce qu’ils disent, aucun ordinateur n’est sûr», a t-il répondu.
Avant de désavouer le président américain sortant et la CIA, qui cherchent visiblement à instaurer à tout prix une tension durable entre Washington et Moscou, Donald Trump avait déjà salué vendredi dans un tweet «l’intelligence» du président russe Vladimir Poutine après la décision de Moscou de ne pas répondre à l’expulsion par Washington de fonctionnaires russes.
Vladimir Poutine a créé, en effet, la surprise vendredi en décidant de «n’expulser personne», ne répondant ainsi pas à l’expulsion par Washington de 35 agents russes, contrairement à ce que proposait son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. La Russie se réserve toutefois «le droit de prendre des mesures de rétorsion» et «restaurera les relations russo-américaines au vu de ce que sera la politique du président américain élu Donald Trump», avait ajouté Poutine.
L’Administration Obama accuse la Russie d’avoir orchestré des piratages informatiques qui ont mené au vol et à la publication de milliers d’emails de responsables démocrates, brouillant le message de la candidate Hillary Clinton. Les agences américaines de renseignement FBI et CIA estiment que Moscou ne voulait pas seulement perturber la campagne, mais cherchait à faire élire Donald Trump.
Khider Cherif
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