L’Ecole : défis et enjeux (I)

Par El-Mehdi Bellamine – A la mémoire des regrettés Tahar Kaci(*) et Elyès Ouibrahim(**) (anciens et inoubliables cadres de l’éducation nationale)

«Parmi les défis de l’avenir auxquels nous devons faire face, celui de l’éducation est le plus difficile et le plus complexe, mais aussi le plus chargé d’espérance et le plus passionnant à relever.» (extrait du discours prononcé par le président de la République algérienne démocratique et populaire lors de la cérémonie d’installation de la Commission nationale de réforme du système éducatif, Alger, Palais des nations, mai 2000).

Plus de seize ans après et trois ministres pour préparer les générations futures à relever ces défis en trouvant des solutions originales et innovantes à ce qui n’a jamais été, on est en droit de faire le bilan de ce qui a été entrepris pour concrétiser cette orientation du président de la République. Un bilan rigoureux, objectif et sans parti pris, loin des querelles de chapelles qu’elles soient de nature idéologique, linguistique, religieuse ou régionaliste. C’est à un véritable exercice d’équilibrisme auquel il faudra se livrer dans la mesure où «le système éducatif est l’institution par excellence qui interpelle toute la société, car il est au cœur des débats sur les valeurs, l’identité, la personnalité, l’unité nationale, la diversité culturelle, les modèles de développement et l’accès à l’universalité»(1). Pour toutes ces raisons, le système éducatif focalise les attentes et les espoirs de chacun et suscite en même temps des intérêts stratégiques par sa capacité d’orienter toute une société. Cela contribue à expliquer en partie les passions qui se déchaînent à chaque fois qu’il est question de «réformer» le système éducatif. C’est déjà affirmer tous les enjeux de la politique éducative qui engage non seulement la responsabilité de ses concepteurs, mais également et surtout celle des responsables politiques qui l’endossent. Aussi, un postulat s’impose : la politique éducative nationale ne doit plus être le fait d’armes d’une personne, aussi «illuminée» puisse-t-elle se croire ou le faire croire, si l’on ne tient pas à reproduire les multiples parenthèses dans lesquelles le système éducatif a été cloîtré depuis l’indépendance et qui ont fait que chaque année qui passe enlève à l’administration de l’éducation ses principes d’exigence, de rigueur, de qualité dont doit s’honorer toute administration et plus particulièrement l’administration scolaire. Conséquence grave : l’institution éducative, aidée en cela par des responsables beaucoup plus préoccupés par la gestion de leurs carrières, par le mercantilisme de beaucoup d’enseignants et de syndicats, par la démission des parents et par la perte des valeurs, a perdu de vue ce qui constitue sa vocation première et sa raison d’être : éduquer, socialiser, instruire et qualifier.

En effet, lorsqu’on s’attarde un tant soit peu dans l’analyse du discours développé ces dernières années sur l’école, deux tendances émergent :

– Les tenants de la première approche sombrent dans la critique systématique qui dénie toute réalisation de qualité à l’Ecole algérienne en la rendant seule responsable des avatars d’un système politique et économique désuet. Le recours au fétichisme statistique (taux de déperdition, nombre de bacheliers issus d’une même cohorte, pourcentage de fautes aux examens (?!), langue d’enseignement…) n’a pour autre objectif que de conférer au discours sur l’école des allures de scientificité, donc de crédibilité indiscutable et irréfutable.

– Les tenants de la deuxième approche se complaisent dans une autosatisfaction béate qui fait l’inventaire des réalisations et des acquis sans arriver à concilier l’incontournable réalité avec les représentations idéales que se construit ce type de raisonnement.

Or, dans les deux cas, la réflexion conceptuelle sur les problèmes de l’école et son avenir est occultée au profit d’une simple appréhension technocratique et structuraliste des problèmes de réforme. La réorganisation structurelle des enseignements fondamental et secondaire en 2003, issue d’une lecture et d’une mise en œuvre pour le moins primaire et erronée des propositions de la Commission nationale de réforme du système éducatif(2), les dernières propositions d’enseignement en «darja», de «réforme» (?!) du baccalauréat et la dernière étude «pédagogique» (?!) sur l’évaluation des résultats des élèves aux trois examens finaux (5e AF, BEM et baccalauréat), où l’absence d’une véritable culture pédagogique et d’une culture en évaluation est flagrante, en constituent, si besoin est, des illustrations apocalyptiques.

