La crise systémique du capitalisme

Par Mesloub Khider – Que la théorie marxiste ait été haïe, vilipendée, moquée, déclarée mille fois morte par la pensée bourgeoise, ses professeurs, ses prix Nobel, ses politiciens, ses journalistes (je peux rajouter Nacer Chali) n’est que parfaitement normal.

Que la théorie marxiste ait été avilie, trahie, déformée, détournée par les courants réformistes, révisionnistes, staliniens, gauchistes, cela fait partie aussi des phénomènes inévitables du cours historique de la lutte des classes et de la vie du prolétariat.

Aujourd’hui, la crise systémique du mode de production capitaliste vient nous rappeler combien toutes les théories économiques bourgeoises (désignées sous le titre pompeux de «sciences économiques») forgées depuis deux siècles n’ont jamais pu épargner la récurrence des récessions et des crises profondes. En effet, le capitalisme n’a jamais connu une période de prospérité permanente. Du reste, depuis plus d’un siècle, le capitalisme fonctionne sur le mode triptyque : crise-guerre-reconstruction.

Au cours du XXe siècle, à deux reprises, pour résoudre à sa manière impérialiste les crises économiques, il a provoqué deux boucheries mondiales. Avec comme conséquences, les destructions gigantesques de milliards d’infrastructures et le massacre de millions de prolétaires (20 millions au cours de la première et 60 millions au cours de la seconde).

Après une période de moins de 30 ans de reconstruction (les fameuses trente glorieuses ainsi nommées par les économistes bourgeois, mais permises grâce à une exploitation féroce des rares forces productives survivantes européennes et immigrées), le capitalisme est de nouveau entré en crise depuis le début des années soixante-dix. Et toutes les solutions réformistes, ya si Nacer Chali, tentées pour juguler ou inverser la tendance n’ont pas freiné l’accélération et l’approfondissement de la crise. Avec son lot de fermetures d’entreprises et le licenciement de millions de salariés.

Sans rentrer dans une analyse marxiste détaillée de l’origine de la crise, il n’est pas inutile de rappeler quelques fondements explicatifs de cette crise.

Le mode de production capitaliste repose sur l’extraction de la plus-value arrachée aux travailleurs, principale source d’accumulation. Mais sous l’effet conjugué de l’augmentation du capital constant de plus en plus performant et de la concurrence exacerbée, le profit moyen ne cesse de baisser.

Enfin, le capitalisme porte en lui, depuis toujours, une sorte de maladie congénitale : il produit une toxine en abondance que son organisme n’arrive pas à éliminer, la surproduction. Il fabrique plus de marchandises que son marché ne peut en absorber.

Pour accumuler, se développer, le capital doit donc trouver des acheteurs autres que les ouvriers et les capitalistes. Autrement dit, il doit impérativement trouver des débouchés en-dehors de son système, sous peine de se retrouver avec des marchandises invendables sur les bras et qui viennent engorger le marché : c’est alors la «crise de surproduction» !

Et pour pallier l’absence de solvabilité limitée par nature, le capitalisme s’est lancé depuis 40 ans dans une fuite en avant par le recours au crédit. Se traduisant par l’endettement colossal des ménages et des Etats.

Pour prendre une image, la dette est au capitalisme ce que la morphine est au malade condamné. En y recourant, le souffrant surpasse momentanément ses crises, se calme et s’apaise. Mais peu à peu, la dépendance à ces doses quotidiennes augmente. Le produit, dans un premier temps salvateur, devient à son tour nocif… jusqu’à l’overdose !

Baisse tendancielle du taux de profit, surproduction, endettement abyssal, guerre économique entre les multiples capitalistes, chômage endémique, guerres impérialistes : jamais le capitalisme n’a vécu une crise aussi grave depuis la fin de la seconde guerre.

«Une épidémie qui, à toute autre époque, eût semblé une absurdité, s’abat sur la société – l’épidémie de la surproduction. La société se trouve subitement ramenée à un état de barbarie momentanée ; on dirait qu’une famine, une guerre d’extermination lui ont coupé tous ses moyens de subsistance ; l’industrie et le commerce semblent anéantis. Et pourquoi ? Parce que la société a trop de civilisation, trop de moyens de subsistance, trop d’industrie, trop de commerce.» (Karl Marx).

