Du rôle des intellectuels et des artistes

Par Kadour Naïmi – Il est nécessaire de s’entendre sur un terme : ce qu’on appelle «engagement», celui de l’artiste en particulier, et de l’intellectuel, en général. Ce terme a été trop galvaudé. Dans un premier temps, il désigna les personnes qui s’opposaient à toute forme d’injustice, qu’elle provienne des individus mais, surtout, de la caste contrôlant l’Etat. L’avènement du «socialisme étatique» bolchevique transforma cette notion en servilisme en faveur de l’Etat du «prolétariat», plus exactement de la nomenklatura qui l’occupait ; en Algérie, cet Etat s’appelait «populaire».

En réalité, cette institution était dominée par une caste inédite, une nouvelle forme de bourgeoisie, exploitant le peuple de manière concentrée, puisque l’Etat était le patron unique, régissant tous les domaines de la vie sociale, sans exception.

En particulier, le contrôle des idées était devenu une machine monstrueuse de conditionnement et de dressement social. Ce rôle infâme fut assumé par les intellectuels et les artistes, modernes scribes et mandarins.

Les idéologues exerçaient leur dressage des esprits au nom de l’«esprit de parti» (unique) ; les artistes et écrivains, eux, produisaient selon la règle du «réalisme socialiste».

Ainsi, dans le domaine de la culture, tout ce qui était vivant auparavant, du temps du tsarisme en Russie, et du colonialisme en Algérie, fut réduit à la stagnation, à la médiocrité et à la régression. Allégeance à la «pensée unique», celle du «chef» de la nation, censé être le meilleur, sinon la seule tête capable de penser et de dicter ce qui est bon et beau. Que ce «Chef» ait usurpé le pouvoir par les armes ne compte pas ; seul importe son statut de Maître suprême. L’esprit mandarin se plie toujours et vénère la puissance obtenue par la violence. Louis Aragon chanta le «grand Staline» qui faisait «fleurir le printemps».

De la révolution russe de 1917 jusqu’à aujourd’hui, partout, ce phénomène déconsidéra la notion d’engagement au point de la transformer en une attitude servile, produisant des œuvres et des idées médiocres et ridicules.

Cette légitimation du régime dominateur, sous les prétextes les plus fallacieux, était récompensée par des privilèges, des «honneurs» et des médailles aux artistes et intellectuels. Ils étaient indiqués et se désignaient eux-mêmes comme «amis du prolétariat» (Russie) ou du «peuple» (Algérie). Ils joignaient la compromission au mensonge : par leur soutien au régime, ils prétendaient être au service du… peuple ! Ainsi, ils avaient le beurre (postes administratifs), l’argent du beurre (salaires convenables et autres privilèges) et même le corps de la fermière (la prétention d’être au service du peuple). Peut-on produire plus méprisable imposture ?

Quant à la «société», elle est si aliénée qu’elle condamne avec indignation une femme qui vend son corps mais pas un homme qui vend son cerveau ; elle fustige un mercenaire qui emploie les armes en échange de salaire mais pas le mercenaire qui utilise le cerveau en échange d’une rémunération.

Par conséquent, les authentiques intellectuels et artistes, engagés au service de la seule vérité, montraient qui étaient les victimes des détenteurs du pouvoir étatique. Ces pratiquants de la vérité devinrent des «renégats», des «gauchistes», des «ennemis du peuple», des «alliés objectifs de l’impérialisme et de la réaction».

Ceux qui ne choisirent pas le silence ou le suicide, ni eurent le désir ou la possibilité de s’exiler, subirent brimades, arrestation, torture et assassinat.

Dans l’Antiquité, en Occident, on condamna Socrate à mort ; en Extrême-Orient, le premier empereur de Chine massacra les intellectuels et fit de leurs livres un autodafé. Au Moyen-Âge, à Rome, l’Eglise brûla le philosophe Giordano Bruno ; à Baghdad, le mystique Alhallâj fut torturé jusqu’à ce que mort s’ensuive. Au début du XXe siècle, Maiakovsky se suicida, en Russie ; en Algérie, Mouloud Feraoun fut tué par les fascistes colonialistes ; durant la dictature de Boumediène, le poète Jean Sénac fut assassiné dans des circonstances «mystérieuses». Puis vint le pire : les dix années sanglantes où toute tête pensante devait se taire ou mourir.

