Le style Tebboune

Tebboune, Premier ministre, gouvernement
Abdelmadjid Tebboune a bien choisi le moment pour taper fort. New Press

Par R. Mahmoudi – Après un départ quelque peu chaotique, à cause d’une série de scandales et de polémiques ayant entaché la réputation de sa mandature (limogeage de l’éphémère ministre du Tourisme, affaire de l’ex-PDG de Naftal…), le nouveau Premier ministre cherche légitimement à redorer son blason, à donner du tonus à ses décisions. C’est ainsi que, depuis notamment son discours de présentation du plan d’action de son gouvernement devant le Parlement, il enchaîne les petites mesures, qui sont souvent du ressort de ses ministres, mais qui lui font gagner des points. De l’audace et de la pertinence, c’est ce qui manquait toujours à nos gouvernants !

En annonçant, par exemple, une deuxième session du baccalauréat au profit des retardataires, il a pris le risque de mettre dans la gêne la ministre de l’Education, qui avait déjà encaissé assez de coups au sujet de cet examen si «problématique», mais il savait l’écho qu’aura cette petite largesse au sein de la population. Sur sa lancée, il a «ordonné» le lancement immédiat de la construction de nouveaux établissements scolaires en prévision de la prochaine rentrée. Toutes les études confirment que la surcharge des classes en Algérie, et notamment dans l’arrière-pays, est l’une des raisons principales de l’échec scolaire.

Sur la question des réfugiés subsahariens, Tebboune a bien choisi, là encore, le moment pour taper fort. Sa décision de réglementer la présence de ces apatrides livrés à eux-mêmes, et exposés parfois à des dépassements intolérables, est intervenue en plein débat sur la montée du «racisme» chez les Algériens. Il est le premier à avoir osé affronter, politiquement, cet épineux problème que l’ancien gouvernement a essayé de traiter sous l’angle exclusivement sécuritaire. Son style, en somme, promet de secouer le cocotier. Pour peu que les autres suivent.

R. Mahmoudi 

Comment (7)

    Mouwatan
    26 juin 2017 - 14 h 42 min

    Du réchauffé! Tebboune n’a aucun plan. Il travail sur le pseudo-nouveau modèle économique légué par Sellal et conçu par une étrange task force, constitué de professeurs et de consultants.
    Cert article est suspect dans la mesure où il justifie la session de rattrapage du bac pour les retardataires qui seraient au nombre de 7000!!!! Et en plus, les rattrapages ne se font pas sur les matières ratées mais sur toute l’épreuve. Après les milliards de l’Ansej pour acheter la paix sociale et anesthésier la jeunesse voici venir le temps des rattrapages à grande échelle pour tous les râtés du pays. Les conséquences de cette corruption intellectuelle? Le système s’en fout! Après moi le déluge ….. hélas!

    Mourad
    25 juin 2017 - 18 h 42 min

    TEBBOUNE c’est du vent de l’esbroufe et également une imposture…Il n’est là que pour servir son mentor et les intérêts de celui ci. Cet éditorial est vraiment….étrange

    lhadi
    25 juin 2017 - 11 h 06 min

    L’économie algérienne souffre d’une croissance productive faible, pour ne pas dire nulle et d’une forte inflation accompagnée d’un taux de chômage élevé. Ce mal dont souffre l’économie algérienne s’appelle la stagflation. Des remèdes existent pour éradiquer la maladie du siècle pour peu que les dirigeants algériens s’affranchissent du jeu de miroir de la société spectacle.

    En effet, une politique qui met un peu de baume sur les plaies et des pansements sur une jambe de bois est vouée à l’échec.

    Face aux graves problèmes qui sont ceux de la société algérienne d’aujourd’hui, il ne s’agit pas de proposer quelques vagues options de caractère électoraliste. Il ne s’agit pas de copier l’expérience du passé. Il est possible et il est nécessaire d’aller désormais bien au-delà : la situation du pays appelle actuellement à des transformations décisives et irréversibles.. C’est de ces transformations – politiques, économiques, sociales – que le plan d’action du gouvernement doit être établi.

    Ce programme ne doit pas répondre seulement aux besoins des citoyennes et des citoyens, de tout notre peuple ; il doit répondre aussi aux intérêts les plus élevés de la nation.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    Lakhdar
    25 juin 2017 - 9 h 03 min

    Abdelmadjid Tebboune encourage le laisser-aller au bac; c’est une très mauvaise décision d’encourager les indisciplinés; le Bac algérien a été mieux organisé que le Bac français; je réitère que les retardataires ont tort; non au rattrapage du BAC, c’est injuste pour les autres: une injustice pour ceux qui ont respecté le règlement malgré la rigueur du RAMADHAN; il faut que le règlement s’applique à tous; cette decision d’organiser une deuxième session soi-disant pour les « seuls retardataires » n’est pas une solution mais bel et bien un problème supplémentaire! certains pensent même que c’est « populiste », il y aura des soubresauts et des convulsions dans le secteur; Tebboune a tord de contredire Benghebrit, il veut torpiller l’institution du BAC que son frère dirigeait avec une bonne maîtrise; les retardataires n’ont droit à aucune défense.

      toto
      25 juin 2017 - 23 h 14 min

      Le bac algérien a été mieux organisé que le bac français ,cela fait toujours du bien d’essayer d’affirmer qu’en Algérie c’est mieux qu’ailleurs bien sûr ! Que des milliers d’étudiants arrivent en retard en dit long sur la future « élite » de ce pays ,en plus du niveau extrémement faible .

      Mello
      26 juin 2017 - 6 h 37 min

      L’annee 2018, le BAC sera aussi en plein mois du ramadhan, tous les candidats arriveront en retards pour beneficier de cette cession speciale. Et combien de BAC ont eu lieu depuis 1962, sans aucun incident , ni reclamation, pourtant , jadis plus de Lyceen faisait le ramadhan. Malheusement , cette generation facebook prennent tout a la legere, tout comme, ces gouvernants qui encourage la mediocrite et le laisse- aller.

    Mello
    25 juin 2017 - 8 h 40 min

    Mr Tebboune reste cette personnalite politique qui a toujours evolue dans les arcanes de ce regime. Issu d’une grande ecole que fut l’ ENA , il se fait vite pris dans les rouages de ce systeme alambique . Il a compris que pour resister au vent des reclamations et des revendications, il doit prendre a son compte certains actes de detente sur lesquels la societe reagit. Mais , ne nous enorgueillons pas d’un style particulier, car tout est negocie et partage avec ses pairs. Au sujet de BAC , cette mesure est surement discutee et partagee avec la MEN. Cela ressemble a ce style de Sellal, lequel , tout au debut, avait cette verve de prendre a son compte des mesurettes afin de calmer, seulement de calmer le peuple, mais a la longue ce style ne porte plus: on peut tromper une partie du peuple tout le temps, on peut tromper un peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper un peuple tout le temps.
    Saha Aid Koum

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