Amar Belani explique pourquoi l’Algérie a voulu revoir son partenariat avec l’UE

Le Conseil d’association marque un tournant dans les relations algéro-européennes. D. R.

Dans un entretien au quotidien El-Watan, Amar Belani, ambassadeur d’Algérie à Bruxelles et chef de mission auprès de l’Union européenne, a fait le point sur l’évolution des relations entre l’Algérie et l’Union européenne et dit pourquoi cette 10e session du Conseil d’association était importante. Amar Belani soutient d’emblée que ce Conseil d’association marque un tournant dans les relations algéro-européennes. «C’est la confirmation de la volonté politique et de l’engagement de l’Algérie et de l’UE d’imprimer un saut qualitatif à la relation bilatérale globale pour consacrer son caractère stratégique ; ensuite, la décision de multiplier la fréquence des contacts à un haut niveau pour approfondir notre dialogue politique et notre coopération sur les défis multiformes qui se posent dans notre région», dit-il. Le diplomate algérien évoque «la densification de la coopération qui s’est accompagnée de la conclusion de nombreux instruments et conventions qui pavent la voie de manière concrète à cette nouvelle dynamique que les deux parties ont l’ambition d’impulser dans le cadre de l’équilibre des intérêts».

L’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles insiste sur l’idée que la refondation du partenariat algéro-européen était devenue nécessaire depuis l’adoption de la nouvelle politique de voisinage rénovée qui a été débarrassée des scories de l’ancienne approche européenne en direction du partenariat du Sud (paternaliste, verticale et euro-centriste). Que contient ce partenariat rénové ? «La nouvelle approche à laquelle nous avons activement participé est fondée sur la différenciation, l’appropriation et la définition conjointe des priorités, selon nos besoins et nos spécificités», insiste-t-il. Et d’ajouter : «Ce sont exactement les priorités de partenariat qui figurent dans le document que nous avons endossé à l’occasion de ce Conseil d’association. Il s’agit d’une coopération renforcée dont les axes et les pistes opérationnelles ont été définis d’un commun accord dans le cadre d’un partenariat d’égal à égal.»

M. Belani indique que les cinq axes retenus s’articulent autour de : le dialogue politique, la gouvernance, l’Etat de droit et la promotion des droits fondamentaux ; la coopération, le développement socioéconomique inclusif, les échanges et l’accès au marché ; le partenariat sur l’énergie, le changement climatique, l’environnement et le développement durable ; le dialogue stratégique ; la sécurité et la dimension humaine, les migrations et la mobilité.

L’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles indique que l’Algérie est le premier pays dans la région de l’Afrique du Nord à conclure avec l’UE. S’agissant de l’évaluation de l’Accord d’association, il attire l’attention sur le fait que la demande réclamée par l’Algérie en 2015 partait du principe que les circonstances prévalant au moment de la signature de l’Accord d’association en 2005 avaient fondamentalement changé. Il fait remarquer que le bilan de la coopération, censé revêtir un caractère asymétrique à l’avantage de l’Algérie vu l’écart de développement, est toujours en faveur de l’UE (en 11 ans de mise en œuvre de l’AA, l’Algérie a importé pour plus de 250 milliards de dollars et a exporté vers l’Europe pour moins de 14 milliards de dollars en produits hors hydrocarbures). Le diplomate algérien signale également la faiblesse des investissements européens en Algérie, alors qu’ils sont censés compenser le manque à gagner du Trésor public en recettes douanières et aider à l’émergence d’un tissu productif national compétitif.

Pour lui, «cette démarche ne visait nullement à remettre en cause l’Accord d’association, bien au contraire». Il s’agissait surtout, mentionne-t-il, «de l’utiliser pleinement dans le sens d’une interprétation positive de ses dispositions permettant un rééquilibrage des liens de coopération, en droite ligne avec les dispositions de l’article 1 alinéa 2 de l’Accord d’association qui prévoit de développer les échanges et d’assurer l’essor de relations économiques et sociales équilibrées entre les parties».

Amar Belani assure que «cet exercice d’évaluation a permis de poser, dans un climat empreint de sérénité et de compréhension mutuelle, un premier diagnostic sur les dysfonctionnements constatés de part et d’autre dans la mise en œuvre de l’Accord d’association». Il a également permis, poursuit-il, «d’identifier des pistes à même d’apporter des correctifs et de tracer des perspectives de coopération, étant entendu que l’effort conjoint de monitoring et d’accompagnement devra se poursuivre, eu égard au caractère dynamique du partenariat bilatéral et à l’évolution erratique du contexte économique mondial».