Cette manière d’appréhender la réforme de l’école renforce la fonction conservatrice du système et lui donne bonne conscience en ne remettant pas en cause ses structures fondamentales et son fonctionnement général. Il en résulte que le discours sur le système d’enseignement a tendance à mettre sur un même plan et à accorder sensiblement la même importance à des faits éducatifs dont la nature, les dimensions et les conséquences positives ou négatives qui en découlent peuvent être fort différentes. Les «évaluations» du fonctionnement du système éducatif «tendent à se réduire à des catalogues d’insuffisances, sans que ne soit toujours fait l’effort de distinguer celles-ci selon leur nature, leur portée, leur degré de gravité, la diversité de leurs causes, leur caractère structurel ou conjoncturel»(1). Cette situation a fait que pratiquement toutes les tentatives de réforme des sous-ensembles qui composent le système ont procédé par une série de «ruptures» successives, qui en fait constituaient en elles-mêmes une négation de ce qui existait et proposaient de nouvelles organisations censées assurer les résultats que les contraintes liées aux précédentes n’avaient pas permis de réaliser. Conjuguée au fait que les différents sous-systèmes ont évolué de manière quasi-autonome, cette manière d’appréhender la réforme du système a, au-delà du fait qu’elle ait engendré des problèmes de cohérence entre les sous-systèmes et des écarts importants entre les nobles intentions de départ et la réalité, empêché l’accumulation et la valorisation des expériences et l’émergence de vraies compétences nationales ignorées et marginalisées, quand elles ne sont pas forcées à l’exil ou à la réclusion.

Or, nous sommes déjà de plain-pied dans le XXIe siècle et une chose est certaine : le monde du XXIe siècle connaîtra des bouleversements profonds, massifs, constants et accélérés ; le développement de l’informatique et les bonds successifs qu’il a permis de réaliser dans tous les domaines de l’activité humaine en constitue un exemple parmi tant d’autres ! Ce monde exigera des êtres humains comme des sociétés d’immenses capacités d’adaptation, de solution de problèmes nouveaux et de créativité. On ne manquera pas d’en déduire que la matière grise, que l’école a toujours eu pour charge de développer, constituera l’une, si ce n’est la principale richesse d’un pays. Cependant, lorsque l’on sait que les jeunes enfants qui entreront à l’école en septembre 2017 sortiront de l’université en 2034, après 15 voire 17 années d’études et seront encore en exercice en 2070, si Dieu leur prête vie, et que pas moins de quinze cohortes sont déjà engagées dans un système débridé et en état de déliquescence avancée, nul doute qu’esquisser dans ce contexte les contours de l’école de demain et la ou les stratégies susceptibles d’y conduire ne sauraient s’accommoder ou se suffire d’un simple catalogue de dysfonctionnements ou de simples formules incantatoires ou statistiques aussi sophistiquées puissent-elles être. Il ne saurait également se suffire de démarches volontaristes aussi nobles que puissent être leurs fondements ! Il nous faudra une pensée qui puisse nous permettre de déclencher une réflexion à même de nous aider à contextualiser le singulier, le particulier et le global avec les parties. Ainsi, nous pourrons éviter les aveuglements qu’ils viennent des ethnocentrismes ou d’une pensée technoscientifique et penser sereinement l’école de demain en opérant un certain nombre de choix stratégiques susceptibles de l’y conduire en lui faisant prendre en douceur «le virage du succès». C’est à ce seul prix que pourront être prises les décisions nécessaires qui permettront d’apporter les traitements adéquats aux vicissitudes dont souffrent notre école, notre système de formation professionnelle en quête d’anoblissement à travers sa recherche effrénée et irraisonnée de mise en place du baccalauréat et de la licence professionnels – est-ce sa vocation ? Est-ce son rôle ? – et notre université qui s’est depuis longtemps détournée de sa vocation première de formation d’une élite intellectuelle et scientifique et d’institution productrice de savoirs au profit d’une compréhension surannée de la démocratisation de l’enseignement par la création de places dites «pédagogiques» pour tous les «bacheliers» à travers l’ouverture d’«universités» et de centres dits «universitaires» dans chaque douar, sans que ne soient réunies les conditions d’une véritable formation supérieure.

Ce défi est d’autant plus difficile à relever qu’il intervient à un moment de crise sociale aiguë, caractérisée par un reniement des valeurs, une quête de modèle socioculturel et un marasme politique et économique générateur de tensions et d’instabilité sociales susceptibles de créer de nouveaux dysfonctionnements et anachronismes dans le fonctionnement de l’école et risqueraient d’hypothéquer les effets de toute initiative prospective.

Cette proposition d’approche et d’appréhension des problèmes de l’école ne saurait cependant faire abstraction de la gestion quotidienne des problèmes auxquels fait face l’institution éducative. S’ils sont du rôle exclusif des écoles, collèges et lycées, sous le contrôle des personnels d’inspections et des directions de wilaya en charge de l’éducation, le rôle de l’administration centrale est de proposer des solutions innovantes qui aillent dans le sens des objectifs du projet en cours – quand il existe – en vue de préparer les conditions idéales de sa mise en œuvre à travers son appropriation par les différents acteurs en charge de son application. Cette démarche ne saurait s’accommoder de propositions qui allongeraient la liste des parenthèses vécues par le système et décrédibiliseraient toute tentative de réorganisation ou de réforme du système. Et pourtant, comme disait le chanteur !

