Un été algérien

Annaba été
Partout, le je-m’en-foutisme côtoie le quotidien algérien dans une indifférence alarmante. New Press

Par M. Aït Amara – Un liquide saumâtre et nauséabond dégouline des sacs poubelles amoncelés à même le trottoir, les sachets en matière plastique volent au-dessus de nos têtes au gré des tourbillons qui font se soulever une poussière collante. Les gens déambulent, les uns traînant leurs guêtres, les autres forçant le pas pour on ne sait quel but, quelle destination. La chaleur est suffocante et l’actualité brûlante. Mais personne n’en a cure.

«Nous avons adopté la saleté», lança quelqu’un, un jour, professeur universitaire de son état, dégoûté comme nous tous. Nous avons épousé le je-m’en-foutisme comme on embrasse une religion. Nous en avons fait un credo, un leitmotiv. Après moi le déluge ! Le pays va à la dérive, mais qu’importe ! Les «autres» s’occuperont de le redresser ou de l’enfoncer. «C’est leur problème !». Les «autres», ce sont les hâbleurs qui ont fait de la démagogie leur métier et de la politique leur occupation.

Sellal nous chantait des berceuses pendant qu’il fardait la réalité à coup de vannes jusqu’à ce qu’il reçût la taloche sur la tête. Il se tut après avoir tué tout espoir de se reconvertir au travail. Ghoul nous promettait un milliard de touristes et il ne serait pas étonnant qu’il se trouve, lui aussi, en Tunisie où le nombre d’estivants algériens devrait frôler allègrement les trois millions cette année. Zoukh s’engageait à faire de la capitale la «perle du Maghreb» et la voici cette concrétion calcaire qui affadit avant même que son projet d’embellissement d’Alger atteigne le tiers.

La malpropreté qui nous assaille où que nous allions n’est-elle pas, en définitive, le reflet de notre état d’esprit ? Ces ordures hideuses et empestées qui envahissent la cité ne sont-ce pas la caricature dégueulasse de la poisseuse corruption, du pestilent népotisme et de l’infect égoïsme érigés en culte ?

M. A.-A.

Comment (29)

    zaatar
    16 août 2017 - 12 h 42 min

    Un été Algérien. La canicule, les odeurs nauséabondes, les sachets en plastique, les cartons, les bouteilles d’eu minérales, les canettes, les crottes de chiens, les eaux jaunâtres-verdâtres qui coulent le long des trottoirs…etc. Et, les passants qui passent, les voitures qui passent, les commercent qui ouvrent et ferment, les marchands qui crient pour vendre, les citoyens qui se bousculent dans le marché…etc. C’est le résultat de quoi tout cela? eh bien c’est le résultat de citoyens fainéants…tout le monde est fainéant car tout le monde participe à la distribution de la rente et tout le monde veut augmenter sa part de la rente. Le reste, tout le reste, tout ce qui l’entoure il n’en a absolument rien à cirer. Résultats et conséquences, peut il en êtres autrement dans un pays ou tout est basé sur la distribution de la rente et sur la prédation?

    Anonyme
    14 août 2017 - 7 h 48 min

    eux ils ont elu domicile de l autre cote de la mer méditerranée ;ils ont transferé l’argent du peuple algerien ; ils prennent l avion a la moindre occasion pour fuir la saleté d Alger !
    Quant la saleté jonchent les espaces d un pays c est que ses dirigeants ont de la m…….dans la tete !

    mourad
    13 août 2017 - 22 h 20 min

    L école ne joue pas son rôle d éducation, que de fois j ai repris des collegiens et ecoliers qui d une manière naturelle jettent leur emballage de gâteaux ou de bonbons sans aucun souci.
    Quand je leur demande de ramasser,ils sont étonnés car personne ne leur apprend ces gestes de civisme,ni les parents,ni les enseignants qui eux mêmes doivent faire pire….
    De plus les APC chargées de l hygiène des communes mettent très peu de moyens pour le faire,c est le dernier de leur souci.
    Est que les élus ont des notions d hygiène ou sont ils habitués à vivre entouré de saleté, la question se pose?
    Si dans les pays occidentaux c est propre c est qu il y a une vraie organisation pour l enlevement des déchets, en général tous les deux jours,nous c est une semaine jusqu’à ce que les poubelles debordent et que les ordures s amoncellent sur les trottoirs,les rues son balayés systématiquement tous les jours ou au moins deux fois par semaine comme cela se faisait à Alger dans les années 1970