Le chef de la mission algérienne auprès de l’UE a fait savoir que «le gouvernement algérien, pour sa part, a pris des mesures urgentes et nécessaires visant la diversification de l’économie et la stimulation de sa compétitivité, la réduction de sa dépendance aux hydrocarbures, la rationalisation des dépenses publiques, une meilleure régulation du commerce extérieur et la préservation de l’équilibre budgétaire».

Cet effort, a-t-il assuré, «nous comptons le poursuivre et le consolider avec le soutien de nos partenaires économiques et commerciaux, au premier rang desquels figure bien entendu l’Union européenne en tant que partenaire structurel majeur et historique de l’Algérie, pour trouver ensemble les mécanismes susceptibles d’aboutir à un équilibre dans la coopération (…)». C’est, a soutenu Amar Belani, «le sens du partenariat gagnant-gagnant que nous nous sommes engagés à asseoir sur la base de la réciprocité et l’équilibre des intérêts», précisant néanmoins qu’il demeure entendu qu’à chaque fois que les circonstances exceptionnelles l’exigent, l’Algérie fera appel à nouveau à la compréhension de l’UE et à l’esprit de partenariat qui fondent les relations algéro-européennes.

Khider Cherif

Comment (19)

    Anonyme
    17 mars 2017 - 23 h 13 min

    Juste la facon dont Elles le
    Juste la facon dont Elles le regardent toutes les deux (certainement pas amoureuse pour qu’on soit clair)en dit long sur ces relations dont ils parlent. Regardons plus loin. Rien de bon ne peut nous venir de l’Europe et certainement rienp du Moyen orient.

    Nobody Paris
    17 mars 2017 - 11 h 06 min

    Extraits des Damnés de la
    Extraits des Damnés de la Terre de Frantz FANON (1961) :

    « Les nations européennes se vautrent dans l’opulence la plus ostentatoire. Cette opulence européenne est littéralement scandaleuse car elle a été bâtie sur le dos des esclaves, elle s’est nourrie du sang des esclaves, elle vient en droite ligne du sol et du sous-sol de ce monde sous-développé. Le bien être et le progrès de l’Europe ont été bâtis avec la sueur et les cadavres des Nègres, des Arabes, des Indiens et des Jaunes. »
    …. à méditer

    Anonymous
    17 mars 2017 - 0 h 41 min

    Il faut que cesse la saignée
    Il faut que cesse la saignée de l’argent public qui profite à l’UE, cet accord d’association doit être annulé, l’Algérie ne fait pas partie du l’UE, elle n’est pas obligé d’acheter les produits européens, le monde est grand, il faut aller voir ailleurs et faire affaire avec des pays qui nous respectent et avec lesquels nous avons à gagner. Basta, le gaspillage de l’argent du peuple, par ces dirigeants auto proclamés d’Alger, qui se rabaissent face à l’UE pour que cette dernière ferme les yeux en période électorale et à la fraude électorale, l’UE joue sur ce tableau pour mettre nos dirigeants auto proclamés à genoux et par voie de conséquence c’est toute l’Algérie et son peuple qui en paient le prix. Basta avec cette accord d’association de dupe qui ne profite qu’à l’Europe au détriment des intérêts suprêmes de l’Algérie, une union européenne qui est en pleine décomposition avec le brexit et d’autres pays tentent d’y en sortir.

    Nobody Paris
    16 mars 2017 - 22 h 29 min

    AH! CES OCCIDENTAUX, ILS
    AH! CES OCCIDENTAUX, ILS FINIRONT PAR NOUS VENDRE LA CORDE
    AVEC LAQUELLE ON LES PENDRA !!!! (Joseph S.)

    Anonyme
    16 mars 2017 - 20 h 58 min

    Je ne crois pas à ces
    Je ne crois pas à ces balivernes venant de ces dirigeants européens aux services du nouvel ordre mondial.
    Ils vont cet fois ci nous achevés noys donner le coup de grâce.

