Haro sur la liberté de dérision et garrot sur la dérisoire liberté

Boudjedra
Boudjedra a été piégé dans une caméra cachée de la chaîne TV Ennahar. New Press

Par Mesloub Khider – Il y a quelques semaines, une émission satirique a fait l’objet d’anathèmes, d’accusation d’immoralité, voire d’indécence, pour avoir piégé dans une caméra cachée Rachid Boudjedra. Sans connaître réellement cette émission, d’après les informations relayées par la presse, la chaîne incriminée a pourtant déjà diffusé plusieurs émissions similaires de caméras cachées où des personnes célèbres ou non ont été piégées. Et jamais aucune émission n’a soulevé de réprobation, ni d’indignation, ni de condamnation.

Avec Rachid Boudjedra, nous avons assisté à une véritable levée de boucliers. A un inaccoutumé assaut de lynchage médiatique. A une condamnation sans appel de la chaîne propriétaire de l’émission. D’aucuns ont réclamé, exigé la fermeture de la chaîne. Au nom de la liberté qu’ils prétendent, par ailleurs, défendre.

La satire serait-elle tolérable ou non en fonction des personnalités mises en scène ? Comment doit-on interpréter l’indignation provoquée au lendemain de la diffusion de la caméra cachée ayant piégée Rachid Boudjedra ? Serait-ce là le réflexe spontané et atavique d’une solidarité de classe apportée à Rachid Boudjedra par des personnes très sensibles aux petits malheurs des siens ?

En tout état de cause, la promptitude avec laquelle une grande partie de la petite bourgeoisie intellectuelle algérienne (car la classe populaire algérienne se fiche royalement de cette mésaventure boudjedréenne) a réagi pour réclamer la fermeture de la chaîne, révèle le manque d’enracinement de la conviction démocratique en Algérie. Quoiqu’elle fustige constamment les islamistes pour leur intolérance en matière de liberté de la presse, cette frange de la population a prouvé qu’elle s’alimente à la même source de l’étroitesse d’esprit, du sectarisme, du moralisme, du totalitarisme.

Cela rappelle les événements vécus lors de la publication des caricatures de Charlie Hebdo. A cette époque, nombreux ont été ceux qui sont également montés au créneau pour exiger l’interdiction de ces caricatures considérées comme «islamophobes». A l’époque, les mêmes fustigations et condamnations ont déferlé contre Charlie Hebdo. Cette fois, de la part des islamistes et des musulmans rigoristes, sourcilleux et intransigeants sur le chapitre de la foi.

Sans cautionner nullement la tournure droitière prise par le journal satirique Charlie Hebdo, pourtant autrefois réputé et apprécié pour ses dessins incisifs et corrosifs, on ne peut néanmoins pas condamner ses multiples dessins, au motif qu’ils sont considérés à tort comme provocateurs ou attentatoires à la religion musulmane.

Ainsi, dans les deux situations d’exercice de la liberté de publication caricaturale et de diffusion télévisuelle, les mêmes réflexes pavloviens se sont manifestés par les chiens de garde de la morale archaïque pour aboyer contre les deux organes, pour exiger leur musellement, pour leur infliger les pires morsures. Et pour le journal Charlie Hebdo, la mise à mort de son équipe rédactionnelle par les pires ennemis de la liberté de conscience, en l’espèce des islamistes enragés, engagés dans le parti de la mort.

Par leurs réactions, par leurs revendications de fermeture de la chaîne de télévision responsable de la diffusion de la caméra cachée, ces «démocrates» de façade prouvent qu’ils sont également des ennemis de la liberté de la presse en Algérie comme dans les autres pays. Contre ces ennemis, il faut maintenir toujours allumé le flambeau de la liberté de la publication écrite et de la diffusion télévisuelle. Même pour la presse satirique, les émissions caustiques.

La liberté de la presse est précieuse. Pareillement pour les émissions télévisuelles satiriques ou politiques. Elle doit être défendue partout dans le monde. La presse a affronté les pires répressions au cours de son histoire. Que ce soit la presse politique ou satirique, elle a payé un lourd tribut pour s’imposer sur la scène médiatique.

En France notamment, où elle a mis des siècles pour s’imposer, s’arracher à la tutelle des pouvoirs politiques et religieux, se libérer de la censure. De même pour l’Algérie où depuis peu seulement, libérées de la tutelle du pouvoir, la presse comme les chaînes de télévision commencent à s’affirmer, à diffuser librement, à s’imposer sur le champ médiatique.