    MELLO
    13 août 2017 - 16 h 18 min

    Dix jours avant l’adoption de la charte nationale, Jeudi 17 Juin 1976 – 10 h 15 -, après la fin d’un examen à la faculté d’Alger centre, avec trois camarades et amis, sommes attablés à la belle terrasse de la brasserie de l’Université. il faisait dans les 30 °C , les arbres étaient encore verdoyants et bien taillés. Les tables , enveloppées de nappe blanche étaient placées alignées sur le trottoir qui avait fait l’objet d’un lifting à 6 h du matin par les services de la voirie d’Alger. Le lavage à grand eau touche pratiquement toutes les rues d’Alger . Attablés, chacun de nous lançait sa commande au garçon , habillé d’un tablier bien blanc et portant à sa droite une  » snioua » , à gauche une serviette bien pliée servant à donner un coup de nettoyage , aux tables, en cas… J’ai commandé mon café , qui sera servi dans une tasse blanche avec sous tasse, un de mes amis commanda une bière fraîche, sans complexe aucun , pendant que des passants déambulaient sur ce trottoir bien propre d’ une ville qui portait le nom d’ALGER LA BLANCHE.
    1976, soit quatorze ans après le cessez le feu, une Algérie encore pleine d’espoirs, de rêves et d’avenir, 14 ans seulement après l’Indépendance, une Algérie où certes tout n’était pas rose, mais tout était propre, où le pouvoir exerçait une emprise impitoyable, mais où tous les Algériens marchaient, ensemble, dans une même direction. C’était un véritable et beau été Algérien. Alors, pourquoi l’été Algérien a viré de cette manière, éventuellement, à cause de la déstructuration de tous les services communaux, car lorsque le citoyen Algérien fréquente un lieu propre et entretenu , il se garde de le laisser comme tel.

    USMS
    13 août 2017 - 10 h 00 min

    Dans un de ses discours de campagne électorale, l’actuel président avait dit ceci:’ ERIF DHEM LABLED’ (la campagne a envahi la ville).
    A propos du printemps arabe, les Algériens comme toujours pérorent que leur pays a été épargné parce qu’il a déjà donné lors de la décennie noire. Si pour les pays détruits physiquement comme la libye, la Syrie, le yemen etc..la facture de reconstruction sera salée, leur pays pays sera sauvé car les valeurs y sont restées intactes.
    La destruction de l’Algérie a été réussie à 100% par ses promoteurs. C’est à partir des années 1990 que les villes ont été envahies par les campagnards et montagnards venus de régions enclavées donc supposées pauvres mais avec des fortunes colossales pour acheter à tour de bras de l’immobilier et faire venir toute la tribut. A partir de là commença la véritable déchéance de l’Algérie car ceux sont ces gens-là qui au lieu de s’adapter à la vie citadine, ont imposé la vie rurale et montagnarde aux citadins qui ont eu la faiblesse de se laisser corrompre et donc participer à la destruction de leurs villes, devenues des dépotoirs à ciel ouvert.

      MELLO
      13 août 2017 - 13 h 52 min

      Voila que USMS se range derrière son président. ’ ERIF DHEM LABLED’ , donc d’après vous deux ce sont les campagnards qui ont ramené la saleté dans les villes.
      Tu dois savoir que ces campagnards qui sont venus acheter des appartements ou des villas, ils ne le font pas dans les quartiers populaires. Moi je vous dirais que c’est la nature même des Algériens depuis qu’on les oblige à réfléchir en arabe. L’état de délabrement du pays est de la seule responsabilité de l’Etat Algérien qui s’est complètement désengagé de la gestion du PAYS.

        USMS
        13 août 2017 - 17 h 33 min

        Non Mello, USMS ne se rage pas derrière son président car il est aussi rigide que la grande équipe dont il utilise le nom. Cette équipe légendaire est en 5° division car elle ne sait pas faire courbette, idem pour bibi qui a mal au dos. Ceci dit, je persiste et signe à dire que ceux sont ces gens-là qui ont défiguré nos villes même et surtout s’ils achètent dans les quartiers « chics’ qu’ils ont dénommés dallas, florida et que sais-je encore. Pour te reprendre sur la propreté de la cafete, saches qu’en ce temps là et jusqu’à la fin des années 80 et début 90, SETIF était nettoyé tous les soirs au SANIBON. Maintenant, tu peux jouer à l’inspecteur Mergou et enquêter sur les anciens quartiers comment ils étaient avant et après les envahisseurs.