Cependant, les intégristes islamistes ne sont pas les seuls à considérer la pensée libre comme leur premier ennemi, à éliminer de toutes les manières. Tout totalitarisme, quelle que soit son étiquette, agit de façon identique : supprimer les idées qui ne sont pas les siennes, c’est-à-dire celles qui refusent l’allégeance à une domination sur le peuple, quelle que soit sa forme. Toute domination ne s’exerce que pour exploiter les asservis.

Le «libéralisme», lui, se contente d’acheter les cerveaux comme n’importe quelle vulgaire autre marchandise. Au début du XXe siècle, à un journaliste qui lui demandait pourquoi il ne se proposait pas comme candidat aux élections pour diriger le gouvernement, le baron Rothschild répliqua : «Je n’ai pas besoin d’y être, il me suffit de payer les ministres.» Un dicton italien affirme : «La mère des imbéciles est toujours enceinte.» Nous constatons que celle des scribes et mandarins de tout acabit aussi. Et, malheureusement, ils sont la majorité.

Ce phénomène porte les esprits les moins éclairés à jeter le bébé avec l’eau sale. Ils confondent l’engagement authentique, tel qu’il est né historiquement (depuis Lao Zi et Diogène le «Cynique»), avec le travestissement qu’en ont fait les dominateurs de tout genre. Le comportement des scribes-mandarins est, dans son essence fondamentale, identique, quelle que soit la caste maîtresse.

En Occident, les «grands» Platon et Aristote ont justifié l’esclavagisme comme phénomène «naturel» ; en Orient, l’«illustre» Confucius légitima le servilisme général. Et, partout, on prête aux divinités panthéistes (Inde) et au Dieu monothéiste la responsabilité d’avoir établi les riches et les pauvres, les maîtres et les serviteurs, en promettant aux malheureux sur terre le bonheur suprême au ciel. Et, comme par hasard, ceux qui diffusent cette conception sont les serviteurs patentés des dominateurs.

Les scribes-mandarins ne naissent pas pour vivre mais pour avoir une carrière ; ils ne trouvent pas leur jouissance dans la liberté mais dans la servitude ; leur valeur suprême n’est pas la dignité mais le compte en banque ; leur ambition n’est pas l’honneur mais «les honneurs» accordés par leurs maîtres. Cette calamité n’est pas spécifique à l’Algérie actuelle ; on la trouve partout et toujours. Durant les périodes historiques de régression des droits humains, cette espèce sociale pullule, comme les microbes dans l’obscurité. Nous traversons ce genre d’époque. Les vents sont contraires aux peuples, favorables à leurs exploiteurs de tout poil. Alors, que faire ?

D’abord, ne pas juger l’humanité au dérisoire critère d’une vie humaine, la nôtre. Il faut s’élever à une vision ample. On s’aperçoit, alors, que l’humanité connaît successivement des phases de flux libératoire et de reflux oppresseur. Cependant, chaque fois, un progrès se réalise, si minime soit-il, grâce aux efforts des meilleurs citoyens, à leurs idées et à leurs luttes. Ne sommes-nous pas passés de l’esclavagisme au féodalisme, puis au capitalisme ainsi que du colonialisme aux nations indépendantes, même si néocolonisées ?

Il y eut également les courtes périodes de mouvements émancipateurs des travailleurs (pays de révolution socialiste) et des peuples (révolutions anticoloniales). Malheureusement, ces mouvements, eux aussi, ont subi un reflux : les travailleurs et les peuples se sont retrouvés dominés par une nouvelle classe sociale, étatique.

Cependant, un pas en avant a été réalisé. Il reste à poursuivre le chemin, le long, difficile et patient chemin de l’espèce humaine pour sortir de la préhistoire : celle où existe domination d’une minorité sur la majorité.

Quel que soit l’obscurantisme en cours, pour toute personne qui a le sens de la réelle dignité humaine – d’abord la sienne –, il faut s’efforcer à penser de manière rationnelle, scientifique, équitable, en tenant compte de l’histoire humaine dans sa longue phase, avec ses flux et reflux.

Cela implique, durant la phase de reflux, de ne pas perdre de vue que tôt ou tard viendra le temps du flux. Le rôle des honnêtes citoyens est de contribuer à sa venue, selon les capacités personnelles. Admirons ce vieux paysan qui, durant les dernières années de son existence, aimait employer son temps à planter des arbres, en sachant qu’il n’en récoltera pas les fruits : «C’est une belle manière de vivre mon temps. La pensée que d’autres, après moi, en savoureront les fruits est déjà pour moi une agréable récompense !»