Notre époque a ainsi ouvert un nouveau chapitre au sein de l’histoire de la décadence du capitalisme, qui a débuté en 1914 avec la Première Guerre mondiale. La capacité de la bourgeoisie à ralentir le développement de la crise par un recours de plus en plus massif au crédit a pris fin. Dorénavant, les secousses vont se succéder sans qu’il n’y ait entre elles ni répit ni véritable relance.

La bourgeoisie sera incapable de trouver une solution réelle et durable à cette crise, non pas parce qu’elle serait devenue soudainement incompétente, mais parce que c’est un problème qui n’a pas de solution. La crise du capitalisme ne peut pas être résolue par le capitalisme. Car, comme nous venons d’essayer de le démontrer, le problème, c’est le capitalisme, le système capitaliste comme un tout.

Et ce système est aujourd’hui en faillite. Enfin, le capitalisme n’hésitera pas à se lancer dans une troisième guerre mondiale si les prolétaires ne se décident pas à se lancer à l’assaut pour abattre ce système. Pour instaurer une communauté humaine universelle débarrassée de la marchandise, du salariat, de l’argent, de l’Etat, des frontières…

M. K.

Comment (16)

    Drweski
    24 mai 2017 - 12 h 58 min

    Moi qui suis historien et qui
    Moi qui suis historien et qui connait bien les anciens pays socialistes d’Europe orientale, avant comme depuis 1989, je peux vous assurer que dans tous les pays où les communistes ont été au pouvoir, la majorité des populations regrette amèrement la fin de socialisme réel et son remplacement par le capitalisme. Ce fait émane de toutes les enquêtes menées depuis 1989 jusqu’à aujourd’hui et dans tous les pays, sans aucune exception. Chose que les médias mainstream se refusent de diffuser. Ces enquêtes restent donc confinées dans les instituts de recherches et les petits médias alternatifs. Cela est valable, y compris dans un pays comme la Pologne qui est présenté comme ayant lancé le mouvement anticommuniste alors que personne ne relit le programme adopté en septembre 1981 par Solidarnosc qui prônait une extension du socialisme et pas du tout son renversement. Les peuples de l’Est ont été trahis par leurs élites achetées par des fondations, des ONG, des entreprises, des gouvernements et des services occidentaux. Si les populations concernées ne se mobilisent donc pas pour créer des partis communistes ou voter pour eux, c’est parce qu’elles n’ont pas la garantie que, comme cela s’est déjà passé, les cadres de ce parti ne trahiront pas une nouvelle fois dès qu’ils seront parvenus aux affaires. La véritable question est donc de savoir lors de la prochaine étape révolutionnaire qui est inéluctable face au délitement mondialisé du système dominant actuel, comment garantir le maintien de la ligne d’engagement envers le socialisme et comment contrôler les pouvoirs et les cadres. Et empêcher la formation d’une classe de parvenus voulant privatiser les biens du peuple. A cela s’ajoute aussi, ce que les communistes ont négligé, l’importance de tenir compte des sensibilités populaires dans leur diversité, en particulier du droit de croire en dieu, ce qui n’est en rien contradictoire avec le socialisme scientifique et aussi de pouvoir mieux affirmer ses caractéristiques nationales en refusant le globalisme dans sa version occidentale ou soviétique. Le marxisme est une méthode d’analyse et pas une religion, il n’a donc pas de dogme et sans faire appel à la spiritualité, il ne l’empêche pas si on lit bien ces textes fondateurs. Il faudra en particulier à cet égard relire les textes des musulmans bolcheviks des années 1920 ou des théologiens de la libération plus récents.

    Nasser Chali.
    19 mai 2017 - 18 h 11 min

    @Karamazov.

    @Karamazov.
    L’humanite est obligee de trouver une troisieme voie. On peut l’appeler comme on veut.
    les 1.5 milliard de Chinois, les Indiens, l’Europe du Nord se sont bien debroules , non !
    Je pense que la lutte des classes comme moteur de l’histoire a fait son temps. C’est plutot la lutte pacifique des peuples et des nouvelles elites qui pourraient changer la donne.
    L’insolence des puisances de l’argent et de la fabrication de la monnaie sans contrepartie n’augurent pas des lendemains qui chantent.
    Il faut cependant rester optimiste, sinon la vie n’aurait pas de sens.
    Merci.
    Nasser Chali,
    Enseignant, Toronto.

