Le ministre des Sports décide de nous rendre des comptes !

Par Youcef Benzatat – Le lynchage que vit Raouraoua de la part des principaux médias satellites du pouvoir ainsi que de l’ensemble des journalistes et commentateurs sportifs «autorisés» pour leur excellence dans le maniement de la langue de bois ne traduit pas moins la volonté du pouvoir de faire sauter toute l’installation cette fois-ci au-delà du fusible (le sélectionneur) qu’il a coutume de changer à chaque échec de l’équipe nationale. La formule ne marche plus, en quelques mois, trois sélectionneurs ont sauté, sans résultat et sans amélioration significative de la compétitivité de l’équipe nationale.

Cette dernière cuisante sortie prématurée de la CAN-2017 a provoqué une situation d’humiliation nationale où quarante millions d’Algériens ne sont pas près de décolérer et réclament des têtes. Le pouvoir a compris le danger du risque de désinvestissement du peuple dans cette aubaine qu’est l’opium du football. Le ministre de la Jeunesse et des Sports l’a affirmé avec détermination : «On doit rendre compte au peuple algérien de cette débâcle.» Raouraoua est le bouc émissaire idéal. Tous les débats doivent être focalisés sur sa personne. Le lâché de la meute de journalistes hostiles à Raouraoua fait fureur sur les plateaux de TV satellites du pouvoir et des autres médias asservis. Il faut rendre compte au peuple de la débâcle pour sauvegarder l’émotivité populiste qui nourrit les faux espoirs et la joie éphémère des résignés et de tous les laissés-pour-compte.

Dans toute dictature, le football est roi parce qu’il est le moyen le plus efficace pour cimenter un consensus nationaliste aveugle dépouillé de toute substance politique, qu’il ne faudra pas confondre avec le patriotisme que nourrit toute participation sportive d’une nation dans les compétitions internationales. On n’entendra jamais les ministres de la Justice, de l’Economie, de l’Education nationale, de l’Agriculture ou de tout autre secteur sinistré après des scandales plus terribles encore, tels que les révélations fracassantes sur la corruption, sur le classement de l’université algérienne dans le monde, voire seulement en Afrique, dire que l’on doit rendre compte au peuple !

Détrompons-nous ! Raouraoua n’est qu’un gros fusible parmi tant d’autres, dont le pouvoir use et abuse au gré de ses besoins structurels pour maintenir une illusion de fonctionnement intégré de nos institutions et de l’Etat. Tout autre ministre, chef de parti, général, qu’il soit même le chef du DRS, est exposé à cette ultime sanction lorsqu’il n’est plus utile au système. Ce n’est pas d’une autocritique à laquelle le ministre des Sports nous convie lorsqu’il prétend nous rendre des comptes, mais bien d’une grossière manipulation de l’opinion en sacrifiant un lampiste qui, au demeurant, s’était bien gargarisé de sa part de rente le long de sa carrière en cautionnant une politique footballistique désastreuse. Absence d’investissements conséquents dans les infrastructures, absence de centres de formation, d’innovation en matière de médecine du sport, de moyens sécuritaires pour enrayer la violence dans les stades, d’une gestion saine et transparente des clubs de football et plus particulièrement d’un processus de désignation des hautes responsabilités au sein de la fédération dont le modèle est le reflet de celui qui préside à la désignation des hautes sphères du pouvoir.

Le ministre des Sports devrait également rendre compte de la débâcle aux jeux Olympiques du Brésil lorsque Makhloufi avait dénoncé la dérive de la délégation algérienne qui s’est plus préoccupée du séjour des familles de ses membres en délaissant les premiers concernés, à savoir ceux qui devaient élever l’emblème national sur le toit du monde. Le ministre des Sports peut toujours causer, comme dirait le peuple ; ce ne sera pas surprenant s’il évoque cette fois-ci l’alibi des pieds de l’étranger à défaut de la main étrangère, inopérante dans ce contexte.

Adieu Leekens, adieu Raouraoua et à la prochaine débâcle !

