La police marocaine expulse un photographe espagnol de la ville occupée de Laâyoune

La police marocaine a expulsé jeudi le photographe indépendant espagnol Bernat Millet de la ville sahraouie occupée de Laâyoune, rapporte ce vendredi la presse espagnole. Le photographe espagnol, accusé par les autorités marocaines de «travailler avec les activistes sahraouis qui militent pour le droit de leur peuple à l’indépendance», est entré mercredi dernier par route à Laâyoune, a déclaré Bernat Millet à l’agence EFE. Il a précisé qu’il a été «détenu la nuit dans un point de contrôle à Laâyoune pendant trois heures puis forcé à prendre un taxi en direction de la ville d’Agadir».     

S’apercevant que le photographe n’est pas un «simple touriste» et ayant eu des contacts avec des journalistes sahraouis activant pour la cause de leur pays, la police l’a réprimandé en l’expulsant de Laâyoune, précise la même source. Bernat Millet, âgé de 30 ans, voulait, a-t-on indiqué, réaliser un reportage photographique sur «la vie du peuple sahraoui et les différentes formes des violations des droits de l’Homme commises par l’occupant marocain depuis plus de quarante ans».

Surveillé par la police qui suivait ses mouvements, le jeune photographe catalan, qui a contacté le président d’une équipe de journalistes sahraouis militant pour les droits de l’Homme, a été arrêté, interrogé puis expulsé hors des territoires sahraouis occupés. Le photographe espagnol a exprimé son indignation et dénoncé par ailleurs «la violation de la liberté d’expression et l’exercice du journalisme libre dans le territoire du Sahara Occidental occupé par le Maroc».

L’organisation britannique de défense des droits de l’Homme Adala a recensé «l’expulsion arbitraire» de pas moins de 85 personnes entre observateurs étrangers, défenseurs des droits de l’Homme, journalistes et d’autres militants de la cause sahraouie, assurant que le but de ces actions répressives était de «faire taire la voix des défenseurs des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés». L’ONG rappelle que le Sahara Occidental relève d’un processus de décolonisation consacré dans les résolutions des Nations unies et, de ce fait, «le Maroc ne dispose d’aucun droit d’interdire aux journalistes et observateurs internationaux d’entrer au Sahara Occidental».

Agence

Commentaires

    Thidhet
    10 février 2017 - 16 h 58 min

    Comment peut-on vouloir
    Comment peut-on vouloir connaître et faire connaître les souffrances d’un peuple avec la bénédiction de ses tortionnaires? C’est une bonne chose que le Makhzen interdise l’entrée de la RASD à partir de des frontières. Comme ça, seuls les véritables amis du Polisario pourraient y aller. Quiconque veut vraiment savoir ce qui se passe dans ce territoire martyrisé, n’a qu’à passer, clandestinement s’il le faut, par la Mauritanie, l’Algerie ou même l’Atlantique. Après tout il s’agit d’une zone de guerre.

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