Le raccourcissement de la durée des études dans le cycle primaire, avalisée par la commission nationale dite des programmes, constitue à mon sens une errance grave dans la gestion pédagogique du système éducatif. Si la Commission nationale de réforme du système éducatif a, certes, émis la proposition de réduire la durée de la scolarité de ce cycle d’une année(2), ceci ne devait être effectif que sur le long terme, après mise en place et généralisation d’un enseignement préscolaire et consolidation de la formation des enseignants. Ces conditions étaient-elles réunies lorsque cette décision a été prise à la rentrée scolaire de 2003 et appliquée effectivement en juin 2008 avec le tsunami provoqué par l’accès simultané de deux cohortes d’élèves en première année des collèges (élèves de 5e et de 6e AP) ? Est-il logique et pédagogiquement correct que cette même commission – la CNP –, qui a avalisé cette mesure et élaboré tous les programmes des cycles primaire et moyen sans qu’un référentiel général des programmes n’ait été mis au point préalablement et adopté par les instances concernées, soit encore chargée de proposer les programmes dits de seconde génération ? C’est la crédibilité de tout l’édifice pédagogique projeté – s’il existe vraiment, puisqu’aucune instance officielle ne l’a validé – qui se retrouve remise en cause par ses propres auteurs ! Pendant ce temps là, des générations d’écolières et d’écoliers (plus de 90% de chaque cohorte) continuent à intégrer l’enseignement moyen avec des déficiences majeures qui hypothèquent leur avenir scolaire et permettent à ceux-là même qui sont responsables de leurs échecs de faire la une de la presse en clamant à qui veut les entendre que seuls 4 élèves sur 100 arrivent à décrocher le baccalauréat la première fois qu’ils s’y présentent !

El-Mehdi Bellamine
Inspecteur à la retraite

(Suivra)

 

Références bibliographiques

1- Le système éducatif : bilan et perspectives, présidence de la République, 1993

2- Rapport de la Commission nationale de réforme du système éducatif, Alger, 2000

(*) Tahar Kaci (1944-2004) a été normalien à Bouzaréah, puis à l’ENS de Kouba, avant d’être professeur de philosophie, de pédagogie, directeur d’ITE, sous-directeur de la recherche et directeur au ministère de l’Education nationale, ensuite chargé de mission à la présidence de la République et Secrétaire d’Etat à la formation professionnelle

(**) Elyès Ouibrahim (1943-2009) a été normalien à Constantine, puis à l’ENS de Kouba avant d’être sous-directeur au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, directeur au Plan, CES au SEEST, directeur au ministère de l’Education nationale, Directeur d’études auprès du chef du gouvernement et Secrétaire général du MJS

Comment (18)

    ibdas
    22 janvier 2017 - 16 h 47 min

    A votre avis,tout
    A votre avis,tout ethnocentrisme et tout identarisme mis a part et objectivement quelles langues vehiculaires fallait-il retenir et officialiser le lendemain de l’independance,toutes ,l’une d’elles,laquelle , la langue arabe? et le francais diront certains,est-ce une langue vernaculaire au niveau national? qu’a fait l’Afrique de l’ouest,bien que contrainte,avec la langue francaise…..?
    Le probleme de l’ecole est avant tout,un probleme d’hommes.qu’attendre d’une ecole dont les acteurs,en majorite,n’ont aucune formation,demotives,arrives par hasard et dont le mercantilisme est la preoccupation premiere?
    la langue d’enseignement,l’arabe,qui ne date pas de l’independance,qui devait etre accompagne d’un tas de mesures pedagogiques,qui n’ont jamais vu le jour,l’auteur de l’article en sait quelque chose,a ete sciemment sabote par les francophones qui squattaient le pouvoir et ce jour.

    ibdas
    22 janvier 2017 - 16 h 26 min

    A votre avis,tout
    A votre avis,tout ethnocentrisme et tout identarisme mis a part et objectivement quelles langues vehiculaires fallait-il retenir et officialiser le lendemain de l’independance,toutes ,l’une d’elles,laquelle , la langue arabe? et le francais diront certains,est-ce une langue vernaculaire au niveau national? qu’a fait l’Afrique de l’ouest,bien que contrainte,avec la langue francaise…..?
    Le probleme de l’ecole est avant tout,un probleme d’hommes.qu’attendre d’une ecole dont les acteurs,en majorite,n’ont aucune formation,demotives,arrives par hasard et dont le mercantilisme est la preoccupation premiere?
    la langue d’enseignement,l’arabe,qui ne date pas de l’independance,qui devait etre accompagne d’un tas de mesures pedagogiques,qui n’ont jamais vu le jour,l’auteur de l’article en sait quelque chose,a ete sciemment sabote par les francophones qui squattaient le pouvoir et ce jour.

