Qu’est-ce qui bloque la nomination de nouveaux walis ?
Plus d’un mois après la nomination du nouveau gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune, des wilayas restent sans wali. Beaucoup d’observateurs attendaient donc en ce début du mois de juillet un «mouvement dans le corps des walis» pour reprendre l’expression officielle désignant les permutations, les nominations et les fins de fonction dans cette catégorie de hauts cadres de l’Etat. Mais, finalement, c’est dans le corps de la justice qu’il y a eu des changements.
Plusieurs présidents de cour, de procureurs généraux et de commissaires ont été changés ou permutés. S’il est opéré pratiquement chaque année, ce mouvement dans le corps de la magistrature n’avait pas de caractère urgent, en ce sens qu’il n’y a pas de postes vacants dans ce secteur. En revanche, il y a quatre wilayas qui sont sans wali depuis l’annonce du nouveau gouvernement le 25 mai dernier, quatre walis ayant été promus au rang de ministres.
Il s’agit d’Abdelghani Zaâlane, wali d’Oran, nommé ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelkader Bouazgui, wali de Blida, nommé ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Ahmed Saci, wali de Tlemcen, nommé ministre du Commerce et de Youcef Chorfa, wali d’Annaba, nommé ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.
Interrogé en juin dernier, Nourreddine Bedoui, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, avait affirmé qu’il n’y avait pas urgence puisque les wilayas concernées ne souffrent d’aucun dysfonctionnement. Selon M.Bedoui, les intérimaires font bien le travail et il n’y a pas lieu de s’en inquiéter. Le ministre de l’Intérieur avait refusé d’avancer une date s’agissant de la nomination de nouveaux walis à ces postes vacants. Nourreddine Bedoui s’est contenté de rappeler que cela relevait des prérogatives du président de la République. Autrement dit, seul Bouteflika sait quand ces changements interviendront.
Il y a également le poste de ministre du Tourisme qui n’a toujours pas été pourvu depuis le limogeage express de Messaoud Benagoune. Le Conseil des ministres s’est d’ailleurs réuni sans le ministre du Tourisme. Ce département ministériel est géré par le secrétaire général. Le Premier-ministre, Abdelmadjid Tebboune, avait assuré lors de son passage à l’Assemblée populaire nationale (APN) que la nomination d’un ministre du Tourisme ainsi que de walis aux postes vacants interviendrait dans les «prochaines semaines».
La vacance de postes de responsabilité n’est pas nouvelle au sein des institutions de l’Etat. On a vu, par exemple, le ministère du Commerce géré par intérim pendant cinq mois suite à la maladie puis au décès de l’ancien ministre du Commerce, feu Bekhti Belaïb. Il en va de même pour l’ex-wali d’Annaba, Mohamed Mounib Sandid, décédé en novembre 2014 et dont le poste n’a été pourvu qu’en juillet 2015.
Hani Abdi
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