Annaba sans eau depuis plusieurs jours : les raisons d’une pénurie

alimentation en eau
Le barrage de Bougous, dans la wilaya de'El Tarf. D. R.

Par Hani Abdi – La wilaya de Annaba connaît une pénurie d’eau depuis près d’une semaine et la situation est loin de s’arranger malgré les assurances des autorités. La raison est que le problème hydrique auquel est confrontée cette wilaya est beaucoup trop complexe pour être réglé rapidement.

Selon des sources bien informées, il ne s’agirait pas d’une simple panne de la conduite des deux principaux barrages alimentant cette wilaya, mais de l’indisponibilité d’eau. Les deux barrages en question – Cheffia et Bougous – ont connu une forte baisse de leur niveau de stockage au point qu’ils ne sont plus exploitables. Ces deux barrages – d’une capacité de 160 millions de mètres cubes pour le premier et de 45 millions de mètres cubes pour le second – sont tout simplement à sec.

Un troisième barrage, également destiné à alimenter la wilaya de Annaba, à savoir Mexa, dans la wilaya d’El Tarf, n’est pas en meilleur état. Ce barrage, d’une capacité de 42 millions de mètres cubes, n’a été rempli durant les fortes pluies d’hiver qu’à 75%. A cela s’ajoute le niveau élevé d’envasement.

D’ailleurs, les trois barrages cités connaissent de sérieux problèmes de vase qui remontent à une dizaine d’années. Des problèmes que les responsables en charge du secteur semblent avoir minimisés ou tout simplement éludés. Aujourd’hui, le curage de ces barrages coûterait une fortune et l’Algérie, qui est en difficulté financière, ne pourrait pas le prendre en charge.

Selon nos sources, le fort taux d’envasement de ces barrages limite drastiquement leur capacité de stockage et donc leur durée d’exploitation. Ce n’est donc pas seulement un problème de pluviométrie insuffisante. Les autorités locales cherchent des solutions pour pallier l’urgence et permettre à l’eau de couler à nouveau au robinet. Pour ce faire, une cellule de crise a été installée par le wali.

H. A.

Comment (17)

    Djamel BELAID
    4 septembre 2017 - 12 h 29 min

    1 – LUTTE CONTRE L’ENVASEMENT DES BARRAGES : En climat-semi aride, l’envasement des barrages est un réel problème. Outre les conditions climatiques, les activités des agriculteurs peuvent avoir une influence négative (déforestation, labour, pâturage excessif). Ces risques et les solutions sont connues des cadres des ministères concernés et de nos universitaires. 2 – PROTEGER LES BASSINS VERSANTS : L’exemple de Annaba montre qu’il faut d’urgence développer des actions de protection des bassins-versants de nos barrages. L’information et l’association des populations paysannes vivant dans ces zones est indispensable afin d’assurer le succès de ce type d’opérations. 3 – INTERDIRE LE LABOUR : sur les bassins les labours doivent être interdits. Ils peuvent provoquer annuellement l’érosion de plus de 4 T de terre par hectare. Terre qui se dépose dans les barrages. Le labour peut être remplacé par des semoirs spéciaux permettant un semis direct sous couvert. 4 – REGLEMENTER LE PATURAGE : Les zones non cultivées du bassin versant doivent être interdites au pâturage intensif. Celui-ci doit être mené de façon à maintenir une végétation retenant le sol. Seule cette végétation peut protéger le sol des pluies torrentielles. 5 – DEVELOPPER LA RECHARGE DES NAPPES : Il existe différentes méthodes afin de capter l’eau de ruissellement de pluie. Des obstacles à ce ruissellement permettent une recharge naturelle ou artificielle des nappes phréatiques. Notre pays est particulièrement en retard par rapport aux façons de faire de nos voisins immédiats. 6 – TOILETTES SECHES : Ceci dit, pour un habitant de Annaba résidant au 4ème étage d’un immeuble de telles mesures n’assureront pas le retour immédiat de l’eau. La question posée est donc de mieux utiliser l’eau potable. Il existe divers moyens. Faut-il utiliser de l’eau potable dans les toilettes ou pour laver nos voitures? Ne peut-on penser à une simple eau de pluie ou aux « eaux grises » nettoyées venant de nos salle d bain? Dans les écoles, lycées et universités, … pourquoi ne pas développer des toilettes sèches ? Il s’agit de développer des systèmes innovants tels la récupération de l’eau due pluie sur les terrasses des habitation. 7 – EAU, POUR UNE VERITE DES PRIX : Que ce soit en Algérie ou à l’étranger, différentes études montrent qu’un consommateur ne change d’habitude que sous deux conditions : l’éducation à l’économie d’eau, le toucher au porte-monnaie. Aussi, concernant l’eau, l’augmentation du prix de l’eau est un mal nécessaire. Cependant, il s’agit d’opter pour un régime dégressif protégeant les ménages mais pénalisant les gros consommateurs.
    Djamel BELAID Ingénieur agronome.

