Maroc : des ONG dénoncent la répression des forces de l’ordre contre les manifestants

Al-Hoceima
Les critiques d'ONG locales et internationales se multiplient contre la répression à Al-Hoceima. D. R.

Des manifestants ont été «brutalement réprimés» dans de nouveaux heurts lundi les opposant aux forces de l’ordre dans la région d’Al-Hoceima (nord du Maroc), alors que les critiques d’ONG locales et internationales se multiplient.

Un «grand rassemblement» à l’appel du mouvement de contestation était programmé lundi dans la ville d’Al-Hoceima, jour de l’Aïd El-Fitr, mais les forces de l’ordre largement déployées ont «usé de la force» pour disperser ce rassemblement, selon des témoignages recueillis par des médias auprès de militants locaux.

La police a «complètement verrouillé Al-Hoceima» et «multiplié les contrôles» sur les routes menant à cette ville, épicentre d’un mouvement de contestation pacifique qui secoue le nord du Maroc depuis huit mois. «Des manifestants venant des localités voisines, notamment d’Imzouren et de Tammassin, ont été empêchés d’y accéder», a confié un journaliste local cité par l’AFP.

A Ajdir, près d’Al-Hoceima, des «heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et des manifestants qui voulaient se rendre à Al-Hoceima, a-t-il poursuivi, faisant état de «blessés» et d’une «dizaine d’arrestations» dans les rangs des manifestants.

A Al-Hoceima même, des centaines de manifestants sont parvenus à se rassembler vers 17h, mais ont été «brutalement réprimés par les forces de l’ordre», a-t-il accusé. Les protestataires venaient réclamer la libération des détenus du «Hirak», nom du mouvement de contestation qui revendique le développement d’une région marginalisée, vivant dans un marasme économique avec un taux de chômage particulièrement élevé.

«Aucune issue à la crise n’est possible sans la libération des détenus», a estimé un élu local cité par l’AFP. «La situation s’est compliquée avec les arrestations», au moment où la lenteur des procédures judiciaires envenime la situation.

Les critiques d’ONG locales et internationales se multiplient pour dénoncer la «répression» et «les arrestations arbitraires», tout en appelant à la libération des détenus. L’ONG Human Rights Watch (HRW) a indiqué jeudi dans un communiqué que leader du mouvement Hirak, Nasser Zefzafi, a subi des violences policières lors de son arrestation en mai dernier. «La police a arrêté et sévèrement battu le leader des manifestations sociales au Rif marocain», a déclaré l’ONG américaine, citant en cela un compte rendu d’un avocat de Nasser Zefzafi.

HRW a rapporté que Zefzafi avait demandé le 5 juin un examen médical pour documenter la violence policière qu’il avait subie, mais sa demande n’a pas été satisfaite, selon Abdelaziz Nouaydi, un des avocats de Zefzafi, cité par l’ONG, affirmant que «cette situation suscite des inquiétudes sur le tribunal» qui a «manqué à son devoir d’enquêter sur ces violences policières».

L’ONG a dénoncé les lourdes accusations portées par le procureur contre Zefzafi, dont l’une est passible de peine de mort, alors qu’aucune preuve n’a été apportée sur sa présumé volonté de nuire à la sécurité de l’Etat.

Le gouvernement marocain a refusé de répondre à la demande de Human Rights Watch qui voulait s’enquérir de la situation de Zefzafi.

R. I.

Comment (5)

    Houari31
    28 juin 2017 - 0 h 00 min

    C’est l’histoire de  » l’arroseur-arrosé » surtout que l’histoire retiendra que la féodale Narco-monarchie absolue est impliquée directement ou indirectement dans la destruction des pays comme la Syrie, l’Irak, le Yémen et la Libye.

    Mohamedz
    27 juin 2017 - 23 h 38 min

    Moi je n’oublierai jamais la déclaration du Glaoui H2 en 1992 alors que l’Algérie était à feu et à sang. Il a dit que ce qui se passe en Algérie avec ces massacres était une bonne expérience de laboratoire.

    BabEIOuedAchouhadas
    27 juin 2017 - 23 h 33 min

    Au regard de la situation explosive qui prévaut dans le Région du Rif et le risque du chaos généralisé avec tous ses corollaires je souhaite que notre ANP fera le nécessaire pour activer le blindage de nos frontières de l’Ouest afin d’éviter le risque de flux migratoires marocains surtout qu’on à déjà marre avec les actuels 450.000 clandestins marocains qui se trouvent chez nous.

    Kamel
    27 juin 2017 - 23 h 26 min

    Une vraie honte de voir les barbouzes du Roitelet M6 massacrer femmes et enfants en ce jour d’Aid.

    Le Patriote
    27 juin 2017 - 21 h 45 min

    Et dire que depuis sept (07) mois les propagandistes soldats marocains du Net s’arrêtaient pas dire sur le Sites algériens qu’es ces marches revendicatives étaient pacifiques tellement la soldaresque des FAR était professionnelle. Enfin avec cette évolution explosive de ce dossier qui ressemble bizarrement à celui de la Syrie dont les revendications étaient pacifiques au début, tout le monde s’accorde pour dire aujourd’hui que le fin du Roitelet est proche et au mieux il finira comme Ben Ali et au pire comme Kadhafi et/ou Saddam.

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