En outre, dans le cas de la presse satirique, c’est l’essence même d’un journal satirique que d’être irrévérencieux, impertinent, tapageur, scandaleux. Pareillement pour les émissions télévisuelles satiriques diffusées en Algérie ou ailleurs. Aucune censure n’est acceptable. Excepté si elles versent dans l’obscénité, la vulgarité, la pornographie. C’est leur vocation que d’user de la dérision.

En matière de critique satirique, rien n’est sacré. Tout est objet de dérision. Aucune autocensure n’est tolérable. Ni aucune censure. La satire est amorale. Elle transcende les considérations morales, éthiques, politiques. Elle fait fi des susceptibilités personnelles, religieuses. Par-delà la morale, comme le dirait Nietzsche, voilà sa raison d’être.

La vie constitue déjà une vallée de larmes. N’ajoutons pas des jérémiades pleureuses à cet océan d’existences misérables.

N’oublions pas les bains de sang versés pour nous libérer de la tyrannie coloniale ; les fleuves de larmes rougeoyantes déversées pour desserrer l’étau de la dictature nationale imposée au lendemain seulement de la «libération» de notre pays malheureusement encore prisonnier d’un pouvoir illégitime ; les torrentielles hémoglobines coulant à flots durant la décennie noire transformant l’Algérie en abattoir à ciel ouvert.

Débarrassons-nous des eaux croupissantes putrides exhalant des effluves fétides du passé moralisateur et démoralisant. Immergeons-nous dans une nouvelle mer relationnelle remplie d’une eau douce et apaisante propice à dissoudre nos corrosives détresses, nos destructrices tristesses, notre prématurée et précoce vieillesse. Renouons avec notre insouciante enfance. Replongeons dans un éternel bain de jouvence empli de joyeux rires partagés ensemble dans une indéfectible fraternité. Sans gendarmes de la férule ni polices de la morale.

Usons sans modération de la dérision, de l’ironie, de légèreté d’esprit pour nager à contre-courant de la morosité quotidienne. Sinon, c’est la noyade existentielle garantie.

Soyons iconoclastes, anticonformistes. Emancipons-nous des vestiges moraux désuets. Jetons aux orties les plantes vénéneuses religieuses qui nous empoisonnent l’existence. Rions de tout, même du sacré. Moquons-nous de tout, et surtout de nous-mêmes. Libérons-nous des chaînes des traditions qui ligotent notre esprit d’imagination. Soutenons toutes les entreprises de subversions par l’imagination. Soyons des révolutionnaires de l’imagination (de l’image-de-notre-nation).

A l’atmosphère ambiante emplie de nullité, préférons la joyeuse vie dans toute sa nudité.

Déchirons les oripeaux moraux qui habillent superficiellement notre esprit. Confectionnons notre vie de nos propres mains modernes. Refusons les prêt-à-porter de la pensée religieuse fabriquée dans d’archaïques et obsolètes ateliers démodés moyenâgeux. Passons au crible de la critique tout ce qui étouffe notre épanouissement. Tout ce qui corrode notre existence. Tout ce qui pollue notre esprit. Tout ce qui assombrit notre humeur.

Critiquons sans concession toutes les idéologies réactionnaires, toutes les philosophies rétrogrades, toutes les religions archaïques. La critique comme la satire ne doit s’embarrasser d’aucun scrupule.

Seule la vie est sacrée. Dès lors qu’on ne porte pas atteinte à la personne, on n’attente pas à sa vie, la critique doit être consacrée.

La critique doit pouvoir traiter et attaquer tous les sujets, tous les thèmes. Même la religion. Et surtout la religion. Marx disait, dès ses premiers écrits de jeunesse, que «la critique de la religion est la condition première de toute critique». Sans cette primordiale première critique, aucune autre n’est possible, envisageable, sérieuse, sincère, authentique, radicale.

Si censure il doit y avoir, et surtout si interdiction il doit y avoir, c’est contre la misère, le chômage, l’exploitation qui réduisent l’existence en vallée de larmes, la vie en perpétuel cauchemar. C’est contre les guerres qui déciment des millions de vie. C’est contre toutes les oppressions, les répressions, les dépressions, les pressions religieuses, politiques, morales. C’est contre tous les ennemis de la vie rieuse, joyeuse, radieuse.