      Di Jijel
      17 mars 2017 - 18 h 20 min

      En effet, comment croire les
      En effet, comment croire les fourberies d’une caste qui ne cesse de trahir son propre peuple, et qui serait tant soucieuse du développement d’un Bougnoulistant quelconque?
      Nos rapports d’avec l’EU ne sont que le prolongement des anciens rapports coloniaux remaniés en rapport entre puissance économique et ses vassaux, c’est le Néo-colonialisme, et l’ironie de tout ça c’est que, le colonisé qui s’est libéré de l’occupation coloniale hier par le sang, invite aujourd’hui ses anciens colons à le recoloniser dans la poche et dans la tête, c’est cela l’esprit du colonisé éternel, le reste c’est de la mandoline.

    Tahar
    16 mars 2017 - 18 h 03 min

    Dans Cet accord Algérie – UE,
    Dans Cet accord Algérie – UE, le Grand Perdant est l’Algérie car elle a beaucoup plus importé de Produits Européens qu’elle n’a exporté de Produits algériens ( Gaz principalement)…En résumé, L’UE a dupé l’Algérie et plus grave encore avec l’accord des Dirigeants qui ont signé ces Accords

    juste
    16 mars 2017 - 18 h 00 min

    UE fabrication US, donc nos
    UE fabrication US, donc nos élites vont négocier avec les représentant des USA. je me demande ce qu’ils veulent négocier!!!

    Anonymous
    16 mars 2017 - 17 h 49 min

    L’ article ne dit pas que l
    L’ article ne dit pas que l’UE a donné à l’Algérie 40 Millions d’Euros d’aide ( 1 Euros vaut 123 Dinars) et que l’UE a critiqué la Gestion du Pays…L’UE a dit en vérité ce que tous les algériens qui lisent les différentes presses nationales et internationales savent depuis longtemps sur la Gestion catastrophique des deniers publiques détournés partout dans le Pays…une hémorragie qui plonge le pays dans de sérieuses difficultés

    NOURA
    16 mars 2017 - 16 h 15 min

    C’est l’accord d’association
    C’est l’accord d’association DU POT DE TERRE et le POT DE FER. du cavalier et de sa monture. du faible et du fort. C’est vrai, MR belani comme d’ailleurs tous les autres, a débité tout un bla bla bla, lorsque vous arrivez à la fin vous oubliez le commencement, Il n’a pas cité un seul cas précis dans un plein sac de promesses vides. Y A SIDI annoncez nous même AU FUTUR ( comme d’habitude !) si nous allons vendre des tomates en devises à l’Europe
    et quand ! C’est toujours l’imprécision, le vague, le confus, l’opaque, l’emporte-pièces, LE FESTI, quoi ?,

    fliti alain
    16 mars 2017 - 15 h 14 min

    L’Algérie ne produit rien d
    L’Algérie ne produit rien d’autre que du pétrole et du gaz:elle n’exporte pas grand chose:par contre elle importe prèsque tout:la moitié des terres Algériennes sont en friches.et,il y a un gros effortt juridique à faire pour faire venir les entreprises étr&ngères et les investissement .Alain.Ali Fliti Economiste Paris-France.

      Di Jijel
      17 mars 2017 - 19 h 37 min

      Votre constat est presque
      Votre constat est presque objectif, quant à ce que vous nous proposez, j’ai des doutes, car ça a tout l’air de la politique Néolibérale de dumping social pratiquée par les Occidentaux dans leurs anciennes colonies.
      Vous voulez qu’on vende nos terres agricoles à vos entreprises pour industrialiser notre agriculture, et tout ce que cela comporte comme dangers pour la santé publique et l’environnement, alimenter vos marchés à moindre coût, avec de la main d’œuvre indigène, et empocher les profits.

      Les efforts juridiques sont nécessaires certes, mais pour faire revenir la diaspora Algérienne qui n’a pas à rougir devant l’expertise et les compétences des entreprise étrangères, et s’émanciper de toutes les dépendances que vous citez.

    l'éveillé
    16 mars 2017 - 13 h 46 min

    la fin de la behbouha met le
    la fin de la behbouha met le pays en situation de mendiant. il va disputer l’aumône de l’U.E aux pays pauvres, du moins des peuples appauvris par leurs respectives, comme nous d’ailleurs. la mafia veut garder pour elle les subsides du pétrole/gaz. 12 milliards pour les généraux, il ne reste pas bezzaf pour les cours, les courtisanes…

      Anonymous
      16 mars 2017 - 13 h 53 min

      Tu vas dégager de ce site
      Tu vas dégager de ce site espèce de minable infiltré mokoko dont l’intervention pue à plein nez l’esclave soumis mokoko qui s’attaque aux généraux algériens, un discours puant contre l’armée algérienne que distille la pourriture marocaine, qui devrait nettoyer le bordel à ciel ouvert qu’est le Maroc au lieu de mêler de affaires internes algériennes..

