Terroristes abattus à Londres : les imams refusent de diriger la prière du mort
Plus de cent imams ont refusé d’accomplir la prière funéraire sur les dépouilles des auteurs de l’attaque terroriste de Londres qui a fait sept morts et quarante-huit blessés. Les leaders religieux ont clairement souligné qu’ils ne dirigeraient pas cette prière rituelle qui est normalement accomplie pour chaque musulman, indépendamment de ses actions ou son comportement avant sa mort.
Dans une réaction inhabituelle, des personnalités religieuses musulmanes de Grande-Bretagne ont expliqué que cette décision «est dictée par la douleur profonde» qu’ils ont ressentie en raison des souffrances vécues par les victimes et leurs familles. Ces imams, qui ont, par ailleurs, lancé un appel à tous leurs homologues afin qu’ils fassent de même, soutiennent que «de telles actions indéfendables sont en complète contradiction avec les nobles enseignements de l’islam».
Ce rebondissement est intervenu au moment où des figures emblématiques de l’islam au Royaume-Uni et des leaders communautaires ont réaffirmé leur engagement à «redoubler d’efforts» pour «éradiquer l’extrémisme» dans leurs collectivités après le double attentat de Londres. Un haut responsable de la police, Mak Chishty, de confession musulmane, a, pour sa part, appelé à «un changement radical» dans l’attitude des autorités vis-à-vis de ce que les Britanniques considèrent comme un «laxisme» qui ne peut plus durer. Il a appelé à une lutte sans merci contre le fléau du terrorisme et à «l’éradication de l’extrémisme et de la haine qui sévissent parmi certains au sein des communautés musulmanes».
Dans une déclaration qu’il a lue au nom des communautés musulmanes, le musulman le plus gradé de Scotland Yard a tenu à souligner qu’«il est du devoir de chaque musulman d’être loyal envers le pays dans lequel il vit».
De Londres, Boudjemaa Selimia
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