M. K.

Comment (13)

    Tin-Hinane
    19 juillet 2017 - 14 h 30 min

    Cet article est ce qu’on pourrait appeler une masturbation de l’esprit, il dit tout et son contraire, c’est un curieux mélange. D’abord il ne s’agit pas d’une lutte de classe, la bourgeoisie (même petite) d’un côté et le prolétariat de l’autre, mais d’un homme seul sur un plateau télé agressé par des abrutis dans ses convictions. Ce homme est un écrivain et un libre penseur et personne ne peut s’arroger le droit de le tourner en bourrique et de l’agresser pour se faire mousser, c’est indécent. Il faut faire la différence entre la liberté de parole, la liberté de penser et la brutalité issue de l’ignorance. Vous dites que la « classe populaire » algérienne s’en fiche, qu’en savez vous? les peuples voyez vous tous les peuples ont besoin d’intellectuels, d’artistes, de créateurs pour les éclairer, les peuples sans intellectuels sans des peuples indigents. Qu’on l’aime ou pas nous algériens avons besoin de Rachid Boudjedra. Il est malhonnête de mélanger Charlie hebdo qui est une affaire politique et l’agression de Boudjedra qui est une affaire de maltraitance. Vous dites « Critiquons sans concession toutes les idéologies réactionnaires, toutes les philosophies rétrogrades, toutes les religions archaïques. La critique comme la satire ne doit s’embarrasser d’aucun scrupule » précisément c’est ce qui a été fait dans le cas qui nous occupe et pourtant ça ne vous plait pas. Il ne s’agit pas du tout de liberté d’expression il s’agit d’un manque de respect à un homme, un écrivain et un libre penseur, je vous le rappelle il n’a pas été gentiment chahuté non il a été attaqué sur ses croyances ou non croyances en tout dans son intégrité intellectuelle et personnelle et ça c’est inacceptable. Justement les bigots de tous les pays doivent apprendre, doivent savoir qu’ils ne peuvent pas abuser de leur bigoterie pour attaquer les autres sans coup férir. Il est grand temps de mettre de l’ordre et d’enlever le pouvoir à la médiocrité et de commencer à respecter l’intelligence. Et croyez moi la « classe populaire » algérienne, dont je fais partie, ne pourra que s’en réjouir.

    MELLO
    17 juillet 2017 - 15 h 52 min

    « L’indépendance n’est pas la fin en soi, mais seulement un moyen qui permettra la transformation de la situation de notre pays, qui passe de l’état de stagnation à celui d’un pays libéré, pleinement engagé dans la bataille de la reconstruction économique et de libération sociale », message au peuple algérien du président légitime du GPRA, Ben Youcef Ben Khedda, le 18 mars 1962.
    Cinquante cinq ans après ,l’ Algérie se cherche et ce que le président Ben Khedda ignore probablement, c’est qu’un groupe d’officiers a déjà tranché la question. Pour eux, la gestion de la société ne peut pas être un contrat de confiance. Nous savons tous, dès qu’on touche à l’Islam , la foule gronde et la colère grandit. Pas touche à l’Islam, pas question non plus de remettre en question cette religion…Nous naissons tous avec un potentiel de créativité et d’amour immense et il n’est dit nulle part à travers le Saint Coran de le saper, de le gâcher, de le saboter d’année en année parce que la priorité de l’Islam est ailleurs. L’Islam n’est pas un ensemble d’interdits avec lequel on formate l’enfant; l’Islam c’est le don de la créativité, c’est le savoir, c’est la science, c’est la conquête technologique, c’est l’art, c’est le talent, c’est la spontanéité intellectuelle; Malheureusement, depuis les années quatre vingt, dans le contexte d’un changement de philosophie sociale, restructuration des forces de la SM, le régime se dota de différents organes d’investigation et de répression disposant chacun d’un réseau d’informateurs stipendiés, chargés de surveiller et de dénoncer les opposants et les récalcitrants (souvent opérant seuls en électrons libres). Certaines catégories professionnelles furent, en outre, fortement incitées à apporter leur collaboration à ce travail d’information. À côté de cette délation organisée et sollicitée, les délations spontanées se multiplièrent. Des milliers de lettres, le plus souvent anonymes, furent adressées aux autorités pour dénoncer des comportements jugés « déviants ». Les délateurs agissaient par adhésion idéologique au régime aussi bien que par intérêt. Dès le début des années quatre vingt dix, la délation s’était enracinée dans la société Algérienne au point de n’épargner ni les milieux politiques clandestins (qui se déclaraient comme tels) , ni inversement les milieux proches du pouvoir. Les forces antidémocratiques composant le système politique algérien continuent de faire diversion à travers les réseaux sociaux, les télévisions privées, les journaux et les quelques hommes et femmes que le régime a mis en avant de la scène. Décrire la réalité de notre pays est devenue inconvenant. Rappeler cette réalité peut mener son auteur à être proscrit, à être isolé et placé en marge de la société.