Y. B.

Comment (19)

    SoleilPourTous
    1 février 2017 - 0 h 01 min

    Moi le foot je me balance ce
    Moi le foot je me balance ce n’est qu’un jeu où on perd ou on gagne point barre.
    Et si les algeriens se mettent à critiquer et à denoncer les échecs de nos responsables dans les secteurs sensibles, les vrais? Là je dirais on est sorti du bois!
    Les dinosaures peuvent dormir tranquillement, ils sont en sécurité, pauvre peuple

    amoureux de la balle ronde
    31 janvier 2017 - 23 h 38 min

    Pourquoi parler de lynchage
    Pourquoi parler de lynchage de Raouraoua ? D’accord, dans le passé il a travaillé c’est bien, mais l’instabilité qui caractérise l’équipe nationale ( valse des entraineurs) et le trabendo de la ligue 1 & 2 c’est de sa responsabilité.

    Raouraoua a voulu phosphoré au plan international, comme il n’a pas un championnat pourvoyeur de bons joueurs, il a été chercher les enfants de nos immigrés. il a mis en place une équipe compétitive par à coups , mais pas suffisamment solide pour se maintenir au haut niveau, et encore moins pour gagner des titres.

    Le système Raouraoua est épuisé. L’état doit intervenir auprès de la FAF et des clubs professionnels pour les obliger à former des joueurs pour le haut niveau. Ils servent à quoi les MCA, USMA, ESS, JSK, MCO, CRB, CSC, CAB, participer au rayonnement du pays, c’est alimenter l’équipe d’Algérie en grands joueurs. On exige des entreprises économiques à créer des richesses, on doit exiger des SPA FOOT BALL à créer de la richesse de la gloire pour le pays.

    Anonymous
    29 janvier 2017 - 14 h 24 min

    Je ne partage pas en grande
    Je ne partage pas en grande partie le point de vue de benzazat, le football n est pas seulement un vecteur de patriotisme dans les dictatures mais également dans toutes les démocraties du monde. Et si les dictatures l utilisent à des fins politiques, les états européens n en font pas moins, pour détourner leur peuple des véritables problèmes.

    Raouraoua c est clair n est pas le seul responsable de la défaite, l’entraineur et les joueurs ont également leur part de responsabilité. Pour le premier c est le mauvais choix de l entraineur et les changements à répétition qui n ‘assurent pas une certaine stabilité, pour le second, c est l incompétence, pour les derniers, un manque de discipline, de rigueur… qui entrainent à chaque fois, un cumul des fautes sur le terrain.

    Il faut pas pour autant exagérer et demander la tête du ministre, du Président de la République, c est trop grotesque.

    C est aussi comme je l’ai écrit, la faute à pas de chance, lors du match contre le zimbabwe, l arbitrage était partial, au moins un penalty nous avait été refusé et aurait pu changer la donne, et surtout face à la Tunisie, un but marqué par Mandi contre son camp, et un penalty encaissé, encore une fois par la faute d’un joueur.

    L’Algérie dispose de très bons joueurs. Il ne manque qu’à El Khadra, un bon entraineur, de la rigueur de la discipline, et nous pourrons aller encore plus loin in shAllah.

    Khelfane
    29 janvier 2017 - 1 h 42 min

    Relativisons

    Relativisons

    nous connaissons tous l’adage Romain qui etait une règle de vie ,sous certains empereurs,pas Caligula….ni César .

    Soit Vox populi vox dei

    Alors?

    Quel peuple? Quel dieu? » Quel caligula? Et quel Néron ?,lui su moins était tout feu tout Flamme

    Rome s’en souvient encore. Et Socrate lui a bu son bol de ciguë

    Noblesse oblige…

    k

    bordji
    28 janvier 2017 - 21 h 57 min

    Raouraoua ou comment
    Raouraoua ou comment dilapider un trésor en 2 ans! De cette équipe qui avait fait notre fierté il y a seulement 2 ans à cette soupe insipide humiliée après un petit tour et puis s’en vont. Dans l’entre-fait, 3 entraîneurs et 3 monumentales erreurs de casting dont il porte l’entière responsabilité!
    Une FAF pleine aux As dont le seul souci est de recruter des mercenaires sans se soucier du développement national réduit à une peau de chagrin.
    Le foot, est à l’image d’un pays ou tout fout ( foot) le camp!