Pour les artistes et les intellectuels, planter des arbres consiste à rechercher et affirmer la vérité. Mais celle-ci pose problème : «Si on supprime du même coup les vérités dangereuses à proclamer et les vérités désagréables à entendre, que restera-t-il ? Car enfin, j’ai beau chercher, je n’aperçois pas un troisième groupe.

Déclarons-le sans barguigner. Aucune vérité n’est bonne à dire, tel est le vrai sens du texte. Peut-être même n’y a-t-il pas de Vérité. Pilate, qui LA voyait face à Face, n’en était pas sûr.»[1]

On comprend donc le danger causé par la pratique de la vérité.

Sur le plan social, elle consiste à distinguer clairement entre ceux qui dominent-exploitent-aliènent, d’une part et, d’autre part, ceux qui en sont les victimes. Puis agir en faveur de ces derniers, exclusivement. Parce que le respect des droits de chacun dépend de celui de tous. Bien entendu, cette exigence de vérité se paie toujours en carrière brisée, en argent refusé, en «honneurs» niés et, parfois, par l’exil, intérieur ou extérieur, la prison et même la vie.

En cette époque actuelle de mondialisation capitaliste triomphante (jusqu’à un certain point), comme durant les sombres périodes subies auparavant par l’humanité, il y a toujours, heureusement, une minorité de personnes pour lesquelles aux «honneurs» est préféré l’honneur ; à l’argent, la dignité ; à la carrière, l’équité.

Le terme «engagé» est désormais vieilli et sali. En réalité, il ne veut rien dire. En effet, n’est-on pas toujours «engagé» d’une manière ou une autre ? Soutenir une caste exploiteuse, la combattre ou y être indifférent, n’est-ce pas, à chaque fois, un choix, donc une forme d’engagement ?… Le «désengagement», lui-même, n’est-il pas un «engagement» ?

Aussi, plutôt que de savoir en faveur de quoi un artiste ou un intellectuel est «engagé», je préfère simplement demander à ce producteur d’idées : écris-tu la vérité, toute la vérité, rien d’autre que la vérité ? Es-tu capable de déceler tes éventuelles erreurs, produites par l’égoïsme de ton super-ego toujours en éveil, puis de les corriger ? Admets-tu que nul n’est infaillible, que le chemin de la connaissance est un processus qui consiste à aller non pas vers plus de vérité mais vers moins d’erreur ?

De l’interrogé, il n’est pas nécessaire d’obtenir une réponse verbale ; son regard et la couleur de ses joues suffisent. Mieux encore, savoir qui lui fournit les moyens d’existence matérielle est la meilleure réponse. Parfois, cependant, celle-ci est significative.

Quand Albert Camus déclara : «Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice», on comprend, alors, son opposition à la lutte de libération anticoloniale algérienne. Voici comment on peut écrire l’essai «L’homme révolté» tout en s’opposant à la révolte des colonisés contre le système qui les opprimait, et dont Camus tirait profit.

De même, quand un artiste ou un intellectuel soutenait le «président» Boumediène, le déclarant «progressiste», en ignorant son rôle de dictateur militaire, on pouvait constater qu’en adoptant cette attitude l’artiste ou l’intellectuel trouvait un avantage matériel personnel.

Rappelons un fait significatif. Au temps du Front populaire en France, quand un journaliste demandait à interviewer le président du Conseil Léon Blum, ce dernier tenait d’abord à savoir de qui ce journaliste recevait son salaire.

Y a-t-il meilleur «salaire» que la dignité personnelle, la vérité et la solidarité avec les victimes de l’iniquité sociale ?

Celui qui voudrait approfondir le problème de l’«engagement» de l’intellectuel et de l’artiste trouvera des réflexions stimulantes dans ces trois ouvrages : Julien Benda, La Trahison des clercs ; Paul Nizan, Les Chiens de garde ; Serge Halimi, Les Nouveaux Chiens de garde.

K. N.

Léon Bloy, Exégèse des lieux communs, édition Mercure de France, Paris, 1902, point XXXIII Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Téléchargeable ici : http://fr.wikisource.org

Ndlr : Les idées et opinions exprimées dans cet espace n’engagent que leurs auteurs et n’expriment pas forcément la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.