    Karamazov
    17 juillet 2017 - 13 h 21 min

    En dehors de ces vœux incantatoires qui nous désarçonnent par leur piété à qui il ne manque pour joindre le geste à la parole que les génuflexions, sans parler des apôtres qui veulent se faire une zawiya à la gloire de Dieu ou contre lui, qu’importe, pourvu qu’ils soient du cortège et qui quand ils parlent de liberté d’expression ils nous font clairement comprendre qu’il ne s’agit que de la leur,

    J’eusse aimé qu’on rendît à Marx ce qu’il a écrit quand on le site :
    « Nier la religion, ce bonheur illusoire du peuple, c’est exiger son bonheur réel. Exiger qu’il abandonne toute illusion sur son état, c’est exiger qu’il renonce à un état qui a besoin d’illusions. La critique de la religion contient en germe la critique de la vallée de larmes dont la religion est l’auréole. […] La critique du ciel se transforme ainsi en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, la critique de la théologie en critique de la politique. »

    Après ça est-il utile de battre la chamade hors champ (asserweth vara iw annar) ?

    Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ( Rouy ya Boileau rouh) !
    Alors vous allez critiquer enfin l’islam ou vous voulez sous-traiter à d’autres plus kamikazes que vous le sujet ?
    Kheliw Fafa trankile et Charlie hebdo et concentrez-vous donc sur le sujet principal. Que faire chez nous ?

      Abou Stroff
      17 juillet 2017 - 14 h 47 min

      M. K. veut tenir le bâton par son milieu et en adoptant cette posture, il risque de recevoir des coups des deux extrémités. moralité de l’histoire: « La misère religieuse est tout à la fois l’expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans coeur, de même qu’elle est l’esprit d’un état de choses où il n’est point d’esprit. Elle est l’opium du peuple. » ceci dit, la critique de la religion doit être couplée avec une critique des conditions objectives qui font que la religion est la seule et unique référence utilisée par les algériens lambda pour « appréhender le mode qui les entoure. la critique de la religion doit ainsi être soutenu par la critique du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation qui nous avilit et nous réduit à de simples tubes digestifs ambulants incapable de penser le monde autrement qu’à travers ce que nous raconte ceux qui nous gavent.

    T'zagate
    17 juillet 2017 - 12 h 31 min

    Cher Mesloub Khider , auteur de l’article . Comme vous évoquez dans votre article cette affaire de Rachid Boudjedra , de la liberté de pensée et des voix qui ont demandé la fermeture de la chaîne TV, j’en profite pour vous dire que je partage avec vous dans toute sa plénitude la formule de Voltaire s’adressant à l’abbé Le Riche : « Monsieur l’abbé, je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire. », et cette même formule reprise par certaine romancière anglaise Evelyn Beatrice Hall « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez le dire » , formules que je partage en long et en large. En revanche, bien que je reconnaisse les avancées indéniables en France en matière d’Etat de droit et de liberté en France, j’émets quelque réserves quand vous dîtes que la France, après plusieurs combats, est arrivé, à s’imposer, à s’arracher à la tutelle des pouvoirs politiques et religieux et à se libérer de la censure.