      Karamazov
      19 mai 2017 - 21 h 09 min

      Si c’est le mot « lutte » qui
      Si c’est le mot « lutte » qui vous gêne je suis prêt à l’échanger contre par le mot « dialogue ». Et, entre nous, qu’importe si ce n’est que le stade suprême du capitalisme qui vous a offusqué : « L’insolence des puissances de l’argent et de la fabrication de la monnaie sans contrepartie n’augurent pas des lendemains qui chantent. » Le capitalisme a réussi ici à se passer non seulement des travailleurs mais même de la production. Lénine disait « l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme ». Il ne s’en doutait pas que le stade suprême du capitalisme c’est le Dieu dollar soutenu par un milliard de travailleurs chinois. Ceci dit,entre nous,je vous accorde qu’il y a une troisième voie. Celle-ci consisterait à la réduction de l’accumulation, à la limitation du patrimoine, et du capital. Les moyens existent : il suffit de supprimer le papier monnaie, limiter les avoirs et transférer le surplus automatiquement sur un compte commun, il n’est besoin que d’une décision pour le faire. La seule question qui se pose camarade , c’est comment y arriver ?

    lhadi
    19 mai 2017 - 11 h 55 min

    Le marxisme, appliqué en
    Le marxisme, appliqué en Algérie, conduirait à une société liberticide et inégalitaire. Les limites du marxisme : un matérialisme réducteur, une philosophie déterministe de l’histoire, une conception dogmatique de la lutte des classes. Je reproche à Marx d’avoir repris aux libéraux classiques la théorie de la « valeur-travail », en réduisant toutes les différences de valeur entre les choses à des différences d’heures de travail accomplies pour les produire. Or, le travail n’est pas le seul créateur de « valeur » ; celle-ci est sujette à des variations infinies selon les gouts et les désirs. Le marxisme est dès lors conduit à prétendre remplacer la loi de formation de la valeur par une planification intégrale dans la période de transition vers le communisme. Cette abolition du marché produira des résultats catastrophiques : la fusion entre pouvoir politique et pouvoir économique, la montée en puissance d’un groupe de fonctionnaires dans l’appareil administrative, menaceront de générer « une tyrannie cent fois pire que la tyrannie capitaliste », puisque s’y ajoutera le pouvoir de la bureaucratie. Au reste, « la dictature du prolétariat » justifiera l’oppressante dictature du Parti, provoquant l’absurde « suicide » du prolétariat. Contre le libéralisme « bourgeois » et le totalitarisme communiste, je prône une refondation du socialisme évitant une double impasse : celle du libéralisme économique trop confiant dans les vertus du marché et indifférents aux injustices, et celle d’un socialisme menacé de dérives autoritaires pour n’avoir pas su intégré les acquis du libéralisme politique : défense des droits de l’individu, distinction entre « société civile » et Etat, rôle du pluralisme, place du marché, etc. En effet, à la lumière de cette hostilité, je plaide pour la mise en oeuvre du socialisme libéral qui loin, d’être une simple version ou interprétation du libéralisme classique, ouvre au delà de sa diversité, une voie originale. Car le libéralisme, par son évolution interne, ne pouvait muter spontanément en socialisme libéral. Celui-ci n’a pu naitre que par l’intégration d’un triple héritage : celui du libéralisme politique – protections de la liberté individuelle, tolérance, distinction entre société civile et Etat, place du marché, etc ; celui du républicanisme – recherche du « bien commun », rôle clé du civisme, complémentarité entre liberté et égalité ; et, enfin, indissociable du mouvement ouvrier, celui du socialisme – exigence de dépasser ou du moins de réguler collectivement le capitalisme selon un idéal de justice. Renouant avec la tradition socialiste et républicaine, Cette troisième voie vise à rendre effectives la citoyenneté et la solidarité, dans une relation critique aux principes du libéralisme économique. Fraternellement lhadi ([email protected]

      Dr Knock
      19 mai 2017 - 15 h 37 min

      Et Eureka ! La messe est
      Et Eureka ! La messe est dite par Monseigneur El Hadi ! Y’ avait qu’à y penser. Quant aux problèmes de la propriété des moyens de production , de l’accumulation illimitée du capital et de leur rentabilité, on les évacue d’un revers de la main ou on s’assoie dessus. Quid aussi de la répartition entre revenus du capital et revenus du travail et des différences entre salaires.

    abu sufiane
    18 mai 2017 - 20 h 55 min

    Que proposez-vous, vous
    Que proposez-vous, vous autres, gauchos ????? Voyez la situation du Venezuela!
    Vous autres, gauchos, vous êtes pires que Daech: suffisants, arrogants, convaincus de détenir la vérité absolue, Vous n’êtes qu’une bande d’illuminés!

