Pleure ô mon pays bien-aimé !

Par Rabah Toubal – Nos ancêtres, qui ont résisté et vaincu les différents occupants successifs de la partie de l’Afrique du Nord où ils vivaient depuis des millénaires, ne devraient pas être aujourd’hui fiers des maigres résultats auxquels les dirigeants autoproclamés de notre pays avaient abouti, depuis son indépendance en juillet 1962.

En effet, l’indépendance a été arrachée grâce aux sacrifices de nos glorieux martyrs et à la lutte acharnée de nos valeureux moudjahidine, soutenus par la majorité du vaillant peuple algérien, qui ont mené l’une des révolutions majeures du XXe siècle, fondée sur un socle de valeurs, principes et idéaux inspirés de la longue histoire de l’Algérie.

Malheureusement, certains dirigeants n’ont pas été à la hauteur des attentes légitimes d’un peuple dont l’indépendance a été «confisquée» – dixit Ferhat Abbès – dès ses premières années. Ce qui devait être un paradis pour tous est, peu à peu, devenu un véritable enfer pour un grand nombre d’entre nous, notamment la jeunesse algérienne dont plus d’un million – parmi eux plus de 200 000 cadres, cadres moyens, techniciens et ouvriers spécialisés que l’Algérie a formés à coup de milliards de dinars et de devises étrangères – l’ont fuie depuis 1999. Ce qu’ils n’ont pas fait même durant la décennie du terrorisme barbare.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cet exil massif a eu lieu à un moment où les réserves en devises et les dépenses du pays étaient à leur apogée – entre 800 et 1 000 milliards de dollars américains –, en contrepartie d’une désindustrialisation criminelle, d’un bradage et d’un pillage sauvages, jamais égalés, de ses ressources naturelles non renouvelables, au profit d’affairistes cupides, d’une mafia de l’argent et de l’informel et de leurs partenaires étrangers.

Sans aucun doute, cet état des lieux désolant nous vaudra, gouvernants et gouvernés, la réprobation de nos enfants qui hériteront d’un pays extrêmement vulnérable, miné par des maux et fléaux sociaux graves, qu’ils auront de grandes difficultés à relever, sur tous les plans, tant le mal qui lui a été causé est profond et multiforme.

Ils nous maudiront et ils auront raison de le faire, pour notre cupidité sans bornes, notre silence coupable, notre complicité active ou passive et notre lâcheté intéressée.

R. T.

Comment (13)

    Vision
    23 avril 2017 - 21 h 01 min

    C’est devenus normal pour eux
    C’est devenus normal pour eux de piller, mentir, trahir,.le bien , la justice,est leur ennemie pour eux

    Abbassi
    20 avril 2017 - 18 h 10 min

    Dieu est entrain de dénuder
    Dieu est entrain de dénuder ces voleurs les uns après les autres , à la fin de leurs vies.
    On ne vole pas impunément l’argent des Chouhadas et du peuples Algérien. L’Algérie est trop grande pour leurs clans.

    Anonymous
    20 avril 2017 - 18 h 02 min

    je te pleure mon beau pays et
    je te pleure mon beau pays et je pleure aussi l’etre chers qui j’ai sacrifié pour ta liberté confisquée par les ex collabos et leurs enfants;aura est-il des courageux patriotes qui vont te libéré ou tu es condamné a jamais; dieu sauve ce pays autant souffert de l’injustice

    Rachid
    20 avril 2017 - 16 h 37 min

    Mais ils sortiront voter pour
    Mais ils sortiront voter pour creuser encore plus profonde leur tombe. Tout peuple a un gouvernement qu’il mérite. Echaaahhhhh.

    lhadi
    20 avril 2017 - 16 h 05 min

    Je trouve regrettable qu’on
    Je trouve regrettable qu’on veut diluer la politique dans les jeux de miroirs de la société spectacle, et qu’on ne prend pas la mesure de soulever la problématique d’ordre politique facteur de cicatrices, de fractures, des inégalités et d’exclusions.
    La révolution algérienne a mis fin à la domination absolue, ce n’est pas pour vivre aujourd’hui sous le régime de la présidence absolue.
    Que le le vent de l’insurrection des consciences souffle sur la société algérienne afin qu’elle comprenne que le rendez-vous de 2019 est d’une importance capitale pour mettre fin à cet anachronisme de type monarchique que constitue à notre époque et dans un pays comme le nôtre, le pouvoir personnel.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      Hacène
      21 avril 2017 - 11 h 23 min