    Je pense que depuis quelques années c’est quelque part faux de dire cela, car les médias français (TV, journaux, radios) n’ont jamais été depuis aussi complaisants, complices, aux ordres et même à genoux face à l’idéologie du nouvel ordre mondial favorable aux puissances occidentales, du néo libéralisme sauvage et enfin du sionisme (à ne pas confondre avec le judaïsme évidemment). Où est la liberté d’informer, où est le curseur de la censure ??? Cette forme de génuflexion devant le sionisme et le néo libéralisme a même trouvé des émules chez des pays arabo-musulmans comme ceux qui « gardent » les lieux saints de l’islam notamment.
    PS : Je ne suis pas anti sémite, ni anti juif ; je suis contre tous les nationalismes y compris le nationalisme arabe ; je suis contre tous les fascismes, y compris le fascisme islamiste ; je ne suis pas un communiste bête et méchant ; et donc vive la liberté de pensée, de conscience, de culte et d’opinion ! Voilà, j’ai tout dit et merci pour votre singulier article, même si ma réponse peut sembler hors sujet et aller trop au-delà de l’affaire Rachid Boudjedra!

    Abou Stroff
    17 juillet 2017 - 11 h 12 min

    « Si censure il doit y avoir, et surtout si interdiction il doit y avoir, c’est contre la misère, le chômage, l’exploitation qui réduisent l’existence en vallée de larmes, la vie en perpétuel cauchemar. C’est contre les guerres qui déciment des millions de vie. C’est contre toutes les oppressions, les répressions, les dépressions, les pressions religieuses, politiques, morales. C’est contre tous les ennemis de la vie rieuse, joyeuse, radieuse. » conclut M. K.. en fait, la guerre contre l’aliénation en général et l’aliénation religieuse, en particulier permettront, sans nul doute, de dépasser tout ce qui empêche l’algérien lambda de vivre une vie pleine de vie au lieu de dépenser quasiment toute son énergie à préparer sa mort. la guerre contre la pensée religieuse (quelle qu’elle soit, de la plus soft à la plus radicale) est une condition nécessaire à l’émancipation de d’être de l’homme des archaïsmes qui l’empêchent de s’humaniser. en d’autres termes, clamons haut et fort et appliquons, sans contraintes, le droit à la différence et la liberté de conscience qui permet à chacun de vivre sa vie sans empiéter sur la liberté de l’autre.
    PS: mettre, comme le suggère M. K., sur le même pied d’égalité la pensée fascisante de la vermine islamiste et l’aspiration de couches sociales particulière à vivre libres e ndehors de tout carcan religieux me parait tout à fait incongru et me rappelle un certain discours sur la laïcité qui serait aussi intolérante que la religiosité. bizarre, extrêmement bizarre!

    Dr Knock
    17 juillet 2017 - 10 h 39 min

    Personne en effet n’a osé abordé ce sujet chez nous, y compris MK qui ne fait que nous le suggérer humblement. Excepté notre Narcisse, que la modestie ne tuera pas parce que la nature ne l’en pas pourvu, qui ne voit que par son nombril, évidement. Et si d’autres plus connus et plus lus n’ont cessé de parler de réforme du Coran pour certains, Soheib Bencheikh et son frère Khaled moins ardemment, ou de critique de «la religion» pour d’autres, ou ont avoué clairement avant et après Boudjedra leur athéisme sans se renier pendant que Sikhouna Narcisse n’hésitait pas à les lapider courageusement dans le dos, cela n’est que du vent tant que Sikhouna Narcisse ne les aura pas agréés.
    Dans ces colonnes, ici même, souvent, et ailleurs à travers la Toile, des milliers de commentateurs ont revendiqué leur athéisme et ont pointé du doigt le problème principal de notre société: la religion. Depuis la décennie noire à nos jours, la religion est au centre des débats sur notre société. Réforme de la religion, la société, athéisme, liberté de conscience, tout y est passé. Hommes de culture, politiques, simples quidams, tous y sont allés de leurs contributions sur ce sujet. Mais tous ceux-là ne comptent pas à ses yeux et n’ont rien dit. Seul l’unique Sikhouna Narcisse est habilité à en parler.
    Sikhouna Narcisse, complètement hanté par son refoulé et ses atavismes qui lui reviennent dès qu’il s’agit de Sansal et de KD, s’oublie et s’abandonne aux instincts grégaires de sa tribu dès qu’il s’agit d’eux. Et le voilà encore que croyant s’être fait un dévot en la personne de MK, il fanfaronne. C’est moi qui fus le premier à en avoir parlé, c’est donc à moi que reviennent les honneurs et les lauriers. Ce mec veut une paroisse avec pleins de bigots consentants, quitte à usurper à d’autres en la matière la réputation. Et dans sa monomanie même, quand on le site pour le confondre, il se laisse croire qu’on le psalmodie.
    Sikhouna Narcisse ne critique la religion que pour une ambition personnelle, il ne lui suffit plus de jouer les mauvais gourous, il veut être Le Mahdi.

