Caravane de solidarité en Europe pour la libération des détenus du Rif

détenus politiques
Depuis 2017, des éléments du mouvement Hirak sont détenus au Maroc. D. R.

Une caravane de solidarité est mise en place en Europe par la coordination européenne de soutien au mouvement populaire dans le Rif. Cette caravane, qui démarrera le 15 juillet, à partir de plusieurs pays européens, se dirigera vers le Rif où est prévue une marche, le 20 juillet sur la place des Martyrs à Al-Hoceima, pour réclamer la libération des détenus politiques rifains. Selon les organisateurs de cet événement, la caravane de solidarité «a pour objectif de briser le blocus économique, politique et sécuritaire imposé au Rif», où «la situation est toujours difficile», notent-ils.

Les initiateurs de cette action de solidarité informent les personnes qui habitent en Ile-de-France et régions alentours que le rendez-vous est fixé au lieu de ralliement situé porte de Vincennes à Paris, dimanche 16 juillet entre 14h et 18h. Le départ de la caravane est fixé à 18h. Un comité s’occupera de l’accueil des caravaniers et de la coordination de cette opération au niveau  la région parisienne.

Notons que depuis octobre 2016, à la suite du décès tragique du marchand de poissons Mohcine Fikri, la ville d’Al-Hoceima, dans le nord du Maroc, est le théâtre d’un mouvement de contestation, le Hirak, qui a gagné plusieurs villes du pays. Les manifestants réclament plus de justice et de développement pour l’ensemble du Rif et la libération immédiate des prisonniers politiques. Depuis fin mai, la majorité des dirigeants du Hirak ont été arrêtés – plus de 120 – à leur tête le leader incontesté Nasser Zafzafi mais aussi la jeune Salima Ziani (Sylia), figure féminine du Hirak et artiste de 24 ans. Tous sont détenus à Al-Hoceima et à Casablanca.

Sur le terrain, toutes les voies terrestres reliant le chef-lieu du Rif et les localités avoisinantes font l’objet d’un blocus serré par des unités de la gendarmerie royale de guerre, généralement stationnées au Sahara occupé.

Par ailleurs, un collectif d’une vingtaine d’organisations non gouvernementales a rendu public un rapport accablant sur les dépassements constatés lors des nombreuses interpellations et sur les affrontements sporadiques qui ont eu lieu, notamment après la décapitation du Hirak. La gestion sécuritaire des manifestations inquiète et suscite la désapprobation de nombre d’observateurs nationaux et internationaux.

La révolte du Rif a pris des proportions très graves au point où le très sérieux hebdomadaire britannique The Economist, dans sa dernière édition, estime que cette révolte «menace tout le pays». «Le mouvement de protestation qui secoue le nord du Maroc depuis huit mois persiste et se diversifie», souligne le magazine, qui relève la «répression» et la «violence» des forces des autorités marocaines contre les manifestants. Pour The Economist, «la réputation de stabilité du Maroc est atteinte». Les manifestants affirment que le gouvernement est «corrompu, inefficace et insultant».

Ramdane Yacine

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