    La Nature de l'Homme dans l'equation
    18 mai 2017 - 18 h 06 min

    « La Nature de l’Homme dans l
    « La Nature de l’Homme dans l’équation de l’affrontement des idéologies Economiques » serrait a mon avis un bon titre de livre sur le sujet. Les deux systèmes ne sont ni blancs blancs ni noires noires. Pour ce qui concerne notre pays , aucun système importe dans son intégralité ne lui conviendra. Prendre ce qui bien et rejeter le mal des deux systèmes.Prendre du capitalisme ce qui maximise notre efficacité économique, et du communiste sa vigilance dans la distribution juste des richesses crées. Pour ce qui du rôle de la nature intrinsèque de l’Homme, la blague suivante le résume:
    Durant le congre du parti communiste soviétique, le secrétaire général interpelle un membre du parti en plein session en lui posant quelque questions:
    Camarade Nikita, si tu avait un grand ranche que va tu faire avec?
    Nikita rependis instantanément: J’inviterait tout les camarade de venir se reposer avec leurs famille quand ils veulent.
    Camarade Nikita et si tu avait un yacht ?
    Je le metrais a la disposition de tous mes camarades pour l’utiliser avec leurs famille quand ils veulent.
    Le questionnement continue et les réponses de Nikita tombaient spontanément montrant son cote charitable de partager avec ses camarades tout choses de luxe très cherres.
    A la dernière question le secrétaire général interpelle:
    Nikita, et si tu avait deux poules?
    Soudainement la spontanéité de Nikita disparaît. Son visage change de couleur, un long silence s’abattit sur le congres, le secrétaire générale le relance:
    Mais qu’as tu Nikita tu peut pas rependre?
    Nikita prit son courage et dis: Camarade secrétaire général, c’est que les deux poules, je les ais a la maison!!!!!!

    lhadi
    18 mai 2017 - 12 h 07 min

    Le capitalisme n’est pas un
    Le capitalisme n’est pas un rapport social, un rapport de production opposant ceux qui organisent le travail à ceux dont le travail est organisé. Le terme désigne la propriété privée des moyens de production et, par conséquent un mode de développement commandé par l’initiative privée d’entrepreneurs. symétriquement, le socialisme n’est pas davantage un rapport social, mais un mode de développement dirigé par un Etat planificateur qui s’est assuré de la propriété collective des moyens de production.

    Une conséquence immédiate de ces distinctions est que l’on peut parler de société industrielle aussi bien à propos des pays capitalistes que de pays socialistes. Mieux encore, l’analyse sociologique des rapports de production dans l’un et l’autre cas montre, au niveau de base de l’atelier ou de l’usine, de grandes similitudes. Lenine, parvenu au Pouvoir, fut aussi un de ceux qui introduisirent en Union soviétique les principes de rationalisation dans l’organisation du travail, et il est connu qu’il fut un grand admirateur de Frederich W. Taylor.

    L’ouvrier de la métallurgie, dans les pays de l’Est, est soumis à une organisation du travail comparable à celle de son homologue en Europe occidentale ou aux Etats-unis, et sa conscience proprement sociale n’est pas fondamentalement différente. Le mouvement Solidarnosc en Pologne, n’a pas seulement lutté pour l’instauration de droits politiques et au nom d’un certain nationalisme polonais, il a aussi été porté par une classe ouvrière semblable à celle que l’on rencontre dans d’autres sociétés industrielles capitalistes.