    Free Will
    22 janvier 2017 - 6 h 53 min

    Fellicitations, pour un
    Fellicitations, pour un papier bien redige’, meme si les attributs qu’il deguage et qualifie de necessite’ pour une ecole utile, sont(attributs) a mon avis hors-jeu, dans le cas Algerien. Je decrirait la situation par analogie a une famille malade, c.a.d. dysfonctionnelle. Ce n’est pas les professions des parents ou leurs gains qui sont la source de l’echec, et la misere qui l’accompagne, mais L’ABSENCE DE L’HARMONIE, qui elle n’est que resultante d’Amour. Cetamour dans le cas d’un pays, c’est l’absence de Patriotisme, ou l’abondance du faux.

    Pour concevoir d’un systeme d’education, il faut d’abords concevoir la societe’. Et, cette conception ne peut etre reelle et juste, sansle realisme de ses fondaments primaires, a commencer par son Identite’. L’Algerie s’est helas nie’e des les 1ers jours de sa delivrance de la misere de sa condition de colonise’e. S’accepter humblement, et veritablement, est le 1er pas dans le vrai et le durable. La preuve, la verite’ et le realite’ de la misere des Algeriens, tous les Algeriens, les a reunit. Une reunion qui a porte’ fruit. Les Algeriens sont-il condamne’s a ne s’unir que dans la misere ? Voila une question qu’on ne se pose pas vraiment…

    Pour ce qui est de l’ecole et la formation en general, le probleme a des le debut ete’ celui d’orientation Sa mission des le depart, a ete’ malsaine, avec pour mission de s’inventer une fausse identite’, un faux foyer, et une fausse famille. Nous ne sommes pas des Arabes, comme la guerre d’independance l’a demontre’, et prettendre l’etre sansdemander l’avis des populations a ete’ le tournant dans la mauvaise direction. On sort du Francais pour s’adonner a l’Arabe… L’ecole Algerienne aura ainsi ete’ detourne’e de sa mission de semeuse de verite’ et de savoir, car il ne peut y avoir de savoir sans verite’.

    La mission de l’ecole est de preparer un Citoyen a responsabilite’ Citoyenne, qui commence dans sa propre famille, c.a.d. celle(responsabilite’) envers sa famille en premier, a la communaute’ dans laquelle existe cette famille et progressivement a sa nation. Ainsi, le cahier de charge de l’Algerien/ne se definit de lui-meme – surtout dans un pays ou tout est construire, a refaire… Ainsi, on ouvrant une ecole pour un enfant de 5 ans, il fallait penser a lui a 25 ans, ou le jour ou il sera pret a prendre la responsabilite’ de l’enfant qui le remplacerait. A cet age-la, 2 periodes l’attende, celle de producteur (30 ans) c.a.d. sa vie d’adulte et enfin celle de sa retraite’.

    Ces 2 ont ont 2 contraintes: Le travailleur d’un adulte doit de (a) suffir a sa famille pour une vie independente et heureuse et (b) de deguager une economie pour ne pas devenir une charge a son/ses enfants, a la vieillesse. Ces conditions se doivent d’etre assumables quelque soit la qualification et l’activite’. Cela requiert un professionalisme et donc une formation, mais aussi un cadre ou toutes les professions, car il en faut de tout dans un pays, c.a.d. une gestion propre, transparante etequilibre’e – mais surtout une qui a ces imperatifs comme chaier de charge. Il s’agit donc de la Gouvernance. L’Algerie est mal partie helas…

    Sans la tyranie et la dictature, les constraintes decrites se seraient impose’es naturelement, car apres tout les Algeriens aussi aspirent a une vie seraine, surtout apres 7 ans de gurre et une miserable misere coloniale. Une democratie aurait contraint les Algeriens a choisir des leaders qui leurs auraient tenu ce discours et fait des promesses dans ce sens, sans quoi, ils seraient remplace’s. Eventuellement, une telle competition transparante aurait force’ la conception de l’ecole, comme un cursus scolaire pragmatique, c.a.d. concu de telle sorte a produire des FAISEURS-BATISSEURS dans tous les corps de Metier, et a tous les niveaux. Le focus serait naturellement vers le SAVOIR UTILE. Et cela nous aurait naturellement emmene’ a la prise de conscience de notre REALITE’ UNIQUE. Nous avons une langue Naturelle et heritage qui nous nourrit psychologiquement, qu’il y a lieu de moderniser et besoin d’une d’emprunt pour le travail et la production dans l’immediat, et qui servirait de channal de transfert du savoir vers la notre…

    Le curriculum et toute l’ectivite’ scolaire, auraient ete’ tout autre. Helas, le regime dictatorial a gaspille’ tant de cerveaux mal-programme’s qui se retrouvent aujourd’hui une charge sociale, mais aussi un veritable obstacle au changement de vitesse et de direction. Mais il n’est pas trop tard.