    Free WIll
    28 janvier 2017 - 17 h 53 min

    C’est bien de vous relire Si
    C’est bien de vous relire Si Youcef.

    Ainsi, vous le clarifiez que le football n’est rien d’autre pour le regime, qu’un autre levier de controle et manipulation, tout comme le logement et les produits alimentaires de 1ere necessite’, la presse et les medias audio-visuels. Ce que vous ne precisez pas pas est: Le regime est-il entrain de creer un boucle emissaire, pour foutre sous le tapis l’echec dans la manoeuvre d’un de ces leviers, ou preconnisez-vous l’abandon definitif du levier-meme… pour raison de cout – c’est cher !!!! ? Puis que l’EN est a budget en devises ?

    Combien de tels leviers, preconnisez-vous voir sauter, dans les prochaines anne’es ?

    Salutations.

    Anonymous
    28 janvier 2017 - 6 h 56 min

    Quand le salaire moyen d’un
    Quand le salaire moyen d’un footballeur du championnat equivaut au salaire de cent ouvriers peres de familles,quand ce joueur ne peut ni s’exporter ni etre qualifié en equipe nationale parceque trop faible,on doit se dire que toute l’oganisation de ce sport roi doit etre revolutionnée parce qu’elle est completement gangrenée.

    Anonymous
    27 janvier 2017 - 13 h 57 min

    l’union sacrée des des
    l’union sacrée des des démolisseurs de la nation algérienne;dis moi qui tu fréquente je te dirais qui es-tu ils se soutiennent tous;une vraie solidarité de la nouvelle mafia algérienne, et le d’ordre détruire;détourner;et pilier au dernier centimes,quelques exemple; nous sommes premier ou monde arabe en matière de corruption;nous sommes le derniers en matière de médecine;dernier en matière de développement;dernier en matière de justice;dernier en démocratie;nous sommes la nation du que de peloton de toutes les matière sauf en matière de corruption on est premier;alors impossible de lacher l’un des plus démolisseur de la nation monsieur raouraoua

      Retour à Tizi
      28 janvier 2017 - 23 h 38 min

      L’Algérie, comme tous les
      L’Algérie, comme tous les pays en voie de développement, est mal gouvernée et les algériens le savent mieux que quiconque. Mais, Dieu merci, nous sommes loin de la décadence, de la corruption, de la débauche généralisée et de la putréfaction morale dans lesquelles votre pays le Maroc s’enfonce chaque jour davantage.

    HARKI
    26 janvier 2017 - 23 h 49 min

    TCHEK YA MALLI…!!! ON DOIT
    TCHEK YA MALLI…!!! ON DOIT POSER UNE SEULE QUESTION A CE HAMHAM HAOUA : MINE AYNA ATTALAKA HADHA…….????????

    Felfel Har
    26 janvier 2017 - 21 h 55 min

    Mr. Benzatat, puisque, selon
    Mr. Benzatat, puisque, selon vous Mr. RR n’est pas responsable, le fiasco de cette CAN serait attribué au peuple et à la presse qui attendaient une prestation honorable de son équipe nationale et qui ne l’ont pas eue, loin s’en faut. Sachez que Mr. RR est à la tête d’une organisation qui est financée à 100% par l’État, autrement dit le contribuable auquel vous deniez un droit de regard. Quand on a le sens des responsabilités, en pareilles circonstances, on démissionne après avoir rendu des comptes à qui de droit. Le drame dans notre pays, c’est qu’il n’y a pas de sanctions quand les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. C’est de cette manière que nous avons intrônisé la médiocratie dans nos moeurs. Vous faites un piètre avocat des causes perdues. Cessez de défendre des losers qui n’ont cure de l’honneur du pays!

      Honnêtement
      29 janvier 2017 - 13 h 45 min

      La FAF est financée à
      La FAF est financée à hauteur de 0% des deniers de l’état. La SEULE structure algérienne à s’auto financer. Ceci est un fait avéré… sinon DONNEZ NOUS des chiffres ou taisez vous de grâce ! Je n’aime pas crier avec les loups.

    Houria
    26 janvier 2017 - 19 h 04 min

    Rendre compte.C’est déjà le
    Rendre compte.C’est déjà le démarrage d’un excellent procédé démocratique.