    MELLO
    16 juillet 2017 - 20 h 36 min

    Voilà ce qu’avait écrit Monsieur Youcef BENZATAT , un certain 10 Juin 2017: « Au lieu d’aller crier dans les colonnes du magazine Le Point que la société algérienne est submergée par l’islamisme alors que c’est le pouvoir qui l’inonde avec, Boudjedra aurait mieux fait d’affronter ce pouvoir sur ses dérives par l’instrumentalisation de la religion contre la société. Au lieu de se contenter de son statut d’écrivain, d’ancien moudjahid, de communiste et d’athée et de fantasmer dans le délire paranoïaque de l’enlèvement terroriste, il aurait mieux valu pour lui de continuer son combat révolutionnaire entamé depuis son engagement dans la lutte pour la libération nationale et d’assumer son rang d’intellectuel éclairé. »
    Ainsi que par Monsieur Saadeddine Kouidri qui écrivait: » La réaction semble avoir choisi le grand écrivain pour ridiculiser les intellectuels progressistes, croyant aveuglément que ces derniers ne lui seraient pas solidaires, le cas échéant, parce qu’il ne l’a pas été avec Kamel Daoud, mais bien au contraire. Rachid Boudjedra a même tenté de l’enfoncer en rappelant une étape de sa jeunesse, à la période où son confrère était agressé par un chef islamiste ! »
    Deux opinions , deux approches pas si différentes l’une de l’autre , mais dont le tir croisé atteint dans le mil un média, qu’on semble défendre aujourd’hui pour les besoins de la liberté. Notre presse a-t-elle été guidée par le devoir de vérité? A-t-elle servi le pays et les intérêts du peuple durant ces années d’indépendance ? Pour faire face au litige qui l’oppose aux pouvoirs publics, la presse utilise une terminologie VIRTUELLE marquée par des expressions telles que: acquis démocratiques, liberté d’expression, métier noble, quatrième pouvoir, garants de la société. Hélas la réalité est tout autre. Pendant que les journaux parlent de lois qui menacent l’avenir de la presse et la liberté d’expression, la rue, elle, regarde les dérapages et les dérives d’une corporation qui s’est « policiarisée » à outrance sans que personne ne le lui demande, un milieu ouvert, où n’importe qui peut se prévaloir journaliste, un milieu infesté d’aventuriers incendiaires, de calamités culturelles et intellectuelles qui ont empêché volontairement l’émergence de vraies élites. Enfin, la presse n’aura été douée que pour détruire les valeurs fondatrices qui rassemblent et unissent le peuple Algérien.

    Knoc
    16 juillet 2017 - 19 h 32 min

    Chiche ! Allez-y donc faites-nous une critique de la religion qu’on prenne de la graine, si ça vous chante de prêcher à des convertis. Il ne vous suffit donc pas que Boudjedra ait mangé publiquement son chapeau et en abjurant son athéisme. C’est encore pire que les fetwas des tangos qui l’on condamné.
    Aucun raisonnement rationnel, aucun bouleversement scientifique des croyances, n’a changé quoi que ce soit en matière de religion. Il y a une raison à cela : les gens ne veulent pas savoir. Jusque-là ils n’ont demandé aucune preuve pour croire. Ils préfèrent le confort de l’ignorance qui les déresponsabilise à une connaissance qui les responsabilise. Je ne vois pas pourquoi je me luxerais les trois neurones qui me restent pour me démontrer qu’une chose à laquelle je ne crois pas n’existe pas. D’autant plus que je suis persuadé que cette quête ne fera que m’égarer dans les méandres de l’ineptie.
    Pour moi c’est simple Nous n’avons pas forcément besoin de passer par une critique de la religion non pas parce qu’elle est inutile mais par les temps qui courent il faut admettre qu’elle est risquée et que cela fera surtout l’affaire des tangos. Par contre la défense des libertés individuelles : le droit de se baigner en Bikini, le droit de ne pas jeuner, la permission d’ouvrir les restaurants le jour pendant le ramadhan, ainsi que toutes les libertés proscrites par « la » religion. Bref la défense de la pratique de la non-religion.