    Non ce ne sont pas les religions qui sont un probleme, du tout. C’est ce qu’on en fait. L’etat n’a pas besoin de religion, les Citoyens oui, et pas une religion mais toutes… dont le role unique est d’inspirer des personnes a realiser le meilleur d’elles-meme… Ainsi, pour ceux pour qui la langue est necessaire pour communier avec le bon dieu, libre a eux, mais libre a d’autres aussi.

    En 60 ans d’independance avec tous les moyens disponible, un pays riche et paradisiaque, on se serait retrouve’s aujourd’hui, dans une veritable Republique avec une infrstructure digne, une langue qui nous identifie et honore, des traditions seines, une economie et ecole performantes. Je ne vous ecrirait ceci, en Francais et a des milliers de kms. Je suis ne’ avec l’independance.

    Karamazov
    21 janvier 2017 - 17 h 04 min

    Ya Monsieur Kichi.

    Ya Monsieur Kichi.
    « Le problème de l’école en Algérie se résume en un mot : l’arabisation. Point barre. » En disant cela vous n’avez qu’à moitié raison.
    Parce que selon vous, Monsieur Kichi, on cherchait une solution ? L’arabisation est une réussite totale. Tellement totale qu’elle masque la cause véritable du problème.
    Vous dites ça comme si on avait voulu angliciser ou germaniser notre société et qu’on a obtenu une société complètement arabisée à notre insu. Non Monsieur Kichi, l’arabisation n’est pas un échec mais une réussite. Ou, si vous préférez, nous avons réussi notre échec. Et puis l’arabisation ne s’est pas faite toute seule. Jamais elle n’aurait réussi son échec sans le concours de la religion. Car il fallait briser toute forme de résistance toute raison et tout scepticisme et cela ne pouvait se faire sans l’outil de soumission absolu : la religion !

      Kichi Duoduma
      21 janvier 2017 - 20 h 50 min

      Ah, ça oui, c’est une jolie
      Ah, ça oui, c’est une jolie réussite de la part du pouvoir. Ils ne cherchaient évidemment pas une solution au problème de l’Algérie en instituant l’arabisation, mais une solution pour leur propre pérennité dans le partage de la rente. L’arabisation n’était qu’un outil entre leurs mains. Ils l’ont utilisé sciemment pour abrutir les générations nées après l’indépendance.

    Anonymous
    21 janvier 2017 - 15 h 20 min

    « 4 élèves sur 100 arrivent à
    « 4 élèves sur 100 arrivent à décrocher le baccalauréat la première fois qu’ils s’y présentent » !
    et aussi : 9 élèves sur 100 qui entrent au cycle primaire parviennent au bout de 15 ans d’étude à obtenir leur baccalauréat !!!!
    existe t-il une statistique complémentaire pour décrire le nombre et aussi l’état de médiocrité intellectuelle de ceux qui après avoir obtenu leur baccalauréat, décrochent un diplôme universitaire ?
    combien sont admissibles dans les universités étrangères et combien s’ils sont admis en reviennent avec de vrais diplômes et une vraie et indispensable expérience professionnelle?

    Lghoul
    20 janvier 2017 - 16 h 54 min

    Tout est mélangé, les
    Tout est mélangé, les serviettes et les torchons et dans tout cela la religion, les analphabètes qui forment de « futurs cadres » ou plutot de futurs muezzins et le tout sous poudré de preches et de fatwas.
    Ca a tout l’air sauf d’éducation. Et tout ce theatre burelesque se déroulant sous les yeux de ceux qui ont envoyé leur progèniture étudier sous des cieux plus cléments.
    Aucun fondement, aucun but et personne ne sait qui fait quoi ! on a mélangé l’école islamique a l’éducation « civique » venue d’arabie saoudite.

    Algeria
    20 janvier 2017 - 15 h 42 min

    Il faut arrêter les errances
    Il faut arrêter les errances et revenir à une école moderne et arrimée à l’ universalité, à l’ école des années 60 et 70 qui nous a légué des compétences capables de rivaliser avec les meilleurs. Pour cela, il faut arrêter l’ arabisation dogmatique au rabais qui a enfanté l’ ignorance et le GIA. Ce dogmatisme est à mettre à la poubelle de l’ histoire, d’autant plus que la science vient nous rappeler que nos genes ne comportent que 4% de gènes arabes contres 88% de gènes nord africains (amazighs) et 5% européens et 3% divers (voir l’ étude conduite par national géographique « projet genographique » qui retrace la cartographie génétique du monde. Les plus arabes des pays dit arabes sont les égyptiens avec ….. 17%.
    Débarrassons nous de ce cliché est soyons algériens et nord africains. Etudions nos langues nationales mais maitrisons aussi les langues du savoir pour nous hisser au rang de nation moderne et respectée dont la trajectoire a été brisée avec le fawdhamental et l’ arabisation sauvage.

      mouloud
      20 janvier 2017 - 18 h 52 min

      Cette étude dont j’ai lu ces
      Cette étude dont j’ai lu ces résultats va faire doublement chier les faussaires de notre identité, car si on doit intégrer les minorités, les européens viennent en 2eme position avec 5%.