          MELLO
          14 août 2017 - 14 h 36 min

          USMS, grand club de Setif, crée en 1933, elle végète en 5 e division , pourtant finaliste de la coupe d’ Algérie en 2005. USMS des Rachid Mekhloufi, et feu Abdelhamid
          Kermali. Peut être que ses relégations successives sont dues au fait ’ ERIF DHEM l’USMS » , on ne sais jamais ?
          Moi, aussi je persiste à dire que la responsabilité de toute cette situation d’abondance de déchets est du à la seule responsabilité des services de l’Etat. Partout à travers le monde, des lois existent puis punir celui qui l’enfreint . Ne faudrait il pas se poser la question : pourquoi l’Algérien tient propre et range son foyer, mais à l’extérieur il a un autre comportement ??

    UN ALGERIEN LAMBDA
    12 août 2017 - 21 h 45 min

    non monsieur AT FELLAWCEN , l’ ALGERIE n’était pas comme ça.ELLE est devenue sale depuis l’emballage jetable s’est démocratisé.AVANT, vous achetez votre lait chez le laitier du coin dans un pot en fer blanc » la berthe ». vous consignez votre bouteille de limonade en verre que vous réutilisez x fois, idem pour les adeptes de bacchus , point de bouteilles ou cannettes jetable ,tout est consigné et réutilisé ,vous utilisez les langes en tissus qu’on relave jusqu’à ce que bébé grandisse , à la fontaine les femes remplissez les jarres d’eau et aujourd’hui des centaines de millions de bouteilles en plastiques ont pris le relais etc.. Maintenant vous rentrez chez vous avec un sachet d’emplettes et le soir vous sortez vous jeter aux ordures 3 sachets d’emballage perdu.
    A cette démocratisation de l’emballage s’est greffé l’incivisme des citoyens d’aujourd’hui et l’incurie des APC et APW . A béjaia cela fait plus de 03 ans qu’il n’y a pas de poubelles pour ordures dans les cités de la ville.Oui une ville de plus de 200.000 âmes ( la plus grande ville de Kabylie) n’a pas de poubelles .

      YOUCEF
      12 août 2017 - 22 h 46 min

      Cher Monsieur,
      Les sacs en plastic existent aussi dans presque tout leg lobe… Mais le balancement des sacs poubelles est exclusive aux Algeriens.

    MELLO
    12 août 2017 - 20 h 43 min

    Parler d’un été Algérien, c’est penser en premier lieu à ce pays dont le Nord est vite happé par ce Sud qui ne cesse de remonter pour en faire de l’Algérie un véritable pays du Sud. Un soleil brûlant, un paysage qui a perdu définitivement son vert du printemps, tout est jaunâtre , tout est brûlé, y compris ce tas de sachets multicolore dont le noir prédomine. Une fumée nauséabonde se dégage de ce tas de « fumier » que quelqu’un a jugé bon de brûler, puisque les services de la voirie ne les enlèvent pas. Peut être par manque de moyens, peut être par manque de main d’oeuvre ou encore par cet incivisme des citoyens qui balancent leurs poubelles n’importe où. Non , aucune de ces suppositions n’est valable, le système de gouvernance en Algérie est ainsi fait: le citoyen doit patauger dans sa me…. , et nous tiendront propre nos quartiers , voir El MOURADIA, Hydra, le club des pins et tous ces environs de toutes les dairas, de toutes les wilayas, de tous ces palais de justices, de tous ces commissariats, de toutes ces brigades de gendarmerie…. qui ne sont, peut être, pas Algériens. Ici et là l’été Algérien n’existe pas.

