Paresse justifiée

Algérien commerces
Où est passé l’Algérien travailleur, volontariste ? New Press

Par R. Mahmoudi – La fermeture des boulangeries, des boucheries et autres commerces, au quatrième jour après l’Aïd, montre, pour une énième fois, l’inanité de toutes les mesures prises ou envisagées par le gouvernement pour faire respecter ses propres directives. Ce relâchement des autorités risque de se déteindre très négativement sur le sens même d’autorité chez nous. Demain, les consommateurs ne sauront plus faire valoir leurs droits, ni d’ailleurs les commerçants eux-mêmes. On a vu, en janvier dernier, comment une grève des commerçants qui se disaient lésés a vite dégénéré en émeute qui a heureusement été maîtrisée.

Symptomatique d’une dérive politique, le laxisme des autorités révèle au grand jour une autre maladie : la justification de la paresse chez une population qui a, en grande partie, perdu cette valeur fondamentale qu’est l’amour du travail. L’Algérien, autrefois travailleur et même volontariste, en est aujourd’hui, hélas !, à guetter la moindre opportunité qui lui est offerte (les fêtes nationales ou religieuses, les jours fériés, les vacances, les mauvaises conditions climatiques…) pour justifier son absence – d’abord à lui-même –, sur le lieu de travail. Il préfère avoir un manque à gagner que d’avoir à trimer alors qu’on (l’Etat, la religion…) lui offre cette possibilité, sans prix, de ne rien faire de sa journée.

La chose devient alors plus facile à gérer, psychologiquement, quand toute la communauté se drape derrière l’alibi religieux, alors qu’on sait que l’islam, dans les textes, condamne clairement ce genre de comportement, assimilé à une faiblesse d’esprit et de croyance. Où se trouve donc la faille : dans la structure mentale des Algériens ? Dans leur subconscient collectif ? La question interpelle chacun d’entre nous.

R. M.

Comment (6)

    jughurta
    7 septembre 2017 - 12 h 35 min

    Obligez les à gagner de l’ argent uniquement par la force du travail. Je remarque toutefois une vive haine chez les Algériens qui ne leur est pas naturelle, qui provient de l’indignation. L’Algérien n’a plus de quoi « iftakhar » comme au temps de boumediene. Un ras le bol profond de la routine politique et gouvernemental.
    Tous vous diront  » dégoutage » et c’ est pas avec la musique ni le sport qu’ ils s’occupent, ca leur fait oublier leur problèmes un instant c’ est tout.
    Il faut créer les bases qui mèneraient à une ferveur Nationale, une base révolutionnaire et économique du peuple. (…)
    Qui aura causé la propre mort de l’ Algérie ? Les décideur, cela même qui devait être garant de la paix et du bon fonctionnement car ils ont préférés le vol et le detournement d’ argent au lieu de se pencher à élaborer des projets. Ceux qui ont été pour la déboumedienisation sont ceux là même qui ont ruiné le pays.
    Nous ne sommes pas des voyous, nous sommes des guerriers. Vous avez endurci le peuple ya3tikom saha, mais pourquoi l’ avez vous rendu qbih? (…)
    Ce qui était de la revendication économique, de justice et de liberté ont été travesti par la force des choses. Quand un peuple a l’ impression d’ uriner dans l’océan, il laisse tomber, il se tourne vers un pays qui lui offre sa dignité et où ça ne pue pas le danger et la déshumanisation de la répression. En réalité, il ne veut plus composer avec ce système, c’ est terminé. Sa fénéantise vient du fait qu’il veut quitter le pays… la preuve même avec l’ ansej, dès qu’ ils ont l’ argent ils veulent se tailler, s’ ils se lancent dans un projet en Algérie ça les bloque donc ils ne préparent rien du tout, sauf leur départ.
    Le pouvoir à usé de toutes ses chances, il faut un véritable renouveau en Algérie pour que les Algériens ressentent que c’est vraiment une ère nouvelle qui commence, sans force occulte.
    Je ne suis pas défaitiste, mais l’ Algérien arrive au bout du bout. Je ne comprend pas pourquoi les politiques CORROMPUs s’en plaignent alors qu’ils sont la cause principale de cette tragédie. Ces politiciens corrompus et voleurs veulent maintenant composer avec la population ? C’ est pas comme ça que ça marche!!! trop tard!!! tous les politiques Algériens affichés ont de gros dossiers (…). Si tu vole deux fois, tu voles trois fois!!!
    Je vous le dis sincerement: l’ Algérien n’ a aucune confiance ni aucun amour envers les instutions actuelles si ce n’ est l’ armée et quand je dis l’ armée, je parle du soldat engagé li aw y darab fel houdoud miskine. Tout ce qui est décideurs etc, le peuple algérien n’en veut plus (…)
    Nous voulons des patriotes honnêtes et réalistes qui ne considèrent pas que les richesses leur appartiennent alors qu’ elles appartiennent au peuple algérien dans son ensemble. (…) La solution et la problématique vous les connaissez mieux que personne.

    Bibiche&Bibicha
    5 septembre 2017 - 20 h 21 min

    Le président actuel a fait de l’Algérien un citoyen assisté, fainéant, corrompu qui est devenu addict à la rente. Voilà le résultat atteint au bout de 18 ans de présidence.

