Bluff ou coup de maître ?

Par Rabah Toubal – Les missiles Tomahawk lancés, il y a deux jours, sur une base militaire syrienne, qui l’ont détruite partiellement, cloué au sol une dizaine d’appareils de l’armée syrienne et causé la mort et les blessures de nombreux militaires syriens, constituent-ils un coup de bluff ou bien un coup de maître du nouveau locataire de la Maison-Blanche ?

Le message de cette opération est triple. Il est à la fois destiné à Bachar Al-Assad, le président syrien, qui avait naïvement cru aux déclarations récentes de responsables américains sur «l’inévitabilité» d’une solution à la tragique crise syrienne avec lui. Il est aussi destiné à la Russie, qui se croyait déjà maitresse du jeu militaire et diplomatique en Syrie et en Libye, où la confrontation russo-américaine va s’amplifier et sera sans doute féroce, en raison des énormes réserves en hydrocarbures de ce pays à la dérive depuis 2011. Il est enfin adressé à l’Iran, dont la direction croyait les dirigeants américains incapables d’aller au-delà des sanctions économiques et des menaces diplomatiques contre leur allié alaouite et contre leur propre pays.

«Donald Trump n’est pas Barack Obama», avertissaient des observateurs de la vie politique américaine. «Il ira jusqu’au bout de ses convictions quoi que cela coûtera à son pays». En effet, le milliardaire iconoclaste, ennemi déclaré de l’establishment, dirigé, en fait, par les gardiens du temple que sont la CIA, le FBI et le Pentagone, n’est certes pas un stratège politique, diplomatique et militaire comme certains de ses illustres prédécesseurs, mais il s’avère de plus en plus comme un redoutable tacticien, dont le réalisme a découragé nombre de ses adversaires.

Trump n’est, en fait, ni l’ami ni l’ennemi définitif de personne ni d’aucun pays. Son crédo «America First» est en train de permettre à son pays de revenir en force sur les scènes économique, diplomatique et militaire internationales, à la grande satisfaction des alliés traditionnels et fidèles de Washington, au sein de l’Otan, malmenée par ses déclarations intempestives et ailleurs. Ceci, à la surprise – pour ne pas dire au grand dam – notamment de la Russie qui ne serait apparemment jamais le partenaire privilégié des Etats-Unis que certains voyaient déjà, en raison des pesanteurs du passé.

Les attaques aériennes sur la base syrienne, que Moscou a qualifiées d’agression, sont-elles donc le prélude à un ouragan dévastateur ou une banale tempête dans un verre d’eau ?

Wait and see pour pouvoir apporter une réponse à cette question de fond.

R. T.

Comment (9)

    MELLO
    9 avril 2017 - 23 h 16 min

    BLUFF, que du bluff. La base
    BLUFF, que du bluff. La base attaquée a été déjà dégagée par l’armée Syrienne, avant l’attaque, en laissant 4 carcasses d’avions et les missiles US n’ont touché que le bitume abandonné et quelques onze enfants habitants aux environs, non pas des militaires Syriens. Quant à La Russie, les responsables ont désactivé les ogives anti-missiles afin d’éviter une escalade de la guerre. Poutine sait qu’il a affaire à un gros bébé qu’est Trump.

    Anonymous
    9 avril 2017 - 17 h 43 min

    Apparemment c’est Trump qui
    Apparemment c’est Trump qui tient Poutine. Quant au Chinois, il doit se taire s’il veut revoir une aprtie des 1000 milliards de dollars US que les Etats-Unis doivent à son pays. Le MAE anglais a annulé son voyage à Moscou en coordination avec son homologue américain.

    Anonymous
    9 avril 2017 - 15 h 54 min

    Quand un Gambler (amateur de
    Quand un Gambler (amateur de Pocker) rencontre un échéphile (amateur de jeu d’échec)

    ‘’Bluff ou coup de maître ?’’ => Bluff ET Coup de maître !

    lehbilla
    9 avril 2017 - 12 h 13 min

    Coup de bluff ou coup de
    Coup de bluff ou coup de maître? c’est une tcheftchaffa…comme pétard. Un pétard mouillé en français. Il paraît que Trum montre ses muscles aussi à la Corée du nord. Chiche qu’il balance 50 Missiles sur une base nord coréenne. Et on dira qu’il a du cran ou sinon qu’il a été fou.

    Salhi
    8 avril 2017 - 20 h 01 min

    Oui, wait and see. Il y a
    Oui, wait and see. Il y a comme une odeur de scandale qui plane sur ces « frappes ».

    Mohamed Lamine
    8 avril 2017 - 19 h 44 min

    Une autre arnaque de Trump et
    Une autre arnaque de Trump et Poutine ? Tout est possible avec ces deux milliardaires.

    karimdz
    8 avril 2017 - 19 h 00 min

    Je suis un peu dubitatif, car
    Je suis un peu dubitatif, car l attaque américaine avait été annoncé, et il semblerait que les syriens aient fait évacuer leurs avions, ne restaient que les vieux coucous.

    Certains y voient un coup de bluff, une entente avec la russie pour calmer les faucons du pentagone pro guerre . D autant plus, que les russes pouvaient empecher logiquement avec leurs s300 et s400, et n ont rien fait.

    D autres y voient un test visant à juger des capacités de défense de l alliance russo syrien, ce qui évidement mettrait à mal, l armement russe.

    Je penche pour ma part, pour la première option.

      Anonymous
      8 avril 2017 - 19 h 21 min

      Moi aussi je pencherai pour
      Moi aussi je pencherai pour cette thèse car les Russes ont été informés par Washington de cette opération, 24 avant son déclenchement comme les autres membres permanents et non permanents du Conseil de Sécurité et les SG de l’ONU et de la Ligue Arabe. Bachar a eu tout le temps d’en être à son tour informé par ses alliés russe et chinois et il aurait évacué ses avions et son matériel anti aérien ainsi que ses troupes.
      Le peuple et les médias américains que Trump déteste et pour cause, est-il en fin de compte le dindon de la farce ? Tout est possible avec ce charlot tragique.

      Aziz
      9 avril 2017 - 16 h 43 min

      100% d’accord avec toi. Le
      100% d’accord avec toi. Le boa est trop gros pour nous le faire avaler.

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