Qui bat en retraite ?

Abdelmadjid Sidi Saïd et Ali Haddad dans le même front. New Press
Abdelmadjid Sidi Saïd et Ali Haddad doivent préparer la tripartite de septembre prochain. New Press

Par Kamel Moulfi – L’intervention d’Ali Haddad devant les membres du FCE a été, curieusement, moins commentée que son éclat de rire sans parole, dimanche dernier au carré des Martyrs du cimetière El Alia. Elle constitue pourtant un élément d’analyse plus sérieux que la scène d’enfantillages observée lors des funérailles de Rédha Malek. Mais elle ne va pas dans le même sens et pose donc problème à ceux qui s’accrochent à l’idée que la «remise en ordre» envisagée par Premier ministre n’est pas vraie, qu’il aurait opéré une reculade, qu’il est affaibli et désavoué, etc.

Ali Haddad a-t-il voulu répondre lui-même, implicitement, à ces commentaires en se faisant le porte-parole de Tebboune auprès du FCE qu’il préside ? Qu’est-ce qui empêche de penser que c’est plutôt Haddad qui bat en retraite, brutalement remis à sa place, c’est-à-dire dans les limites du FCE ?

En fait, ce qu’il a dit ne donne pas du grain à moudre, aux yeux des commentateurs qui sont allés trop vite en besogne en voulant hâtivement enterrer la démarche courageuse du Premier ministre, consistant pourtant seulement à demander des comptes à certains patrons. Où va l’argent que les banques publiques leur prête ? Aux investissements créateurs de richesses et d’emplois en Algérie ou dans autre chose qui ne sert pas l’intérêt national mais satisfait leurs caprices et ceux de leurs proches ? Ce n’est sans doute pas de gaieté de cœur que le pouvoir s’en prend à eux après les avoir choyés. La situation financière «tendue», selon le propos du Premier ministre, exige du pays qu’il compte ses sous. Cela signifie-t-il que le temps des cadeaux généreusement distribués par l’Etat au monde des affaires est fini ?

Un fait est certain : la préparation en plein mois d’août de la réunion de la tripartite prévue pour le 23 septembre a déjà gâché des vacances de luxe passées habituellement à l’étranger. Autre contrainte majeure durant cet été : la rentrée sociale doit être calme, a suggéré le Premier ministre à ses partenaires. Cela suppose de veiller aux indicateurs de la paix sociale. C’est sur ce front que la hache de guerre ne doit pas être déterrée. Et ça, le pouvoir le sait.

K. M.

Comment (5)

    Mohand
    3 août 2017 - 21 h 27 min

    J’ai lu l’article, ais je ne sais pas ce que ce monsieur a dit.
    Un autre article va -t-il nous éclairer ?
    Merci

    Ouslimane
    3 août 2017 - 19 h 11 min

    Q: Qui bat en retraite ?
    R: Le peuple algérien & ses élites nationalistes intègres
    Divisées, désolidarisées, désunis pour une issue de sortie de la crise morale, et structurelle profondes
    Devant le clan uni minoritaire puissant opportuniste parasitaire marchand
    Des patrons opportunistes affairistes – conseillers opportunistes affairistes –
    Syndicalistes opportunistes affairistes
    Dominant et protégé par les lois, et les institutions défaillantes de l’état algérien
    Qui a fait main basse sur l’économie algérienne, et le destin de son peuple marginalisé, désuni,
    Et désolidarisé (égoisme), par la distribution sociale de la rente pétrolière
    (nouvelles cités, locaux, importations de consommations,et de tout, facilités de crédits, avantages divers, privilèges divers, ambitions, et courses démesurées d’ascension sociale illégale, et illégitime, dans
    Les institutions d’état, par l’achat de la paix sociale à tout prix, et coute que coute
    Tout ça pour le pouvoir héréditaire éternel

    MELLO
    3 août 2017 - 19 h 09 min

     » Qui bat en retraite ? » Titre laconique mais ironique d’une bataille de vagues appartenant au même océan. Pour battre en retraite il faudrait qu’il y ai une vrai bataille, et là, l’un des deux devra fuir devant l’adversaire, abandonner le champ de bataille, abandonner la position. Or il se trouve que les deux se donnent raison
    et ne veulent pas, ne peuvent pas abandonner. Moralité de l’histoire, on se croise, on s’entrelace, on se « bousbous » avec des tapes aux épaules, on s’éclate de rire, et on s’éloigne l’un de l’autre.
    Qui bat en retraite ? Allez le deviner.

    mzoughene
    3 août 2017 - 17 h 16 min

    Citation :
    « cette phrase date de1920 ! elle provient de la philosophe russe et américaine Ayn Rand »
    Quand vous vous rendez compte que pour produire, vous avez besoin de l’autorisation de quelqu’un qui ne produit rien….Quand vous rendez compte que l’argent, c’est pour ceux qui font des affaires non pas avec des biens mais avec des faveurs…….Quand vous vous rendez compte que beaucoup sont devenus riches avec des pots-de-vin et une influence plus que pour leur travail, et que la loi ne nous protège pas de ces individus, mais qu’elles les protèges eux….Quand vous vous rendez compte que la corruption est récompensée et que l’honnêteté mène vers le sacrifice de soi-même………..Alors vous pouvez dire sans avoir peur de vous tremper, que la société est condamnée.

    lhadi
    3 août 2017 - 13 h 06 min

    J’ai souvent entendu le battoir des laveuses résonner dans le silence de la nuit. Elles battent et tordent, avec une grande vigueur, quelque chose qui ressemble à du linge mouillé, mais qui, vu de près, n’est que le corps de l’Algérie.

    Trahir et conspirer semble un droit consacré par la tolérance.

    Oeuvrons pour la fidèle exécution des lois ; non pas celles qui ne savent que protéger les grands scélérats ; mais celles qui protègent la nation algérienne de cette armée de blattes qui ronge les charpentes de la maison Algérie.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

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