Le défi d’en sortir

informel rentrée
A l'approche de la rentrée scolaire, le commerce informel envahit les trottoirs. New Press

Par Kamel Moulfi – Dans une semaine, élèves et parents découvriront la réalité de la rentrée scolaire, ou, du moins, connaîtront sa «couleur» et sauront à quoi s’en tenir pour l’année qui vient.

La ministre de l’Education nationale a promis les meilleures conditions… avec des classes surchargées pour cause de démographie galopante ! Les moyens continuent de grimper laborieusement les escaliers quand les nouveaux arrivants passent à grande vitesse dans l’ascenseur. Il y a eu trop de naissances, ces dernières années, et peu de nouvelles classes. Comment les enseignants – et c’est encore plus vrai s’il s’agit d’une femme – pourront-ils faire leurs cours dans les normes pédagogiques requises alors que, du fait du trop grand nombre d’élèves, la classe peut devenir incontrôlable, pénalisant les «bons» élèves que le mauvais sort a placés à cet endroit ?

Au ministère du Commerce, on a eu la décence de ne rien dire à la veille de l’Aïd sur l’état du marché des fruits et légumes pris par la même fièvre haussière que d’habitude, en pire pour certains produits. Cette passivité «officielle» se retrouve également face à la sphère informelle qui s’est brusquement épanouie après des «escarmouches» avec les pouvoirs publics qui ont tourné à l’avantage des vendeurs positionnés en dehors de toute légalité. Ils profitent eux aussi du laisser-aller créé par le recul de l’Etat qui donne l’impression d’abandonner sa fonction de contrôle, c’est-à-dire de «régulateur» de la société. Ils ont devant eux un grand boulevard sans aucun obstacle et ne se privent pas, en ce moment, d’occuper toutes les étapes de la commercialisation des produits agricoles frais sur lesquels se ruent des consommateurs.

Le spectacle rappelle celui des années quatre-vingt du siècle passé où la «débrouillardise» a été érigée en comportement vertueux alors qu’elle a eu tendance, on l’a bien vu ensuite, à produire le désordre dont les conséquences accablent à ce jour encore les Algériens. La tentative de Tebboune de recadrer un peu les choses, avortée dans l’œuf, signifie, aux yeux des plus pessimistes, que la remise en ordre relève de la mission impossible. Le défi posé à Ouyahia est de, très vite, prouver le contraire. Bien sûr, en tenant compte des «maladresses» de Tebboune.

K. M.

 

 

Comment (5)

    lhadi
    31 août 2017 - 18 h 34 min

    Dans l’éducation comme dan la vie, on ne peut obtenir une amélioration réelle qu’en restructurant fondamentalement la société elle-même. Car on peut montrer, et j’ai l’intention de montrer, pour peu qu’une escrime des idées existe, que la société algérienne est, à l’heure actuelle, simplement déficiente quant à un grand nombre des possibilités objectives et des buts exaltants les plus élémentaires grâce auxquels on pourrait grandir.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

    water water
    31 août 2017 - 17 h 17 min

    Le spectacle rappelle celui des années quatre-vingt du siècle passé , dites vous, je ne suis pas un marsien ou Jupiterien.
    Dans les années 80, le monde était accessible aux citoyens, on sortait du bled le matin et on rentrait le soir, la méditerranée était un fleuve.
    Actuellement, le bled est une porte qui n’est ouverte que sur elle même. la méditerranée est devenue pour le citoyen la voie lactée.
    Un prisonnier au sens militaire, on lui donne à boire et à manger.
    Un prisonnier au sens de l’argent , doit s’auto entretenir et rester prisonnier.
    Je ne sais pas.

    MELLO
    31 août 2017 - 14 h 27 min

    Y – a t ‘il un commandant dans le bateau ? L’Algérie, est entrain de tanguer au gré des vents, qui risque de s’écraser sur des récifs dangereux. L’Etat n’a jamais existé hormis durant ces années de plomb des années 70, où il y avait trop d’Etat. Étions nous dans une meilleure situation ? Pour les plus âgés, les nostalgiques , ils vous diront qu’on était bien: l’école était assez moderne, le niveau était bien, les enseignants étaient respectés, le marché était régulé par cette mercuriale qui fixait les prix , la PM ( police militaire) sillonnait les artères de la ville pour chasser tout l’informel, la baguette de pain faisait ses 300g, il n’ y avait pas autant de sachets en plastique, sinon pas de sachet du tout , on avait le fameux panier en osier ou le filet qui pouvait porter tous nos achats , il y avait moins de voiture donc moins de pollution, la rentrée scolaire était plutôt une fête pour chaque nouvel élève et sa famille. Depuis les années 80, l’Etat s’est retiré , la PM s’est retirée, les paniers se sont éclipsés, l’anarchie commençait à prendre du terrain et personne ne se doutait de ce danger. L’égoïsme s’est installé au profit de la rahma ,et de la convivialité. L’arabisation forcée a déformé toute notion d’apprentissage et de connaissance, l’école prend l’allure de la medersa où de nouvelles matières de bourrage de crane faisait irruption. Nos élèves , innocents, n’arrivaient plus comprendre ce mal qui les rongeait au point d’en faire des analphabètes « tri- luingue  » . L’ETAT a installé un système d’éducation dont il n’est pas convaincu, preuve que leurs rejetons ont été inscrits dans ces établissements  » Français » ou pour certains à l’étranger. L’ Etat savait pourtant que le désastre était là , mais tant que c’est le peuple qui en paie les frais , c’est tant mieux.
    La solution ? pas simple, car tout cet Etat doit subir une REFORME, un CHANGEMENT. Ce n’est pas évident car le pourvoyeur du changement, le peuple, est en panne, il a démissionné depuis longtemps, depuis les années 80, car il savait déjà que toute cette « réforme  » éducative ne mènera nulle part. Comment faire ? Refuser à l’Etat le refus des droits, dessaisir l’ Etat de toute cette organisation des élections , en s’impliquant davantage, en contrôlant davantage afin d’obtenir notre choix électoral.

      Karim LALMAS
      31 août 2017 - 14 h 50 min

      @MELLO, bravo très bien résumé , ya kho ! Plus rien à ajouter de ma part !!

      mzoughene
      31 août 2017 - 17 h 00 min

      Le pouvoir s arrache ; le flambeau est toujours retenue par ould abbes et les sbires du FLN ! et ils rappellent encore une fois de plus Ouyahia pour appauvrir encore plus les smicards et enrichir encore plus sa clientèle de affairistes verveux ! çà devient dangereux et la jeunesse sans horizons bascule automatiquement vers la violence d ou intégrer des groupuscules de la terreurs et de la délinquances ! aujourd’hui leurs parler d élections c est comme les provoquer ! et ces élections risquent d êtres reportées vue la situation confuse au sommet de la pyramide et la course démesure de certains prétendants au pouvoir ! une présidentielle anticipée n est pas a écartée !le cours de l histoire s accélère et beaucoup de tetes risque de rester sur le carreau ! l abstention des citoyens fait peur aux pouvoir et aux partis politiques et ca serait un face a face : abstentionnistes = ouyahia et sa clique ! allah yester el bled

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