    Est-ce à dire que les acteurs sociaux, définis par leur conflit dans les rapports de production, sont étrangers au développement, que les maitres du travail n’ont rien à voir avec le capitalisme, défini comme un mode développement, ou que le mouvement ouvrier est totalement différent de l’action politique pour le socialisme, ou du contrôle des Etats dits socialistes ?. Bien évidemment, non. D’abord, parce que l’indépendance des acteurs sociaux et de l’Etat n’est jamais absolue. Les acteurs dirigeants sont aussi des acteurs dominants, et la reproduction de leur position sociale passe par l’intervention de l’Etat, garant de l’ordre, agent de cohésion de la structure sociale. Les acteurs contestataires, symétriquement, en appellent simultanément au contrôle du progrès et de l’industrie, à la direction de l’accumulation et à celle de l’Etat. Ils ne peuvent être indifférents à un contre-pouvoir qui, sous le nom de socialisme, leur promet la direction politique de l’historicité. Le socialisme n’est pas seulement un mode d’intervention économique de l’Etat qui supprime, en théorie le rôle de l’initiative privée, il est aussi le prolongement utopique de l’action ouvrière depuis l’atelier et l’usine jusqu’au sommet de l’Etat.

    Une seconde conséquence des remarques qui précèdent est de rendre absurde l’idée que le socialisme succède nécessairement au capitalisme une fois celui-ci parvenu à épuisement ou à maturité. L’un comme l’autre sont deux modes de développement et, plus précisément, mais pas toujours, deux voies pour l’industrialisation, deux formes politiques qui correspondent éventuellement à un même type de société, industrielle, mais aussi peuvent n’avoir rien à voir, avec elle, puisqu’il n’existe des régimes capitalistes ou socialistes sans industrie, sans entrepreneurs industriels ni classe ouvrière.

      lhadi
      18 mai 2017 - 13 h 42 min

      bien lire : …puisqu’il
      bien lire : …puisqu’il existe des régimes capitalistes ou socialistes sans industrie….fraternellement lhadi ([email protected])

    Karamazov
    18 mai 2017 - 8 h 54 min

    @ Monsieur Chali, vous êtes
    @ Monsieur Chali, vous êtes aussi fort en prières et en exorcisme qu’en théories économiques. Je crois lire l’autre Dupont. Vous connaisez les Dupont de Tintin ? Excusez-moi je ne lis que les illustrés. Si « le communisme part d’une très belle idée» kamim, vous considérez les exactions du communisme réel comme inhérentes au communisme et ce qui est essentiel au capitalisme : l’accaparation de la majorité des richesses produites comme contingentes alors qu’elles sont la raison même du système capitaliste. Et s’ «il n’en demeure pas moins qu’il a une grande faille dans la répartition des richesses qui menace la cohésion sociale , il suffira aux pauvres de psalmodier : et de prier : inna allahou ma3a essabirine». Au lieu de faire peur en disant «qu’une nouvelle offensive du prolétariat est imminente» il faut dire : « Avec la mondialisation et l’exacerbation des contradictions, la planète deviendra le Titanic si les mêmes élites tiennent le gouvernail».
    Prions et attendons Godot ou le Mahdi ou les deux « qui puissent remettre les pendules à l’heure et de réformer leurs économies au bénéfice de la majorité». Vous m’avez converti ya chikh : le seul moyen de résoudre la contradiction et de lui boucler le qamum à cette dialectique Abou-Kalyptique c’est de marier le capitalisme et le communisme : avec un mode de production capitaliste et un mode de répartition communiste.
    Monsieur Chali votre mysticisme m’a séduit, je renonce donc à la lutte des classe et je suivrais désormais la voie paisible du Capitalisme avec une grande sérénité car maintenant je suis convaincu que c’est fétichisme matérialiste du capitalisme qui nous conduira à une meilleure répartition des richesses et a une production raisonnée pour la satisfaction des besoins élémentaires et non à la production des besoins sans les satisfaire.