    Abou Stroff
    20 janvier 2017 - 14 h 06 min

    «Parmi les défis de l’avenir
    «Parmi les défis de l’avenir auxquels nous devons faire face, celui de l’éducation est le plus difficile et le plus complexe, mais aussi le plus chargé d’espérance et le plus passionnant à relever.» dixit notre bienaimé fakhamatouhou national et repris par E.-M. B. il me semble que fakhamatouhoum evite d’indiquer l’essence du problème qu’il essaie de d’aborder. en effet, dans toute formation sociale, l’école au sens large, en tant qu’appareil idéologique, contribue à la reproduction du « système » dont elle n’est qu’un élément. la reproduction du système suppose qu’à travers l’école ou le système éducatif, en général, les classes et couches dominantes imposent, pour leur pérennité en tant que classes et couches dominantes, leurs valeurs au reste de la société. posons nous une question simple ou une simple question: l’école répond t elle aux besoins de renouvellement du système rentier qui domine en Algérie, système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation? la réponse ne peut être que positive. en effet, la marabunta qui nous gouverne, composée de couches prédatrices a besoin d’abrutir l’ensemble de la société pour continuer à jouir des bienfaits de la rente qu’elle monopolise. car, les couches rentières qui abhorrent le travail en tant que valeur, n’ont besoin que de tubes digestifs ambulants à gaver pour que l' »activité » de ces derniers se réduise à absorber pour ensuite déféquer. la marabunta qui nous gouverne n’a besoin ni d’une industrie performante, ni d’une agriculture performante et encore moins d’un système éducatif performant. car la performance constitue la négation du système rentier qui permet à la marabunta qui nous gouverne de pérenniser son pouvoir. en d’autres termes, dans le cadre du système rentier, l’objectif essentiel assigné, entre autres, au système éducatif en général est de produire des zombies (dont l’accoutrement -barbes, kamis, hidjab, nikab, etc.- tient lieu d’essence) dont le nombre de connexions neuronales se limitent au minimum (n’avez vous pas remarqué que les universitaires sont devenus de plus en plus amorphes et que les étudiants algériens ne montrent plus la fougue d’antan?). moralité de l’histoire: quand on veut tuer un serpent, on vise la tête, or, le système éducatif en général, n’est pas la tête du système rentier.

      Dine-el-beqq
      20 janvier 2017 - 17 h 31 min

      Salut, Abou Stroff !… Voilà
      Salut, Abou Stroff !… Voilà une analyse magistrale, scientifiquement scientifique ! Tu es l’exemple même de l’individu dont le pouvoir avait la trouille et voulait absolument écarter et même “exorciser” du système scolaire algérien : quelqu’un qui fait une analyse froide, objective. Le système rentier n’a que faire de la matière grise, il veut juste la paix pour profiter de la rente, rien d’autre. Le système rentier n’ayant pas d’idéologie propre, car n’étant qun système de distribution sans production, on bricole avec ce qu’on pour se fabriquer une idéologie pour boucher les trous : l’islam, les traditions, la vieille idéologie, ou ce qu’il en reste, cette idéologie qui n’est plus ancrée dans un système de production dont elle était issue à l’origine, qui n’a plus ses bases matérielles, une superstructure sans infrastructure, donc floue, informe, sans direction.

        Abou Stroff
        21 janvier 2017 - 10 h 03 min

        cher ami bonjour! en effet,
        cher ami bonjour! en effet, les couches rentières n’ont que faire d’un système éducatif performant, bien au contraire. l’école au sens large a pour mission de produire le plus grand nombre possible d’abrutis. et dans ce cadre là, la religion en général (et l’islamisme en particulier) constitue la seule et unique idéologie à même de répondre aux intérêts bien compris des couches rentières et de pérenniser leur domination (nos pauvres élèves passent plus de temps à apprendre par coeur et à réciter des textes sacrés -sourates et hadiths- qu’à résoudre des équations du second degré). n’est ce Dieu qui enrichit qui il veut même si ce « qui » ne travaille pas et ne produit pas?
        PS: il suffit de remarquer que, malgré les apparences, la marabunta qui nous gouverne et la vermine islamiste s’entendent comme larrons en foire. il y a une « division » du travail scientifiquement appliquée. pendant que la marabunta s’enrichit grâce à son monopole sur la distribution de la rente, la vermine accumule des richesses en siphonnant une partie de la rente grâce à son contrôle des commerces formels et informels.