    Abou Stroff
    5 septembre 2017 - 17 h 16 min

    ci jopint ce que j’ai écrit il t a quelques temps:
    l’auteur a totalement cerné le problème. en effet, la rente en tant que valeur produite « ailleurs » ou en tant que matérialisation d’un transfert de valeur de l’économie mondiale vers l’économie domestique assure aux couches sociales qui contrôlent sa distribution aussi bien une accumulation de richesses autonome de la dynamique interne de la formation sociale qu’une autonomie quasi-complète vis à vis des diverses couches qui forment la formation sociale. ce cadre d’analyse nous permet alors de comprendre, entre autres, le fait que ceux qui nous gouvernent n’ont pas besoin de notre appui (ils auraient plutôt besoin de l’appui du capitalisme mondial et accepteraient, sans rechigner, d’activer en tant que bourgeoisie compradore) et gèrent la rente comme un bien privé (d’où le sentiment largement partagé au sein de la populace que nos dirigeants sont quasiment tous corrompus) et que la formation sociale algérienne se renouvelle sans qu’il y ait accumulation de capital (nous ne travaillons quasiment pas et pourtant nous vivons, bizarre, n’est ce pas?). moralité de l’histoire: la formation sociale algérienne fait du surplace parce que la rente en tant que rapport social occupe la place du travail créateur de valeur (c’est grâce au travail que les formations sociales progressent et que les êtres humains s’humanisent). et parce que la rente est le rapport social dominant au sein de la formation sociale algérienne que ceux qui nous gouvernent n’ont pas besoin de notre avis sur telle ou telle question. si on veut caricaturer on pourrait avancer que, dans le contexte algérien, fakhamatouhou, distributeur en chef de la rente, est l’unique démiurge (l’unique travailleur?) qui peut tripoter, à son aise des textes fondamentaux comme la constitution, par exemple et devant lequel tout individu sensé doit se prosterner. il est alors tout à fait logique que fakhamatouhou nomme et dégomme qui il veut, les « chefs » des « partis politiques », entre autres et même………….. le concierge de la mairie de yellel

    MELLO
    5 septembre 2017 - 15 h 03 min

    Sommes nous condamnés à vivre comme des « khémas » ? Là , où l’initiative ne prend pas le relais de la soumission, l’individu verse dans la léthargie, dans la routine et le laisser aller.
    Après des siècles de souffrances, de larmes, de sang et d’asservissement, nous voici , plus de cinquante ans après l’indépendance, au même point de départ qu’il y a cent trente ans lorsque le général De Bourmant débarquait sur nos cotes. Il ne s’agit pas pour nous de verser dans l’alarmisme, la calomnie, le dénigrement, l’insulte et la propagande colportée par vos adversaires, mais la réalité est là: aucune volonté au travail , de là les rues débordent de gens ( tout sexe confondu, tout age confondu), les terrasses de cafés submergées, les bus et autre moyen de transport bondés. Cette vision est un signe révélateur d’un peuple qui ne travaille pas. Lorsque l’occasion leur est donnée ( jours fériés) , tous les lieux de travail , y compris, les commerces et autres sont quasi-fermés, pendant que les pourvoyeurs des finances s’occupent de fructifier leur avoir. Nous sommes les laquais des puissances financières derrière nous. Nous ne sommes rien d’autre que des « intellectuels prostitués ». Nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Pourquoi , le football n’est-il pas seulement un sport ? C’’est aussi et surtout, dans notre société spéculative à outrance, un secteur qui rapporte gros, aussi bien sur le plan économique que sur le plan politique, car il prépare les individus à accepter la gouvernance selon les règles du régime mafieux, la sélection, la précarisation et le nouveau mercenariat. En effet, Le football n’est plus un sport de socialisation et de fair-play en Algérie. Il est devenu une propagande dont se sert l’Etat pour faire accepter son visage hideux au grand public, et surtout assurer le profit maximal, blanchir l’argent sale, corrompre, magouiller et financer des réseaux clandestins pour la pérennité du régime. Quand tout est magouille, comment voulez vous que le peuple puisse se prendre en charge ? N’est-il pas temps de regarder les choses en face, de se rendre à l’évidence? Comment donc un pays qui compte plus de 80% de jeunes de moins de trente cinq ans peut-il se reconnaître, s’identifier dans un régime usé par le temps et disqualifier par l’histoire et tourner le dos à l’opposition, aux partisans du changement?. Paresse justifiée ? sûre , car l’Algérie est un pays où les miracles s’accomplissent les uns après les autres. Un pays de prophètes !. Sans écoles militaires, sans la moindre conquête et sans guerre hormis celle imposée au peuple désarmé, l’Algérie a produit plus de généraux et de colonels que la puissance colonialiste , depuis 1962 à ce jour.

    USMS
    5 septembre 2017 - 9 h 08 min

    Colonisés, les Algériens étaient travailleurs et le resteront jusqu’au début des années 70. Puis commence la valse des chartes qui mettaient beaucoup plus l’accent sur les droits que sur les devoirs du travailleur. Puis vint la réforme industriel où l’on embauchait 3 personnes pour un même poste, ce qui aura pour effet que deux regardaient le troisième faire semblant de travailler. Puis arriva le trabendo qui permettait à l’algérien jeune et moins jeune de se faire beaucoup d’argent en se levant après midi. Tout cela a fait que le travailleur algérien dont la main d’œuvre était appréciée même outre méditerranée, devint un bras cassé en puissance. Résultat de la politique de 1962 à nos jours, ceux sont les chinois qui bâtissent le moindre projet dans ce pays.

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