Colombie : les Farc disent adieu aux armes

Colombie Farc
Juan Manuel Santos, président colombien. D. R.

«La meilleure nouvelle en 50 ans» pour la Colombie : c’est avec ces mots que le président, Juan Manuel Santos, a salué ce mardi la fin du désarmement des Farc, principale guérilla du pays, qui a signé un accord de paix après un conflit d’un demi-siècle. «Aujourd’hui, la Colombie reçoit la meilleure nouvelle en 50 ans : les Farc laissent les armes, et la parole sera leur unique forme d’expression», s’est félicité le président Santos sur Twitter, accompagnant son message du mot-clé îVivaLaVida (vive la vie).

Lundi, la Mission des Nations unies en Colombie, chargée de superviser le désarmement et de détruire les armes, a annoncé que les quelque 7 000 combattants des Farc avaient remis l’ensemble de leur arsenal, soit 7 132 armes. L’ensemble du processus, qui a valu à Santos le prix Nobel de la Paix, doit permettre de tourner la page du plus ancien conflit armé d’Amérique latine qui a fait au moins 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 7,1 millions de déplacés. La dernière phase du désarmement, visant à remettre à l’ONU les 40% restants, avait été assombrie par un attentat à la bombe, le 17 juin, dans un centre commercial de Bogota, qui a tué 3 personnes dont une Française. L’attaque, attribuée au groupuscule extrémiste Mouvement révolutionnaire du peuple (MRP), dont 9 membres présumés ont été arrêtés, a révélé une Colombie encore troublée par la violence malgré ses désirs de paix.

L’accord avec les Farc, qui inclut aussi un dédommagement pour les victimes, une réforme agraire et la lutte contre le narcotrafic, avait d’ailleurs été initialement rejeté de peu (50,2%) par les Colombiens lors d’un referendum en octobre, obligeant à une renégociation de l’accord. Cette dernière mouture avait finalement été approuvée par le Parlement. En rendant son arme, chaque guérillero s’est vu remettre un certificat et a signé un acte l’engageant à ne plus les reprendre. Avec l’armement récupéré, puis fondu, trois monuments symbolisant la fin du conflit seront érigés : à New York, à Cuba – siège des négociations de paix – et en Colombie.

La prochaine étape sera ensuite le retour à la vie civile de ces désormais ex-guérilleros, jusque-là regroupés dans 26 zones du pays et qui bénéficieront d’une justice spéciale, garantissant l’amnistie pour la majorité d’entre eux.

Les Farc, nées d’une rébellion paysanne en 1964, devraient, elles, connaître une seconde vie sous forme de parti politique. En ligne de mire : les élections générales de 2018 pour lesquelles les Farc pourraient présenter un candidat présidentiel. Un congrès du parti est prévu en août.

R. I.

Commentaires

    Vangelis
    28 juin 2017 - 10 h 51 min

    Voilà l’exemple type que l’Algérie de fakhamatouhoum aurait du suivre depuis belle lurette.

    Lors de la loi sur la réconciliation qui date maintenant depuis des lustres, fakhamatouhoum a laissé ouvert une période indéterminée pendant laquelle les terroristes devaient déposer leurs armes et se rendre, leur laissant l’initiative de le faire quand ils le veulent.

    Dans aucun pays au monde, on ne dit dans une loi qu’elle ne comporte pas de date butoir pour faire épargner de peines à des criminels. En Algérie SI !

    Le pays se retrouve ainsi pris en otage sur une longue période sans résultat puisqu’il est dit qu’il existe encore du terrorisme résiduel.

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