Réda Taliani chante pour les colons marocains dans la ville occupée de Laâyoune

Réda Taliani. D. R.

Le chanteur Réda Taliani, acheté par le Makhzen pour ses besoins de propagande, a animé un concert dans la ville occupée de Laâyoune. Bien qu’illettré, ce chanteur n’ignore pourtant pas la gravité d’une telle offense à son propre pays qui plaide pour l’application stricte des résolutions des Nations unies relatives à l’occupation illégale des territoires sahraouis par le Maroc. Il vient ainsi de confirmer sa trahison envers l’Algérie dont il porte encore la nationalité. Les médias marocains se sont évidemment emparés du sujet, s’enorgueillissant de ce que le chanteur «s’est drapé du drapeau marocain pour interpréter plusieurs de ses chansons reprises par une assistance totalement conquise». «Le chanteur algérien, qui a remercié le public pour tant de chaleur et d’hospitalité, a annoncé que certaines séquences de son prochain clip seront tournées à Laâyoune», annoncent encore les médias du Makhzen. Réda Taliani rejoindra ainsi un autre voyou, marocain celui-là, actuellement incarcéré en France pour viol sur mineure, qui avait tourné un clip dans les territoires sahraouis occupés, commandé par le palais au service duquel il officiait jusqu’à son arrestation pour un crime de droit commun.

En septembre dernier, Réda Taliani n’avait pu animer son gala lors d’un festival organisé en Tunisie après que des Algériens l’avaient houspillé et chahuté suite à ses déclarations provocantes à l’encontre du peuple algérien. «L’Algérie est trop grande pour toi !», «Gloire aux martyrs !», «Ton bateau a coulé !» – en référence à une de ses chansons sur l’exil –, tels avaient été les slogans scandés par les spectateurs algériens en colère qui attendaient le chanteur au tournant depuis qu’il a déclaré son allégeance au Maroc et à son roi. L’autre chanteur de raï, Khaled Hadj Brahim, a, lui aussi, été violemment pris à partie par des Algériens établis en France pour les mêmes raisons.

Le régime marocain a lancé une offensive en direction de stars de la chanson algérienne à qui il offre la nationalité marocaine pour tenter d’accaparer l’immensément riche patrimoine musical algérien. Khaled Hadj Brahim et Réda Taliani sont tombés dans le piège et ont cédé au chant des sirènes, en acceptant de faire la promotion du Makhzen et de son monarque, perdant ainsi l’estime qu’ils avaient dans leur pays d’origine et se mettant à dos les nombreux fans qu’ils y comptaient. Les sorties intempestives et maladroites de ces deux chanteurs interviennent au moment où le Maroc fait main basse sur ce patrimoine en l’inscrivant à l’Unesco comme «patrimoine universel».

Karim Bouali

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