Morosité

aid Algériens
Qu'est-ce qui inquiète les Algériens ? New Press

Par Kamel Moulfi – La fête de l’Aïd est d’habitude bien plus joyeuse, qu’est-ce qui a pris aux Algériens d’afficher pour beaucoup d’entre eux, au point d’en donner l’image dominante dans le paysage, une mine plutôt triste cette année ? Est-ce le climat maussade, inconvenant pour la circonstance, qui a créé, dès le premier jour, cette ambiance en apparence morose ? Ou alors serait-ce la perspective d’affronter la rentrée sociale qui empoisonnerait l’atmosphère avec les craintes de difficultés sociales à venir, réelles ou supposées ? Un grand nombre de ménages se retrouvent avec un porte-monnaie vidé par les dépenses successives, durant trois mois, d’abord celles imposées par les exigences alimentaires de Ramadhan, puis celles liées aux vacances et, enfin, l’achat du mouton en même temps que les fournitures scolaires, le tout dans une spirale inflationniste qui a érodé leur pouvoir d’achat.

Le facteur politique n’est pas, non plus, négligeable dans la mauvaise humeur qui a enveloppé la fête. La veille de l’Aïd, des médias ont rapporté ce qu’aurait dit à huis clos le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, aux patrons qu’il a réunis pour parler de la tripartite. Son message se voulait alarmiste, tranchant avec celui de son prédécesseur, Abdelmadjid Tebboune, qui s’adressait, lui, à tous les Algériens, au cours de «sa» réunion préparatoire de la tripartite, et que l’on a pu voir et écouter à la télévision, nuancer les choses.

Il disait, en effet, que l’Algérie a les moyens de s’en sortir, allusion à peine voilée aux gisements de dinars que l’Etat peut s’offrir par une simple application de la loi dans la sphère économique privée, sans toucher aux maigres revenus des salariés.

Les Algériens sont passés subitement des «assurances» données ouvertement et directement par Tebboune aux «inquiétudes» discrètement semées par Ouyahia, via des médias. A-t-on besoin, quelque part, d’une certaine dose de psychose sur l’avenir immédiat pour justifier l’annonce de mesures impopulaires, mal venues dans le contexte des élections locales ?

K. M.

Comment (9)

    MELLO
    2 septembre 2017 - 18 h 23 min

    La morosité ne touche pas seulement la fête de l’AID , malgré le SAHA AIDKOUM de tout le monde pour tout le monde. Cette morosité touche à tous les secteurs de la vie de l’Algérien. Les anniversaires tels le 5 Juillet , le 1 er Novembre, ainsi que tous les jours considérés fériés, ne sont pas épargnés par cette platitude néfaste à l’humeur de l’Algérien. Souvent pour expliquer le malaise qui ronge le pays, on accuse le peuple, mais derrière ce peuple il y a toute une administration de commis- narcissiques- de l’Etat qui ne fait rien pour que ce peuple puisse retrouver sa joie de vivre. l’échec de notre pays dans la voie du développement, tient essentiellement à la faiblesse de ses élites politiques, militaires, administratives, intellectuelles et universitaires. Mais comment une société carrefour des cultures et civilisations, aux traditions hospitalières et solidaires réputées peut-elle secréter des élites qui font preuve d’un égocentrisme sans comparaison, d’une ignorance aveugle en livrant leur peuple à la mort certaine, à la division, au séparatisme, au moment où les grandes puissances se regroupent en blocs hermétiques ? Mais quand ces aveux et ces vérités de l’histoire ciblent le régime qu’il avait servi avec audace, il se les approprie. Comme pour tous les narcissiques, tout leur est dû. Ils n’admettent aucune mise en cause et aucun reproche. Si vous vous avisez à remettre les pendules à l’heure, vous entendrez alors cette phrase qui fait rougir le sarcasme le plus humiliant: « t’es qui toi l’indicateur, le gay pour parler ainsi? » Ce sont ces pervers narcissiques qui ont souvent une composante mythomane. Elle est liée à sa propension au mensonge – une composante opérationnelle, consciente, pour parvenir plus facilement à ses fins – et à un besoin de se voir mieux qu’il n’est dans la réalité. Il aime se mentir à lui-même, sur lui-même. Le déni (de ses défauts, de l’autre) lui permet de « s’aimer » (et de s’aimer toujours plus). C’est sur ce monde de mensonges et de faux que repose la vie de l’Algérien . Il sait partiellement qu’il se ment à lui-même, mais en même temps il minimise son propre mensonge sur lui-même. A certains moments, il finit par croire à son mensonge, à d’autres, il a conscience de son mensonge. C’est toute l’ambivalence de la pathologie mythomane.

    Abou Stroff
    2 septembre 2017 - 14 h 37 min

    la morosité est le propre de l’individu (qui se résume à un tube digestif ambulant) qui ne tient pas son destin en main et qui est persuadé qu’autrui (Dieu, entre autres) lui trace,sous une forme ou une autre, sa destinée. la morosité est le propre d’une société qui ne vit que par le mensonge, qui met l’accent sur le paraitre pour éviter de penser à son être, ce dernier étant, structurellement, vil, lâche, ignoble, méprisable et ……… peu recommandable.
    en d’autres termes, les algériens du moment (comme beaucoup de « musulmans ») passent leur temps à penser et à préparer leurs morts alors qu’ils n’ont pas encore vécu.
    moralité de l’histoire: les mines patibulaires qu’exhibe, à longueur d’année, une majorité d’algériens ne sont qu’un symptôme d’une société en voie de disparition.