          anonyme
          21 janvier 2017 - 15 h 37 min

          … en siphonnant une partie
          … en siphonnant une partie de la rente grâce à son contrôle des commerces formels et informels… J’AJOUTE EN FRACASSANT LES TROTTOIRS ET EN « CONSTRUISANT » DES « HÔTELS » ET AUTRES GOURBIS, EN DÉTRUISANT LES BIENS PUBLICS A L’OCCASION DE CHANTIERS SAUVAGES CA ET LA (COMME DE DÉTRUIRE LES TROTTOIRS ET LES ARBRES QU’ILS COMPORTAIENT DANS L’IMPUNITÉ LA PLUS TOTALEMENT TOTALE!!!!) qu’ils soient maudits à jamais ainsi que leurs protecteurs!

    Lady Faria
    20 janvier 2017 - 13 h 36 min

    Ce dont l’école a besoin, c
    Ce dont l’école a besoin, c’est d’être libérée de l’instrumentalisation religieuse. Les nouvelles générations d’enseignants sont tout sauf pédagogues. Elles manient avec plus d’aisance le bâton de prêcheur que la craie ou le marqueur, ce sont des « asatidhas » au sens le plus péjoratif du terme. Exception faite d’une infime minorité qui, comme en grammaire, n’est là que pour confirmer la règle. Si on veut sauver l’école, il faut former de vrais professeurs qui se soucient avant tout de la qualité de leur enseignement, de l’intérêt des enfants et des adolescents qui leur sont confiés et, au-delà, de l’avenir du pays. Savez-vous, chers amis lecteurs, que l’École Normale Supérieure de Bouzaréah tient plus de « Fanatic Land » que d’un établissement de formation d’enseignants? Vous direz peut-être que j’exagère. Pourtant, à l’ENS de Bouzaréah, pratiquement chaque année, sont menées de virulentes campagnes pour pousser les futures enseignantes à adopter un voile « char3i ». Et celles qui font l’objet de plus d’acharnement ne sont pas les rarissimes étudiantes non encore voilées mais bel et bien celles qui le sont déjà mais dont le hidjab n’est pas assez strict. Bref, pas assez long-ample-sombre-moche-austère! Les questions de pédagogie ou de didactique sont évincées par celle, autrement plus vitale, de l’habit. Vous imaginez la mentalité que cela sous-tend, le genre de profs que l’on y forme! Des cohortes d’enseignants plus portés sur la chose religieuse que sur la discipline qu’ils auront la charge d’enseigner.

    Kichi Duoduma
    20 janvier 2017 - 12 h 11 min

    Le problème de l’école en
    Le problème de l’école en Algérie se résume en un mot : l’arabisation. Point barre.