    MELLO
    12 août 2017 - 20 h 23 min

    Plus prosaïquement, comme le dirait mon ami Zoro, en langue arabe ça donne ceci:
    ن 1 ابقاي على خير يا هذا الد ّشرة * لي غاشيها غي
    راني حالف ما نول ّي ذا المر ّة * يا لو آان نموت في صحرا عطشان
    نعشر ّ بر ّ الروم و بلاد الكفرة * و لا نعشر بر ّ الش ّماية و الر ّعيان
    الحديث تنوفيق و ّ الضحكة صفرا * و ّ الصحبة تحيى و تفنى بالقضيان
    بلسانه يعطيك قنطار ّ مسرة * و الحيلة ّ متلمدة تحت البيطان
    ّ بالرشوة تلڤاه ماشي للعمرة *و ّ يصلي في البيت فآخر رمضان
    و ّ يولي بكلاح و عباية صفرا * و يعطيها ّ للزور و آلام البهتان
    يحلف لك ليمين ڤّد اه ان ّمرة *و يحلف بالكعبة و يحلف بالقرآن
    و ّ يحرم البزوز و يحر ّم المرا *و غ ير ّ يصد عليك تلڤى آذبه بان
    اخزيهم يا خالقي في ذا ّ الدشرة *ذا القوم ّالي حلفها ما فيه أمان
    ابقاي على خير يا هذا الحفرة * لي يحكمها غي الجاهل و ّ الخو ان
    تلڤى ّالي فشلو ڤبال ّ الصبورة* ّ للسّياسة داخلين بلا سلطان
    المرفوعة تاليتها مجرورة * و العطف يور ّوه غي لف لان و فلان
    و الفعل المجهول مبني بالكسرة * و الاسماء الخمسة يديرو لهم شان
    تلڤى المير حمار و ّ النايب بڤرة * و المجلس ثعبان يختل في ثعبان
    ما تفرز ّ أمي على واحد يقرا * و لا تفرز صاحي على واحد سكران
    غي حيدورة لاسقة في هيدورة * و غي خاين مدسوس في وسط ّ الخي ان
    و آي الكلاب ّ مدربين على الحڤرة * و يا ويح ال ّي جا لهم بين الن ّيبان
    ما يهدو الاثار ليه و لا ّجرة * و ليا عاش يعيش مبهوت و حيران
    و العالم في ّ برهم يغرق ڤدرة * و الجاهل في ديارهم يلڤى الامان
    ّفتش في ّ التاريخ تلڤى ذا ّ الصورة *و للواقع تلڤى لذا الهدرة برهان
    آي تسمع لحديثهم عند الهدرة * تڤول انت الابطال هذو و ّ الش جعان
    و لو تعجنهم ما يجو في ساڤ امرا * و لو توزنهم ما ّ يوفو لك ميزان
    آي الغراب منين يعلا في شجرة * يحسب آل الخلق تحته غي ّذب ان
    ابقاي على خير يا هذا ّ الدشرة * ال ّي لاحت تاريخها في عڤب زمان
    يا سعد ّالي جا ّ موضف من ّ برا * بالوصلة يحضى عزيز و مولى شان
    يهدوله الفراش و يزيدوه امرا * و آل خميس عشاه مشوي عند فلان
    ما يحتاجش لا حليب و لا خضرة * ّآلش خالص جاي من عند ّ الر عيان
    هذا باهز جايب ّ مخدة حمرا * و هذا يجري جايب قريعات دهان
    تلڤى المشمت غي ّ توصل فالهدرة *و تلڤى المرعن غي تجرجر فالخرفان
    أخزيهم يا خالقي في ذا الد ّشرة * ذا القوم ّالي شانها ما جا آي شان
    و ارزقهم العجاج و معاه الغبرة * و الز ّلط ال ّي بدراهمه بالص ّح جيعان
    إذا راد االله من هذا ّ المرة * ما نرجعش خلاص لبلاد البهتان
    و نڤول على خير يا هذا الحفرة * راها ليكم يا المشمت و ّ الر عيان
    ما رانيش على ّ الرجال أهل ّ النعرة * لي آلمتهم ما لڤات منين تبان
    و ما رانيش على البزوز ّالي تقرا * و ما رانيش على ال ّي سكنو الاآفان
    و ما رانيش على الش ّجرة و الحجرة * و ما رانيش على الوليا و الحيوان
    مقصودي رعيان ما ليهم ّجرة * و آي عكست ّ الايام ّولى لهم شان
    آانو مدسوسين في وقت الكفرة * و ياسر منهم آان في ّصف العديان
    و دروك جاب شهود و دخل ّ فالثورة * و خرج عنده آاميو قهوة و بلان
    ّحج و زاد امرا * و صبح فالت ّاريخ يفتي بالبرهان 2 و لحق له راپيل
    و يعاود و يڤول بيا واش صرى * آي ّآنا في ّ الزيش نا و حياة فلان
    فوڨ حمار و لاحڤتني ّطيارة * و ذاك ّ الشي و ضربتها بين الجنحا
    و هجمت على شار بعمود و حجرة * دڤدڤته و ڤديت في ّجده نيران
    أخزيهم يا خالقي في ذا الد ّشرة * ذا الحرآة ّالي عايشة غي بالبهتان
    و ارحم من شافو الكحلة و ّ المرة * و ماتو شهدا عن ّ الصدق و ليمان
    ّمتعهم بالحور ّ فالجنة الخضرا * و ّسكنهم يا خالقي خير الجنان

