Liberté de la presse au Maroc : RSF dénonce enfin le Makhzen

Le directeur général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire. D. R.

Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé, cette fois, dans un communiqué rendu public hier sur son site internet, les exactions contre des journalistes venus couvrir les manifestations qui secouent le Rif depuis plus de six mois.

L’organisation, basée à Paris, mentionne qu’elle a déjà recensé «deux arrestations, trois disparitions et l’expulsion d’un journaliste algérien». Les autorités veulent-elles étouffer les événements dans le Rif, s’interroge RSF qui signale que «depuis le 26 mai dernier, les journalistes et journalistes-citoyens, venus couvrir les manifestations dans la région, sont dans le viseur des autorités. Mohamed Al-Asrihi et Jawad Al-Sabry du média en ligne Rif24 et Abd Al-Ali Haddou (animateur de la webTV AraghiTV) ont disparu depuis le 26 mai de peur de se voir interpellés et condamnés». 

Reporters sans frontières indique que «Houssein Al-Idrissi (photographe de Rif Press) et Fouad Assaidi (AgrawTV) ont tous deux été arrêtés samedi 27 mai dernier à Houceïma, et immédiatement transférés vers Casablanca pour la poursuite de l’enquête menée par la brigade centrale de la police judiciaire», ajoutant que «les chefs d’accusation retenus contre eux sont inconnus à ce jour». 

L’organisation de défense du droit de la presse dit «craindre que leur arrestation survenue au même moment que celle de militants du mouvement Hirak ne mène à des poursuites pénales qui n’ont rien à voir avec leurs activités journalistiques». «Il est essentiel de laisser les journalistes et journalistes-citoyens couvrir les événements du Rif, au risque sinon de voir cette région devenir, comme l’est actuellement le Sahara Ooccidental, une zone de non-droit pour l’information indépendante», a déclaré Virginie Dangles, rédactrice en chef de RSF qui appeles autorités marocaines à libérer les journalistes-citoyens marocains actuellement détenus pour avoir exercé leur droit d’informer et demandons de faire cesser les menaces et les poursuites à leur encontre».

RSF précise dans son communiqué que «la presse étrangère n’est pas épargnée», mentionnant que «le 28 mai 2017, Djamal Alilat, grand reporter du journal algérien El- Watan, a été interpellé à Nador». «Il a été depuis expulsé du territoire marocain après avoir passé plus de 24 heures en détention, sans que l’on lui restitue son matériel saisi. Les autorités ont invoqué l’absence d’une autorisation de tournage, prétexte trop souvent utilisé et soumis à l’arbitraire au vu du manque de transparence dans les critères d’octroi de ces autorisations et de l’absence d’une notification de refus motivée dans des délais raisonnables», ajoute RSF. 

Le communiqué de RSF surprend un peu puisque cette organisation est habituée à être très complaisante à l’égard du Makhzen. Sa direction a fermé les yeux sur presque toutes les atteintes à la liberté de la presse au Maroc. Cette fois, RSF ne pouvait certainement pas faire autrement. Les atteintes étaient trop visibles et trop nombreuses pour qu’elles puissent être occultées.

Sadek Sahraoui

Comment (6)

    HANNIBAL
    2 juin 2017 - 19 h 27 min

    La preuve est ici les
    La preuve est ici les journalistes ne sont pas les bienvenus surtout quand ils faut dénoncer quelques choses !!https://www.youtube.com/watch?v=anAqPScVVsk !! video courte !!!
    https://www.yabiladi.com/articles/details/53298/expulse-maroc-septembre-luigi-pelazza.html

    Mohammed El Maadi
    2 juin 2017 - 18 h 16 min

    C’est un début . Le Maroc est
    C’est un début . Le Maroc est mal partie car la situation est intenable .

    TARZAN
    2 juin 2017 - 17 h 08 min

    RSF c’est de la m…. depuis
    RSF c’est de la m…. depuis le temps ils n’ont pas remarqué qu’aucun journaliste n’ose critiquer le roi, les trafics de drogue controlés par le roi lui même, que ce peuple marocain sont obligés de se prosterner pour le roi et lui baiser les pieds et les mains, que la pédophilie détruit les enfants marocains et qu’aucun journaliste n’ose le dénoncer car le roi protège les pédophiles comme jack lang etc…. et si par mallheur un journaliste ose dénoncer la nérosiation du maroc alors ou il est tué ou il prend la fuite vers l’étranger et même à l’étranger il est poursuivi pour être tué!

    HANNIBAL
    2 juin 2017 - 16 h 58 min

    Ils ont enfin enlever les
    Ils ont enfin enlever les oeuillères il est un peu tard le makhnaz a la phobie des journalistes
    parce qu’ il ne faut pas le cacher c’est un crime commis contre son peuple que de massacrer des innocents qui manifestent pour la dignité et ce régime du makhnaz est pire que
    Pinochet et ou les manifestant pacifique finissent au goulag dans l’ombre de prison secrète
    ce régime ne devrait pas exister en 2017 il doit etre absout et son amir poursuivit pour
    génocide contre les Rifains les journalistes doivent manifester leur soutien devant les ambassades du mar »ok leur solidarité !!

    Felfel Har
    2 juin 2017 - 16 h 43 min

    Erratum: Lire « …la came et
    Erratum: Lire « …la came et la chair fraîche sont disponibles… »

    Felfel Har
    2 juin 2017 - 16 h 30 min

    RSF est comme la cavalerie
    RSF est comme la cavalerie des westerns, elle n’arrive qu’à la fin du film, quand il faut constater les dégats et ramasser les cadavres. Cette organisation a-t-elle agi de son propre chef oubien a-t-elle été instruite de faire enfin entendre sa voix? A l’évidence, c’est une organisation qui n’est pas neutre, contrairement à ce qu’elle prétend; elle est forcément aux ordres. Elle manque souvent d’objectivité, donc de crédibilité quand elle proteste du bout des lèvres et bien en retard comme c’est le cas cette fois-ci, plus particulièrement quand le journaliste d’El Watan a été arrêté et expulsé. Ses ordres étaient de se mettre aux abonnés absents, le temps que l’affaire se tasse pour ne pas indisposer Dindon 6.

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