      Abou Stroff
      4 septembre 2017 - 14 h 41 min

      merci pour ce cours mister belaid! cependant, je crois que vous vous trompez de temps. en effet, au lieu d’écrire ‘il faut », vous auriez dû écrire « il aurait fallu ». quant à vos propositions, elles auraient été pertinentes si elles étaient destinés à des personnes ou institutions ayant les capacités requises pour comprendre les enjeux du moment. malheureusement, ce n’est guère le cas. nos « augustes responsables » sont souvent, pour ne pas dire toujours, nommés parce qu’ils appartiennent à un réseau de clientèle et non grâce à leur compétence. moralité de l’histoire: notre descente aux enfers a commencé depuis des décennies et aucun signe n’indique que la descente est terminée.

        Djamel BELAID
        5 septembre 2017 - 14 h 54 min

        Abou Stroff, merci pour votre commentaire. Vous écrivez: « quant à vos propositions, elles auraient été pertinentes si elles étaient destinés à des personnes ou institutions ayant les capacités requises pour comprendre les enjeux du moment. » C’est vrai, qu’il aurait fallu penser à protéger ces barrages dès leur conception, comme l’écrit une des spécialistes des barrages dans un commentaire. – 1 – ATTEINT D’UN MAL INCURABLE, L’ESPOIR: Comme l’écrivait le poète palestinien Mahmoud Darwish quant à l’avenir de la Palestine « Nous souffrons d’un mal incurable : l’espoir ». Pour mal part, je suis atteint de ce mal concernant l’avenir de notre pays. J’aimerais également citer l’ambassadrice de Syrie quand il y a quelques années était faussement annoncé sa démission pour motif politique. Elle avait déclarée, je cite de mémoire, si vous croyez que moi je vais arrêter de croire en ce pays, vous vous trompez. Surtout si vous vous adressez à moi. Donc, modestement, comme ces personnages, il me semble que douga-douga, c’est à chacun d’apporter sa pierre pour le développement du pays. – 2 – FAIRE SON COLIBRI: L’Algérien P. RABHI, internationnalement connu pour son combat pour l’écologie parle de l’histoire du colibri. « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! « . Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

    khaznadji
    4 septembre 2017 - 10 h 02 min

    c’est tout le pays qui est en faillite ,des milliards de dollars de la rente sont partis en fumée dans la poche des flibustiers des pirates et des barbaresques qui ont écumé le pays.tous les beaux discours du patriotisme merdeux volent en éclats des gens qui volent leur propre pays ne sont pas digne d’en être responsable et de gérer ces affaires .de plus en plus la descente aux enfers prend une courbe qui donne des sueurs froides au peuple.les barrages ? c’est la mauvaise stratégie la mauvaise gestion et la mauvais planif et le prie est à attendre.

    Leila
    3 septembre 2017 - 21 h 14 min

    Cette panne dure depuis plusieurs semaines et non pas depuis plusieurs jours. C’es le résultat d’une entreprise publique « ADE » dirigée par une bande de voyous et qui recrute les voyous comme tant d’autres.
    A quoi doit-on s’attendre quand on voit des fuites d’eau énormes qui durent des mois au vu et au su de tout le monde et que personne ne bouge le petit doigt. Nous méritons bien ce qui nous arrive CHAH FINA SAHA LIHOUM.

    HANNIBAL
    3 septembre 2017 - 19 h 15 min

    Aujourd’hui, le curage de ces barrages coûterait une fortune et l’Algérie, qui est en difficulté financière, ne pourrait pas le prendre en charge. Wouah !! Well, the filthy little wretches can die of thirst !! quelle gabegie !! et que les danseuses du ventre sur ce site viennent étancher leur soif c’est le moment on tire la chasse !! à quelque chose malheur est bon n’est ce pas on se frotte les mains du malheur des autres et les premiers a intervenir ! ( SVP lachez nous )