    Douha
    12 août 2017 - 18 h 29 min

    @ M. Aït-Amara
    Après avoir vu assisté match sans arbitre, je suis descendu au centre ville m’attabler à la terrasse d’un café dont les tables et les chaises étaient renversées. Le sol était jonché de détritus et un sentiment de lassitude et de dégoût m’envahit. Je panique à l’idée de ne pas trouver les mots pour décrire le cauchemar que je fais éveillé. Je sors mon portable et je me connecte. Je tombe sur votre article décrivant sans complaisance la scène de fin d’époque où vous ne me donnez aucune place, étant donné que vous ne m’avez pas vu, zombie par les walking deads que nous sommes. Debout, les pieds dans le « liquide saumâtre »*, reniflant à plein nez les effluves « nauséabondes » et par un raccourci que seuls la littérature et…l’internet permettent, je pense à Saint-Exupéry. Je me souviens, potache au lycée, avoir son « le Petit Prince » qui le suppliait de lui dessiner un mouton. Saint-Ex dont l’avion s’était crashé dans le désert de l’actuelle RASD fut sauvé et recueilli par les tribus autochtones (que le Maroc s’obstine à nous présenter comme marocains). Le temps que les secours les récupèrent, il eut le temps de composer et rédiger son chef-d’œuvre « Terre des Hommes » qu’il publia dès son retour en France). Le prof de français, barbu comme Lagaillarde de l’OAS (il ne cachait pas son appartenance à ce groupe terroriste) nous lisait des passages entiers de ce livre et on n’était pas peu fiers de cet acte humanitaire des Sahraouis. Mais cyniquement, le prof nous fit lire un passage qui nous traumatisa pour toujours. Saint-Ex concluait sa description de la misère des sociétés arabes par le constat suivant:
    == « Ce qui me tourmente, ce n’est point cette misère, dans laquelle, après tout, on s’installe aussi bien que dans la paresse. Des générations d’orientaux vivent dans la crasse et s’y plaisent. » ==
    Et le prof de nous expliquer l’éditeur avait fait par « des générations d’orientaux » le texte initial qui parlait d » « Les Arabes vivent dans la crasse et s’y plaisent ».
    Revenant à votre article, je pose la question: Saint-Exupéry avait-il vu juste? votre article ne dit pas le contraire bien que vous ne soyez tombé d’un avion, mais sûrement des nues, presque un siècle plus tard.
    Merci Monsieur Aït-Amara.
    ————
    PS: Pour reprendre Fellag, nous savons que nous avons touché le fond. Pendant que d’autres s’obstinent à vouloir creuser plus profond, attendons qu’ils se fatiguent. on finira par remonter , mus par la poussé de Archi-H’med.

      chaoui chaoui
      12 août 2017 - 20 h 19 min

      @Douha

      non les « arabes » ne vivent pas tous dans la crasse, en Tunisie ils sont propres, ils nettoient leur quartier et rue, même si tout n est pas parfait, en général c est propre partout. en Algérie, ce sont les Maires le plus grand problème, et l’Etat qui ne sévit pas, sans parler des citoyens qui sont totalement inconscients de la gravité de la saleté.

        Tripode
        12 août 2017 - 20 h 35 min

        Vous m’etonnez Tunis est aussi sale qu’Alger . Le périphérique entourant Tunis menant vers Béja est couvert d’immondices et gravats sur le bas côté. Cela fait bien longtemps que vous n’y êtes pas allés.

      lyes2993
      12 août 2017 - 22 h 28 min

      Quand les Musulmans & les fameux orientaux avaient créée les toilettes et les habitudes de se laver décemment … vos gaulois en étaient encore à se laver avec leur morve ! l’Ironie de l’Histoire c’est de faire passer ces peuples dégénérés pour des peuples sains …. Quand dans la majorité des familles orientales, le savon ou la flacon fait à peine une semaine, chez les gaulois il dure bien le mois ! alors arrêtez les clichés et les mensonges en accablant les Algériens comme si les gens se complaisaient dans le manque de propreté : c’est juste qu’ils commencent à singer les occidentaux où tout est régi par l’argent et dont l’hygiène est révolu à l’Etat via les impôts en tous genres … ce qu’ils les poussent d’ailleurs à s’endetter puis coloniser directement ou indirectement d’autres pays pour redresser leurs comptes ou assouvir leurs égos en exploitant d’autres peuples ! alors les donneurs de leçon du monde soi-disant civilisé gardez vos critiques et restez chez vous !