    Nasser Chali
    18 mai 2017 - 6 h 33 min

    Je n’ai jamais fait l
    Je n’ai jamais fait l’apologie du capitalisme comme vous le laissez entendre dans votre article. Mais puisque vous voulez qu’on disserte sur ces deux modes de production, allons-y !
    Le communisme part d’une très belle idée, j’en conviens. Eduquer, soigner, loger, donner du travail à tout le monde est formidable. Traiter les gens sur un pied d’égalité dans une société sans classes est le summum de la bonté et de la justice. Mais est-ce réalisable sur le terrain ? Telle est la vraie question ? Les Européens de l’Est l’ont vérifié à leurs dépens. Allez dire aux Bulgares, Roumains, Polonais, Russes que le communisme est un bon système politique pour les sociétés ! Ils se détourneront de vous rapidement. Un jour, dans l’un des pays en question, j’ai demandé à mes étudiants les raisons de leur haine du communisme. L’un d’eux se leva et dit :
    – Si moi je travaille dans une entreprise et que je suis intelligent, j’aurai le même salaire que celui qui se roule les pouces. A la longue, je me fatiguerai et je finirai par m’ajuster à lui.
    De cette intervention anodine, nous pouvons dire que dans ce système politique, c’est le nivellement vers le bas. On s’ajuste vers le moins bon jusqu’à ce que l’économie tombe en ruines. La production alors n’arrivera pas à satisfaire les besoins de sociétés de plus en plus grandissantes. Je me souviens que l’on faisait la queue pour acheter du pain, des tomates, de la pomme de terre. La viande était rationnée. L’activité économique moribonde ne pouvait plus permettre a ce modèle de continuer à se reproduire.
    Je ne veux pas parler des purges et autres crimes du communisme (Staline, Pol pod.). Je vous recommande de lire Le Livre noir du communisme que je n’ai pas réussi à finir à cause de la douleur qui sortait à chaque page.
    Si le système de production capitaliste est l’encouragement de l’initiative privée, du compter-sur-soi et de la liberté, il n’en demeure pas moins qu’il a une grande faille dans la répartition des richesses qui menace la cohésion sociale. Je suis d’accord avec vous qu’il produit des crises systémiques qui touchent surtout les plus démunis mais force est de constater qu’il a permis de sortir des millions de gens de la pauvreté depuis la Seconde Guerre mondiale.
    Les Chinois et les Indiens sont des exemples parlants. Il y a toutefois cette lancinante contradiction que les plus riches accaparent le produit social presque en totalité et que le marche qu’on désigne comme la main invisible pour la régulation des echanges devient de plus en plus un levier de commande aux mains de forces financières occultes devant lesquelles les gouvernants se font tout petits. Si ce système capitaliste tient encore la route maintenant, on ne sait où il va nous mener. Il faut admettre que sa machine économique tourne toujours…
    Il faudra peut-être choisir un modèle hybride, performant économiquement et juste dans la répartition. Les pays scandinaves le font déjà. Ce sont des sociétés apaisées. Le modèle chinois est intéressant aussi. Un pouvoir dictatorial mais avec un marché libre. Ce sera la première économie mondiale dans quelques années. Et Karl Marx n’avait jamais prévu ça. Une dictature avec un marche libre !
    De nos jours, ces appellations de capitalisme, communisme, socialisme n’ont plus d’importance ; il faut produire et livrer la marchandise. Deng Xiaopping l’a bien souligné dans une interview : qu’importe que le chat soit noir ou gris, pourvu qu’il attrape des souris .
    Vos dites qu’une nouvelle offensive du prolétariat est imminente. Je ne le souhaite pas car, dans les conflits généralises, ce sont des millions de pauvres qui y laissent leur vie.
    Il faut, au contraire, de vrais décideurs qui puissent remettre les pendules à l’heure et de réformer leurs économies au bénéfice de la majorité. Avec la mondialisation et l’exacerbation des contradictions, la planète deviendra le Titanic si les mêmes élites tiennent le gouvernail.
    Un changement pacifique et salutaire est à souhaiter pour éviter le chaos généralisé que vous prévoyez, Monsieur Mesloub, avec une légèreté déconcertante.
    Nasser Chali
    Roman, iIlusions de liberté, paru aux éditions Talantikit, Béjaïa, 2010

    lhadi
    17 mai 2017 - 12 h 12 min

    Quelques économistes
    Quelques économistes marxistes, de plus en plus isolés, affirment avec opiniâtreté le caractère inéluctable de la crise dans la logique du capitalisme ; mais leur attitude souvent dogmatique, l’obstination de certains d’entre eux à annoncer à chaque indice négatif l’arrivée de la grande crise, ont érodé leur crédibilité; Car, à crier sans cesse au « feu », on ne se fait plus entendre. Que l’on ne se méprenne pas sur le mot. Crise ne signifie pas effondrement, blocage absolu, arrêt absolu. La crise est un mélange de difficultés et d’opportunités ; des pays s’embourbent et d’autres connaissent de fortes croissances ; des technologies se révèlent désuètes, dépassées et d’autres surgissent, s’imposent ; de même pour les entreprises, les activités, les emplois, les savoirs…Analysons cette mutation pour mieux en faire sentir toute la complexité.