    Dziri
    26 janvier 2017 - 17 h 31 min

    M. Benzetat, je crois que
    M. Benzetat, je crois que vous allez vite en besogne pour tenter de supplanter le public algérien, les autorités publiques et sportives et surtout la presse sportive et…la justice. Vous tentez vainement de ramer a contre courant des faits en défendant l’indéfendable. Les faits sont pourtant la et la responsabilité du » super homme d’affaires » dans la débâcle du sport algérien, pas seulement le foot ball est nettement engagée. Il en est de même pour les jeux olympiques ou, contre toute attente, personne des responsables ne semble avoir été inquiétée. Et pourtant, pour une banale histoire d’organisation de cette CAN arrachée par le Gabon, un ministre y avait laisse les plumes. Il est temps d’arreter d’incriminer les entraineurs qui…le plus souvent préfèrent fuir a être congédiés. Il est aussi temps de cesser de dépendre presqu’exclusivement de concitoyens opérant a l’étranger et songer, 60 ans après l’indépendance d’avoir une école algérienne des sports, surtout de foot ball .Je pense et sans avoir jamais rencontre M. Raouraoua ou tout autre responsable du sport algérien, y compris un Ministre, et c’est tant mieux, je pense donc que le moment de tourner la page et de conjurer le sort pour notre chère Algérie, est enfin arrive. Et…pas seulement en sport!

    T O TO
    26 janvier 2017 - 16 h 10 min

    40 MILLIONS ET ON ARRIVE PAS
    40 MILLIONS ET ON ARRIVE PAS A TROUVER DES BONS JOUEURS.MAIS DETROMPER VOUS IL Y EN A BEAUCOUP .IL FAUT LES CHERCHERS DANS LES PETIT CLUBS A PARTIR DE 12 ANS ET QU IL INTEGRE UNE ECOLE SPECIALE SPORT ETUDES.A L IMAGE DE L ECOLE DES CADETS.MAIS ON PREFERE PREPARER LA GUERRE DEUX POIDS DEUX MESURES .

    Alilappinte59
    26 janvier 2017 - 15 h 29 min

    Ce n’est pas le football qui
    Ce n’est pas le football qui me calme de mes soucis et encore moin les problèmes que vive certains algeriens… ci nous somme fans de football, c’est parceque nous aimons le sport, que l’Algérie gagne ou perd ne change rien nos habitudes de tout les jours, travail,facture, chômage. Dire que l’état ce protège en limogeant entraîneur et président, cela me prouve votre immaturité mr le journaliste, il me semble que Ca vous dérange qu’ont veuillent la tête de raouraoua et sont ministre en lisant votre article, j’ai même l’impression que vous méprisez le lecteur algeriens. Nous somme passionné par le sport et non le sport n’est pas une religions pour nous, alors de croire que nous oublions nos soucis grâce au sport, cela est faux. Ne nous comparée pas au occidentaux ou au pays sud américain ou le foot est une religion. C’est juste une passion non un désire… J’ai demandé le premier qui fallait que des têtes tombés et celle de certains journalistes mercenaires incompétents. Vive boutlefika.

      Anonymous
      27 janvier 2017 - 11 h 42 min

      Ali-Ladinde 16:28 ou es tu
      Ali-Ladinde 16:28 ou es tu ali la dinde tu es une girouette tu recherche la force du vent pour réagir;normal c’est dans tes gènes un soumis restera un soumis; un rekhiss restera rekhiss toutes son existence; tu n’es pour rien;stp arrète de salir le nom d’ALI LA POINTE;tes maitres sont devenus le premiers ou monde arabe en matière de corruption;alors tu es bien content tu te cache comme les reptiles a sang froid de lache

        RAIS
        29 janvier 2017 - 2 h 32 min

        Quand on intervient en
        Quand on intervient en anonyme pour insulter les gens, on appelle ou e ça de la lâcheté et là le mot qui convient à ta personnalité est bien erkh…. Quand on n’a d’arguments on termine par les insultes.

    MEHDI
    26 janvier 2017 - 14 h 03 min

    Tout a fait d’accord avec
    Tout a fait d’accord avec votre analyse.

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