    MOHAMMED MZAOUR
    12 août 2017 - 14 h 36 min

    Incapable de resoudre le probleme de la collecte des dechets et d’assurer une ville propre d’un cote et des habitants sales et inciviques de l’autre. On finira etouffes par notre propre co…..

    chaoui chaoui
    12 août 2017 - 13 h 06 min

    oui, ça nous rend malade de voir et vivre dans cette saleté, mais que faisons nous concrètement pour y remédier ?? Ce devrait être une cause nationale de 1er ordre ! L’Etat doit l’inscrire comme priorité et se donner les moyens (campagne tv permanente, brigades de l environnement, amendes, recompenses aux villes propres etc…)
    Personne ne comprend pourquoi rien n’est fait !! Devons nous faire pression en masse pour que ça bouge ???
    Malgré l incivisme je ne crois pas qu un peuple ne s’éduque pas, l’un des problèmes est de serrer la vis aux maires tous plus ou moins incompétents et égoïstes les uns que les autres. Ils doivent s occuper de la propreté de leurs villes et villages.
    la responsabilité N°1 c est l’Etat, N°2 c est les mairies, N°3 le peuple.
    abonnez vous en masse a cette page facebook svp : AlgeriePropre

      Khalouta Cervicale
      12 août 2017 - 16 h 33 min

      @chaoui chaoui , mon frère, il y a eu beaucoup de Conseils de Ministre, de Conseils interministériels et de Conseil de Gouvernement qui ont été soi-disant consacrés aux ordures, à la saleté , à la pourriture qui nous entourent mais les décisions sont de promesse politiques et bureaucratiques qu’on nous montre au 20 heures sur notre ENTV Unique.

      Dès que les ministres sortent de leur réunion, ils ont la conviction que le problème est complètement réglé alors qu’il y a toute une batterie d’actions, de procédures et d’investissements en matériels et personnels qu’il faut mettre en œuvre sur le terrain ! Mais comme les membres du gouvernement s’en contre-fichent de ce qui se passe sur le terrain au niveau des APC et des quartiers,eh bien ils préfèrent penser à l’avenir de leur femme, de leurs enfants et de leur proche famille ! çà il savent très bien comment suivrent et régler leurs problèmes et leurs aspirations …sur le terrain !

        chaoui chaoui
        12 août 2017 - 20 h 32 min

        @Khalouta Cervicale

        je suis d accord avec toi, mais devons nous l accepter pour autant ? je le répète : les Maires sont responsables. par exemple, je vis dans une cité, où il n y a aucun endroit ni poubelle pour jeter les ordures, résultat : les gens jettent n importe où, les éboueurs ramassent quelques sacs et laissent le reste….c est si difficile que ça d installer des lieux fermés où les gens jettent leurs ordures ??? ce sont les Maires qui doivent le faire, personne d autre.

    Abou Stroff
    12 août 2017 - 12 h 26 min

    il n’y a que les niais qui s’étonnent que l’algérie soit devenue une poubelle à ciel ouvert. en effet, que peut générer un système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation?
    la distribution de la rente infantilise l’algérien lambda qui croit qu’il peut vivre en CROISANT les bras, d’où une irresponsabilité totale vis à vis de son environnement et de tout ce qui lui est « extérieur ».
    la prédation implique que les rentiers considèrent leur environnement comme une proie à dévorer. pourquoi s’occuperaient ils de l’hygiène de la proie qui disparaitra dès qu’elle sera dévorée?
    enfin, le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation se renouvelle à l’identique et ne comprend que le temps monodimensionnel (le présent). ce système ne permet donc pas aux couches sociales qui y évoluent de percevoir la tridimensionnalité du temps (passé, présent et futur). pourquoi s’embrouiller dans des réflexions complexes qui font appel au passé, au présent et au futur quand toute la « vie » se concentre au présent?
    moralité de l’histoire: grâce au TRAVAIL, l’être humain perçoit la tridimensionnalité du temps. or, le système au sein duquel végètent les algériens est un système qui nie le travail comme catégorie centrale dans l’humanisation de l’être de l’homme. conclusion imparable: les algériens du moment sont loin de répondre aux critères qui permettent de différencier les êtres humains des autres êtres vivants (dont l’amibe).