      Halim Nasri
      2 septembre 2017 - 15 h 42 min

      @Abou Stroff , je suis d’accord avec toi ! Il est maintenant prouvé que la culture et la mentalité arabo-islamique du type Moyen-Orient, introduites et inculquées progressivement et sûrement par le pouvoir et le FLN de 1962, ont fait leurs effets avec des conséquences fatales irréversibles graves pour l’avenir de l’algérien et celui de l’Algérie toute entière. L’Algérien qui avait une mentalité et une culture méditerranéenne avec un esprit plutôt ouvert sur le monde a été transformé mentalement et culturellement par nos gouvernants successifs en une sorte de bédouin sans repère et dont le seul objectif est de faire une Omra ou un Hadj, de se remplir le ventre, de se soucier de son bas-ventre pour « produire » des enfants et enfin d’espérer obtenir bien sûr une place dans le vaste paradis avec ses vergers débordants de fruits et ses ….. 1000 vierges …. Inchaallah !

    lhadi
    2 septembre 2017 - 13 h 36 min

    Au moment où par le monde on élabore des stratégies sur l’avenir, le citoyen algérien ne doit pas tomber dans la morosité qui le rend spectateur du destin de l’Algérie.

    A l’évidence, au jour d’aujourd’hui, la préoccupation immédiate est de combler le fossé de défiance et d’incompréhension qui n’a cessé de se creuser entre le peuple et ceux qui, censés servir ses intérêts, ont trop souvent fait preuve d’inertie, d’impuissance et de résignation.

    A cet égard, je mesure à quel point l’un des devoirs les plus urgents est non seulement de se mettre en ordre de bataille pour l’édification d’un Etat républicain qui puisse mener ses véritables missions au service d’une politique économique et sociale à la fois plus juste et plus ambitieuse, mais aussi de rénover la façon de gouverner, de lui insuffler plus de dynamique et d’efficacité, de la rendre plus simple, ouverte et transparente.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

      Brahim
      2 septembre 2017 - 20 h 49 min

      @lhadi , tu nous demandes de nous mettre en ordre de bataille pour l’édification d’un Etat républicain , ok, mais jamais avec les mêmes dinosaures , crocodiles et hyènes au dessus de nos têtes depuis 1962 !

    LE NUMIDE
    2 septembre 2017 - 12 h 47 min

    la Tristesse c’est pas Ouyahia , ni la prétendue crise économique qui n’existe pas … c’est penser futile que de faire semblant de croire ça .. la Tristesse , c’est plus profond , ca tient à un type de civilisation basée sur le mensonge et la falsification, ca vient de la défaite d’une société , de sa regression de sa paresse existentielle … ca vient du wahabisme comme mode de pensée , de haine et de mise à mort de l’esprit humain .. la tristesse vient et de toutes les idéologies de l’agression et de la corruption .. quand il n ‘y a pas la culture, quand on interdit la culture , il y a toujours la Tristesse .. Et après la Tristesse viendra l ‘Ensauvagement .. et c’est ce que nous vivons

    Bison
    2 septembre 2017 - 12 h 37 min

    « Morosité. Q’est-ce qui inquiète les Algériens ?  » Au pays des oulémas, et le savoir a déserté les universités et les écoles; au pays des oulémas, le religieux est partout, la religion est un habit d’apparat une mode et non une foi; au pays des oulémas, des hopitaux sans couveuses, du président fantôme, sans voix omnipotent néanmoins,…au pays des oulémas, ce qui inquiète les algériens c’est la caravane coincée a Rafah! C’est leur seul soucis et la seule source de tracas des algériens ( en plus c’est vrai, à peine exagéré !) ! À part ça tout va bien! Sinon, vous avez remarqué ! ? Il y’a de plus en plus de pigeons en algerie, non!? Regardez sur la photo, ils sont partout. En plus ils sont pas moroses eux, bien au contraire! Des fois, on aimerait meme être un pigeon, juste pour se sentir « barred al galb, et la vie se resumerait a se remplir le gésier et pouvoir aussi voler….accompagner partout nos infatigables oulémas dans leurs périples lointains braver, les dangers, la fatigue, la faim…oui, les accompagner même de loin, autrement un pigeon n’est pas aussi savant et si courageux pour se mêler à ce noble gratin ( le seul gratin où un pigeon est admis est la pastilla, humm c’est bon, surtout, plus les pigeons sont jeunes plus c’est raffiné !) ! Et dans la science des pastillas, et autres 3ouloum du même genre nos oulémas je leurs fait confiance ! Si y’a une science dans laquelle ils doivent exceller et mériter leur titre de oulémas c’est sans doute celui là, celui de la bonne chère!! Voilà, si ça peut rendre le sourire au peuple, nos 3oulemas vont bien et leurs 3ouloum aussi, à l’abri!

    Belamri rafik
    2 septembre 2017 - 10 h 14 min

    Cher Kamel Moulfi , khouya , la morosité n’existe pas seulement durant l’Aid El Kebir , elle est permanente toute l’année surtout pour les jeunes aux chômage ! A part la mosquée, le café bien serré, un verre d’eau et une bonne chemma, il n’y a pas grand chose d’autre à faire !

    mzoughene
    2 septembre 2017 - 9 h 50 min

    Avec ouyahia et sa clique c est le chaos annonce ; Le peuple abstentionnistes a tourne le dos a une politique qui ne le sert pas ! les affairistes pompent aux maximum la caisse qui contient 100 milliards de dollars ! le peuple doit avoir un droit de regard directe sur la gestion de son argent puisque l APN khobsistes est complice dans la saignée ! ouyahia ,sidi said ,haddad ont fait fuir plus de 250 000 cerveaux ! celui qui trouve les moyens a interet a quitte le pays gere par des rapaces plein de crasse ! allah yarham les policiers de tiaret mort par la traitrise du systeme !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.