    youcef Benzatat
    16 juillet 2017 - 15 h 15 min

    Merci pour cette courageuse dénonciation constructive de l’hypocrisie ambiante qui règne dans les salons d’Alger autour de cette petite bourgeoisie qui se prétend « élite » et « intellectuelle » ! Une classe d’intellectuels, vous dites ! Autoproclamée en tant que telle et qui n’a d’intellectualisme que sa posture structurelle organique dans un régime liberticide, illégitime et corrompu. Voilà maintenant que nous sommes deux à avoir franchi ce pas, d’appeler un chat un chat, parmi la faune qui est agglutinée autour de la rente et qui se pavane indécemment dans les caniveaux d’Alger. Oui, cette affaire de caméra cachée a eu le mérite d’avoir fait sortir cette horde de prédateurs d’un autre genre de derrière leur masque. Dans mes différentes contributions sur ce sujet je suis arrivé aux mêmes conclusions que les votre, mais jusque-là j’étais le seul à le déclamer à la face de la conscience collective, particulièrement sur la menace qui peut peser sur la liberté d’expression en incriminant la chaine à l’origine de cette imposture. Merci aussi à AP qui a permis la diffusion de cette opinion et qui était le seul média à avoir eu le courage de l’accepter contre l’unanimité adverse. Oui, nous sommes deux maintenant, en espérant que d’autres nous rejoignent pour faire tomber tous les masques de l’imposture et de la trahison.

      Krimo
      18 juillet 2017 - 0 h 51 min

      Ya si Benzatat,

      Vous dites,

      «j’étais le seul à le déclamer à la face de la conscience collective, particulièrement sur la menace qui peut peser sur la liberté d’expression en incriminant la chaine à l’origine de cette imposture»

      Comme vous m’avez ̎conseillé » de bien vous lire, c’est chose faite et sur cet extrait ci-dessus j’en retiens que : vous défendez la liberté d’expression pour apologie du ridicule. Complètement incompatible avec le titre de cet article.

      S’il y a les salons parisiens, les salons algérois sont vôtres.

      MELLO
      18 juillet 2017 - 15 h 27 min

      Il ya plus d’un siècle que les algériens ont entrepris leur longue marche vers la liberté et la dignité dans leur acception politique moderne. (La marche est ici entendue dans son sens de mise en mouvement d’une société engagée en profondeur et non pas un bref footing en ville). Cette marche sans cesse contrariée vers la liberté s’inscrit dans les combats des peuples du monde pour la conquête de leur souveraineté et de leurs droits. Elle ne relève ni d’une spécificité religieuse ni d’un particularisme régional. Il serait grave d’oublier le lourd tribut payé par les algériens depuis des décennies. Grave de considérer ces années de terreur et de folie comme une « simple erreur de parcours » sur laquelle il faut pudiquement tourner la page. Croire cela possible c’est insulter autant l’humanité de ce peuple que son sens politique. C’est sur un socle d’amnésies successives que les régimes autoritaires post- coloniaux ont bâti, en Afrique et dans les pays arabes, des légitimités factices. C’est sur ces amnésies que des générations de cliques arrogantes et prédatrices se sont arrogé le droit de cracher un révisionnisme insultant à l’égard de nations bafouées. A trop vite oublier que les peuples ont une mémoire, que cette mémoire structure leurs adhésions et leurs rejets, les régimes finissent par perdre tout lien avec leurs sociétés.

    lhadi
    16 juillet 2017 - 14 h 21 min

    Une société où la plupart de ses concitoyennes et de ses concitoyens sont hors de mesures et mal accordés, esclaves du désir et de l’imagination, de l’habilité et du préjugé ; cette société ne peut se libérer des entraves du sous développement et des sarcomes inhérents.

    Appelons un chat un chat !

    Nous sommes devenus notre propre ennemi, notre propre censeur, parce qu’on est bloqué en nous-mêmes et bloqué sous la tutelle d’un système insane que la constitution lui a beau tracé la voie ; il marche dans la sienne.

    On doit donc, à mon sens, exorciser nos propres démons et mettre à nu nos propres fantasmes pour être en capacité à faire disparaitre l’obésité du médiocre ; cette norme d’incapacité, créative, orpheline des vertus de discernement ou intellectuelles et des vertus de caractère ou morales.

    C’est dans la compréhension du sens de cette analyse que nous devons puiser la volonté et la capacité d’infléchir le cours de cette gouvernance d’un autre âge en butte au projet de rousseau qui a inspiré la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

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