 


 

Comment (15)

    Anonymous
    5 février 2017 - 10 h 36 min

    Intéressant, mais dommage que
    Intéressant, mais dommage que vous n’ayez pas souligné davantage le rôle néfaste de l’ethnocentrisme qui tenta de prouver la domination de l’Occident par des théories qui servirent à justifier les conquêtes coloniales. Durant cette sombre période, cette théorie philosophique, qui avait puisé ses sources chez Pascal, Descartes et d’autres penseurs scientistes, avait fait croire à la supériorité de certaines valeurs occidentales et contribué à la déculturation des peuples colonisés. Quant au regretté Président Boumediene, tout en ayant été l’homme de la situation qui exigeait l’instauration d’un régime dictatorial, il ne fut pas moins le plus progressiste de tous les dictateurs militaires qui lui succédèrent au pouvoir, tant officiel qu’occulte. En outre, je peux témoigner que les intellectuels ayant travaillé avec l’illustre Chef d’Etat n’ont pas tous cherché ou trouvé un avantage matériel personnel. Vous les trouverez notamment parmi ceux qui fondèrent SONATRACH et contribuèrent à sa survie et à sa croissance, avec un dévouement sans faille à la cause de l’Etat algérien, une compétence affirmée et une abnégation dépourvue de toute convoitise égoïste.

    Hend Uqaci
    3 février 2017 - 9 h 36 min

    Comme vous dites la phrase de
    Comme vous dites la phrase de Camus : « entre la justice est ma mère je choisirais ma mère » proférée dans un contexte particulier et d’ailleurs regrettée par la suite en tant que telle, a été extraite de tout ce que camus a écrit pour justifier sa lapidation et elle ne parait inadmissible que parce que c’est Camus qui l’a dite. Et Combien même c’est Camus qui l’a dite la cabale anti-camusienne est d’une malhonnêteté intellectuelle inqualifiable car la lui aurait-on reprochée s’il avait était un combattant du FLN, au pays de » ldjenatou tahta aqdami el oumahate » ? On a oublié les » ma3ek ya Falastine dhalem oula madhloum » et beaucoup de phrases épouvantables pour justifier des atrocités. On a attribué à Boutef cette réflexion, qu’il me pardonne si je le plagie : Camus est un algérien, n’importe quel algérien aurait dit la même chose. Mais Camus et Sartre sont les intellectuels les plus engagés de leur temps qu’ils ont marqué . Sauf que je trouve que Sartre a été plus conséquent , sa vie a été conforme à sa philosophie malgré la rigueur , les difficultés et les entraves de la praxis. Camus, lui, était loin de tout cela , on ne saurait dire de lui qu’il a mis en pratique sa philosophie de l’absurde et cette phrase célèbre si elle est désarçonnante, à mon avis, ce n’est pas parce qu’elle concerne la guerre d’Algérie, car sur ce plan elle pourrait être comprise par des non-algériens , et nous ne sommes pas les seuls au monde. J’ai trouvé personnellement que Camus a été tristement hilarant en prononçant cette phrase : pour l’homme qui a écrit » l’Homme révolté » et « l’Etranger » où il illustre sa philosophie de l’absurde, où un homme se dévergonde au lieu de faire le deuil et d’aller à l’enterrement de sa mère. Dire « entre la Justice est ma mère je choisirais ma mère » est une négation rédhibitoire pour toute sa pensée. Mais ce n’est pas une raison de lui contester son engagement.

    GHEDIA Aziz
    2 février 2017 - 18 h 13 min

    Enfin, j’ai trouvé un homme !
    Enfin, j’ai trouvé un homme ! C’est comme cela que se serait certainement écrié Diogène, lui qui a cherché pendant toute sa vie, en plein jour et à la lumière de sa bougie, sans qu’il puisse trouver la moindre ombre ni la moindre trace de ce bipède pensant. Pourquoi cette petite digression ? Tout simplement parce que, dans mon entourage constitué pourtant de soit disant intellectuels, on s’étonne lorsqu’il m’arrive de citer Diogène de Synope. Or, là, notre auteur semble non seulement le connaître mais certainement l’apprécier aussi. J’en suis ravi. Diogène, anticonformiste qu’il était, est mon philosophe antique préféré. Quant à Camus, auquel j’ai déjà consacré deux ou trois articles sur Agoravox, il y a quelques années maintenant, je le considère, personnellement comme un intellectuel algérien à part entière malgré sa fameuse phrase, citée ici par l’auteur. Cette malheureuse phrase, prononcée lors d’une conjoncture particulière ( l’attribution du prix Nobel) trouve son explication, à mon sens, dans les vicissitudes de l’histoire. N’en tenons pas rancune à Camus.

