Importations algériennes : des négociations avec l’UE et la Chine pour lutter contre la surfacturation

Importations algériennes UE Chine
Kaddour Bentahar, directeur général des Douanes. D. R.

L’Algérie a engagé des négociations avec l’Union européenne (UE) et la Chine dans le cadre de la lutte contre la surfacturation pratiquée par certains importateurs algériens, a indiqué dimanche à la presse le directeur général des Douanes, Kaddour Bentahar.

«Il y a un grand projet en cours d’élaboration à travers lequel nous avons demandé à l’UE de mettre à la disposition des Douanes algériennes les données relatives aux valeurs des produits qui sont importés auprès de l’Europe afin de permettre de régler le problème de surfacturation», a indiqué Bentahar en marge d’un atelier sur le développement des ressources humaines des Douanes organisé conjointement avec le Centre de recherche économie appliquée et de développement (Cread). Ce comité de négociations avec l’UE est piloté par le ministère des Affaires étrangères, a-t-il fait savoir.

Selon le premier patron des Douanes, l’Algérie n’a pas besoin de négocier avec les 27 pays membres de l’UE mais avec ses 5 plus grands partenaires en commerce extérieur. A ce propos, il a souhaité que les négociations entre l’Algérie et l’UE aboutissent vers la fin de l’année 2017, en rappelant que 49% des importations algériennes proviennent de l’UE. Outre l’UE, un projet d’accord d’assistance mutuelle et administrative avec la Chine est aussi en négociation pour lutter contre le phénomène de la surfacturation, a souligné Bentahar qui explique que le choix de la Chine relève de fait que ce pays est le premier fournisseur de l’Algérie en commerce extérieur.

L’accord avec la Chine va permettre aux Douanes algériennes d’identifier les factures d’importation, fait valoir le directeur général des Douanes qui a avancé que dans le cas de suspicion sur le montant de la facture d’un produit importé auprès de la Chine, les Douanes peuvent connaître directement auprès des autorités habilitées de ce pays si la facture correspond à la réalité des prix. «On est en train de négocier cette démarche et il y a un projet rédigé et arrêté pour pouvoir signer un accord avec la Chine, et ce au plus tard en fin d’année 2017. Ce qui va permettre la lutte efficacement contre la surfacturation», a-t-il soutenu.

Dans ce contexte, Bentahar a souligné que des mesures avaient déjà été prises pour lutter contre cette problématique, affirmant que les services de Douanes enregistrent une moyenne de 400 à 500 contentieux par an dans le cadre de la lutte contre la surfacturation. Parmi ces mesures, il a cité la signature de 21 accords bilatéraux avec les douanes de pays avec lesquels l’Algérie a des échanges commerciaux, permettant de connaître la valeur réelle des produits importés auprès de ces pays, a indiqué Bentahar. Il s’agit aussi de la signature, depuis moins d’une année, d’une convention avec un organisme européen qui fournit aux Douanes algériennes des informations sur les valeurs de certains produits. Ce qui a facilité aux douaniers algériens au niveau des frontières de vérifier instantanément le cours d’une catégorie de marchandises à travers une banque de données informatisée.

De surcroît, une convention a été signée depuis deux mois par les Douanes algériennes avec un organisme américain qui leur fournit des informations sur la valeur des marchandises. Pour rappel, lors de sa présentation du plan d’action du gouvernement, le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a insisté sur la nécessité de la lutte contre le phénomène de la surfacturation.

Par ailleurs, concernant le projet commun Douanes-Cread pour le développement des ressources humaines, il vise à améliorer le rendement des Douanes et les accompagner dans les profondes réformes engagées dans son plan stratégique pour la période 2016-2017, a soutenu Bentahar

R. E.

Comment (2)

    Nasser
    3 juillet 2017 - 16 h 54 min

    c est e-ce qui s’ appelle « pendre le taureau par les cornes » c’ est mieux ainsi, alors ,alors Bonne Chance car cette mafia ne se laissera pas déposséder et peut être aura t-elle plus d’ un tour dans son « sac de voyous », afin de tenter de saper ce travail.

    en toute évidence
    3 juillet 2017 - 13 h 01 min

    l’algerie est le seul pays qui considére  » la surfacturation  » comme un délit !!!! dans le reste des pays ce n’est que purement et simplement une opération d’achat et revente entre deux entités , et cela est légal dés lors que les sociétés en questions payent leurs taxes et impots dans les pays de  » surfacturation  » .
    ne pas oublier que notre pays n’a pas adhérer à l’OMC sinon le bakchich de la corruption s’envolent (…) Lutter contre la  » surfacturation …c’est lutter contre les vrais « barons », toutes industries confondues (…) !!! d’où impossibilité d’y faire face je crois !

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