L’examen dans l’examen

Par Kamel Moulfi – Le compte à rebours a commencé pour le bac 2017, une session véritablement à part qui donnera lieu à un examen dans l’examen. Les candidats et la ministre de l’Education nationale seront confrontés au défi de réussir sans fraude et dans les conditions exceptionnelles du Ramadhan. Un grand tapage a été fait sur les mesures pour empêcher la triche et sur l’arsenal de moyens qui seront mis en œuvre pour prémunir le bac de toute cyberattaque, qui est, après ce qui s’est passé lors de la session de juin 2016, assimilée à une opération de déstabilisation du pays. Intervenant sur le registre de la dissuasion, Nouria Benghebrit a fait connaître une partie du dispositif de protection qu’elle a prévu en coordination avec les services de sécurité et les organismes compétents en matière de lutte contre la cybercriminalité. Mais, rien n’est dit sur le handicap créé par le jeûne qui va certainement peser sur le déroulement des épreuves. Comment y remédier ? Ou alors, un coefficient «spécial» sera-t-il introduit dans le système de notation ?

Evidemment, quand la ministre promet un bac «sans fraude», elle parle de fraude massive qui fausse totalement le sens de l’examen. Il ne s’agit pas de la «petite triche», localisée, isolée, que les surveillants n’arrivent pas toujours à détecter et à sanctionner, et qui, ayant peu d’impact sur le résultat général, n’est ni «comptabilisée» ni médiatisée. Avec ce type de fraude et sans le Ramadhan, depuis quelques années, le taux de réussite n’a dépassé qu’une seule fois les 50% (bac 2015 : 51,36%) et reste encore peu satisfaisant. C’est donc dans le système d’enseignement que les lacunes persistent et entachent la préparation des candidats. Le faible niveau de l’éducation en Algérie, dû en général à la mauvaise formation des enseignants ou à leur insuffisante motivation, a souvent été dénoncé par les spécialistes. Comment se fait-il que l’on n’arrive pas à rehausser la qualité de l’éducation, alors que ce secteur bénéficie chaque année d’une grosse part du budget de l’Etat ?

K. M.

Comment (4)

    Mouslim
    9 juin 2017 - 19 h 56 min

    L’arabisation
    C’est l’arabisation et l’islamisation à outrance de l’enseignement qui a plongé ce secteur dans l’obscurantisme, la superstition et la décadence .

      watani
      13 juin 2017 - 20 h 29 min

      ARABISATION ET ISLAMISATION
      Je suis parfaitement d’accord avec toi..et je vous assure que la majorité des gouvernants Algériens le sont aussi et ils le savent…c’est pourquoi ils inscrivent leurs enfants dans des Écoles Française…alors le jour ou les Algériens se débarrasseront de ces « constantes imposées »…le génie Algérien s »affirmera et s’exprimera..au monde!

    Anonymous
    9 juin 2017 - 13 h 44 min

    Il y a comme une crainte que
    Il y a comme une crainte que les chiffres soient gonflés pour justifier les coûts et pour calmer la société civile, Benghebrit est gentille mais hélas pas vraiment efficace.

    Mello
    9 juin 2017 - 12 h 52 min

    Le probleme est ailleurs
    Depuis 1964, annee de recuperation de notre ecole Algerienne, combien de sessions de BAC ont eu lieu en plein ramadhan ? Si le compte est bon , on est autour d’une dizaine, peut etre un peu moins, mais jamais le ramadhan n’a constitue un quelconque frein aux candidats. De plus , les changements frequents de programmes, non pas la mauvaise formation des enseignants, restent le plus handicap pour une ecole performante. Les mesures prises sont plutot dissuasives, mais restent insuffisante, avec l’interdiction d’acces en salle d’examen de tout materiel de communication, ce sera deja une mesure importante.

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