    Amitou
    3 septembre 2017 - 19 h 06 min

    la solution existe,l eau de la mer est une source inepuisable,il suffit d installer des usines de dessalement de l eau de mer pour mettre fin definitivement a ces penuries d eau.C est une priorite urgente

    https://www.lesechos.fr/14/04/2017/LesEchosWeekEnd/00072-009-ECWE_ide-technologies—la-mer-a-boire.htm

      l africain du nord
      4 septembre 2017 - 12 h 01 min

      L’eau mer est superficielle elle nécessite une maîtrise technologique ,les conditions de l ‘organisation de la santé mondiale encore plus complexe que le traitement les eaux douces .
      Au fait ou sont passé les cadres chimistes ,biologistes technologues des eaux ,formés de part le monde ,en union soveitique en particuliers ?
      QUESTION dure pour l’ etat Algerien ???
      Quel sont les complices de la destruction totale de ce pays !

      Djamel BELAID
      4 septembre 2017 - 12 h 32 min

      Dessaler de l’eau de mer demande beaucoup d’énergie. Il faudrait donc éteindre les climatiseurs. Est – on prêt à le faire? Par ailleurs, on augmente la salinité de la mer. Ce qui crée un déséquilibre écologique.

    Aboudesoufle
    3 septembre 2017 - 18 h 09 min

    Donc tout , tous , toutes sont secs ou à secs !

    Abou Stroff
    3 septembre 2017 - 15 h 58 min

    tous les annabis savent que Annaba est gérée comme une propriété privée par une mafia locale aux ramifications nationales et tous les annabis savent que annaba est construite sur des marécages et qu’il suffit de forer à moins de 10 mètres pour trouver de l’eau.
    moralité de l’histoire: qu’attendent les « hautes autorités » pour limoger les « responsables » qui, comme par hasard, commencent, dès qu’ils sont nommés ou élus, à s’octroyer ou à se faire octroyer des lots de terrain et autres biens et oublient, comme par hasard, les missions pour lesquelles ils sont payés ?

      Zaatar
      3 septembre 2017 - 16 h 59 min

      Cher Abou stroff salue,

      Comme tu dois très bien le savoir ce n’est pas que le secteur de l’eau chez nous qui est en faillite, c’est tout le pays qui l’est. En marge à ce problème d’eau à annaba on pourrait très bien disserter sur le problème de l’électricité, l’industrie, l’économie…etc. Rien ne va plus et les raisons sont évidentes (du moins pour moi et je le sais pour toi). Maintenant qu’il y a de moins en moins de rentrées d’argent le pays est confronté à de plus en plus de difficultés dans tous les secteurs qui, avant, étaient cachées par les perfusions que les ignares de responsables opéraient pour solutionner temporairement les problèmes et laissaient les maux prendre de l’ampleur de l’intérieur. Pour ce qui est de l’eau, on a injecté je ne sais plus combien d’argent pour l’acquisition de stations de dessalement qui maintenant qu’elles arrivent en fin de durée de vie (en plus d’un entretien à peu près) les problèmes du manque d’eau commencent à se faire plus aiguë qu’auparavant. On n’a pas imaginé la suite…l’essentiel pour nos responsables et de régler un problème à un instant T donné, après moi le déluge et c’est ce qui se vérifie depuis tout le temps chez nous….

    Boubshir
    3 septembre 2017 - 14 h 48 min

    Le complexe d’el hadjar est a seulement 2 a 3 km de la mer doit s’equiper de stations de dessalement au meme titre que Fertial et reserver ainsi l’eau des barrages au profit des populations.

      bird
      3 septembre 2017 - 18 h 31 min

      Le dessalement de l’eau de mer coûte une fortune par mètre cube livrable ,usines ,entretien ,énergie dépensée ,stockage et rejet du sel ,cela peut être une solution pour la consommation domestique d’une très grande ville en bord de mer ( Barcelone ) mais pas une solution pour l’industrie ,l’agriculture .Le mètre cube d’eau est vendu à perte .

        Boubshir
        3 septembre 2017 - 23 h 29 min

        Et pourtant Fertial le fait depuis 30 ans. Cette societe a meme livré par bateau a une certaine periode de l’eau dessalée a la
        zone industrielle de Skikda. Dire que Sider est a quelques pas.

    water water
    3 septembre 2017 - 14 h 02 min

    Le Wali vous dites, que ce qu’un homme de bureau peut faire.

    SABOTAGE
    3 septembre 2017 - 13 h 39 min

    Avant tout vérifier si il y a sabotage ou des tuyaux de pompage clandestins !!

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