Lounis Aït Menguellet célèbre ses 50 années de carrière à Alger

Le ciseleur du verbe clame la fraternité, le pardon et l’amour… D. R.

Le poète et interprète de la chanson kabyle, Lounis Aït Menguellet, a animé vendredi à Alger un concert grandiose devant des milliers de fans à l’occasion de ses 50 années de carrière artistique marquées par une vingtaine d’albums. Organisé par l’Office national des droits d’auteur et droits voisins (ONDA) et l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), le spectacle d’Aït Menguellet, qui s’est déroulé à la Coupole du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf, a drainé quelque 15 000 spectateurs, selon les organisateurs.

Accompagné par des musiciens, dont son fils Djaâfar, également chanteur et multi-instrumentaliste, Aït Menguellet a gratifié le public, trois heures durant, de plusieurs de ses célèbres chansons tirées de son répertoire riche de plus de 200 titres, dans une ambiance harmonieuse et festive.

Le concert-évènement, dont la recette sera versée à l’Association Fedjr d’aide aux personnes atteintes de cancer, a été entamé par un hommage aux chantres de la chanson kabyle, en l’occurrence Slimane Azem, Cherif Kheddam et Akli Yahiatène. L’artiste a interprété des titres de leurs répertoires respectifs. Il a été ovationné en interprétant notamment Loukan mazal tghanigh, un chef-d’œuvre de Cherif Kheddam à l’honneur de la femme.

Très impressionné et ému par un public nombreux, Lounis Aït Menguellet a chanté Din amçum (La dette maudite) et Tamtut (La femme) tirées de son dernier album «Isefra» (poèmes) sorti en 2014. Il a également servi Assandu n waman de son album «Yenna-d wemghar» (Le sage a dit, 2005) qui a recueilli une admiration particulière d’un public émerveillé.

A la fin du concert, une cérémonie a été organisée en l’honneur de l’artiste en présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, du ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, et du directeur général de l’ONDA, Sami Bencheikh El-Hocine.

A l’occasion de la célébration des 50 années de carrière de Lounis Aït Menguellet, l’ONDA a édité un coffret composé de 12 CD et un livret.

Compositeur et auteur d’une vingtaine d’albums dont «Tiregwa» (1999), «Yenna-d wemghar» et «Tawriqt tacebhant» (La page blanche, 2010), Aït Menguellet est réputé pour ses textes engagés et élaborés, faisant de lui un des artistes les plus populaires.

A travers ses textes, le «ciseleur du verbe», comme se plaisent à le surnommer ses fans, évoque les travers de la société, clame la fraternité, le pardon et l’amour et dénonce l’injustice.

Sa première apparition sur scène remonte à la fin des années 1960 avec Ma trud ula d nek kter (Si tu pleures, moi je pleure encore plus), titre de sa première chanson dévoilée lors de l’émission «Ighanayen uzekka» (Les chanteurs de demain) sur la Chaîne II de la Radio algérienne. Après avoir subi une intervention chirurgicale à cœur ouvert en janvier 2015, Lounis Aït Menguellet a marqué son retour six mois après par une tournée nationale pour promouvoir son album «Isefra», sorti une année plus tôt.

Un nouvel album composé de sept chansons sortira fin avril, a-t-il annoncé récemment.

R. C.

Comment (5)

    un citoyen
    26 mars 2017 - 13 h 44 min

    Un poète dont les textes
    Un poète dont les textes doivent faire partie du patrimoine universel des poétes de l’humanité depuis la civilisation grec à nos jours

    Ouchen
    26 mars 2017 - 1 h 00 min

    L’Algérie algérienne,c’est à
    L’Algérie algérienne,c’est à dire l’Algérie Amazighe se construit doucement mais sûrement

    tripode
    25 mars 2017 - 17 h 30 min

    Il fallait y être , et on y
    Il fallait y être , et on y était . Ambiance familiale , sans vulgarité , ni animosités.
    Tel qu’on aime que les Algériens y soient .
    Longue vie et toute notre bénédiction pour le bonheur que tu nous procures.

    FFS
    25 mars 2017 - 13 h 31 min

    ON VEUT IDIR TAKFARINAS ET
    ON VEUT IDIR TAKFARINAS ET ALI AMRANE AU STADE DU 5 JUILLET MILLE FOIS MERCI A AP ET CE A L OCCASION DU CENTENAIRE MOULOUD MAMERI .AP MEME KABYLES NOUS SOMMES ALGERIENS AVANT TOUT ALORS UN ARTICLE DE VOTRE JOURNAL SUR SLIMANE AZEM VOUS FERAIT GAGNER DES MILLIERS DE LECTEURS VOIR MILLIONS

    Thamerguessifth
    25 mars 2017 - 12 h 14 min

    Longue vie. Quand ma défunte
    Longue vie. Quand ma défunte grand-mère l’a écouté la première fois durant les années 70, elle disait :as tinit d amghar azevni, (tu dirais, un vieux sage, qui parle). Ait Menguellat était dans sa vingtaine. Un homme de paix, un humaniste hors pair. Crtains de nos intellectuels, gagneraient à s’inspirer de sa dignité.

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