Droits de l’Homme au Maroc : le procès de Monjib reporté

L’historien et défenseur des droits de  l'Homme, Maâti Monjib. D. R.

Le procès de l’historien et défenseur des droits de l’Homme, Maâti Monjib, et de six coaccusés, poursuivis par la justice marocaine notamment pour atteinte à la sûreté de l’Etat, a été de nouveau reporté mercredi, a-t-on indiqué de source proche des accusés. «L’audience a duré une dizaine de minutes, le procès a été reporté au 24 mai», a confirmé à l’AFP un observateur international présent au procès qui s’est tenu devant le tribunal de première instance à Rabat.

C’est la sixième fois que les plaidoiries sont reportées dans ce procès débuté en 2015. M. Monjib et ses six coaccusés sont poursuivis pour de présumées irrégularités financières concernant un centre de recherche en communication dont M. Monjib était gestionnaire. Ils encourent des peines allant de un à cinq ans de prison et de lourdes amendes. Plusieurs organisations internationales, dont la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), ont déjà dénoncé un «harcèlement judiciaire» des autorités marocaines à leur encontre et ont appelé à l’abandon des poursuites.

A l’initiative de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), un «comité de soutien» aux sept prévenus a tenu mercredi matin une conférence de presse, en présence de M. Monjib et de ses deux avocats, pour dénoncer une nouvelle fois «un procès aux motifs politiques» afin de «faire taire les activistes des droits humains» au Maroc. L’avocat français Pierre-Philippe Boutron Marmion, mandaté par la FIDH comme observateur au procès, a déploré à cette occasion «les reports successifs au motif que tous les accusés n’auraient pas reçu leur convocation, un motif manifestement fallacieux», selon lui.

Sa consœur Safya Akorri, également représentante de la FIDH, a, quant à elle, regretté que «ce procès ne se tienne pas dans un délai raisonnable». «Le temps qui passe est un moyen de pression politique sur ces militants», a-t-elle accusé. «Le régime a utilisé tous les moyens possibles pour diffamer ces sept activistes des droits humains : interdiction de quitter le territoire, déformation des interrogatoires, campagne de haine orchestrée par certains médias pro-pouvoir liés aux services de sécurité», a également affirmé un membre du «comité de soutien» de Monjib.

En parallèle à cette conférence de presse, l’AMDH a organisé un colloque intitulé «La presse entre information et diffamation» consacré en grande partie à l’instrumentalisation de certains médias locaux par les services de renseignements et le pouvoir politique contre les activistes, selon ses initiateurs.

R. I.

Commentaires

    moskosdz
    26 janvier 2017 - 20 h 01 min

    La Monar-Chiotte du royaume
    La Monar-Chiotte du royaume de la drogue reste la dernière dictature du continent Africain où les droits de l’homme les plus élémentaires sont bafoués.

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