    jean dupuis
    12 août 2017 - 11 h 26 min

    1
    Adieu, village que voici, dont les habitants, ne cessent d’échanger des ruades. J’ai juré de ne plus y remettre les pieds, cette fois-ci, dussé-je mourir de soif dans le désert. Je préfère m’installer au pays des chrétiens et des infidèles, que de vivre au pays des salauds et des moins-que-rien. Leurs paroles ne sont pas sincères et leurs sourires sont forcés, ils te donnent et te retirent leur amitié en fonction des services rendus. Par leurs beaux discours, ils te font voir monts et merveilles, tout en prenant bien soin de camoufler leur malice. Tu les vois partir pour la ‘omra avec l’argent de la corruption, et faire la prière à la Mecque à la fin du Ramadan. Puis ils reviennent avec le cordon et une blouse jaune, et se mettent à débiter des faussetés et des mensonges. Ils te jurent leurs grands dieux, avec force insistance, invoquant la Kaaba et le Coran. Ils vont même jusqu’à déclarer leurs enfants et leur femme illicites, mais sitôt qu’ils s’éloignent, tu te rends compte que tout n’était qu’affabulation. Couvre d’opprobre, ô mon Dieu, les gens de ce village ! Cette engeance aux serments de laquelle on ne peut pas se fier.
    2
    Adieu, ô trou perdu que voici ! Qui n’est dirigé que par des incultes et des escrocs ! Ceux qui ont échoué devant le tableau noir, en classe, tu les retrouves à faire de la politique alors qu’ils n’en ont pas les capacités. A la fin du nominatif ils mettent le signe du subordonné, et la coordination ils ne la dévoilent qu’à untel et untel. Et le verbe au mode passif ils le construisent invariablement avec la kasra, mais des « cinq noms » ils font un très grand cas. Tu t’aperçois que le maire est un âne et que son adjoint est un abruti, que l’assemblée est un nid de gros serpents venimeux se guettant les uns les autres. On ne peut y distinguer l’analphabète de celui qui a étudié, ni celui qui est ivre de celui qui a l’esprit clair. Ce ne sont que toisons de mouton collées à d’autres toisons de mouton, et ce ne sont que voleurs dissimulés au milieu d’autres voleurs. Et comme les chiens, on les a dressés à faire injustement du mal, malheur à celui qui leur tomberait entre les crocs ! Ils n’en laisseront rien, et si par chance il survit, il en demeurera complètement choqué et déboussolé.
    3
    Le savant, dans leur pays, est au plus bas de l’échelle, et l’ignorant, chez eux, n’a aucun souci à se faire. Cherche dans l’histoire passée, tu y trouveras l’exposé de ce que je décris, et des preuves qui confirment ce que je raconte sur la situation actuelle. Quand tu les entends parler, tu jurerais que ces gens-là sont des héros et des braves. Mais si tu les malaxe pour en faire de la pâte, tu ne pourras même pas en remplir le mollet d’une femme, et mis sur la balance, ils ne font pas, non plus, le poids. C’est comme le corbeau quand il se juche au sommet d’un arbre, il croit que tous les gens, en bas, sont des moucherons.
    4
    Adieu, village que voici ! Qui a renié, depuis longtemps, son histoire. Heureux le fonctionnaire qui vient de l’extérieur, dès qu’il pose les pieds, leurs faveurs et leur considération lui sont acquises. Ils lui offrent les meubles et lui rajoutent la femme et, tous les jeudis, pour son souper, il a droit à un méchoui chez untel. Il ne manque jamais de lait et de légumes, tout lui est offert gratuitement par les minables. L’un accourt portant un coussin rouge , tandis que l’autre se hâte avec ses pots de beurre . Il y a toute cette bande de salauds occupés, à longueur de temps, à cafarder, et toute cette bande de minables qui ne cessent de ramener des agneaux. Couvre d’opprobre, ô Seigneur, les habitants de ce village ! Ces gens dont les mœurs sont si particuliers ! Donne-leur en abondance des bourrasques et des tourbillons de poussières ! Et donne-leur la misérable condition de celui qui a de l’argent mais qui a toujours faim !
    5
    Si Dieu veut, à partir de ce jour, je ne retournerais plus jamais au pays du mensonge. Et je dirais adieu, ô trou perdu ! Je vous le laisse, bande de salauds et de minables ! Je ne parle pas des hommes prompts à défendre l’opprimé, ceux dont la parole n’a pas trouvé le moyen de se faire entendre. Je ne parle pas des enfants qui vont à l’école, et je ne parle pas de ceux qui sont morts. Je ne parle pas des arbres et des cailloux, et je ne parle pas des saints et des bêtes. Je vise les minables qui n’ont pas de racines, et qui, à la faveur d’un retournement de situation, se sont retrouvés aux premières loges.
    6
    A l’époque coloniale, ils étaient cachés et beaucoup d’entre eux étaient dans les rangs ennemis. Et aujourd’hui, ils ramènent des témoins et deviennent des révolutionnaires, et se retrouvent avec des camions, des cafés et des lots de terrains. Ils reçoivent un rappel, font le pèlerinage à la Mecque et se remarient, et ils se mettent à réécrire l’histoire preuves à l’appui. Ils racontent et disent : « Si vous saviez ce qui m’est arrivé ! A l’époque où j’étais dans l’ALN du vivant du fameux untel. J’étais sur un âne et un avion me poursuivait, malgré cela j’ai réussi à le toucher entre les ailes. Et j’ai aussi attaqué un tank avec un bâton et une pierre, je l’ai complètement démoli et j’y ai mis le feu à cette saleté ! ». Couvre d’opprobre, ô mon Dieu, ces gens du village ! Ces harkis qui ne vivent que grâce aux mensonges. Et étends ta miséricorde sur ceux qui ont goûté à tous les malheurs et sont morts en martyrs, avec conviction et foi. Donne-leur la jouissance des houris dans le vert paradis, et installe leur demeure dans le plus bel endroit de ce jardin