      Karamazov
      17 mai 2017 - 12 h 47 min

      On parle de « crise
      On parle de « crise cyclique » ya Chikh, et personne n’a évoqué ici l’effondrement du capitalisme. A vous comprendre, tous les économistes marxistes sont isolés. Sidna Marx lwimim professait que l’après-capitalisme est l’aboutissement du capitalisme et non son effondrement. Pour prêter cette vision abou-kalyptienne aux marxistes, vous l’avez appris où votre marxisme? A la zitouna , à El Azhar ou chez Tantawi ? Vous faites du melehitou bekherlou aux marxistes en leur roqyant la dialectique et vous croyez que vous allez leur fait gober cette entourloupe ? Iiiih ! Vous prenez les marxistes pour des survivalistes ou kwa?

    Dr Knock
    17 mai 2017 - 11 h 06 min

    Si j’osais blasphémer Lenine
    Si j’osais blasphémer Lenine , je dirais que le Capitalisme est capable de vendre aux prolétaires la laisse qui les reteindra. Kistivou mon frère ? Des cadavres d’animaux égorgés sans anesthésie ? Qu’à cela ne tienne, on leur injectera des endorphines et même sitivou des euphorisants, comme ça les bœufs et les agneaux iront à l’abattoir en chantant. Et de la bière et du vin sans alcool t’en veux ? No problème ya khouya, kayène ! Et Mes3ouda tu la veux bâchée comment ? Entièrement ? Des jantes jusqu’au toit ? An3am ya Sidi ! Le porte-bagages aussi ? Y’en a ! Après tout, mieux vaut faire comprendre aux zimmigri qu’ils forment une communauté qu’une classe , tant que durera la crise d’épilepsie du capitalisme.

    Karamazov
    17 mai 2017 - 9 h 47 min

    J’eusse préféré que vous lui
    J’eusse préféré que vous lui répondissiez sur le fond. Le communautarisme islamiste est-il un produit du capitalisme ou une réponse ? Le capitalisme, disait Lénine, est capable de vendre la corde qui le pendra. Et le communautarisme n’est-il pas une corde parmi d’autres ? Le hallal avant d’être un culte est un « marché » en pleine expansion. Et c’est en tant que produit du marketing qu’il faut l’analyser pour comprendre en dernière analyse l’engouement religieux et non l’inverse.
    Il convient de cerner le phénomène communautariste comme une mauvaise réponse aux problèmes d’intégration. Mais il faut le ramener à sa juste proportion. L’élection de Macron à une majorité écrasante contre le Pen est déjà une réponse aux analyses de Chali.
    Il y a aussi les aspects politiques : le besoin de constituer un clergé pour l’islam. Il faut méditer ces propos de Soheib Bencheikh, le savant de Marseille, qui , lui, a observé ce phénomène de l’intérieur qu’il a qualifié de «judaïsation de l’Islam». Ne prenez pas ces propos sous l’angle antisémite mais plutôt sous l’angle politico-économique. Quant à la banlieurisation , c’est vrai qu’elle n’a rien à voir avec l’industrialisation, l’exode rural, l’expansion urbaine, mais avec l’immigration.

    leputois
    17 mai 2017 - 9 h 04 min

    Phénomène naturel. La lutte
    Phénomène naturel. La lutte des classes est une conséquence de l’évolution de la race humaine. L’environnement dans lequel vit l’être humain dans cet espace qu’est la planète terre confère des configurations différentes à plusieurs parties de l’humanité. En plus, la nature de l’homme lui même lui profère des instincts à ce que s’érige des luttes de classes. Ses instincts de dominateur, de prédateur, d’expansionniste, de conquérant font de lui qu’il aiguise parfaitement ses capacités de compétiteurs. Depuis que l’humanité est sur terre,,la compétition n’a jamais cessé. Les guerres, il y en a eu à toutes les époques et les raisons sont multiples sauf qu’elles sont toutes la conséquence des gènes de l’être humain. Enfin, la question qu’il se doit d’être posée est: est ce que cette frénésie de l’être humain à vouloir conquérir, dominer..etc ira jusqu’à titiller son autodestruction? Une partie de la réponse est là, elle est stockée dans plusieurs silos à différents endroits de la planète et elle se nomme bombe nucléaire.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.