    lhadi
    20 janvier 2017 - 11 h 02 min

    Dans l’un des rares discours
    Dans l’un des rares discours prononcés à l’occasion de l’inauguration de l’ILE, Francisco Giner de Los Rios disait que  » l’Institution n’entend pas se limiter à instruire, elle veut contribuer à former des hommes utiles au service de l’Humanité et de la patrie. Pour cette raison, elle ne néglige aucune occasion de nouer des liens d’intimité avec ses élèves … Ce n’est que de cette manière, en dirigeant le développement de l’élève sous tous ses aspects, que l’on peut sincèrement espérer avoir une action véritablement éducative dans les domaines où la nécessité de régénérer notre esprit se fait le plus sentir : de la formation du caractère moral, si faible et si veule chez une nation indifférente à sa ruine, jusqu’aux soins du corps, compromis comme chez aucun autre peuple civilisé d’Europe par une répugnante indifférence, en passant par le développement de la personnalité individuelle plus que jamais nécessaire en un temps où l’idolâtrie du nivellement et des grandes masses est parvenue à son apogée ; le strict respect de la loi, contre le règne de l’arbitraire qu’à toute heure tente de nous imposer la superbe des gouvernants comme des gouvernés ; le sacrifice des calculs égoïstes au profit de la vocation, seul moyen de renforcer à l’avenir nos intérêts sociaux affaiblis ; le patriotisme sincère, loyal, actif qui aurait honte de perpétuer par d’impudentes flatteries des maux auxquels le servile égoïsme juge inutile de remédier ; l’amour du travail, dont l’absence fait de tout Espagnol un assisté qui mendie de l’État ou sur la voie publique ; la haine du mensonge, lèpre de notre société, soigneusement entretenue par une éducation corruptrice ; enfin, l’esprit d’équité et de tolérance, contraire à la frénésie d’extermination qui aveugle chez nous tous les partis, toutes les confessions et toutes les écoles ». Comme l’Italien Francesco Tonnucci et d’autres grands éducateurs contemporains, Giner était convaincu que les réformes sont le fait non pas des lois mais des maîtres, des professeurs. Il confia à l’école la noble mission d’émanciper les gens, de former les hommes, pour mener à bien « la rédemption intellectuelle et morale de la patrie ». Mais on peut supposer qu’il parle d’un corps enseignant et d’une école complètement et dûment rénovés ; non pas de l’école où l’on apprend à « lire, écrire et compter », mais d’une école avant tout éducatrice, qui dispense des connaissances modernes au moyen de méthodes actives, organise des excursions, des colonies, des activités théâtrales, des visites, dispose d’une cantine et d’installations sanitaires, etc., et où les maîtres soient d’authentiques éducateurs possédant un niveau culturel et scientifique relativement élevé et recevant une rémunération telle que personne, État, commune ou particulier, ne puisse attenter à leur dignité. Il voulait aussi que les meilleurs maîtres aillent dans les écoles rurales et y soient mieux payés qu’ailleurs, que l’on inonde l’Espagne de bibliothèques et que les écoles soient dotées de « bibliothèques pédagogiques » où les maîtres puissent entretenir et renouveler leurs connaissances (Ruiz Berrio, 1987). Pour cette « oeuvre sacrée qu’est l’éducation nationale », Giner sollicita la collaboration de toutes les forces possibles, de toutes les institutions apte à le faire, car il estimait que cette tâche se situait « au-dessus des divergences les plus profondes et qu’elle pouvait et devait être une entreprise commune à laquelle tous les hommes de bonne volonté regroupés en une fraternelle alliance, devaient contribuer dans un même esprit ». Fraternellement lhadi ([email protected])

      E-M Bellamine
      21 janvier 2017 - 1 h 15 min

      merci pour votre commentaire
      merci pour votre commentaire cher Monsieur. Je ne peux qu’être d’accord avec votre analyse, mais pour sauver notre école il faudrait d’abord commencer par donner un grand coup de balais dans cette fourmilière d’incompétence où tout se fait par accointance régionaliste ou benammissiste! Je ne suis et ne serait jamais contre l’apport d’Experts étrangers quelle que soit leur nationalité, mais jamais au détriment des vraies compétences nationales qui ont fait leurs preuves ici et ailleurs. Ne faisons pas trop supporter à l’école tout ce dont elle n’est pas responsable car elle a subi et subi encore plus qu’elle ne fait subir!

        MELLO
        21 janvier 2017 - 19 h 46 min

        Le pouvoir cultive à sa
        Le pouvoir cultive à sa manière et scientifiquement le fatalisme des violences et des désastres en tout genre qui écrasent le pays et son peuple. Qui, soit dit en passant, défie toutes les règles du genre. Cependant, un quelque chose semble manquer au tableau de « l’Organisation » et ce quelque chose c’est l’existence d’un chef d’orchestre super-clandestin. Sauf que les décideurs ne veulent pas d’un chef; ils ont hérité et capitalisé une longue expérience de gestion consensuelle et ce, en directoire restreint et en vase clos. Ils n’ont pas besoin d’afficher un parrain, n’ayant pas intérêt à le « brûler ». D’évidence ils se savent condamnés à s’entendre ou à disparaître; ce qui explique la flexibilité pragmatique dans leurs rapports mutuels sans oublier les consignes de discrétion absolue qui sont de tradition dans les services. De ce fait, face à sa conscience, chaque Algérien doit opérer des révisions déchirantes. Et pour ceux qui ne l’ont pas compris, il faut lire ce qu’en disent Imusnawen que sont Mohammed Arkoun et Mouloud Mammeri dans leurs analyses de deux composantes essentielles de notre culture: l’amazighité et l’Islam. Il semble qu’il faille rappeler à certains qu’il n’y a pas que des bandits d’honneur dans notre culture, mais il y a aussi des hommes de culture d’honneur, des hommes de religion d’honneur et des hommes politiques d’honneur. Si les hommes ne sont pas toujours responsables de leurs échecs, ils sont néanmoins comptables des batailles qu’ils n’ont pas menées, car l’arabisation est vraiment l’essentiel parce que l’option de l’école a été faussée par la volonté démagogique de quelques-uns d’engager l’Algérie dans une voie aussi étroite. Ce qui est fondamental c’est que l’on puisse revoir les assises de l’école algérienne pour préparer les consciences et les intelligences du développement. Ceci ne doit pas nous dédouaner en tant qu’algériens, de toutes obédiences mais unis par un même souci de démocratie, de liberté et de justice, de faire nos bilans respectifs et d’assumer notre part de responsabilité dans la trop longue durée de chacun de ces épisodes de domination.

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