    auteur anonyme

      Khalouta Cervicale
      12 août 2017 - 16 h 37 min

      @jean dupuis , on s’en fout si votre texte est d’un auteur anonyme ou de vous-même mais ce texte est superbe et je conseille aux lecteurs de AP de le lire …. même rapidement !

    Hamid Souami
    12 août 2017 - 9 h 45 min

    M. Aït Amara , je me demande pourquoi vous vous affolez et vous paniquez (..LOL..) !!!

    La dégradation de l’environnement (ordures, saleté des lieux publics, eaux usées, odeurs nauséabondes etc…etc..) dans notre pays s’explique aisément : cela vient du passage de la guitoune (ou la tente) à la maison en brique avec voiture, parabole et changement de type de consommation et ce, sans aucune transition ! Cela vient du passage sans préparation de la culture rurale de base à la culture citadine civilisée et policée !

    Il n’y a ni préparation culturelle permanante au sein de l’école supposée républicaine, ni culture citoyenne, ni éducation, ni civisme dans un pays musulman comme le notre où le …. « allah ghaleb » , où le … « hakth’aa hab rabi », où le … « de toute façon, la haut c’est mieux qu’ici en bas car on trouvera là-bas la propreté, l’eau pure, les vergers et tout le reste », eh bien résultat est connu d’avance et se décline en toute beauté devant nos yeux !!! Et le pire, même la mosquée et ses grandioses prêches n’ont aucun effet sur nous citoyens ! C’est là où moi aussi, je perds mon latin ….finalement !

      M. A.-A
      12 août 2017 - 10 h 05 min

      Exact, M. Souami.
      M. A.-A.

    Aidouni
    12 août 2017 - 9 h 23 min

    Bien que la grande majorité de nous Algériens habitaient des maisons simples d’argile à travers les campagnes et villages du pays, et malgré les moyens rudimentaires, dont nous disposions, nos grands-mères et nos mères étaient d’une propreté exemplaire. Il n’était pas question de laisser une petite ordure autour de la maison. Chaque été elles passaient une couche de peinture blanche naturelle – qu’elles fabriquaient elles-mêmes à partir d’un extrait semi-rocheux blanc – sur les façades des maisons et des houaches.

    Cet attachement ancestral à la propreté faisait de l’Algérie jusqu’aux années 1980 un pays salubre; et les Algériens éprouvaient un grand respect pour les éboueurs communaux, pour le service que ces derniers rendent à la communauté. Mais depuis que l’argent sale a pris possession de l’âme du pays comme un diable qui ne lache pas sa proie, la saleté a envahi nos villes, nos villages et nos campagnes. Espérons que les Algériens incluront dans leur guerre contre l’argent sale aussi la guerre contre la saleté tout court.

    lyes2993
    12 août 2017 - 7 h 54 min

    Le problème c’est l’incivisme du fait du manque d’éducation des gens dont les parents ont abandonné le rôle à l’école. Mais ils oublient que l’école c’est avant tout pour instruire et ainsi compléter l’éducation mais pas pour éduquer et notamment transmettre nos valeurs ancestrales ! les gens se cachent derrière le laxisme de l’Etat ou de la corruption mais derrière ce laxisme et cette corruption se cachent juste les même gens manquant de civisme couplé à un manque d’intégrité ( ou d’honneur) ! de toute façon, même la corruption n’est que le reflet du manque de civisme des algériens ! C’est facile de se cacher derrière l’Etat et les gouvernants mais la vérité c’est qu’une majorité des algériens est coupable et partie prenante dans la merde dans laquelle ils vivent !

      lyes2993
      12 août 2017 - 7 h 58 min

      Quand j’étais plus jeune, j’ai vécu à Ain Taya et à l’époque chacun balayait sa devanture et son trottoir pour les préserver propre devant chez soi mais tout cela s’est perdu !

    At-fellawcen
    12 août 2017 - 6 h 56 min

    J’ai toujours connu l’Algérie comme ça, un spectacle riche pour la vue et l’odorat, et à mon humble avis on est pas encore sorti de l’auberge, on en a encore pour une durée indéfini.

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