      Comme toujours, Si Lhadi, vos
      Comme toujours, Si Lhadi, vos mots sont pleins de logique et de sagesse. Au fond, ces fous qui nous gouvernent sont plus à plaindre qu’à condamner, tellement ils font honte à leurs hautes fonctions, par leur petitesse, leur goinfrerie et leur cupidité incurables.

    khanfri
    20 avril 2017 - 13 h 30 min

    J adhère aux divers
    J adhère aux divers commentaires .Un Etat de droit avec séparation stricte des pouvoirs ; des Responsables au sens propre du terme a la tète de l Etat et on n aurait pas connu cet immense gâchis.Les tenants du régime vantent leurs diverses réalisations ( logts; routes …;) mais pas un mot sur les raisons qui ont fat fuir des centaines de milliers d algériens depuis près de 2 décennies.Ces algériens ont fui les dirigeants autoproclames car ils avaient assez du manque de respect a leur endroit de façon générale.Ces gens n ont pas fui la misère ou la famine mais l irresponsabilité.La preuve le SG du PFLN dit aux militants de ce parti: vous n avez de compte a rendre qu au Président ( bien entendu M A. Bouteflika) pas a ses idees pas a son programme mais a sa personne; Le même Dj O Abbes marchande avec la population de Bejaia: elisez 5 députés FLN et vous aurez 5 ministres de la région Sincèrement ne se sent on pas humilie ainsi. A la tète de ce pays il y a des Irresponsables.Je conviens que le diagnostic est connu et partage mais ou est la solution. Meme le FFS qui préconise une sortie de la crise via un consensus ou le pouvoir actuel fait partie n est pas accepte. Alors

    Brahimi
    20 avril 2017 - 13 h 28 min

    Je suis triste pour les
    Je suis triste pour les occasions perdues pour notre pays, qui sombre sous les coups de la mafia qui le dirige en détruisant ses matières premières et en volant l’argent du peuple. Honte à tous ceux qui ont directement ou indirectement contribué à ce massacre.

    roidekoukou
    20 avril 2017 - 11 h 14 min

    Merci Rabah Toubal pour le
    Merci Rabah Toubal pour le propos vigilant et le mal à l’Algérie qui nous ronge tous. Ce qu’il nous manque c’est l’illusion de l’unité » pour sortir de cette quasi-immobilité, autrement dit la quadrature du cercle (vicieux) où ces gens-là sans foi ni loi nous ont entrainé depuis si longtemps.

      lehbilla
      20 avril 2017 - 11 h 55 min

      Bonjour roidekoukou, mon ami
      Bonjour roidekoukou, mon ami si c’est la quadrature du cercle telle que posée en mathématiques on ne sortira jamais de cette immobilité. Et de surcroît l’illusion de l’unité est parfaite aux égards de nos dirigeants. il n y a qu’a voir et lire les propos de Mr Ould Abbes sur sa guerre à lui en tant qu’ancien combattant et ancien condamné à mort. Propos que remettent en question deux anciens condamnés à Mort et qui le défient d’apporter la preuve de sa condamnation à mort. Bref, en fait le cercle vicieux n’est que dans nos têtes, la réalité est pourtant devant nous en face, c’est le manque de courage, d’audace et d’envergure qui fait qu’on lie notre destin à autre chose. Une passivité mortelle. Mais c’est ainsi et tout le monde s’y plient, dommage.

        Abdelkader
        20 avril 2017 - 16 h 01 min

        Ould Abbès ne ment pas. Sa
        Ould Abbès ne ment pas. Sa « guerre »,il l’a faite contre l’ALN et le FLN, qui l’a condamné à mort.

    Kameleddine
    20 avril 2017 - 8 h 17 min

    DOMMAGEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE
    DOMMAGEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE
    et je dis cela avec RAGEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !

    lehbilla
    20 avril 2017 - 7 h 02 min

    Le problème du pays est très
    Le problème du pays est très clair, et sa solution évidente. Tant qu’on n’aura pas des dirigeants qui rendent des comptes au peuple, tant que ces derniers ne seront pas des élus du peuple alors cette descente aux enfers ne s’arrêtera que lorsqu’il n y aura plus rien à tirer de richesses de ce pays, autrement dit jusqu’à ce qu’il soit sucé à la dernière goutte. Le problème sera une question d’honnêteté des nouveaux dirigeants du pays une fois que ceux en place actuellement auront été démis et jugés. Problème encore, comment les démettre de là où ils sont? comment éliminer ce système, comment détrôner cette mafia aux commande du pays depuis la guerre de libération à ce jour. Lorsque l’on aura résolu cette dernière question, le reste suivra sans encombre.

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