      Lady Faria
      3 février 2017 - 6 h 57 min

      Bonjour. L’homme à qui un
      Bonjour. L’homme à qui un tonneau tenait lieu de maison envoya vertement balader Alexandre le Grand par cette cinglante réplique : « Ôte-toi de mon soleil ! » Voilà ce qu’a répondu ce cher Diogène au roi proposant d’exaucer ses vœux. Diogène le cynique, que l’on appela à sa mort Diogène le fou… De là à en faire l’éponyme d’un syndrome, il n’y avait qu’un pas, allègrement franchi au point qu’aujourd’hui, on étudie pas moins Diogène en psychiatrie qu’en philosophie. Dans la foulée, puis-je vous demander, M. Ghedia, un lien vers vos articles traitant de Camus, sur Agoravox? Camus, qui disait de l’intellectuel en général (et de l’écrivain en particulier) qu’il « ne peut se mettre au service de ceux qui font l’histoire : il est au service de ceux qui la subissent», et, en substance, que sa seule raison d’exister est d’être le porte-parole des sans voix.

        Hend Uqaci
        3 février 2017 - 10 h 11 min

        Chacun Ses lectures a Lady.
        Chacun Ses lectures a Lady. Moi, dans mes souvenirs de lecture, j’ai entre autre retenu que Diogène se baladait avec sa lanterne en plein jour et quand on lui demandait pourquoi , il répondait : « je cherche l’Homme ». Mais je crois que Diogène n’est pas le meilleur exemple pour l’engagement intellectuel. Choisir le fondateur du « Cynisme » comme exemple de l’engagement ça me parait osé. L’anecdote avec Alexandre le grand est une caricature de toutes les frasques de Diogène, qui n’altèrent en rien l’immensité se sa pensée, bien sûr,. Mais Diogène était un contre-exemple d’intellectuel de son temps et les anecdotes qui le concernent ne sont pas toutes bonnes à dire à nos enfants: j’en ai des qui ne passeront jamais la modération.

        krimou
        4 février 2017 - 20 h 43 min

        Ah ce cher grand Alexandre !
        Ah ce cher grand Alexandre ! Saint Augustin raconte l’anecdote suivante :
        “On dit qu’un pirate prononça ces paroles devant Alexandre le Grand : Comment j’ose malmener le monde entier?
        moi je ne le fais qu’avec un petit bateau, et on me traite de voleur. Toi Alexandre tu fais pareil mais avec une immense flotte, on t’appelle empereur.” Saint Augustin, La Cité de Dieu, Livre IV, Chapitre IV. Camus mis à part ses articles sur la misère de la Kabylie, parus à l’époque dans Alger-Républicain, il n’était pas du coté de la veuve et des orphelins (Algériens). Il écrivait pour les siens , les pataouètes folkloriques de Bab El-Oued . Passons à des choses plus interessantes.

    Anonymous
    2 février 2017 - 17 h 15 min

    Sujet trop complexe… Utile
    Sujet trop complexe… Utile ?… Ce qualificatif de « Dictateur » collé à Boumédiène n’est pas Algérien, c’est d’ailleurs un mot de la langue de ceux que LES Boumédiène ont combattu, au prix de leurs vies respectives. Militaire, oui, et heureusement, la vraie Algérie sera éternellement militaire, doit le rester sans en rougir, c’est par les armes qu’elle a pu voir Le Jour contre une nuit « interminable ». Sujet trop, trop complexe… Question : Ceux qui composèrent les chants de guerre, et l’hymne si viril ne vendaient rien, ils donnaient, tout comme LES Boumédiène donnaient, alors je me méfie de tous les livres des « penseurs » occidentaux. Ceux qui ont aidé Boumédiène étaient simplement eux aussi Boumédiène, le défi était impossible, la suite l’a illustré, « La France » avaient miné notre collectivité, attention, le regard rétrospectif déconseille la facilité, Boumédiène fut un miilitaire « spartiate », tout sauf un « dictateur », ça, ça s’applique aux Barbares enfantés par l’histoire chrétienne, via « La Renaissance »… ETC…