    Anonymous
    16 mars 2017 - 13 h 19 min

    La sortie de cet accord est
    La sortie de cet accord est possible à tout moment, avec ene telle clause ou pas. Il suffit de dire basta, et c’est fini. Il y a plusieurs alternatives à cet accord de soumission avec d’autres pays, d’autres unions… Si l’Algérie avait conclu un tel accord avec seulement la Corée du Sud, elle aurait beaucoup plus gagné en une seule année en développement, en transfert technologiue, en investissements, en capacité d’export… qu’avec l’UE pendant une décennie.

    Anonymous
    16 mars 2017 - 12 h 53 min

    Cet accord d’association
    Cet accord d’association entre l’Algérie et l’UE est une fumisterie flagrante, qui n’a comme objectif qu’une fin politique en faveur du maintien du régime illégitime bouteflikien, voilà la vraie raison de cette fumisterie d’association qui a mis l’économie du pays à genoux. L’UE a négocié en position de force face à un régime illégitime qui règne sur l’Algérie depuis 1999.

    BabElOudAchouhadas
    16 mars 2017 - 12 h 22 min

    L’Accord d’Assoxiation avec l
    L’Accord d’Assoxiation avec l’UE est une autre prouesse de Ali Benflis qui etait au moment de la signature Chef de Gouvernement et dont les resultats de ces echanges de dix ans sont 14 milliards d’Euros d’exportation contr 220 millards d’Euros d’importation.

    Moralite, pourquoi on ne demande pas de comptes a ce Benflis qui, s’il etait vraiment un vrai patriote comme il le pretent et donc en desaccord avec son maitre Boutef a ce moment il aurait pu demissionner de son poste de Chef de Gouvernement et sortir par la grande poste au lieu de se faire ejecter par ses amis du pouvoir des qu’il a ete pris de vertige par le pouvoir

    Anonymous
    16 mars 2017 - 12 h 01 min

    Rien de concret n’est dit par
    Rien de concret n’est dit par Mr Belani, c’est la langue de bois habituel de nos diplomates. Les algériens veulent savoir si il a été question des graves problèmes dus aux exportations européennes vers l’Algérie qui ont ruiné le pays, empêché le développement économique local, ont diminué drastiquement ? Quand est-ce que l’Algérie va cesser d’adopter une position inférieure économique vis à vis de l’EU? Cette association entre l’UE et l’Algérie mine l’Algérie pays sous développé, quand va t-elle cesser pour enfin adopter, et ce pour ses intérêts suprêmes du pays, des échanges commerciaux bilatéraux avec chaque membre de l’UE, et non pas avec Bruxelles? pour favoriser la concurrence qui serait favorable à l’Algérie par un vrai partenariat gagnant gagnant avec chaque membre de l’UE, qui nous sera avantageux, étant donné que l’Algérie ne fait pas partie de l’UE, elle devra avoir le privilège de choisir ses partenaires commerciaux au sein de l’Europe et en fonction de ses intérêts. La question est pourquoi l’Algérie qui est la grande perdante dans cette accord d’association avec l’Europe n’a pas mis fin à la saignée des fiances publics due à ses exportations européennes vers l’Algérie. Pourquoi avoir attendu 11 ans, alors que 250 milliards de dépenses public furent en faveur de l’Europe???? pourquoi n’avoir pas prévu des clauses dans cet accord d’association avec l’EU, qui mettrait fin à cet accord si un des partenaires commerciaux était seulement à l’avantage d’une seule partie en l’occurrence l’Europe????

      Rabah
      16 mars 2017 - 12 h 11 min

      Normalement l’accord d
      Normalement l’accord d’association avec l’UE contient une clause prévoyant les conditions de sortie de cet accord, dès l’origine inégal en raison de ses nombreuses clauses léonines. Sauf si, contrairement à la Tunisie et au Maroc, la version algérienne ne contenait pas une telle disposition. Contrairement à la majorité des pays de la rive Sud de la Méditerranée, l’Algérie , à cause de l’incompétence et du larbinisme de ses dirigeants, n’a pratiquement rien gagné de cet accord. SVP, cessez de mentir au peuple algérien.

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