Un été inédit

L'Exécutif doit faire face aux problèmes laissés en suspens par les gouvernements successifs. New Press

Par Kamel Moulfi – C’est un été politique inédit qui commence pour le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, qui doit le passer à la tête de l’Exécutif dans un contexte de morosité et surtout avec des responsabilités alourdies par l’accumulation, depuis de longues années, de problèmes non résolus à cause de la difficulté à leur trouver des solutions qui donnent plus ou moins satisfaction à tous les acteurs qui comptent dans le pays. Faute de consensus déjà au sein des cercles du pouvoir, des questions cruciales, politiques en premier lieu, mais qui concernent aussi d’autres domaines, restent en suspens, soigneusement évitées par les gouvernements successifs.

Plus largement, le fameux consensus national, apparemment souhaité par tous, dirigeants en charge des affaires du pays ou leaders de l’opposition, n’a pas pu être élaboré par la classe politique, alors qu’il constitue une exigence de toute urgence pour affronter la crise qui a commencé à s’installer durablement depuis le deuxième semestre 2014, du fait de la chute des rentrées financières tirées des exportations des hydrocarbures.

Le Premier ministre sait très bien que l’été ne sera pas de tout repos. L’opposition est décidée à ne pas lui faire de cadeau. Les partis qui ne sont pas dans le gouvernement sont à l’aise pour critiquer les moindres faits et gestes qui émanent du pouvoir. Ils ont un refrain commun : le pays est dans une impasse politique et le plan d’action du gouvernement ne propose pas de voie pour en sortir.

Dans ce camp de l’opposition, les islamistes, de leur côté, ne perdent pas de temps pour se positionner en bonne place. La reconstitution du MSP d’origine suit son cours avec l’absorption du Front du changement. En fait, il s’agit simplement de récupérer les militants et les dirigeants qui avaient décidé de suivre Abdelmadjid Menasra dans son mouvement de dissidence. Le président du MSP, Abderrezak Mokri, voit ainsi la concrétisation d’une démarche qu’il a initiée avant les élections législatives de mai 2017.

Tout cela, c’est évident, dans la perspective de 2019. Il est clair que le monde politique en Algérie a les yeux rivés sur le seul horizon qui émerge véritablement, celui de l’échéance de l’élection présidentielle. Les messages politiques des uns et des autres l’attestent parfaitement. Un mini-test sera proposé aux partis à la rentrée prochaine avec le renouvellement des assemblées populaires communales et de wilaya. Puis ce sera le sprint final vers avril 2019.

K. M.

Commentaires

    zaatar
    3 juillet 2017 - 9 h 19 min

    Effectivement tous sans exception lorgnent sur 2019. A boire et à manger lorsque le clan s’installe au pouvoir. Il faudra juste noter que juste après l’élection présidentielle, tout le monde lorgnera cette fois sur 2024 (si la constitution n’est pas torpillée et le mandat présidentiel non modifié entre temps), et bien sur tous les problèmes des citoyens mis de côté pour mieux lorgner sur l’échéance présidentielle. Après on lorgnera sur 2029…et ainsi de suite, comme on a l’habitude depuis 1962….Dès lors qu’il n y aura plus une goutte de pétrole dans le sous sol, on changera d’objectif et on lorgnera peut être sur autre chose…on en sait pas pour l’instant sur quoi.

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