    Lady Faria
    2 février 2017 - 13 h 54 min

    D’accord, c’est anecdotique.
    D’accord, c’est anecdotique. Oui, c’est terre à terre mais wallah que c’est authentique. Voilà, T. a 19ans. Elle est étudiante à Alger. Elle me raconte que l’autre jour, dans un bus du Cous qui l’emmenait à l’université, on la dévisageait et la montrait du doigt car… elle lisait un livre (Les Contes philosophiques de Voltaire), ih, na3am, un livre ! Des étudiant(e)s s’étonnent de voir une des leurs plongée dans la lecture d’un bouquin ya 3ajaba ! Et pourtant, quoi de plus logique qu’une étudiante lisant un livre dans un transport universitaire ? La même étudiante, un autre jour, prend le Cous pour rentrer chez elle après une semaine éprouvante (période des examens oblige). Cette fois, elle a sa guitare en bandoulière. Elle veut juste se détendre un peu et s’aérer l’esprit. Elle s’assied et commence à jouer et là, kif kif, rebelote, tous les regards se tournent vers elle, les oreilles se tendent et les langues s’indignent : « Mais c’est un transport universitaire, c’est pas un cabaret ! » Ah bon? Heu, ya3ni elle jouait du metal, pas du raï pourtant… Alors yarham waldikum vénérables contributeurs, khetouna avec les intellectuels et les artistes en Algérie, matzidouch thedrou a3lihoum dans une société kima hadi !

      Moh d'ici
      3 février 2017 - 17 h 18 min

      Et hop votre amie!! De
      Et hop votre amie!! De Voltaire, à la guitare en bandoulière ! ! C est vraiment terre a terre , mais qu elle fasse gaffe à la fourrière!! Aujourd hui plus qu’hier.

        krimou
        4 février 2017 - 20 h 53 min

        L’un n’empêche pas l’autre,
        L’un n’empêche pas l’autre, Voltaire est mort en écrivant de trés belles choses sur l’Islam, quant à la guitare ce sont les arabes qui lui ont la cinquième corde, les Ikhwan Es-Safa disent même que c’est Pythagore, né dans le Haran (Syrie) qui inventa le luth. On appelle cela culture générale, certains se forment, comme d’autres se déforment.

      Sauce algerienne
      3 février 2017 - 18 h 35 min

      @lady faria :' »dans une
      @lady faria :' »dans une société kima hadi » ??? ?et voila comme toujours ,apres nos mâles savants ,nos femmes savantes se trompent aussi de peuple!! Sayi khitnak ya madame.

        Lady Faria
        3 février 2017 - 19 h 53 min

        Oui, je persiste et signe,
        Oui, je persiste et signe, « une société kima hadi », je veux dire une société où, en ces temps de disette spirituelle, la culture et l’instruction dépérissent et où les mentalités rétrécissent, une société où il est ardu d’exister quand on est un intellectuel ou un artiste. Cela est d’autant plus vrai quand on est les deux à la fois : un artiste doublé d’un intellectuel et vice-versa. Et ça l’est plus encore pour une femme que pour un homme. Je me trompe peut-être d’époque, mais pas de peuple.

          Sauce algerienne
          3 février 2017 - 21 h 55 min

          To lady faria :Quand l
          To lady faria :Quand l intellectuel ou l artiste ,homme ou femme soit il n est pas au meme diapason que son mileu,les gens de musique disent tout simplement qu ‘il y a ‘ » FAUSSE NOTE  »

    khouyatekon
    2 février 2017 - 9 h 35 min

    Monsieur sauf votre respect
    Monsieur sauf votre respect ,vous êtes dans l’utopie totale et dans la prose.

    Karamazov
    2 février 2017 - 9 h 16 min

    Je suis très étonné de vous
    Je suis très étonné de vous voir aborder ce sujet en omettant de citer Sartre qui pourtant sur ce sujet n’a pas été le moins disant. C’est le plus grand intellectuel de notre siècle dont l’engagement n’a pas été qu’intellectuel et qui a souvent joint l’action à la réflexion. Je pourrais abonder ans votre sens mais comme vous le dites le sujet étant galvaudé cela serait inutile . Une remarque cependant sur cette notion d »’intellectuel engagé ». N’est-ce pas un pléonasme ? Sartre écrivait qu’ un intellectuel quoi qu’il fasse est de toute façon engagé. J’ajouterais : mais le sait – il ? C’est ça la vraie question !

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